Azkaban était un endroit lugubre. Il ne donnait clairement pas envie d'y passer ses vacances d'été, de Toussaint, de Noël, de février ou de printemps. Bref vous l'aurez compris, on n'irait même pas pour un week-end sauf si on aimait le milieu carcéral. Et pourtant depuis déjà quelques temps, Jeremiah McGregor y allait tous les jours – sauf les dimanche – et passait le plus clair de son temps à interroger les prisonniers, les torturaient mais jusqu'à aujourd'hui, il n'avait guère obtenu de résultats satisfaisants. Non l'état des prisonniers ne faisait que se dégrader mais ils ne parlaient pas. Enfin si, ils parlaient mais ils ne lui disaient pas quoique ce soit d'intéressant qui permettrait d'attraper Potter, Clarke et Fawkes ou ne serait-ce qu'un autre Phénix notoire. Le rêve de Jeremiah était clairement de faire tomber le clan ennemi mais comment faire tomber un clan dont on ne connaît rien ? Tout ce que savait Jeremiah pour l'instant, c'est que les membres de l'organisation ne connaissait pas leur Chef, ne l'avait jamais vu et qu'ils connaissaient très peu d'autres membres de l'organisation. En clair, tout était dans le secret et ça n'aidait pas à les faire tomber un par un. Jeremiah devait cependant reconnaître que le Chef des Phénix était intelligent. Il protégeait son anonymat pour contrer tout éventuel traître. C'était malin et cela ne contribuait qu'à intensifier la curiosité de Jeremiah. Il fallait faire tomber ce Chef ne serait-ce que pour apprendre sur les Phénix parce que Jeremiah ne se faisait pas d'idées, s'ils faisaient tomber le Chef, quelqu'un d'autre prendrait sa place. Cela ne servirait qu'à mettre un coup de pied dans la fourmilière mais ça serait déjà un début. C'était toujours mieux que rien. Rien c'était bien là où ils en étaient. Ils n'avaient strictement rien et c'était juste atrocement frustrant. Jeremiah n'était pas le genre de personnes qui n'obtenaient rien. Il réussissait toujours, toujours.

En tout cas aujourd'hui, il avait élaboré un plan : appuyer là où ça faisait mal. À ses yeux, la personne la plus faible était Victoire Weasley mais elle n'avait toujours pas parler. Très certainement parce que c'était une Weasley et qu'on lui avait enseigné la loyauté depuis qu'elle savait marcher mais elle finirait par craquer, ils le faisaient tous. Car sa principale faiblesse était ses sentiments bien sûr. Elle avait déjà perdu trois oncles, elle était forcément à fleur de peau mais Jeremiah était bien décidé à ce que cela ne s'arrête pas là. Elle était en couple et folle amoureuse à ce qu'on raconte. C'était donc une bonne chose que son compagnon soit enfermé ici... Combien de temps résisterait-elle à parler alors que son compagnon serait torturé sous ses yeux ? Sûrement pas longtemps... Ainsi en arrivant ce jour-là, Jeremiah avait demandé à ce qu'on conduise Ted Lupin et Victoire Weasley dans ses salles d'interrogatoires différentes mais voisines. Il avait ensuite demandé à ce que dans celle de Victoire Weasley, on amène du thé et des petits gâteaux. Montrer de la compassion avant de frapper plus fort ça ne pouvait qu'être bénéfique pour obtenir ses fameux aveux. Il avait également demandé à ce que Engelhardt, un des mangemorts qui avait été appelé à le seconder à Azkaban se retrouve avec Lupin. Il lui avait expliqué vaguement son idée et lui avait ensuite demandé de ne rien faire sans son feu vert. Après quoi, il s'était dirigé vers la pièce où se trouvait Victoire Weasley.

Elle était dans un sale état : les cheveux en bataille, pas très propre et visiblement elle avait pleuré. Elle était dans l'état parfait pour le genre d'interrogatoire qu'elle allait subir. C'était de mieux en mieux. « Mademoiselle Weasley, excuse-moi pour mon léger retard. » Il ne l'était pas, jamais il n'était en retard mais c'était histoire de se montrer aimable. Il s'assit en face d'elle avant de lui demander : « Une tasse de thé ? » Il attendit mais aucune réponse ne vint. Il décida de lui en servir une. Il ne s'en servit pas, il n'aimait pas le thé. Lui il était du genre café. « N'ayez pas peur, servez-vous. C'est pour vous. » Il n'accorda ensuite plus aucune importance à la nourriture présente sur la table. Il était temps de commencer aux choses sérieuses. « Mademoiselle Weasley, je pense que vous savez pourquoi vous êtes là. Vous mentez au Seigneur des Ténèbres et il n'aime pas cela. Tout ce que nous vous demandons c'est de coopérer. Si vous le faîtes, vous serez libérée. » Il fit une petite pause avant de lui demander en la regardant droit dans les yeux. « Savez-vous où se trouve votre cousin James Potter et ses acolytes ? Quels sont ses plans ? » Soit elle coopérait tout de suite, soit Ted Lupin en faisait les frais et ce sur le champ.

