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 [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL

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Nathanaël K. Crickson

► Can't get it off my mind
Nathanaël K. Crickson


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MessageSujet: [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL   [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL EmptyMer 1 Mai - 12:47

⊹ If they hurt you, they hurt me too.
Oh ces yeux qui me dévorent la rage au ventre, la colère est palpable, glissante est la pente. Oh ce doigt qui me pointe, quand plus rien ne va... On sait très bien comment ça finira... Mais qui de nous fera le premier pas ? Parfois j’ai peur de nous quand on est aussi bas. Quand un rien enflamme tout, Me myself par-dessus tout... (c) Wild heart


Nathanaël se réveilla dans un lit qui n'était pas le sien, alors que le soleil n'était pas encore levé. La pièce était plongée dans la pénombre la plus totale. Il devait encore être très tôt. Mais c'était plutôt rare que le jeune homme ne dorme jusqu'à l'aube. Il ouvrit doucement les yeux et passa rapidement sa main dans ses cheveux. La nuit avait été courte et agité. Il bougea légèrement et sentit une présence à côté de lui. Dans son sommeil, la fille se blottit contre lui. Il la repoussa doucement pour ne pas la réveiller. Non pas parce qu'il était prévenant, mais plutôt parce qu'il ne souhaitait pas qu'elle l'importune avec ses questions, ses supplications, ses effusions d'amour et de tendresse. Nathanaël, ce n'était pas vraiment son genre de rester au lit après l'amour en se murmurant des mots doux, surtout quand la fille en question ne comptait absolument pas pour lui. Mais qui comptait vraiment pour lui ? Lui même l'ignorait. Il se leva alors sans faire un bruit. Il commença à chercher à tâtons ses vêtements, éparpillés un peu partout sur le sol, et s'habilla. La salle sur demande. Il était devenu un de ses fervents adeptes depuis qu'il avait découvert son existence. C'était une pièce tellement extraordinaire et magique, qui lui plaisait bien. Il adorait y amener ses conquêtes du moment pour passer une nuit passionnée, ou même, lorsqu'il voulait être seul. C'était plutôt pratique. Lorsqu'il demandait un endroit tranquille où personne ne pourrait le déranger, il pouvait passer des heures et des heures assis là, à attendre que le temps passe, perdu dans ses pensées, sans craindre la moindre présence humaine. Sa solitude, il y tenait. Il avait ses phases. Des jours où il préférait être seul, que personne ne le dérange, et d'autres où il avait besoin de contact social. Il était comme ça, personne ne le changerait. Surtout pas maintenant. Après avoir retrouvé ses chaussures, il noua ses lacets et sortit de la salle sur la pointe des pieds. L'avantage, avec la salle sur demande, c'est qu'étant située au septième étage, c'était pratique pour rentrer en douce dans la salle commue des Gryffondor sans se faire prendre par un pion. L'entrée de la tour des lions se situant au même étage, cela diminuait pas mal les chances de rencontrer quelqu'un. Nathanël se dépêchait tout de même en essayant de passer le moins de temps possible dans les dédales des couloirs. Au pire, il pourrait toujours prétendre être en pleine crise, mais ça marchait pas toujours, pas avec tout le monde en tout cas. Sa maladie, des fois, il s'en plaignait, d'autres fois, il en jouait. Pourtant, il n'y avait absolument rien de drôle à souffrir d'une psychose maniaco-dépressive. Il savait bien que la plupart des gens le prenaient pour un fou. Au fond, il l'était peut-être. Un peu. Lui-même n'arrivait pas à comprendre réellement ce qu'il se passait dans son esprit. Parfois même, il se demandait si ils n'étaient pas plusieurs à vivre là-haut, dans sa tête. Il se pensait dérangé, pas comme les autres, anormal. Pourtant, cela ne l'empêchait pas de jouir et de profiter de tous les petits plaisirs de la vie, surtout lorsque tout allait bien. Quand ça allait mal, c'était autre chose. Comme il y avait quelques semaines, en plein accès mélancolique, quand les regrets l'avaient traversé, quand il avait commencé à s'excuser auprès de quasiment toutes les filles auxquelles il avait bien pu faire du mal ( et croyez-le ou non, la liste était plutôt longue ), quand il avait repensé à sa mère, quand il avait commencé à se sentir coupable, quand il avait voulu mourir. Ça, c'était une période à oublier. Mais ça ne disparaissait pas de l'esprit comme cela. Au contraire, cela se cachait dans un coin, et cela réapparaissait au moment où l'on était au fond du trou. C'était galère. La vie tout entière était un combat de tous les instants. Il fallait juste survivre.

Il arriva rapidement devant le tableau de sa maison et prononça le mot de passe. La porte s'ouvrit instantanément, et Nathanaël s'engouffra dans la pièce qui était vide de toute présence. Ce n'était pas plus mal. Il s'allongea en travers sur le fauteuil le plus près de la cheminée et ferma doucement les yeux. Des brides de souvenirs de la soirée d'hier soir lui revinrent peu à peu à l'esprit. En passant la main sur le visage, une douleur acheva de lui rappeler ce qu'il s'était réellement passé. Il monta dans son dortoir, ouvrit la porte avec précaution pour ne pas réveiller ses camarades de chambrée et se dirigea vers la salle de bain. Une fois devant la glace, il se rendit compte qu'il n'était pas vraiment beau à voir. Sa lèvre était violacée et légèrement gonflée. Sa mâchoire avait pris une teinte brune pas très élégante. Il soupira doucement, se demanda aussi comment sa jolie conquête avait bien pu finir dans son lit malgré la tête affreuse qu'il arborait. Il l'avait sans doute embobiné avec des mots charmeurs et des petites attentions ridicules. Beaucoup tombaient dans la panneau avec cela. Il n'y avait qu'une seule fille au monde avec qui c'était différent. Et c'était à cause de cette fille-là que Nathanaël s'était battu hier soir. Il retira ses vêtements et se glissa sous la douche. Il s'en souvenait parfaitement maintenant. Bry. Sa copine, sa pote, sa confidente, son lui au féminin. Bref. Cette fille avait tant compté pour lui. Ces derniers temps, pourtant, seule l'indifférence les liait l'un à l'autre. Elle était bien loin la longue amitié, la fraternité et les bons sentiments. Lorsqu'elle était arrivée à Poudlard, lui, en bon samaritain qu'il était, l'avait accueilli à bras ouvert. D'ailleurs, c'était bien la première fois que cela lui arrivait, une chose pareille. Peut-être avait-il senti, au fond de lui-même, que cette fille méritait qu'on s'y attarde ? Ils étaient rapidement devenu inséparables... Mais le sort en avait décidé autrement, et leur amitié s'était terminée sur un baiser. Ce baiser-là, aucun des deux ne l'avait demandé, mais l'alcool faisait parfois faire des choses si stupides qu'on regrette souvent par la suite... Après ça, rien. Le vide. Le silence radio pendant des semaines, puis, pendant des mois. Mais hier, hier, hier. Ça a changé. Nathanaël se rappelait avoir emmené Mary à cette soirée improvisée et organisée par des septième années. Il se souvenait aussi la surprise qu'il avait eu en croisant son regard. C'était la première fois depuis si longtemps qu'ils se retrouvaient si proches l'un de l'autre, en dehors des cours. Il avait rapidement détourné les yeux et avait embrassé sa groupie, comme pour oublier la douleur que cela lui faisait de ne plus être avec elle chaque jour. ( Et aussi pour refréner l'envie incroyable qu'il avait de démonter son petit ami ). Cependant, durant l'heure qui avait suivi, il n'avait pu s'empêcher de lui jeter quelques coups d’œil discrets, comme pour s'assurer que tout irait bien. Seulement, c'était sans compter l'autre gars qui commençait à se faire de plus en plus insistant...

Nathanaël sortit de la douche et noua une serviette autour de ses hanches. Il soupira de nouveau et tenta t'enlever la buée qui s'était accumulée sur la glace. Il ignorait combien de temps il avait passé sous l'eau, mais cela lui avait fait beaucoup de bien, comme si toutes les tensions accumulées avaient disparu dans les tuyaux de plomberie. Enfin, pas tout... Il savait bien qu'un jour où l'autre, il devrait se confronter à Bryonia et lui expliquer. Mais lui expliquer quoi en fait ? Qu'il avait pété la gueule à son petit ami parce qu'il avait pas supporté qu'il la touche ? Qu'il s'était barré ensuite comme si de rien n'était ? Tout ça, c'était des questions qui demeuraient sans réponses. Il secoua légèrement la tête, remettant à plus tard tous ces interrogations. Il s'approcha de son lit, et se mit à fouiller dans sa malle un uniforme propre lorsqu'il sentit une chaussure atterrir sur son dos. Sans doute un gentil camarade de chambre mécontent. Il lui rendit son bien, excédé. C'était lourd, ici. D'être un obscur dans le dortoir de Monsieur Albus Potter en personne. Monsieur Albus Potter qui faisait d'ailleurs profil bas en ce moment. L'affaire du Code Phénix était encore dans tous les esprits et personnellement, le jeune Crickson trouvait cela plutôt amusant. Au moins, cela lui remettait les idées en place à cet abruti. En plus, à ce qui paraissait, il avait rompu avec cette idiote espagnole qui se croyait drôle. Nathanaël n'aimait pas la Poufsouffle depuis qu'elle était venu l'importuner parce qu'il s'était "disputé" plutôt violemment avec sa meilleure amie. Qu'ils soient malheureux tous les deux faisaient bien plaisir au jeune Gryffondor. Une fois habillé, il prépara son sac et décida de se rendre dans la Grande Salle. L'aube s'était levée. Le soleil commençait à montrer le bout de son nez et le ciel était bleu. Une belle journée s'annonçait. Pourtant, Poudlard peinait à s'éveiller. Il n'y avait pas beaucoup de lève-tôt au château, et la plupart des élèves étaient des flemmards et restaient le plus de temps possibles au lit. N'allez pas croire que Nathanaël qui se levait tôt était un bon élève. Monsieur je-me-fous-de-tout était loin d'être le premier de classe, et il s'en fichait pas mal. Il descendit les escaliers rapidement, ne croisant personne et s'installa dans la Grande Salle où peu de personne se trouvaient. Il avala ses neuroleptiques rapidement et négocia son petit déjeuner en cinq minutes. Il bailla, se leva, et se dirigea vers la grande porte. Il comptait bien profiter de la fraîcheur du parc pour se réveiller un peu plus. Cependant, au détour d'un couloir, il percuta quelqu'un. Et ils tombèrent tous les deux. Ce quelqu'un n'était pas n'importe qui. C'était exactement la personne qu'il n'avait pas du tout envie d'affronter aujourd'hui. Bryonia Dante. Il se mordit la lèvre et une vive douleur lui rappela que c'était à cet endroit précis que l'autre l'avait frappé. Il se redressa, lui tendit la main pour l'aider à se relever, et dit : « Bry, tu sais, pour hier... » Pour hier quoi Nathanaël ? Pour hier quoi ? Les mots se perdirent dans sa bouche. Cela faisait des mois qu'ils ne s'adressaient plus la parole. Il ne savait plus faire. Il n'arrivait plus à tout lui dire. « Nan rien, laisse tomber. »
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Bryonia E. Dante