« Autour d'un être dont je suis l'otage
J'efface les traces de son curare
Et les miroirs vomissent son image »
Il faisait froid, comme toujours, mais Victoire n'y prêtait plus attention depuis de longues heures. Les brèves discussions avec Ted lui avaient remonté le moral chaque fois que l'un de ses geôliers essayait de lui miner un peu plus et elle se sentait plus à même de tenir bon le temps qu'on vienne la chercher, car ils devaient bien garder l'idée que quelqu'un viendrait les chercher dans une tentative folle et désespérée ou eux-mêmes perdraient la raison pour de bon. La rousse savait bien que d'un jour à l'autre, on reviendrait lui poser davantage de questions et persévérer dans des moyens toujours moins subtils de lui extirper des informations. Elle le savait et chaque fois qu'elle entendait du mouvement derrière la porte de sa cellule, elle ne pouvait s'empêcher de se demander si le moment était venu pour elle de résister une fois de plus, de ne confier aucun aveu et de rester aussi muette qu'une tombe. Pire encore, elle en venait à penser qu'il serait presque amusant -à défaut d'être totalement dangereux- de leur donner de fausses pistes le temps de les calmer, ou encore de les faire tourner en bourriques. Ses oncles n'étaient -ou n'avaient pas été- Harry Potter et Ronald Weasley pour rien, sans compter l'entêtement de sa mère profondément marqué dans ses veines. Victoire restait une Weasley et une Gryffondor aux vieilles valeurs, courage, loyauté aussi bien que son nom malgré tout inspirait à autre chose qu'une défaite cuisante. Il était hors de question de vendre aucun des membres de sa famille ni-même ses amis, il y avait longtemps qu'une telle règle existait au sein de la famille, plus encore au sein de l'Ordre. Combien avaient dit de par le passé vouloir mourir plutôt que de vendre leurs alliés, combien étaient effectivement morts sur ces notions de solidarité et d'honneur. Cela pouvait paraître dément pour un sorcier lambda ou pour un Mangemort, mais Victoire savait que bien plus loin que son nombril, il y avait tout une communauté de sorciers qui désiraient plus que tout mettre fin au règne de Voldemort. Si pour y arriver, elle devait se sacrifier, c'était à ses yeux un prix bien mince à payer. Bien évidemment, si Ted, Louis ou un autre membre de sa famille avait tenu un tel discours, il aurait connu l'effet imprimé de cinq phalanges sur sa joue. Dans la tête de Victoire, elle devait payer le prix fort à la place des autres pour les protéger. Si Ted parvenait à sortir, même sans elle, tout serait déjà gagné.

C'est en tout cas ce que cette prison l'avait amenée à penser. Affaiblie physiquement et mentalement, ces pensées étaient les seules qui lui venaient à l'esprit. Bien sûr, l'idéal était que personne ne souffre et que leur libération, à Ted et à elle, soient des plus rapides, mais l'Angleterre n'était pas une utopie, Azkaban l'étant encore moins. On vint la chercher, un matin ou un soir, elle n'en avait plus rien, le fait étant qu'elle ne se pressa pas le moins du monde. A son arrivée dans la salle d'interrogatoire, elle fut surprise de constater qu'on y avait apporté de quoi boire et manger. Elle n'eut pas besoin de s'exprimer et s'assit presque docilement en regardant le mangemort arriver face à elle, une personne qu'elle commençait à bien connaître pour l'avoir croisé à présent plusieurs fois. Au détail près que leurs précédentes entrevues avaient été toutes les mêmes ; dictées par le silence. Victoire ne voulait pas changer de plan, pour l'instant celui-ci fonctionnait très bien mais elle craignit que cette fois le changement se fasse de l'autre côté. Ils avaient un moyen de pression dénommé Ted. Elle eut comme une grimace exprimant son refus de prendre la moindre substance présence dans la pièce. Il était tellement facile d'implanter une potion, un poison, un élixir ou un sérum dans de la nourriture que sa proposition lui fit penser qu'ils devaient s'attendre à ce que la prison la rende irrationnelle. Certes, son estomac criait famine et se tordit à la vue de quelque chose d'apparemment goûteux à ingérer, mais l'idée de ne plus être elle-même après cela qui coupa tout appétit. Elle n'ajouta rien de plus qu'un nouveau silence. Elle aurait évidemment pu demander ce que Voldemort aimait au final, si ce n'est lui-même, mais la réplique aurait été mal reçue. Rien de nouveau, alors que le mangemort la fixait à présent dans les yeux. Il le savait tout comme elle le savait ; Ils perdaient leur temps. Victoire ne dirait rien, Jeremiah finirait par employer les grands moyens, tout cela se finirait dans les cris et la douleur.

L'aînée des Weasley oscilla légèrement des cils sur la question émise au sujet de son petit cousin, James. Elle-même ignorait où il s'était caché, mais venant de lui, elle était sûre qu'il était en réalité bien en évidence sous leur nez, là où ils n'iraient pas chercher. Mais où, là était toute la question. Elle-même aurait aimé le savoir, s'il était en sécurité. Le silence se poursuivit un moment, Victoire semblait réfléchir, autant pour donner un faible espoir de réponse à son interlocuteur, autant pour trouver une possible faille, mais rien ne lui vint à l'esprit. Finalement elle était bien plus épuisée psychologiquement qu'elle ne le pensait et la fatigue du corps n'aidait en rien. Le visage cireux, les cheveux sales et broussailleux, les yeux vides, elle donnait l'impression d'être vraiment malade. Mais en elle, un feu brûlait encore. « Vous savez, monsieur McGregor... » dit-elle d'une voix faible mais claire. « Un jour, un grand sorcier dont je pense vous connaissez le nom, a dit « Ce sont nos choix qui montrent ce que nous sommes vraiment. ». Moi j'ai fais les miens, depuis bien longtemps. » finit-elle sur le même ton très calme. Inutile qu'à lui aussi, il lui faudrait beaucoup de courage pour la faire plier, mais ça, il devait en être dénué. Elle finit sur un petit sourire délicat qui signifiait qu'elle lui souhaitait à la fois bon courage, qu'elle avait pitié de lui et à quel point elle pouvait le détester en cet instant.

Jeremiah put constater qu'elle ne voulait pas toucher à la nourriture ou au thé. Elle faisait bien la difficile ! Pourtant rien n'était mauvais et rien n'était empoisonné, quoiqu'en y réfléchissant maintenant, Jeremiah aurait pu les asperger de sérum de vérité, au moins il aurait gagné du temps. Il garda cette idée dans un coin de sa tête pour la prochaine. Quand on vous disait qu'il était déterminé, ce n'était pas des bêtises ! Il voulait des réponses, il finirait par les obtenir. Enfin pour se montrer encore plus coopératif, Jeremiah attrapa un des gâteaux et en croqua un bout. Comme ça elle pourrait voir qu'ils étaient bons et qu'elle pouvait les goûter sans crainte. Bah oui, Jeremiah aurait jamais pris le risque de s'intoxiquer. Il tenait beaucoup trop à sa personne. « Vous savez, monsieur McGregor... » Elle n'allait rien dire, il pouvait déjà le deviner avant même qu'elle ne finisse sa phrase. Elle était consternante. « Un jour, un grand sorcier dont je pense vous connaissez le nom, a dit « Ce sont nos choix qui montrent ce que nous sommes vraiment. ». Moi j'ai fais les miens, depuis bien longtemps. » Les Weasley, tous les mêmes ! C'était affligeant, comme une famille comme la leur pouvait être aussi nombreuse et aussi agaçante. Ils étaient des sang purs, en grande majorité et pourtant ils étaient contre le Lord, ce n'était pas normal. Non on pouvait même dire que c'était contre-nature. Pourtant il y a du potentiel dans une famille aussi nombreuse mais non ils ont décidé ou préféré de le gâcher. Jeremiah regardait Victoire droit dans les yeux en train de la jauger. Il cherchait à comprendre les vrais motivations de cette femme présente devant ses yeux. Elle était belle d'ailleurs malgré sa faiblesse apparente du au fait qu'elle était prisonnière. Elle avait une certaine pureté et en même temps une force de caractère qui ressortait dans ses yeux. Elle donnait l'impression d'avoir de l'amour à donner. C'était mignon, adorable même. Ce n'était pas forcément le genre de femmes de Jeremiah mais elle avait de quoi plaire. Toute manière il ne voudrait jamais d'une Weasley comme copine et il avait Taylor qui lui plaisait beaucoup plus. Enfin Jeremiah finit par souffler et croiser ses mains avant de lui répondre simplement : « Manger, le thé va refroidir et rien n'est empoisonné si c'est cela dont vous avez peur. Vous risquez de ne pas manger quelque chose d'aussi bon avant longtemps alors profitez-en. » Son ton était calme et assez gentil, ce qui pouvait paraître étrange pour Jeremiah mais Victoire ne le connaissait pas alors c'était différent.

Il ouvrit alors un dossier dans lequel on pouvait apercevoir une photo de Victoire et une fiche d'informations sur elle avec un côté une feuille blanche. Jeremiah sortit un stylo puis commença à écrire tout en disant. « Donc je suppose que pour James Potter, vous ne savez pas. De toute manière je ne pensais pas que vous le saviez. Vous étiez à Poudlard, il vous était impossible de communiquer avec James Potter. » Là encore ce n'était qu'une observation, une constatation, en aucun cas un reproche ou une remarque désobligeante. Il offrait un interrogatoire cordial à Victoire mais pas sûr qu'elle l'accepte. Il releva la tête du dossier, elle ne mangeait toujours pas, elle était vraiment têtue. « Mangez, sinon ça va finir à la poubelle. On a pas besoin d'avoir du gaspillage. » Elle finit alors par manger, bien. Elle était coriace mais Jeremiah avait beaucoup de temps devant lui donc il était loin d'être pressé... « Êtes-vous membre de l'Ordre du Phénix ? Organisation secrète qui résiste contre le Lord mais je pense que je ne vous apprends rien. » Allait-elle être sincère ? Sûrement pas. Elle avait le choix, soit elle était sincère et il continuait cordialement soit elle mentait et il laissait Engelhardt commencer à torturer Ted Lupin juste à côté. Il s'était montré patient et compréhensif, il ne fallait pas non plus abusé avec sa gentillesse. Seulement s'ils commençaient à s'en prendre à Lupin avec Engelhardt, l'infirmier risquait de souffrir énormément. Victoire ne voulait pas cela, si ? Non, une femme amoureuse ne veut pas que son bien-aimé soit martyrisé devant elle. Et puis si elle coopérait, Jeremiah pouvait lui faire apporter d'avantage de nourriture aussi délicieuse que ce thé et ses petits gâteaux. Il commandait ici, on ne lui refusait rien et ce n'était pas négligeable par les temps qui courraient de pouvoir mieux se nourrir...