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MessageSujet: Re: [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL   [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL EmptyJeu 2 Mai - 6:44

don't make me sad,
don't make me cry
Lost but now I am found, I can see but once I was blind. I was so confused as a little child tried to take what I could get, scared that I couldn't find all the answers, honey...


L’aube avait fini par se lever sans qu’elle ne s’en rende compte, imperméable au jeu des couleurs éternelles qui teintaient le ciel en cette matinée qui débutait. Rester là jusqu’à ne plus sentir le froid du marbre écorcher ses membres, brûler sa peau dorée, déchirer son dos. Ses paupières s’obstinaient à rechercher un semblant d’obscurité, ne pratiquant plus l’effort de s’ouvrir depuis des heures. Rester plongée dans les ténèbres, s’y fondre pour finalement disparaitre. Océan avare d’encre noire dans lequel elle était condamnée à se noyer indéfiniment, agrippant vainement des bouées percées. Fillette ne ressemblant plus à la comtesse qu’elle était censée être, Bryonia faisait peine à voir. Sa longue chevelure blonde et torsadée semblait un amas de nœuds sans fins. Le noir qui recouvrait ses yeux avec élégance la nuit dernière s’était rependu, laissant son regard charbonneux et inquiétant. Jusqu’à la robe dorée qu’elle avait fièrement arborée, tachée par endroit de liquide vital. Elle ne savait même plus comment elle avait atterri là, assise, seule sur un banc des jardins du Château. Un manque de force, de volonté, évident. Repliée dans un monde moins hostile, anesthésiée. Mais il ne restait qu’une chose au fond de ses prunelles claires : la colère. Sentiment dévastateur qu’elle se sentait prête à déverser sur tout Poudlard. Incompréhension surpassant tout le reste. Nathanaël Crickson. Impression qu’Il n’avait jamais cessé de jouer, et que tous les propos qu’il avait pu tenir au cours de leur amitié n’étaient que mensonges. Elle ne se sentait pas maîtresse de la « chose » qui les unissait, de leur relation étrange. Ni plus maîtresse de sa propre vie. Cette constatation faisait rager la blonde. Elle était déchue. La prétentieuse, l’orgueilleuse, s’était pris le coup fatal. Perdre la face au bout de plusieurs mois d’une froide indifférence était tout bonnement insupportable. Elle n’était pas de celles qui se faisaient écraser, habituellement. Elle faisait partie des dominatrices. Elle n’était pas l’esclave. Elle était celle qui n’avait pas besoin d’embaucher les débris : ils se mettaient à ses pieds, à son service. Mais il avait suffi d’un geste. Un seul pour que tout soit remis en question. Des mois d’un silence rude à toute épreuve, qui venaient de voler en éclat.

Il y avait d’abord eu un sentiment de vide. Quelques secondes, un laps de temps très bref alanguissant les mouvements de chacun, de sorte que tout semblait aller au ralenti. Comme hors du temps, elle avait eu l’impression d’avoir déjà joué la scène qui allait se dérouler sous ses yeux. Puis, sans qu’elle ne puisse dire un mot, d’un coup sec et précis, le poing d’un certain jeune homme était allé s’encastrer dans l’œil du garçon qui répondait au nom William, accessoirement son dernier copain en date. Elle l’avait vu s’écraser au sol dans un craquement d’os désagréable, et cela semblait être le signal du coup d’envoi. Les uns sur les autres, les injures et les cris des garçons parvenaient à peine à ses oreilles, elle, debout avec son verre de champagne à la main. En réalité, dans cet amas de corps en mouvement, il n’y en avait qu’un qui avait attiré son attention. Celui de Nathanaël. Elle avait été surprise de le voir en ce lieu, elle qui avait cherché à s’éloigner de lui le plus possible. Et l’infâme douleur, sournoise, s’était réveillée pour se répandre en elle à la vitesse d’un poison mortel, la forçant à oublier la douleur dans l’infâme mixture d’un verre de whisky. C’était sans doute pourquoi elle ne se souvenait plus de la manière dont elle avait atterri là. Le souvenir de son regard lui revint en tête avec une précision douloureuse. Ses tentatrices ensanglantées, qu’elle avait embrassées quelques mois plus tôt et qui avait mis définitivement fin à leur amitié. Il était parti les mains dans les poches après avoir cassé la figure de William, comme si tout cela était normal. Comme s’il pouvait encore prétendre à un droit sur elle. Il était vrai que par le passé il était déjà arrivé à Nathanaël de refaire le portrait de certains de ses amants, mais il s’était toujours gardé de lui dire, la faisant croire naïvement que le garçon en question était tombé « accidentellement » dans le Lac noir, ou que sa baguette avait « mystérieusement » projeté un sort Furunculus. Elle était restée là, idiote ayant l’air totalement perdue, tandis que William gémissait péniblement, relevés par certains de ses amis, promettant une vengeance certaine douloureuse au Gryffondor. Abandonnant la soirée qui avait repris après l’altercation des deux jeunes hommes, elle s’était enfoncée dans le parc, escarpins à la mais, bien indifférente au fait qu’un pion puisse l’apercevoir. Des rires s’échappant des fenêtres des dortoirs la sortirent de sa léthargie. Guiboles tremblantes, elle vacilla légèrement une fois sur ses pieds. Froid mordant la faisant claquer des dents, elle décida qu’il était temps de rentrer avant que quelqu’un puisse la trouver dans cet état. Elle était Bryonia Dante. Et, une Dante ne s’abaissait jamais. Pas même pour un fichu Gryffondor.

L’eau brûlante lui redonna toute son ardeur et sa beauté. Les souillures qu’elle avait accumulées pendant la soirée finirent par disparaitre, emportant l’alcool, le sang et les mauvais souvenirs. A peine descendue dans la salle commune, William se saisissait déjà de son poignet la mine visiblement furieuse. Il serra tellement fort qu’une marque violacée apparue. Marque qui Bryonia le savait, resterait plusieurs jours ancrées dans sa peau dorée. « Dante, t’étais ou après la fête ?! » Elle ne lui jeta qu’un regard indifférent, se détachant brusquement de lui. « Bonjour à toi aussi William. Cela ne te regarde en rien mais sache que je me suis endormie dans mon lit sur un bouquin, chose qui ne risque pas de t’arriver vu que tu sais à peine lire. Et puis ce matin je me suis levée très tôt et je suis partie me promener dans le parc. Sur ce bonne journée ». Elle partit sans lui adresser un regard, se demandant encore comment elle avait pu se laisser souiller en fréquentant une personne telle que lui. Finalement, peut être que Crickson avait raison. Bryonia savait parfaitement ce que le Poufsouffle pensait. Une fois passé la porte de la salle commune, elle serait déchue de son statut de « favorite », reléguée au rang de simple ex. Mais au fond, c’était ce qu’elle voulait.