« Autour d'un être dont je suis l'otage
J'efface les traces de son curare
Et les miroirs vomissent son image »
Victoire était toujours aussi raide qu'un piqué, fixant son interlocuteur dans le blanc des yeux. Il n'était pas évident de cerner le personnage puisqu'il avait l'air très à l'aise et patient, après tout c'était bien normal, il n'était pas bloqué dans une cellule visitée par ses ennemis et des détraqueurs, il n'était pas loin de sa famille ni tout près de l'amour de sa vie qui en bavait certainement plus que lui, il tait de l'actuel « bon » côté, du côté de la facilité, tant qu'il obéissait à ses maîtres et à leurs règles il ne risquait rien. Victoire, elle, était destinée depuis sa naissance à se dresser face à Voldemort et il était hors-de-question de changer de cap en cours de route, simplement pour la mémoire de tous ceux qui étaient morts en le combattant de par le passé et parce que c'était l'ordre naturel des choses. Il était inconcevable pour Weasley que la magie noire devienne saine pour le monde et la communauté sorcières, on ne pouvait pas baser une société solide sur des fondations telles que le meurtre et le totalitarisme. Voldemort ne pouvait rien y changer : Aussi sûr qu'il aurait des partisans, il aurait toujours des opposants, il pouvait éradiquer les membres de l'Ordre, le phénix renaîtrait de ses cendres et ça, la jeune femme le savait très bien. Victoire revint à l'instant présdent lorsque le mangemort se mit à manger ce qu'il lui avait proposé plus tôt. Nouvelle ruse ou réelle bonne volonté, elle ne savait plus trop où donner de la tête et resta sceptique. Finalement, elle laissa tomber son entêtement puéril et prit un premier gâteau qu'elle mâcha puis avala avec lenteur comme si elle s'était attendue à finir étouffée. C'était comme si elle retrouvait le vrai goût de la nourriture, que tout ce qu'elle avait eu à manger durant ces derniers jours n'avait qu'une consistance de terre boueuse et le goût de mets périmés ou pourris, le fait étant qu'en quelques jours déjà, elle s'était amaigrie et creusée. C'était comme si on lui permettait d'être de nouveau vivante, comme si on lui accordait un peu de répit. Hors tout ça était à double-tranchant, cette faveur en appellerait une autre de sa part, mais ce n'est pas quelques petits gâteaux qui allaient lui faire perdre toute résolution. Elle ne toucha pas à sa tasse de thé en train de refroidir car lui-même n'en avait pas pris McGregor avait d'ailleurs visé juste, en effet, Victoire ne savait absolument pas où se trouvait son petit cousin et s'en inquiétait de plus en plus,n Teddy ne lui apporterait évidemment pas pus de réponses, car si lui avait eu le moindre indice sur la position de Potter, il lui en aurait fait part, elle en était certaine. Tout ça restait de plus dangereux car ça impliquait que les alliés naturels de James n'étaient absolument pas en mesure de la apporter de l'aide de quelque façon que ce soit. Il restait livré à lui-même et pour sa cousine, ce fait était d'autant plus insupportable, loin en tête de liste demeurait la sécurité de Louis et la bonne santé de Ted. Le premier point était presque sûr, le deuxième était des plus relatifs.

Elle resta de marbre lorsqu'il lui posa une question sur l'Ordre du Phénix, pire, elle feignit la surprise. Si Victoire s'était toujours tenue à être la plus honnête possible, elle n'en demeurait pas moins bonne comédienne quand il le fallait. Elle était intelligente et savait souvent comment gérer la plupart des situations. A Poudlard, elle avait passé la majeure partie de son temps à mentir sur ses activités, à dénier faire partie d'une quelconque résistance. Weasley était devenue plutôt forte à ce petit jeu. « L'Ordre ? » dit-elle d'un ton aigu pour souligner sa surprise. « Il me semble que l'Ordre a été détruit à la victoire de Voldemort. » ajouta-t-elle sur un ton des plus impassibles. « Si vous tenez à courir après de vieux fantômes ou si c'est la raison pour laquelle vous m'avez amenée ici, vous perdez votre temps. » conclut-elle sur un ton de défi. Il était évident qu'elle jouait avec le feu, que nier avoir la moindre présence au sein de l'Ordre était dangereux, nier qu'il existe encore très culotté, mais il lui fallait gagner du temps. Son collègue était mort pour avoir vu son secret révélé et Victoire ne tenait pas tellement à mourir dans l'heure qui venait. « Ted ne vous en dira pas plus puisqu'il n'en sait pas plus que moi. » Elle resta impassible, pourtant ce qu'elle s'apprêtait à dire allait lui rester en travers de la gorge. « Nous ne sommes pas nos parents. » lâcha-t-elle froidement. Bien sûr que si, ils étaient comme leurs parents, puisqu'ils avaient reçu des valeurs et des espoirs. Elle voulait juste essayer de lui faire croire, pour le moment, qu'elle avait su se détourner des convictions partagées des Weasley, Potter et Lupin. Elle sourit aimablement au mangemort le temps de quelques secondes, avant de reprendre un air froid qui au final ne lui allait pas si bien. Les lèvres pincées, elle n'ajouta rien de plus, espérant que cela serve réellement à quelque chose. Il ne fallait pas craquer, sous aucun prétexte. Mais Ted n'était pas loin, il était certain qu'ils s'en serviraient comme moyen de pression direct contre elle. « Ah, et... Je n'aime pas ces gâteaux. » mentit-elle avec conviction. « Après la boue que l'on me sert, ils me restent sur l'estomac. » finit-elle aimablement.

« L'Ordre ? » Ce ton aigu pour feindre la surprise voilà ce qui allait la perdre, non seulement elle mais aussi son compagnon. Que de gâchis ! Que d'entêtement vain. Comme si elle pouvait se permettre de se rebeller et de résister entre les murs froids d'Azkaban. Il était pourtant clair qu'elle n'avait nulle ombre de chance face à lui. Elle aurait pu considérablement améliorer sa situation en coopérant mais là encore elle manquait le coche. Jeremiah avait bien peur – c'est pour l'expression car il n'avait pas peur pour elle, il en avait rien à faire de ce qu'il lui arriverait – que Victoire ne soit définitivement perdue. « Il me semble que l'Ordre a été détruit à la victoire de Voldemort. » Mais bien sûr. Elle croyait peut-être qu'il allait gober cela ? Avec les derniers événements parvenus à Poudlard, tout le monde du corps professoral était au courant ou suspecté l'Ordre du Phénix. Et puis même ce n'était qu'un nom, ce qu'il voulait vraiment dire c'est qu'il voulait savoir si elle faisait parti de la résistance. Elle jouait avec les mots et même se payer sa tête ce qu'il n'aimait pas du tout. Jeremiah McGregor avait sa fierté, son ego comme tout mangemort qui se respectait et le fait qu'une Weasley se moque de lui comme cela, c'était le summum du dégradant. « Si vous tenez à courir après de vieux fantômes ou si c'est la raison pour laquelle vous m'avez amenée ici, vous perdez votre temps. » Oui il perdait son temps mais pas à propos de l'Ordre du Phénix mais à son propos parce qu'elle n'était pas sincère. Il le savait, elle n'avait même pas besoin de le dire, il pouvait le lire. C'était sûrement parce qu'il avait l'habitude des entretiens avec son métier d'Oubliators et que du coup, il savait quand quelqu'un mentait ou non. C'était une qualité fort utile et il savait s'en servir, comptez sur lui. « Ted ne vous en dira pas plus puisqu'il n'en sait pas plus que moi. » Que c'était mignon, elle pensait à défendre son petit ami. Ça ne servirait à rien, Jeremiah était persuadé qu'ils étaient de mèche, tous les deux. Il pouvait se tromper mais c'était très rare. Des os allaient être brisés très rapidement... « Nous ne sommes pas nos parents. » Oh vraiment ? Il avait du mal à le croire. Au contraire, il pensait qu'elle était exactement comme ses parents et que s'en était de même pour Ted Lupin. On ne parlait même pas de James Potter. Pour le reste de la famille, Jeremiah ne les connaissait pas mais cela était sûr qu'ils suivaient les mêmes traces. C'était comme s'ils étaient programmés pour ne pas faire les choses comme elles devaient se faire. Ils avaient la traîtrise dans le sang et malheureusement il n'y avait pas de remède à ce mal. Mais voulaient-ils vraiment des Weasley dans leurs rangs de toute manière ? Il est vrai que ça porterait un sacré coup à la résistance mais on ne pourrait jamais avoir réellement confiance en eux. Donc pas tellement. « Ah, et... Je n'aime pas ces gâteaux. » Ah bah maintenant les gâteaux en prenaient pour leur grade. Il ne manquait plus que cela. « Après la boue que l'on me sert, ils me restent sur l'estomac. » Oh vraiment, madame faisait la fine bouche. Culottée.

Il feint un sourire. Elle était mignonne à vouloir le duper, garder sa sympathie mais tout ça ne tenait plus. Non maintenant il allait l'écraser comme si elle n'était qu'un vulgaire moustique. Elle allait regretter de ne pas avoir saisi cette première chance cordiale qui lui était gracieusement offerte. « Mademoiselle Weasley vous vous moquez et je n'apprécie pas du tout. Pourtant je pense avoir été plus que sympathique avec vous. » Il était parfaitement honnête et son ton calme et froid ne faisait que le rendre encore plus effrayant. Alors il claqua des doigts et une lumière fit son apparition derrière une vitre. Elle éclairait toute une pièce dans laquelle se trouvait donc Ted, les mains liées, accroupi sur le sol et derrière lui Engelhardt. « Vous n'avez pas voulu coopérer par la manière douce, nous allons donc être obligés d'utiliser la manière forte. » Jeremiah fit un signe puis Engelhardt tomba sur Lupin. Un coup puis un deuxième, ainsi de suite. Au bout d'un moment Jeremiah fit cela s'arrêter. « Bien voilà le principe, vous me dîtes la vérité et il n'arrivera rien à votre petit ami. Vous mentez et mon collègue le torture. C'est aussi simple que cela. » Il fit une légère pause pour lui laisser le temps d'assimiler le processus. « Bien on va commencer par des choses très simples pour voir si vous avez compris. Vos parents ont-ils été membre de l'Ordre du Phénix ? Le sont-ils toujours ? » Question simple. La réponse était bien sûr oui, ils étaient bien assez surveillés pour que Jeremiah soit au courant de ses informations. Elle devait bien réfléchir sinon Ted allait en pâtir.