Elle laissa ses jambes la guider d’elles même à travers le dédale de couloir, songeant qu’elle devrait envoyer une missive à son frère au plus vite. Aveugle à ce qui se passait autour d’elle (trop habituée à ce que les élèves s’écartent respectueusement de son chemin pour la laisser passer), ce fut le drame. Choc qui la propulsa au sol non sans violence, un désagréable craquement parvenant à ses oreilles. L’odieuse personne s’apprêtait à recevoir ses foudres, quand Bryonia se rendit compte que l’infâme indigent qui avait eu l’audace de la faire tomber n’était autre que Criskson en personne. C’était trop d’honneur. Il lui tendit la main pour l’aider à se relever, qu’elle négligea d’un revers de main, ne lui adressant que son regard le plus noir. Il avait tout été pour elle. Un ami, un frère, un confident, une sorte d'âme sœur. Elle lui avait tout donné. Il avait jeté aux orties leur amitié, comme l'on se débarrasse d'un vieux mouchoir. « Bry, tu sais, pour hier... » Tenta-t-il vainement. « Nan rien, laisse tomber. » Il était responsable de ce chaos infernal et n’arrivait même pas à formuler des excuses cohérentes, sans doute incapable de dire quoique ce soit après tout ce qui c’était passé entre eux. Mais, c’était lui la cause de tout cela, pensa-t-elle, amère. La reniant après un bref et ridicule rapprochement. Les répliques de Bryonia ne furent alors qu’un flot de haine, de rage qui n’en finissait pas, qui sortaient si vite de sa bouche qu’elles quittaient aussitôt sa mémoire. Il lui semblait qu’elle disait tout et son contraire, tout sauf la vérité, comme le fait qu’elle avait tenté coute de coute de réparer son orgueil blessé en le remplaçant par un autre, en tentant de l’oublier, mais au fond, elle n’en avait jamais eu envie. Allaient-ils en venir aux mains ? L’envie lui paraissait alléchante. La confrontation finale lui venait à l’esprit, celle où ils auraient enfin la réponse : lequel des deux était le plus fort, lequel des deux aurait raison. « Arrête de me jeter ce regard-là, crois-moi c’est dégradant. » aboya-t-elle férocement. « Qu’est-ce que tu veux Crickson ? M’ignorer encore ? Casser la gueule de William ? Ah pardon, ça c’est déjà fait. Tu es venu finir le travail ? Je vais te faciliter la tâche alors …» Ses assassines lui donnèrent malgré elles un coup. Puis deux, puis trois. Jusqu’à ce qu’elle ne se fasse mal elle-même. Ses mains attrapèrent sa chevelure avec hargne, alors qu’elle revenait vers le Gryffondor, s’éloignant pour mieux se rapprocher, nouveau jeu. Et puis, la colère se calma. L’orage était passé.

    « Nath… »


Lui dit-elle, sur le ton du supplice. Confiance dissipée qui allait s’envoler définitivement, ou resurgir. Irait-Il jusqu’à l’achever, alors qu’il avait toutes les armes en main ?

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Nathanaël K. Crickson

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MessageSujet: Re: [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL   [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL EmptyJeu 2 Mai - 11:50

⊹ If they hurt you, they hurt me too.
Oh ces yeux qui me dévorent la rage au ventre, la colère est palpable, glissante est la pente. Oh ce doigt qui me pointe, quand plus rien ne va... On sait très bien comment ça finira... Mais qui de nous fera le premier pas ? Parfois j’ai peur de nous quand on est aussi bas. Quand un rien enflamme tout, Me myself par-dessus tout... (c) Wild heart


Nathanaël ne s'attendait certainement pas à devoir l'affronter aussi tôt. Il avait espéré pouvoir préparer leur prochaine altercation, leur prochaine rencontre, surtout avoir le temps de choisir soigneusement ses mots. Et entre temps, au mieux, essayer de comprendre ce qui l'avait poussé à agir de la sorte. Au lieu de cela, il se retrouvait seul face à elle, au beau milieu d'un couloir, alors qu'il n'était même pas encore remis de la soirée de la veille. Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris ? Depuis hier soir, il n'avait de cesse de retourner cette question mille et une fois dans sa tête sans pour autant y trouver une réponse appropriée. Il soupira doucement et fut profondément blessé lorsqu'elle refusa sa main pour l'aider à se relever. Nathanaël fronça les sourcils. Ça, ça avait changé. Avant, avant tout cela, avant que leur amitié soit stupidement gâchée par un baiser, avec lui, elle se contentait d'être elle-même. Elle n'était pas cette fière amazone qui se prenait pour une comtesse italienne, de la haute société transalpine, toujours la tête haute, le buste en avant, le dos bien droit, toujours tirée à quatre épingles. L'image parfaite d'une fille bien élevée, et de bonne famille. Pourtant, lui, Nathanaël Crickson l'avait souvent – toujours – vu sans son masque et ce qu'il y avait découvert lui avait plu. Finalement, il n'y avait pas de faux-semblants entre eux, et avec elle, il avait compris ce qu'était la réelle amitié. Il avait entretenu avec elle une relation qui lui manquait dans sa vie. C'était la fille qui lui donnait le sourire en repensant à elle. Enfin, ça, c'était avant. Parce que maintenant, la seule chose qu'il voyait en elle lorsqu'il la regardait c'était de la désillusion. Il l'avait tant aimé, amicalement parlant, et il l'avait tant haï par la suite pour leur baiser échangé qu'il ne savait plus vraiment bien où il en était. Il fallait avouer qu'après leur éloignement forcé, il avait changé lui aussi. Peu après ça, il était tombé malade et était devenu le gars un peu taré que la plupart des gens évitaient, comme s'ils croyaient qu'une psychose se transmettait par un simple contact physique. Mais peu importait. Ce qui comptait réellement, c'était le regard des gens qu'il aimait et qui l'aimaient. Seulement, c'était pas si simple de trouver des gens pareils lorsqu'on passait son temps à faire chier le monde, et à dépenser son énergie à paraître indifférent aux yeux de tous. Au milieu de la foule d'élèves, il y avait pourtant quelques exceptions. Il y avait William Nott. Même si au fond, William comptait pas vraiment comme un ami, puisqu'il était son cousin, mais pour Nathanaël son amitié était très importante. Il se sentait vraiment très proche de lui, surtout depuis que Will avait découvert son terrible secret. Ce secret jamais dit à personne. L'avouer avait retiré un poids énorme de la poitrine du jeune Nathanaël. Ils n'étaient alors que des enfants. Lui devait bien avoir neuf ans. Will approchait de ses onze ans, il allait bientôt s'en aller pour Poudlard. Bref. La nuit qu'il avait passé tous les deux à parler, allongés sur le gazon en regardant les étoiles, restait gravée dans la mémoire du jeune homme. Il se souvenait qu'avant cette nuit-là, William était très jaloux de l'attention que sa mère, la tante de Nathanaël portait à son cousin. Mais après avoir appris que Joanne Crickson s'était suicidée, tout avait changé. Finalement, désormais, ils étaient presque comme des frères. Par ailleurs, Nathanaël avait appris que William l'avait beaucoup défendu pendant ses crises maniaques et mélancoliques et qu'il avait fichu une raclée à un élève qui s'était moqué de lui et de sa maladie. Cela avait mis du baume au cœur au jeune homme. Comme quoi, il y avait encore des gens à Poudlard sur qui le Gryffondor pouvait s'appuyer.

Pendant un moment, il avait même pensé que c'était pour cela que Bry ne lui adressait plus la parole. Parce qu'il lui faisait peur. Parce qu'il était malade. Il fallait l'avouer, lorsque Nathanaël entrait dans sa phase accès maniaque, il était totalement différent. Le garçon sage et calme devenait alors exubérant, capricieux et agité. Il parlait beaucoup, et très vite, alors que d'ordinaire, peu de mots traversaient sa bouche. Et lorsqu'il entrait en phase mélancolique, il n'était que l'ombre de lui-même. Quel beau tableau pouvait-on dépeindre de lui... Il pouvait comprendre que cela faisait peur aux autres, mais elle... Elle qui le connaissait mieux que personne dans cette école ? Qui savait tout de lui ? Enfin... Presque tout... Nathanaël préféra arrêter de songer au passé, car celui-ci ne ramènerait pas leur amitié. Il savait bien qu'entre eux, c'était fichu, pourtant, après tant de mois sans elle, peut-être serait-il temps d'arrêter de se voiler la face et d'oublier ? En était-il capable ? Il aurait voulu enterrer la hache de guerre, comme le disait l'expression, mais aucune hache n'avait été levé les concernant. Ils avaient simplement arrêté de se fréquenter, du jour au lendemain, comme ça. Sans rien dire. Cela avait été un choc pour plus d'un, de les voir s'éloigner, eux qui étaient comme chien et chat.