« Autour d'un être dont je suis l'otage
J'efface les traces de son curare
Et les miroirs vomissent son image »
Victoire n'était plus du tout rassurée, elle savait qu'elle avait poussé la comédie un peu trop loin et qu'elle avait épprouvé la gentille patience de son interlocuteur. Il était vrai qu'il ne lui avait encore rien fait à l'instant à proprement parler, il ne l'avait pas agressée, n'avait pas élevé la voix. Mais autant de sympathie, venant d'un mangemort, était toujours louche, ça cachait toujours quelque chose et là en particulier une recherche d'aveux. Mais il devait le savoir déjà avant, elle ne dirait jamais toute la vérité ou rien que la vérité comme le voulait la formule. Elle ne pouvait pas vendre tous ses collègues ou tous ses amis et sa famille comme ça sous prétexte qu'un ennemi le lui avait demandé et elle ne pouvait pas non plus jouer de double-jeu, elle était une Weasley, la duperie ne passerait même pas la première minute. Même si elle avait eu la faiblesse de se rallier à Voldemort, elle n'aurait jamais été pleinement acceptée, elle venait d'une famille de traîtres à leur sang après tout. Elle se crispa sur sa chaise lorsque McGregor lui indiqua que si elle n'était pas réceptive à la manière douce, elle le serait peut-être à la manière forte. Elle s'attendit à ce qu'il se jette, baguette en main sur elle, pour lui faire avaler quelques doloris coup sur coup, ou encore la menacer d'un baiser de détraqueur. Si encore cela aurait été aussi "facile" que ça, une fois de plus, elle aurait tenu bon, pour ne pas lui donner le plaisir de cracher le morceau trop vite, elle aurait subi la douleur comme elle l'avait déjà fait et fermé sa langue à double tour dans sa bouche. Oui, elle aurait tout fait pour ne rien dire en sachant qu'elle prendrait toute la torture pour elle-même. Mais ce n'était jamais aussi facile que ça avec les Mangemorts, puisqu'ils avaient un grand moyen de pression sur elle. Elle ne l'avait pas oublié, loin de là, mais elle avait toujours voulu croire qu'elle pourrait porter toute la souffrance de sa famille sur ses épaules, pour qu'ils en réchappent, pour qu'ils puissent vivre leur vie un peu plus dans le bonheur et la sécurité. Elle se sentit extrêmement faible et menacée lorsqu'elle vit la pièce adjacente subitement éclairée sur Ted, qui était pieds et poings liés. Cela faisait un moment qu'elle ne l'avait pas vu, pas vraiment depuis qu'ils étaient arrivés là en vérité. Elle n'avait pas vu son visage émacié et cireux et ne pouvait dire s'il était dans un pire état physique qu'elle. Cette vision lui coupa un premier temps tout appétit et elle se retint de ravaler sa salive pour exprimer son anxiété, mais sa gorge, serrée, trahissait une peur grandissante. Ses yeux s'étaient déjà embués lorsque le mangemort dans la pièce d'à côté, derrière Ted, se mit à donner les premiers coups. Le coeur de Victoire se souleva d'un coup ainsi que ses larmes et elle réprima un haut le coeur. C'était intenable pour elle, Ted était toute sa vie depuis bien longtemps, c'est presque si elle se sentait reliée à lui et ce, à sa douleur. "Stop, Ted, stop, STOP ! D'accord, j'ai compris !"

Les larmes de la rousse coulaient à flot à présent et le revers de sa main qui frottaient ses joues frénétiquement était à présent noyé. La torture de Teddy avait cessé, mais ce n'était que pour un temps. Victoire se sentit démunie, que faire dans ce genre de cas ? Elle ne pouvait décemment pas livrer les membres de l'Ordre ou vendre sa famille, mais elle ne pouvait laisser son amour se faire blesser ou pire. Tout ça ne menait plus à rien dans sa tête, tout se mélangeait, s'affrontait. Elle devait prendre une décision et vite. Agir sous la pulsion en regrettant son action plus tard, ou camper sur sa position pour rendre la vie à Azkaban plus difficile. Mais n'avaient-ils pas autant besoin d'elle que que Ted pour en apprendre plus sur les membres de la résistance ? C'était Ted ou Louis, dans tous les cas. Elle ne pouvait rien faire, strictement rien faire et elle aurait aimé avoir la langue taillée pour être en mesure de garder le silence pour de bon. Et les places seraient-elles inversées le lendemain ? Ted serait-il à sa place et elle à la sienne ? Ne lui demanderait-elle pas de se taire même si elle devait en souffrir atrocement, ou même en mourir ? Mais il était hors de question que Ted souffre ou meure, elle devait le protéger de toutes les façons possibles, ainsi que Louis, Lucy, Rose, Roxanne, James, Albus, Dominique... Tout le monde, et ses parents y compris puisque le sujet en vint à les aborder. "Mes parents se sont battus aux côtés de Harry Potter et ça vous le savez déjà. Ils sont bien trop vieux pour être restés dans l'Ordre, pour peu qu'il soit encore ce qu'il a été... J'ai un jeune frère je vous le rapelle, pour eux, sa bonne santé passe avant tout." Mensonge ou vérité, la limite était difficile à établir. Bill et Fleur Weasley étaient encore responsables de Louis et Victoire savait qu'ils faisaient passer sa sécurité avant d'aller se battre à l'aveuglette. Les seules personnes qui étaient totalement libres de leurs actions étaient au final ceux qui n'avaient ni amis ni famille, pas d'attache ni ressources, absolument rien. "Avant de se battre, ils veillent à la sécurité des leurs. Ils ne font pas plus partie de l'Ordre que vous." dit-elle sur un ton tremblant de sanglots. Si ses parents étaient sortis d'affaire, tant mieux, après tout c'était bien vrai, pourquoi iraient-ils se battre en sachant que Louis était encore à Poudlard avec un Voldemort aux commandes ? Du moins voulait-elle s'en persuader. Car les parents de Ted s'étaient bien battus, eux, ils en étaient morts, morts pour une cause juste, mais qui avait été perdue. Pourquoi tout cela devait se dérouler ainsi ? Elle regarda longuement Ted à travers la vitre, son coeur se soulevant une nouvelle fois, il sembla même qu'elle lui murmura un "Désolée..." avec l'espoir qu'il puisse la voir et lire sur ses lèvres. Elle reporta son regard sur le mangemort devant elle. "J'ai pris le relais de mes parents, de toute la famille Weasley puisque j'en suis l'aînée. Mais je n'ai jamais travaillé avec personne, ni avec Ted qui n'en fait même pas parti, nous n'avons rien fait. Je suis seule à agir parce que je suis seule, je n'arrive pas à contacter personne et personne ne veut me contacter puisque sûrement, ils se doutent que j'étais la plus à même d'être traquée par les partisans de votre maître. L'Ordre n'est plus ce qu'il était et nous ne sommes pas aussi organisés que vous le pensez... Alors j'ai essayé d'agir à ma façon, avec mon collègue qui a adhéré à mes idées..." Elle souffla un moment, puis prit une grande inspiration. "Vous savez très bien ce que je veux faire... Harry Potter voulait la même chose, il était seul à pouvoir le faire. Je suis venue à Poudlard parce que Ted me l'avait demandé, pas pour faire exploser Poudlard de l'intérieur, mais pour prendre soin des élèves, pour qu'ils soient en mesure de poursuivre vos cours abjects, nous n'avions pas d'autre idée en tête. Pour moi ça a changé... Mais un de mes collègues est mort par ma faute." Elle se frotta de nouveau les yeux. "Tout est de ma faute."