Nathanaël se rendit compte à quel point ses semblants d'excuses étaient minables lorsqu'elles traversèrent sa bouche. D'ailleurs, ce n'en étaient pas, des excuses. C'était ridicule. Il la regarda sans prononcer aucun mot. De toute manière, il ne trouvait rien d'autres à dire. Elle avait changé. On aurait dit que ses traits s'étaient affinés. Comment avait-il fait pour ne pas le remarquer avant ? Peut-être parce qu'avant hier soir il s'évertuait corps et âme à faire comme si elle n'existait pas ? Il fut tiré de ses pensées lorsqu'elle vociféra fortement : « Arrête de me jeter ce regard-là, crois-moi c’est dégradant. » Il baissa les yeux, tellement sa remarque le blessa. C'était bien la première fois qu'elle lui parlait de cette manière là, et en quelques sortes, ça lui brisa le cœur. Il n'aimait pas cette facette de sa personnalité. Il préférait la véritable Bry. Celle avait qui il parlait auparavant durant des heures allongés dans le parc ou au fond d'un couloir, celle avait qui il passait des nuits dans la salle sur demande à rêver à d'autres mondes, celle avait qui il se sentait bien, celle avait qui il pouvait être lui-même. Pas cette fille qui était devant lui. Pas elle. « Qu’est-ce que tu veux Crickson ? M’ignorer encore ? Casser la gueule de William ? Ah pardon, ça c’est déjà fait. Tu es venu finir le travail ? Je vais te faciliter la tâche alors …» Le silence de Nathanaël était éloquent, et on pouvait en dire long sur ses intentions. Là, à cet instant précis, il n'avait envie que d'une seule chose : partir. Faire comme si cette rencontre fortuite n'avait été qu'un rêve, une fabulation. Comme si rien de tout cela n'avait existé. Il chercha durant un instant quelque chose à répliquer mais les poings de Bryonia sur sa poitrine le dissuadèrent. Il encaissa sans rien dire les petits chocs, et attendit que l'orage passe. Elle allait bien se calmer non ? Il attendit qu'elle se lasse, qu'elle ait trop mal pour continuer. Il la regarda empoigner ses cheveux avec colère et revenir vers lui. Plus doucement cette fois-ci. Dans un supplice, elle prononça son nom : « Nath… » Il ferma les yeux, se mordit encore une fois la lèvre et la douleur se rappela à lui. « Tu sais, me demande pas des comptes. Je sais pas pourquoi j'ai fait ça. Je sais pas pourquoi j'ai cassé la gueule à ce type. Je sais pas pourquoi. Me demande pas. Je sais pas pourquoi. » Il en perdait son latin. Il n'avait pas les mots. Sa tête lui tournait et ses pensées s'accéléraient. Pourtant, rien de concluant n'osait franchir sa bouche. « Je sais pas pourquoi non plus ça a pris cette tournure là... j'veux dire, nous deux... » C'est vrai que Nathanaël lui même ne comprenait pas ce qui les avait poussé à s'éloigner l'un de l'autre pour un baiser. Il aurait suffit de dire que ce n'était qu'une erreur, une bêtise, un accident, et continuer comme avant. Mais pourtant, ce n'était pas ce qu'il s'était passé. Loin de là. « Enfin, toi, j'sais pas, mais moi tout ça... ça me perds un peu tu vois... » Il passa sa main dans ses cheveux, comme il le faisait toujours lorsqu'il était gêné. Il ne savait plus quoi lui dire. Il avait l'impression qu'elles étaient bien loin, les longues discussions à n'en plus finir qu'ils entretenaient auparavant. Il avait l'impression d'être un débile. Un gamin de cinq ans qui ne savait pas parler. « Pourquoi on a fait ça Bry ? Pourquoi ? Enfin, et puis MERDE QUOI ! Pourquoi tu m'as embrassé d'abord ! C'est de ta faute tout ça ! On serait encore amis si t'avais pas fait ça ! » Les mains sur les hanches, il attendait une explication. Qui allait sans doute être enflammée. Il était autant responsable qu'elle de ce qu'il s'était passé ce soir-là, mais croire qu'il avait brisé leur amitié lui faisait trop de mal pour qu'il l'admette.
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Bryonia E. Dante

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MessageSujet: Re: [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL   [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL EmptyJeu 2 Mai - 23:34

don't make me sad,
don't make me cry
Lost but now I am found, I can see but once I was blind. I was so confused as a little child tried to take what I could get, scared that I couldn't find all the answers, honey...


C’était amusant de songer qu’il y a quelques semaines, elle aurait donné n’importe quoi pour que Nathanaël pose à nouveau ses yeux sur elle, réellement. Pas comme si elle était transparente. Mais a présent qu’il semblait enfin de souvenir de son existence, elle ne savait pas ce qui était pire entre souffrir de la présence du Gryffondor, ou de son absence. Après la froide indifférence, voilà qu’elle en était venue aux mains avec le seul qui avait compté pour elle, lui donnant presque l’envie de pleurer. Peine et damnation, voilà les seules choses qu’ils pouvaient bien se donner à présent, parce qu’il n’y aurait pas de pardon. Le pardon aurait supposé que chacun d’entre eux accepte la réalité et veuille avancer. Mais ni elle, ni Nathanaël ne voulaient passer au-dessus de cette rancœur qui les étouffait, peut-être parce ce qu’ils avaient trop souffert, la douleur mécanique s’était ancrée jusque dans leur moelle, jusqu’au creux de leur palpitant. Les yeux céruléens du jeune homme ne reflétaient que trop ses pensées, étirant les lèvres vermeilles de la comtesse. Il n’avait jamais aimé cette partie d’elle, masque qu’elle affichait en permanence lorsqu’elle était en société, qui enfouissait au plus profond d’elle ses sentiments, ne laissant à la surface que l’indifférence et la froide cruauté, les laissant se disputer à son visage aux traits défiant les plus fines estampes. Pourtant, force était de constater que c’était lui qui l’avait rendu ainsi. Il était le seul avec qui elle n’avait pas eu peur de laisser tomber les masques, qu’il l’a voie à « nue », aussi simplement qu’elle était. Elle avait cru à un certain moment, après qu’il l’ait rejeté de sa vie, que ni son for intérieur, ni son aspect extérieur ne lui plaisait plus. Alors, puisque le fond n’était plus digne de son intérêt, elle ne serait plus que la Bryonia publique. Il n’y aurait plus que les apparences, que l’hypocrisie, que les non-dits et la rancœur. Tout le reste, tout ce qu’il avait aimé en elle serait relayé au second plan, enfouit au plus profond d’elle-même, anesthésié par la douleur. Parce qu’il n’y avait personne ici, au Château, assez digne pour la connaître véritablement, comme lui l’avait pu. « Tu sais, me demande pas des comptes. Je sais pas pourquoi j'ai fait ça. Je sais pas pourquoi j'ai cassé la gueule à ce type. Je sais pas pourquoi. Me demande pas. Je sais pas pourquoi. » Lui aussi semblait perdu, tout du moins, aussi perdu qu’elle et ça elle ne pouvait pas le lui reprocher. Bryonia laissa un demi sourire éclairer son visage, qu’elle réprima tout aussi rapidement afin qu’il ne voit pas son amusement. Il est vrai que William avait bien mérité ce coquard et l’apercevoir le matin même avec cet infâme bubon bleu lui ornant l’œil l’avait satisfaite et fait rire, se rappelant les misères que Nathanaël avait causées par le passé à ses amants. Peut-être qu’au fond et malgré tout, tenait-il encore un peu à elle ? Cette idée la confortait toutefois, réveillant l’infâme douleur au creux de son palpitant. « En réalité, tu m’as rendu service, c’était un crétin dont je n’arrivai pas à me débarrasser ». Dit-elle s’écartant un peu du couloir afin que tout le monde ne les entende pas discuter.

« Je sais pas pourquoi non plus ça a pris cette tournure là... j'veux dire, nous deux... Enfin, toi, j'sais pas, mais moi tout ça... ça me perds un peu tu vois... Pourquoi on a fait ça Bry ? Pourquoi ? Enfin, et puis MERDE QUOI ! Pourquoi tu m'as embrassé d'abord ! C'est de ta faute tout ça ! On serait encore amis si t'avais pas fait ça ! »

Il passa sa main dans ses cheveux, signe qu’il était gêné Bryonia le savait. Elle le savait au titre qu’elle avait appris à connaître beaucoup de chose chez lui, peut être au fond parce qu’ils se ressemblaient plus qu’ils ne voulaient l’avouer. Mais quelle gêne y’avait-il à avoir ici ? Il avait cassé la gueule de son mec, soit. Il l’avait ignoré pendant plusieurs mois, soit. Il l’avait rejeté de sa vie, et ça elle avait fini par l’accepter même si cela lui coûtait. Mais dire que c’était de sa faute, ça, la blonde ne pouvait pas laisser passer. Elle le reconnaissait bien là, caractère enfantin qui le caractérisait bien, sans doute trop peureux pour affronter les conséquences de ses actes. Il attendait visiblement une réponse de sa part, la main sur les hanches, donnant l’apparence à la scène d’une fillette devant justifier de sa bêtise à son paternel.

« Moi je vais te le dire : parce que tu es égoïste. Tu m’as jeté de ta vie, avec tout le mépris que tu aurais accordé à une pestiférée. Ou peut être finalement, parce que je n’étais rien pour toi malgré tout ce que tu disais, ou que je valais autant que toutes les groupies que tu mets dans ton lit… Quoi ? Ma faute ? ».

Le mot sembla mourir dans sa gorge, brûlant sa trachée d’une rage incendiaire. Elle répéta sa question, encore trop choquée qu’il puisse lui imputer la destruction totale de leur amitié. C’était lui le responsable de tout ceci, le souvenir était encore cuisant dans sa mémoire. C’était lui qui était venu la rejoindre, pas elle. Certes, dans cette odieuse mascarade elle avait été la complice, compère trop idiote pour se rendre compte que son ami était aussi ivre qu’elle et que par conséquent, aucun d’entre eux n’aurait été en mesure d’arrêter le massacre. Mais c’était arrivé. Après cela, tout était flou, elle se souvenait seulement du contact agréable que ça avait été, mais les couleurs et personnages de son souvenir se vaporisaient sans doute dû aux effets de l’alcool.
« Tu as tellement changé, ce n'est pas ton petit monde fantaisiste Nath, sors-en ». Fit-elle calmement au bout d’un moment. « Je ne sais même plus qui de nous deux a commencé à ignorer l’autre, mais tu ne peux pas dire que c’est ma faute. Tu connaissais mes sentiments pour toi, tu savais très bien que tu étais comme un frère pour moi, que je pouvais tout faire pour toi. D’accord on a déconné sur ce coup-là, c’est vrai. Mais je te rappelle qu’on est deux, je ne me suis pas embrassée toute seule. Et puis merde aussi, est ce qu’un baiser c’est la fin du monde ? Je sais pas, dans ta vie t’en a embrassé combien des filles, des milliers ? Pourquoi pour moi ce serait différent ? Pourquoi n’ai-je eu droit qu’à ton mépris ? » Quand est ce que leur amitié complice et fusionnelle s’était-elle transformée en cette froide indifférence ? La question était là. Pourquoi l’avait-il rejeté de la sorte ? C’était ce qu’elle voulait savoir. Ils auraient pu passer l’éponge, ou tout simplement oublier, ou encore faire de ce souvenir quelque chose dont on rit joyeusement. Pourquoi cela avait-il était pris avec autant au sérieux ? Il n’y avait jamais eu d’ambiguïté entre eux. Il était elle au masculin, comme elle était son double au féminin, peut-être pas aussi fusionnel que des jumeaux, mais elle sentait malgré tout que la « chose » qui les unissait encore n’était pas entièrement rompue. Un jour peut-être retrouveraient-ils ce qui les avait unis. Seulement voilà, le voir là sous ses yeux, lui adresser la parole perçait sa carapace solidement travaillée. Elle se permit une seule intrusion dans la Bryonia intérieure, laissant pendant quelques secondes revenir celle qu’elle avait été lorsqu’elle était en sa présence.

« Tu as continué ta vie sans moi et j’en ai fait de même, c’est un fait. Mais je mentirai si je disais qu’il ne me manquait pas quelque chose. Après, ose me dire que je suis la seule de nous deux à ressentir ça. Dis-le et je te croirai. Dis-le et cette fois je m’éclipserai définitivement de ta vie. »


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Nathanaël K. Crickson

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MessageSujet: Re: [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL   [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL EmptySam 4 Mai - 11:14

⊹ If they hurt you, they hurt me too.
Oh ces yeux qui me dévorent la rage au ventre, la colère est palpable, glissante est la pente. Oh ce doigt qui me pointe, quand plus rien ne va... On sait très bien comment ça finira... Mais qui de nous fera le premier pas ? Parfois j’ai peur de nous quand on est aussi bas. Quand un rien enflamme tout, Me myself par-dessus tout... (c) Wild heart


Nathanaël avait plutôt du mal à passer outre leur baiser. Il ignorait pourquoi. Il y avait tant de questions qui demeuraient sans réponses. Tant de questions auxquelles il se retrouvait confronté chaque jour et qui l'empoisonnaient. De son existence tout entière, durant deux années, Bryonia fut la personne qui l'avait le mieux compris et dont il fut le plus proche. Pourtant d'un geste, un seul, il l'avait aussi vite rayé de sa vie. Les raisons qui l'avaient poussé à faire cela restaient totalement inconnues, et pourtant, Dieu seul savait à quel point cela lui faisait mal. Et la voir devant lui, comme ça, ça faisait mal aussi. Il savait qu'il était profondément injuste et égoïste avec elle, pourtant, il était hors de question pour lui d'admettre ses tords. Du moins, pas pour l'instant. Il en était incapable, il ne pouvait pas. Même avec elle. Il n'arrivait plus. Durant les mois qui avaient passé, il s'était retrouvé seul à affronter la solitude, la maladie, les crises, tout ça. À un moment, elle lui avait manqué. Terriblement. Horriblement. À tel point qu'il faillit venir la voir, à plusieurs reprises, mais jamais il n'avait osé. La culpabilité était trop forte, la désillusion aussi. Elle aussi, elle l'avait oublié si vite, si vite elle l'avait laissé partir, lui qui croyait leur amitié éternelle. On ne pouvait jamais prédire l'avenir, car celui-ci était obscur et imprévisible. Il était aussi impitoyable et dur. Nathanaël avait envie de la frapper, de la bousculer, de la faire réagir. Lui faire comprendre que certes, ils avaient merdé, mais qu'ils étaient deux, et qu'elle n'avait pas non plus fait le moindre pas pour tenter de se réconcilier. La vie était une pure saloperie. La vie, ça craignait. Parfois, Nathanaël regrettait presque le temps où il devenait maniaque, car là, il ne se souciait de rien, son existence lui paraissait belle, les problèmes s'envolaient, et ne restait rien d'autres que les idées délirantes qui lui faisaient vivre des expériences incroyables. Malheureusement, ça ne durait jamais bien longtemps. La réalité prenait vite le dessus sur tout cela. De toute manière, désormais, il était suivi par l'infirmier de l'école. C'était peut-être mieux ainsi.

Il leva les yeux vers Bryonia et l'écouta déclarer qu'au final, son intervention l'avait sauver d'un abruti qui lui collait aux basques. Le plus naturellement possible, il répondit : « Il te mérite pas, de toute façon. » Mais qui la méritait vraiment ? Il ne connaissait pas une seule personne à Poudlard qui pouvait se montrer suffisamment digne d'elle. Même lui, il ignorait au fond ce qu'il avait fait pour obtenir un passe-droit dans la vie de Bry lorsqu’elle était arrivée au château. Pourquoi l'avoir choisi lui ? Lui parmi tant d'autres ? Il n'était certainement pas le garçon le plus facile à vivre. Surtout maintenant. C'était un des mystères de la vie qu'il avait aussi du mal à saisir. Mais c'était comme ça de toute manière.

« Moi je vais te le dire : parce que tu es égoïste. Tu m’as jeté de ta vie, avec tout le mépris que tu aurais accordé à une pestiférée. Ou peut être finalement, parce que je n’étais rien pour toi malgré tout ce que tu disais, ou que je valais autant que toutes les groupies que tu mets dans ton lit… Quoi ? Ma faute ? ». Il l'écouta dire, et encaissa. Ce n'était pas si difficile que cela, puisqu'il savait que tout ce qu'elle disait, c'était vrai. La vérité. L’exactitude de ses propos piquèrent le cœur de Nathanaël et le brûlèrent à vif. Mais en même temps, Nathanaël refusait de prendre la pleine responsabilité d'une erreur qu'ils avaient commises à deux. « Excuse-moi ? Tu te fiches de moi là ? Nan, c'est ça le pire ! T'es sérieuse ! J'y crois même pas. D'accord, ouais, j'ai merdé, mais toi aussi ! Toi aussi tu m'as oublié pour aller te pavaner aux bras de l'autre idiot ! Tu t'es trouvé un autre abruti pour te divertir durant ton temps libre c'est ça ? Tu m'as remplacé si facilement. » Il avait prononcé ces mots si froidement que lui-même en fut bouleversé. Il n'avait pas l'habitude de tout ça. De parler, de se confronter à quelqu'un d'autre qu'à lui-même. « Tu as tellement changé, ce n'est pas ton petit monde fantaisiste Nath, sors-en ». Elle avait dit cela tellement naturellement que Nathanaël rigola. Il pouvait pas en sortir de ce monde-là, justement. C'était sa vie. « J'peux pas. C'est impossible. » Ce qu'elle ignorait, c'est que ce monde fantaisiste comme elle le disait le protégeait des autres. Il formait une sorte de bulle impénétrable autour de lui, comme pour se préserver des malheurs, de la tristesse, du chagrin. Il le fallait. Il en avait besoin. Celle-ci avait été crée bien avant qu'il ne fréquente la jeune femme, bien avant qu'il n'intègre Poudlard, bien avant tout cela. Cette bulle s'était formée à la mort de sa mère. Il avait besoin d'être seul, il avait besoin des autres. Mais c'était lui qui décidait quand. Doucement, il bascula sa tête en arrière, pour essayer de penser à autre chose, de faire le vide dans son esprit, pour mettre les choses au clair. Il fallait tout déballer ce soir. Pour être enfin libérer du poids qu'il ressentait et qui oppressait sa poitrine chaque jour un peu plus. Il fallait qu'il l'avoue, une fois pour toute, elle lui manquait. Sinon, que signifiait tout le manège d'hier soir ? Elle reprit : « Je ne sais même plus qui de nous deux a commencé à ignorer l’autre, mais tu ne peux pas dire que c’est ma faute. Tu connaissais mes sentiments pour toi, tu savais très bien que tu étais comme un frère pour moi, que je pouvais tout faire pour toi. D’accord on a déconné sur ce coup-là, c’est vrai. Mais je te rappelle qu’on est deux, je ne me suis pas embrassée toute seule. Et puis merde aussi, est ce qu’un baiser c’est la fin du monde ? Je sais pas, dans ta vie t’en a embrassé combien des filles, des milliers ? Pourquoi pour moi ce serait différent ? Pourquoi n’ai-je eu droit qu’à ton mépris ? » Il se mordit la lèvre. Mais la douleur physique qu'il ressentit n'était plus rien face à la douleur morale. Il se prenait tout en face, il ne comprenait plus rien. Il était perdu. C'est vrai. Combien de filles avaient goûté ses lèvres ? Combien avaient partagé son lit ? Il avait arrêté de compter au bout d'un moment. Pourtant, il se souvenait parfaitement du goût que les siennes avaient : douces, suaves, délicates. Pourtant, il avait tant regretté. « Différent? » Il l'ignorait. « Parce-que. » Il chercha autre chose à dire. Un argument à sortir. Mais rien. « Parce que. » Il releva la tête, et la regarda profondément. Tout alors devint clair. « Parce que c'est toi Bry. J'sais pas. Nous deux, c'était tellement simple, tellement clair, tellement facile. Je me sentais tellement bien avec toi sans même avoir besoin de coucher. J'ai eu peur. J'sais pas. Peur que ça change. Enfin... Putain, j'en sais rien... C'est toi Bry. J'pouvais pas, c'est tout. » Nathanaël soupira fortement et passa de nouveau sa main dans ses cheveux, les ébouriffant encore plus. Il évita son regard. Il n'en pouvait plus. « Tu as continué ta vie sans moi et j’en ai fait de même, c’est un fait. Mais je mentirai si je disais qu’il ne me manquait pas quelque chose. Après, ose me dire que je suis la seule de nous deux à ressentir ça. Dis-le et je te croirai. Dis-le et cette fois je m’éclipserai définitivement de ta vie. » « J'peux pas. » Il avait l'impression qu'il n’arrêtait pas de dire qu'il ne savait pas, ou qu'il ne pouvait pas. Ce n'était pourtant pas ça qu'il ferait avancer le débat. Doucement, il effleura sa joue du bout des doigts et la regarda dans les yeux, plongeant profondément son regard dans le sien. Il fallait qu'elle comprenne. « J'peux pas dire ça. J'peux pas te dire ça parce que c'est faux, tout simplement. » Elle lui manquait, c'était un fait. Depuis qu'elle était sortie de sa vie, il se sentait différent, il n'avait plus l'impression d'être lui. Il devenait quelqu'un d'autre au fur et à mesure. Il préférerait de loin redevenir ce gars insouciant qu'il était auparavant. Il voulait oublier. Il voulait retourner en arrière. Il voulait retrouver son ami, sa pote. Il voulait retrouver ce truc qui faisait qu'il était si bien avec elle. Il voulait retrouver sa copine. Il voulait retrouver la fille qui n'était vraiment elle qu'avec lui. Il voulait retrouver son amitié. Maintenant qu'il s'en rendait vraiment compte, il le savait. Cette fille comptait. Plus qu'il n'avait bien voulu l'admettre. Mais maintenant, il était peut-être temps de briser la glace et de ravaler son orgueil. « Tu me manques, Bry. Tu me manques. Reviens. S'il-te-plaît. » Si elle refusait, il lui pétait la gueule. Il n'y avait pas d'autres alternatives. Nathanaël Crickson en personne venait de supplier une fille. C'était aussi rare qu'inattendu.
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Bryonia E. Dante