La technique était cruelle, Jeremiah pouvait vivre avec cela. En plus de cela, elle semblait bien marcher vu comment Victoire Weasley ne supportait pas la vue de son compagnon tabassé. Bien, Jeremiah n'en n'attendait pas moins. En fait, elle aurait été insensible, il aurait été vraiment déçu. Jeremiah savait que l'amour était la plus grande faiblesse qui soit parce que lui-même était amoureux. S'il arrivait quelque chose à Taylor, il péterait un câble ! Ni plus, ni moins. Il savait que sa bien-aimée était largement capable de se défendre tout seul, il n'aimerait pas subir une séance de torture infligée par elle. Cependant il ne pouvait pas ne pas être inquiet quand elle partait dans des missions dangereuses. Par exemple, elle était actuellement à la poursuite des fuyards. Elle était bien entourée car même si Jeremiah n'appréciait pas Clint, il lui faisait confiance pour prendre soin de Taylor... dans le sens où il la protégerait d'éventuelles attaques. « Mes parents se sont battus aux côtés de Harry Potter et ça vous le savez déjà. Ils sont bien trop vieux pour être restés dans l'Ordre, pour peu qu'il soit encore ce qu'il a été... J'ai un jeune frère je vous le rapelle, pour eux, sa bonne santé passe avant tout. » L'amour familial... une chose assez vague pour Jeremiah. L'amour de ses parents pour lui se résumer à le formater à être un parfait petit mangemort. On lui avait dit qu'il était beau, qu'il était intelligent quand il crachait encore sur les moldus. Quand il balançait à un objet à la tronche de l'Elfe de maison, on le félicitait. Les belles années insouciantes... Il était loin ce temps. Enfin bref pas le temps d'être nostalgique, il s'occupait de la demoiselle Weasley et de torturer son compagnon oui ou non. « Avant de se battre, ils veillent à la sécurité des leurs. Ils ne font pas plus partie de l'Ordre que vous. » Jeremiah tiqua. Comment se permettait-elle une telle réflexion ? Souhaitait-elle mourir ? « Ils ne font pas plus partie de l'Ordre que vous ». Tout d'un coup il eut envie de la torturer, oh oui lui administrer un petit sort de sa conception pour lui apprendre à tenir sa langue ! Il était un mangemort réputé et elle l'insultait avec de tels propos ! Il serra les poings pour refouler cette pulsion. Il ne pouvait pas la laisser l'énerver aussi facilement. Il avait plus de sang-froid que cela, ce qui faisait aussi qu'il était plus fort qu'elle. Il aurait bien l'occasion de lui faire payer cet affront plus tard.