I will tattøø yøur heart
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MessageSujet: Re: [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL   [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL EmptyJeu 9 Mai - 22:51

don't make me sad,
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Lost but now I am found, I can see but once I was blind. I was so confused as a little child tried to take what I could get, scared that I couldn't find all the answers, honey...


« Toi aussi tu m'as oublié pour aller te pavaner aux bras de l'autre idiot ! Tu t'es trouvé un autre abruti pour te divertir durant ton temps libre c'est ça ? Tu m'as remplacé si facilement. » Chacun de ses mots la martelait d’une infâme douleur, insidieuse piqure, délicieux poison. Il aurait dû n'être qu'un jouet. Un simple pantin qu'elle se serait amusée à titiller, à provoquer, dont elle aurait rongé les nerfs jusqu'à la moelle pour finalement le réduire en cendres purement et simplement, comme elle pouvait s’évertuer à le faire avec Nerio, lorsqu’elle était énervée ou que la mélancolie qu’elle détestait ressentir la gagnait. Mais, elle en aurait été honteusement incapable, ne l'aurait même pas réellement souhaité, au fond. Nathanaël Crickson était sa principale faiblesse. Faiblesse destructrice qu'elle n'avait pas vu venir, qui l'avait asservi autant qu'elle avait rempli un peu plus la coquille vide qu'elle était auparavant. Sans lui, au fond, elle n’était plus grand-chose, juste une petite Comtesse indifférente à tout et tout le monde. Il n’y avait que Stefan qui la sortait de cette léthargie languissante, qui l’a poussait hors de ses limites, lui faisant franchir sans cesse cette fameuse ligne rouge. Aucun son ne sortit de sa bouche, trop occupée à ralentir les battements honteux qui animaient son cœur avec grande vigueur. Bryonia ne valait pas mieux que cela, c’est vrai, s’évertuant à rendre chaque blessure qu’on lui infligeait. Louve enragée appliquant cette fameuse vendetta si caractéristique de sa famille. Il l’avait éjecté de sa vie, elle en avait fait de même. Il l’avait blessée au plus haut point, elle avait mis une volonté de fer à le remplacer par une pâle copie. Mais où était l’orgueilleuse en cet instant ? La bête semblait avoir perdu définitivement de sa superbe, résistant fermement à l’envie de fuir cette scène qu’elle avait déjà imaginé tant de fois dans la prison chimérique de ses pensées. Ses reproches étaient légitimes, elle ne le niait pas. Mais elle se détestait d’être l’objet des souffrances qu’elle sentait dans sa voix. Souffrances qu’elle n’avait pas osé imaginer chez lui, croyant qu’il s’était débarrasser d’elle, trinquant le soir même avec l’une de ses groupies à la disparation de cette ahurie de petite blonde qui avait ruiné leur amitié d’un simple baiser. « Arrête. » Fit-elle simplement au bout d’un moment, à court de souffle et d’arguments. « Je voulais… » Plus de mensonges, cela ne lui servirait plus à rien à présent, elle pouvait bien les emporter au Diable. « Je voulais que tu souffres autant que je souffrais. Même si je faisais semblant, je ne pouvais pas accepter l’idée que tu sois heureux sans moi ». Elle n’osa pas affronter son regard, le laissant se poser sur les tableaux qui ornaient les murs du couloir et dont elle l’avait l’impression que les personnages se moquaient d’elle, témoins de la honte qui lui dévorait le cœur.

La belle italienne se rendit compte qu’ils en étaient rendus à un point de non-retour. La question lui vrillait les tempes depuis de nombreux mois à présent, rendant insupportable un bon nombre de ses nuits, lui laissant régulièrement le gout de l’amertume sur la langue. Mais maintenant que Nathanaël s’apprêtait à enfin lui expliquer pourquoi tout avait été différent avec elle, elle n’était même plus sure de vouloir connaître sa réponse. « Parce que c'est toi Bry. J'sais pas. Nous deux, c'était tellement simple, tellement clair, tellement facile. Je me sentais tellement bien avec toi sans même avoir besoin de coucher. J'ai eu peur. J'sais pas. Peur que ça change. Enfin... Putain, j'en sais rien... C'est toi Bry. J'pouvais pas, c'est tout. » Le prendre dans ses bras. Le serrer jusqu’à l’étouffer, le faire suffoquer dans cette étreinte pour s’assurer qu’il était bien réel, qu’ils n’étaient pas tous les deux les acteurs d’un de ses rêves. Retrouver cette chaleur réconfortante qui lui avait tant fait défaut depuis qu’il était sorti de sa vie. Elle songea amèrement qu’ils avaient chacun de leur côté ressentit la même chose, mais que la peur les avait obligé à fuir. Honteuse lâcheté, si peu caractéristique des Gryffondors habituellement. Nathanaël restait ce qui lui était le plus précieux au monde, y compris là maintenant que son univers entier se désintégrait. Toutefois les explications du Gryffondor n’épanchaient pas la blessure qu’il lui avait causée quelques mois plus tôt, cicatrice mal réparée lui laissant encore à cet instant des stigmates. Elle préféra se concentrer sur la douleur physique, plus supportable que la douleur mentale, les neurones de son cerveau s’agitant en tous sens pour deviner, interpréter les signes : il fallait qu’elle sache, notamment si elle pourrait un jour retrouver une place quelconque dans sa vie, même infime ou si cela ne servait plus à rien de jouer cette mascarade. Si, finalement un baiser et une froide indifférence avait eu raison d’eux pour de bon. La question était sortie presque naturellement, pourtant elle semblait avoir trouvé une certaine résonance dans l’air, laissant le stress et l’angoisse lui vriller douloureusement les nerfs. En général c’était exactement le genre de situation que Bryonia détestait affronter, qui lui donnait une furieuse envie de s’enfuir à toute jambe, d’ouvrir une fenêtre de son dortoir et de se mettre à fumer, ignorant les plaintes de ses camarades de dortoir qui ne supportaient pas l’odeur de fumée. Mais elle n’avait pas de cigarette, qu’elle se plaisait à dérober à son ex petit ami. Elle était une Dante, la voir avec une cigarette à la bouche faisait mauvais genre, si bien qu’elle ne se le permettait que dans de rares occasions.

« J'peux pas dire ça. J'peux pas te dire ça parce que c'est faux, tout simplement. Tu me manques, Bry. Tu me manques. Reviens. S'il-te-plaît. » Contact électrique et grisant de sa main contre sa joue. La surprise lui avait fait relever la tête, ses prunelles cherchant l’éclat clair des siennes, s’y amarrant pour la première fois depuis qu’ils s’étaient adressés à nouveau la parole. Il avait toujours eu de très beaux yeux, se rappela-t-elle furtivement, avant de balayer ses pensées alors qu’elle entendait la fin de sa phrase. Elle le regard une nouvelle fois, la mine froncée, comme si elle avait mal entendu ce qu’il venait de dire, comme si à nouveau il plaisantait avec elle et s’attendait à ce qu’elle en rit, comme il pouvait s’évertuer à le faire autrefois. Nathanaël Crickson venait de la supplier. Cela avait presque autant de chance d’arriver que de voir un Obscur embrasser un elfe de Maison. Mais que devait-elle faire ? Elle avait si fermement entretenu sa pseudo-haine contre lui depuis le fameux incident, qu’elle avait désormais l’atroce impression de ne vivre que pour elle. La blonde en sentait le venin pernicieux se libérer à chaque battement de cœur, avant de se nicher au creux de ses veines. Chaque souffle, chaque inspiration, chaque expiration semblaient contribuer à en répandre l’arsenic, ce mélange de haine et de rancœur qui s’était finalement ancré jusqu’au cœur de ses os. Souffrance perpétuelle qui portait son nom. Prison de rancœur dont Nathanaël était la peine, la condamnation. Et Bryonia lui en voulait affreusement d’avoir tout brisé, tout réduit en cendres… mais elle s’en voulait surtout à elle-même de l’avoir laissé faire. Alors, peut-être qu’il était temps de s’alléger d’un poids, de lui pardonner, mais surtout de se pardonner à elle-même. La culpabilité qui la rongeait depuis de nombreux mois n’avait plus sa place au creux de son être. Un vague sourire étira ses lèvres roses, Nathanaël lui aussi semblait prendre conscience de ce qu’il venait de faire et la gêne se lisait à son visage.

« Si je te dis non, à moi aussi tu vas casser la figure ? » Fit-elle, un sourire taquin et ravageur à l’appui. Elle se saisit de sa main, et la porta à ses lèvres y déposant un baiser réconciliateur. C’était si étrange d’être à la fois amis et ennemis. Bien sûr, le chemin de la réconciliation leur prendrait du temps. Mais ils avaient chacun fait un pas en avant en dévoilant ce qu’ils avaient sur le cœur, et en ravalant leur fichu orgueil. Elle aurait voulu lui dire non, qu’elle n’avait plus besoin de lui à présent. Mais jouer à l'orgueilleuse ne lui aurait servi à rien. Sans lui, elle redevenait une poupée fragile désabusée qui ne s’intéressait à rien ni personne ou alors qui feignait de le faire. A vrai dire, elle détestait cette Bryonia qu’elle devait être en public. Elle avait de plus en plus de mal à refouler ses émotions en permanence, et cela lui coutait. Il était peut-être temps qu’elle l’admette, mais jamais elle ne lui avouerait à quel point il pouvait caractériser l’essence de vie qui était la sienne, à quel point il pouvait la régenter. Elle s’avança lentement vers lui, levant la tête. Ce n’était pas une illusion de plus, il se tenait là toujours aussi grand et majestueux devant elle. « Je reviens à une condition. La prochaine fois que tu m’embrasses je te gifle. D’ailleurs, tu embrasses très mal, je ne sais pas ce que toutes tes groupies te trouvent ». Mensonge éhonté cela allait de soi. Il y avait bien une chose que Bryonia ne pouvait pas nier, c’était que Nathanaël embrassait divinement bien. Elle refoula le souvenir de leur baiser dans les abysses de sa mémoire, l’enfermant à double tour dans un coffre maudit qu’elle laissa couler dans les eaux sombres, alors qu’elle lui adressait un sourire moqueur. « Tu… » Commença-t-elle alors, pas réellement sûre de la tournure de sa phrase. « Toi aussi tu m’as manqué, stupido ». Et comme pour sceller à jamais leur réconciliation, elle se risqua à s’approcher plus de lui encore, non pas pour le prendre dans ses bras –c’était encore trop tôt, il fallait qu’elle se réhabitue à ne plus l’ignorer en permanence– elle enfonça furtivement son assassine dans sa poche pour lui dérober ce fameux paquet de cigarette dans lequel elle s’amusait toujours à y dérober le précieux tabac. Elle le secoua devant lui, une moue joueuse accrochée à son visage. « Ah oui, et j’aime bien quand tu me supplies. Je t’assure c’est adorable, tu devrais le faire plus souvent. Tu peux recommencer s’il te plait ? Tiens avec ça : ‘redonne moi mon paquet, s’il-te-plait-Bry’ » Elle laissa échapper un rire cristallin, imitant l’inflexion de voix grave du Gryffondor. Les affaires semblaient reparties, et Bryonia songea qu’ils avaient de nombreux mois de taquineries en tout genre à rattraper. Pour pousser le vice plus loin, elle saisit une cigarette qu’elle laissa au coin de ses lèvres. Puis elle l’aperçut, le fameux ex petit ami déambuler dans le couloir avec un œil d’une couleur bleu-violine, lui faisant perdre immédiatement son sourire. Angoisse que les deux garçons se battent encore comme des chiffonniers, elle s’adressa à Nathanaël, prenant son air le plus maternel et moralisateur possible : « Et puis, c’est pas parce qu’on était de bons amis et que je te racontais tout que tu es obligé d’aller régler leurs comptes aux garçons que je fréquente ». Cependant, au fond, Bryonia savait que quoiqu’elle dise, Nathanaël n’écouterait jamais que lui.


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Nathanaël K. Crickson

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MessageSujet: Re: [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL   [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL EmptyVen 17 Mai - 13:05

⊹ If they hurt you, they hurt me too.
Je peux seulement te dire qu'il m'a fallu la peur pour être rassuré, que j'ai connu la douleur avant d'être consolé, qu'il m'a fallu les pleurs pour ne plus rien cacher, que j'ai connu la rancœur bien avant d'être apaisé... Tu ne sais pas encore ce que je sais par cœur, ce que je sais par cœur... (c) Wild heart


« Arrête. » Il haussa les sourcils, dubitatif. Arrêter quoi au juste ? De dire la vérité ou d'enjoliver un peu les choses ? Quoi qu'il en soit, elle paraissait tout simplement à court d'arguments. Ceux de Nathanaël n'étaient franchement pas très convaincants non plus. Il préféra se taire un bref instant, pour lui laisser le temps de remettre ses idées en place, et surtout, pour tirer une fois pour toute cette histoire au clair. C'en était assez. Les mois avaient passé, et il était grand temps d'enterrer la hache de guerre et d'affronter la réalité au lieu de se leurrer et de se terrer dans le silence. « Je voulais que tu souffres autant que je souffrais. Même si je faisais semblant, je ne pouvais pas accepter l’idée que tu sois heureux sans moi ». Nathanaël haussa de nouveau les sourcils. Il s'était attendu à tout, sauf à cela. Il n'avait pas penser une seconde à elle dans cette historie. Il s'était enfermé dans son monde, il avait été malade, et au final, il avait appris à ne plus vivre sans elle. Au final, il pouvait comprendre que pour elle, cela avait été dur à encaisser. Ils avaient passé tant de temps ensemble, tellement de temps... Deux longues années à toujours être collé l'un à l'autre à tel point que certains se demandaient s'il n'y avait pas plus que de la simple amitié entre eux. Il se souvenait parfaitement de la toute première fois où il l'avait vu, de la toute première fois où il avait croisé son regard. Il avait eu l'impression qu'on lui tirait dessus à bout portant. Au départ, elle semblait avoir tellement de fureur en elle, une fureur qu'elle cherchait par dessus tout à refréner, à contrôler, à dissimuler. Mais elle avait su l'apprivoiser en quelque sorte, mais surtout, Nathanaël avait été le seul à découvrir ce qu'elle cachait aux yeux de tous : son véritable elle. Nathanaël aussi avait l'impression de s'être mis à nu avec elle. Au fil du temps, elle était devenue pour lui sa meilleure amie, son âme sœur, sa moitié et toutes les conneries qu'on sort lorsqu'on est certain d'avoir trouvé la personne qu'il vous faut. Bryonia était tout ça pour lui. Elle n'avait jamais failli à ses devoirs et avait toujours été là pour lui, même lorsqu'il se murait dans un mutisme qui n'avait de fin, elle avait été la seule à pouvoir lui parler, à pouvoir le comprendre, à pouvoir le soutenir. Mais ça, c'était avant. Même s'ils discutaient maintenant, Nathanaël savait bien que quelque chose en eux s'était brisé. Ce quelque chose mettrait peut-être des mois, voire même des années à se reconstruire : la confiance. Il ne la donnait pas à n'importe qui, pourtant, à elle il lui avait offert sur un plateau d'argent. Peut-être qu'au final, ce qui les liaient l'un à l'autre ne s'expliquait absolument pas, et c'était sans doute aussi la raison pour laquelle ce baiser les avait tant chamboulé. Cela avait bousculé leurs habitudes, leur routine et leur vie tout entière. Ils s'étaient perdus en chemin. Peut-être était-ce une voie qu'il fallait suivre pour comprendre qu'au final, l'un n'allait pas sans l'autre ? Lorsque Nathanaël était allongé sur son lit à l'infirmerie, attendant que les neuroleptiques fassent effet, il s'était surpris à penser à elle. La culpabilité l'avait rongé, il avait cru porter sur son dos toute la responsabilité dans l'échec de leur relation, il s'était promis qu'une fois sorti, il irait rectifier le tir, il irait s'excuser, il irait sauver leur amitié. Mais lorsqu'il l'avait vu, au détour d'un couloir, rire avec un garçon, cela l'avait dissuadé. Il avait alors cru qu'elle vivait sa vie sans lui, et qu'au contraire, elle était bien mieux sans sa présence. Ça l'avait brisé et il avait laissé tomber, il avait lâché l'affaire. Jusqu'à la soirée d'hier soir, où les manières et paroles beaucoup trop insistantes du petit ami de Bryonia avaient fait resurgir ses vieux démons et ses idées noires. Il se souvenait s'être senti faible en la regardant, mais en même temps, tellement puissant en sentant son poing sur la figure du dit petit-ami. Cela l'avait affreusement soulagé de faire ça. Maintenant, il s'en rendait compte : il ne pouvait pas permettre qu'un crétin stupide et ahuri pose ses sales pâtes sur sa meilleure amie. Il fallait se rendre à l'évidence, cela l'avait tout simplement rendu fou lorsqu'il l'avait vu se comporter de la sorte avec elle. On agissait pas comme ça avec quelqu'un comme elle. Elle méritait bien mieux que lui, et surtout, bien mieux que tous les autres garçons, Nathanaël y compris. Indépendamment du fait que le garçon, sous ses apparences de beau parleur, n'avait absolument aucune confiance en lui-même, il savait bien que s'il se sentait bien avec elle, c'était surtout parce qu'il savait qu'il ne pourrait jamais être avec elle. Il aurait comme l'impression de braver un interdit, de faire les mauvais choix, alors il ne faisait rien. Nathanaël avait compris au bout d'un moment qu'il n'était qu'un mauvais garçon, un de ces gars dont la mère de la fille qu'on aime ne veut pas pour gendre. Il savait qu'il n'arriverait sans doute jamais à n'aimer qu'une seule femme, et qu'il finirait pas faire souffrir tout le monde. Alors il se contentait d'aventures aussi éphémères qu'inutiles. Mais au bout, cela le faisait sentir vivant. Il avait besoin de ça. C'était fou. Il avait tellement besoin qu'on l'aime. Enfin, pas forcément qu'on l'aime, mais qu'on recherche sa présence, qu'on le désire, qu'on veuille passer du temps avec lui. Peut-être qu'au fond, Bryonia pouvait lui redonner cela. Il avait atteint avec elle le point de non-retour. Il savait que s'il merdait une fois de plus, il la perdrait définitivement. Il fallait qu'il cesse de ne songer qu'à lui pour penser à elle. Avant toute cette histoire, n'était-elle pas sa raison de vivre ? Il aurait tout fait pour elle, même les pires choses qu'il puisse exister.