« J'ai pris le relais de mes parents, de toute la famille Weasley puisque j'en suis l'aînée. Mais je n'ai jamais travaillé avec personne, ni avec Ted qui n'en fait même pas parti, nous n'avons rien fait. Je suis seule à agir parce que je suis seule, je n'arrive pas à contacter personne et personne ne veut me contacter puisque sûrement, ils se doutent que j'étais la plus à même d'être traquée par les partisans de votre maître. L'Ordre n'est plus ce qu'il était et nous ne sommes pas aussi organisés que vous le pensez... Alors j'ai essayé d'agir à ma façon, avec mon collègue qui a adhéré à mes idées... » C'était un début. Elle avouait être liée avec Blake, le traître. Il n'en reste pas grand chose maintenant... Ce n'est pas Jeremiah qui aura de la peine ou de la pitié pour cet homme. Cependant Jeremiah ne croyait pas qu'elle n'avait pas de contacts. Elle était une Weasley, elle avait forcément des contacts. Elle n'avait pas à le prendre pour un idiot. Elle ne savait peut-être pas, et encore Jeremiah ne le pensait pas, que les personnes qu'elle connaissait était dans l'Ordre mais ils l'étaient. Elle baignait depuis toujours dans la résistance, elle avouait vouloir les rejoindre – là encore Jeremiah était sûr qu'elle mentait – donc elle était louche. Menteuse, voilà tout ce qu'elle lui inspirait en ce moment. « Vous savez très bien ce que je veux faire... Harry Potter voulait la même chose, il était seul à pouvoir le faire. Je suis venue à Poudlard parce que Ted me l'avait demandé, pas pour faire exploser Poudlard de l'intérieur, mais pour prendre soin des élèves, pour qu'ils soient en mesure de poursuivre vos cours abjects, nous n'avions pas d'autre idée en tête. Pour moi ça a changé... Mais un de mes collègues est mort par ma faute. Tout est de ma faute. » Que c'était triste, il fallait amener des mouchoirs au plus vite... LOL. Tout ce qu'elle lui racontait, ce n'était pas assez satisfaisant, il voulait plus d'information !! Elle ne lui parlait que d'envies ou de mort, il n'allait rien faire avec cela. Il n'allait sûrement pas la laisser tranquille après ça, elle rêvait la petite. « Mademoiselle Wealey, c'est drôle, enfin pas vraiment mais ce n'est pas ce que m'a dit monsieur Lupin. Non lui il m'a dit la veille que c'était lui qui organisait la résistance de l'intérieur. En effet, il piochait directement les nouvelles recrues des Phénix dans les élèves. Qui dois-je croire alors ? » Bon, bon il mentait légèrement mais vu qu'il était convaincu de cela, ça ne sonnait pas comme un mensonge dans sa bouche mais comme une vérité. « Je pense voyez-vous, que vous nous menez en bateau tous les deux depuis que vous êtes ici. Vous prétendez ne rien savoir ou alors vous jouez aux héros mais maintenant il suffit de jouer avec nous. » Il s'arrêta quelques instants, lui laissant le temps de bien digérer l'information puis il continua : « Je veux des noms. Ne dîtes pas que vous n'en n'avez pas, vous êtes une Weasley vous en avez ! » Il savait qu'elle ne parlerait pas comme ça alors il enfonça encore un peu plus le clou. « Regardez la situation dans laquelle vous vous trouvez, c'est eux ou vous... Enfin pour le moment les personnes que vous protégez en taisant leurs noms ou monsieur Lupin. C'est à vous de choisir... »

« Autour d'un être dont je suis l'otage
J'efface les traces de son curare
Et les miroirs vomissent son image »
Ça allait de mal en pis, à croire que tout ce que les mangemorts voulaient, c'est qu'on leur donne des noms au hasard et des informations, même fausses, pour qu'ils puissent encore faire plus de mal autour d'eux, à des victimes souvent innocentes. Dans la tête de Victoire Weasley c'était devenu ainsi. Comme si donner des noms était aussi évident que de soigner une petite plaie. En plus de ça elle commençait à en avoir vraiment assez, s'il elle avait été à armes égales avec cet enfoiré de McGregor, elle l'aurait fait voler à travers la pièce et l'aurait stupéfixé pour qu'il arrête de cracher son venin. En plus il continuait de chercher la faille, de lui donner des informations qu'elle ne croyait même pas concernant son aimé. Cet interrogatoire tournait en rond d'un côté comme de l'autre. N'avaient-ils pas encore compris qu'elle ne céderait pas malgré tous les mauvais traitements qu'on lui infligerait ? N'avaient-ils pas encore compris que Ted était tout aussi résistant qu'elle ? Cet emprisonnement ne mènerait à rien. Jamais. Et ils étaient tous trop omnibulés par n'importe quelle information pour s'en rendre compte. Bien sûr qu'avec Ted, elle jouait un jeu dangereux, bien sûr qu'ils les menaient en bateau, qu'ils préféraient souffrir et mourir plutôt que de vendre les autres membres de l'ordre ou même leurs élèves. C'était comme ça. C'était l'esprit et la ténacité des Weasley et des Lupin, comme des Potter. Car ce n'était pas aux plus jeunes de payer le prix des erreurs des aînés. La rousse savait bien que jamais Teddy ne vendrait les leurs ou lancerait des noms, elle avait trop confiance en lui pour croire ce genre de choses. Elle savait aussi qu'il était bien plus tenace qu'elle et aussi que jamais il n'abandonnerait. Aussi elle fit l'un des choix les plus difficiles qu'il lui avait jamais été donné de faire. Ted s'en sortirait, elle en était sûre. Il fallait protéger les élèves. « Etre une Weasley ne justifie pas que l'on est au courant de tout. Vous voulez des noms ? Essayez les Jackson et les Lewiscob. Ils sont très discrets cela dit. »

Après tout s'ils voulaient des noms, elle n'avait qu'à leur en donner. Quant à la légitimé de ses noms, elle ne pouvait les garantir. Après tout Azkaban a ce fameux mérite de rendre ses prisonniers loufoques, non ? A leur faire perdre la tête. A un préfixe près, sa mémoire pouvait tout à fait lui avoir joué des tours. Pour le reste il fallait prier pour qu'on leur vienne en aide, du moins il n'y avait pas grand chose à prier. « Je sais très bien dans quelle situation je suis, mais ce n'est pas en m'appâtant avec des choses que Ted Lupin n'a pas dîtes que vous me ferez cracher un morceau que je n'ai pas. Lui et moi, on ne se mentirait pas. S'il avait recruté des gens comme vous dîtes, je l'aurai vu. Je n'ai plus rien à dire de toute façon. Tout a été mis sur la table. » Plus rien, en effet, par peur, fatigue ou acharnement, elle ne savait le dire. Elle voulait juste que ça s'arrête et qu'il la lâche. Finalement, sa cellule avait maintenant l'air bien accueillante.

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