Après l'ultime déclaration, Nathanaël attendit. Quelques secondes, puis des dizaines, puis des minutes. Le jeune Gryffondor mesurait pleinement la portée des mots qu'il avait prononcé, pourtant, il ne regrettait absolument pas. Il fallait qu'il sache. Si elle acceptait, c'était sans doute reparti pour le plus fabuleux des feux d'artifices, la plus belle complicité qu'ils ne pourraient jamais avoir, reprendre tout à zéro. Mais si elle refusait, alors, il serait détruit, blessé et humilié dans son orgueil, mais il aura la prétention de penser qu'il aurait tout essayer pour recoller les morceaux, et pourra tout effacer et choisir une nouvelle vie. Tourner la page en quelque sorte. Elle releva soudainement la tête et planta son regard dans le sien. Nathanaël déglutit péniblement attendant la sentence finale, le verdict qui marquerait un nouveau changement dans sa vie. Pourtant, il n'arrivait plus à penser. Il parvenait seulement à soutenir son regard de feu. Puis, un sourire quasi imperceptible apparut sur ses lèvres. N'importe qui d'autres ne l'aurait pas remarqué. Mais lui n'était pas n'importe qui, il la connaissait si bien qu'au fur et à mesure que le temps passait, il avait appris à déchiffrer toutes ses mimiques et toutes ses petites habitudes. Dans ce sourire, Nathanaël pouvait presque y lire un signe d’acquiescement, d'assentiment. Il arrêta de respirer lorsqu'il la vit ouvrir la bouche : « Si je te dis non, à moi aussi tu vas casser la figure ? » Nathanaël éclata d'un rire cristallin qui évacua toutes les tensions accumulées depuis qu'ils s'étaient retrouvés. « Tu sais bien que j'en serais incapable. »

Les lèvres de la jeune femme s'étirèrent en un sourire espiègle et séducteur, mais il n'en laissa rien paraître. Sans qu'il ne le voit venir, il sentit le contact chaud de sa bouche sur le dessus de sa main comme elle le faisait parfois avant. À cet instant précis, Nathanaël n'avait qu'une envie, la prendre dans ses bras comme auparavant, lui dire à quel point il regrettait, mais il ne voulait pas se faire de faux espoirs. Parfois, le cerveau féminin était tellement compliqué. Souvent, les femmes agissaient étrangement, faisant tout par sous-entendus. Mais lui, il avait besoin qu'elle le dise clairement, juste pour une fois, qu'elle n'élude pas la question, qu'elle lui donne une réponse claire et franche, qu'elle joue le jeu. « Je reviens à une condition. La prochaine fois que tu m’embrasses je te gifle. D’ailleurs, tu embrasses très mal, je ne sais pas ce que toutes tes groupies te trouvent ». Un sourire en coin apparut sur le visage du Gryffondor. Elle avait retrouvé son sens de l'humour apparemment, et c'était une bonne chose. Durant quelques secondes, il douta de lui-même, mais se reprit bien rapidement. Cela n'était que des mots, cela n'avait pas d'importance. « Toi, tu ne sais pas apprécier les bonnes choses, voilà tout ! Tu veux qu'on réessaye ? Tu verras à quel point je suis bon dans ce domaine. » s'exclama-t-il en lui faisant un clin d’œil. À vrai dire, lui se souvenait au plus profond de lui même qu'il avait aimé l'embrasser, qu'il y avait même trouvé un sentiment nouveau, une sorte de plaisir illégal et illicite. Jusqu'à ce qu'il se rendre compte ce que cela impliquait clairement. Les regrets avaient alors jailli des profondeurs de son âme et l'avaient poursuivi jusqu'à cet instant précis. Prenant ensuite un ton qui se voulait solennel, il déclara : « Néanmoins, cet arrangement me paraît plutôt honnête. » Bêtement, il lui tendit la main pour qu'elle la serre, signe d'un nouveau départ, en disant : « Marché conclu ? » Ce qui était bien avec elle, c'est qu'il pouvait se contenter d'être lui sans chercher à se faire passer pour ce qu'il n'était pas. Il se sentait libéré.

« Tu…Toi aussi tu m’as manqué, stupido ». Nathanaël baissa la tête, et ne se risquerait pas à dire qu'elle ne lui avait pas manqué en retour. Il avait plutôt désespérément survécu sans elle. Il avait l'impression de n'être qu'un idiot. Il avait finalement bien fait de ravaler sa fierté pour lui dire ce qu'il aurait du lui avouer depuis de longs mois déjà. Maintenant que c'était fait, il ignorait comment reprendre leur relation comme auparavant. Ils avaient tant de choses à se dire, tant de choses à faire, tant de moments à rattraper... tellement qu'il ne savait pas par quoi commencer. Il aurait aimé lui parler de lui, de ses problèmes, des soucis qui lui trottaient dans la tête, mais il n'avait pas envie de passer pour un égoïste, surtout pas à ses yeux. Il la laissa plutôt choisir le tournant que prendrait la discussion. Mais elle préféra s'approcher de lui et lui voler son paquet de cigarettes. Joueuse, elle brandit sa trouvaille sous son nez et Nathanaël sourit. Elle était si naïve. « Ah oui, et j’aime bien quand tu me supplies. Je t’assure c’est adorable, tu devrais le faire plus souvent. Tu peux recommencer s’il te plait ? Tiens avec ça : ‘redonne moi mon paquet, s’il-te-plait-Bry’ » Il la regarda droit dans les yeux et dit : « Rêve. » Cela lui avait affreusement coûté de le faire. Ce n'était pas dans ses habitudes d'agir de la sorte, et il ne voulait plus jamais ressentir ce sentiment de toute sa vie. Il avait eu l'impression d'être si faible, mais contraint à rechercher son absolution, il l'avait fait. « Tu peux faire une sauvegarde de cet instant là haut » dit-il en tapotant doucement la tempe de la jeune fille « parce que tu ne reverras jamais ça. Faut pas abuser non plus. J'ai une réputation à tenir moi. » Puis, il ajouta : « Et puis, garde mon paquet si tu veux, j'en ai plein d'autres tu sais. » Elle se contenta de prendre une cigarette qu'elle porta à sa bouche, mais Nathanaël avait de la suite dans les idées. Aussi rapidement qu'il le put, il lui vola des mains. « Naïve. T'es aussi molle qu'un troll. » Les mains expertes de poursuiveur étaient habitués à piquer le souaffle, alors un paquet de cigarettes n'était qu'un jeu d'enfant pour lui. « Fume pas ici, tu vas te faire punir. » Nathanaël était on ne peut plus sérieux. Déjà, fumer n'était pas très bien vu ici. Après tout, c'était une invention moldue à la base... Heureusement, certains sorciers commençaient à en commercialiser. Cela devenait presque aussi courant chez les sorciers que chez les sang-de-bourbes au final. Il allait lui raconter la raclée qu'il avait reçu de la part d'un surveillant le mois dernier lorsqu'il s'était risqué à griller une petite clope à la fenêtre d'une salle désaffectée lorsqu'au loin, il aperçut une silhouette familière. Justement en parlant de raclée... Bryonia avait perdu son si beau sourire, mais Nathanaël avait conservé le sien. Il était hors de question que ce petit con de première gâche ses retrouvailles avec sa meilleure amie. « Et puis, c’est pas parce qu’on était de bons amis et que je te racontais tout que tu es obligé d’aller régler leurs comptes aux garçons que je fréquente ». Il haussa les sourcils en répliquant : « Bons amis ? Il me semble qu'on était quand même plus que cela. Et d'abord, je dois te signaler que toutes les bagarres provoquées n'avaient rien à voir avec toi. C'était juste pour me défouler. » Que de mensonges... Il savait bien qu'elle ne serait pas dupe, mais il ne fallait surtout avouer qu'il n'acceptait tout simplement pas que quelqu'un d'autres que lui puisse la toucher, lui parler, la faire rire. C'était idiot, c'était maladif. Parfois, il avait l'impression de n'être que égocentrique narcissique égoïste. C'était bien ce qu'il était au fond.« T'inquiète. » Il se tut, car le garçon arriva à leur hauteur. Pour une fois, il allait l'écouter. Il réglerait son compte à celui là en d'autres lieux, et surtout en petit comité, entre quatre yeux. Il le regarda et finalement, pensa qu'il ne s'en sortait pas si mal avec sa lèvre fendue. Au moins, celle-ci guérirait vite. Mais lui, son œil au beurre noir n'était pas vraiment enviable. Il avait pas l'air content. Nathanaël poussa Bryonia derrière lui, juste au cas où et croisa ses bras autour de sa poitrine. « Quoi, qu'est-ce que t'as, t'en as pas eu assez hier soir ? Tu viens chercher la merde ? Casse-toi, Bry elle en a rien à foutre de ta gueule, alors tu ferais mieux de la laisser tranquille, on s'est bien compris ? » L'autre allait répliquer lorsque le Gryffondor, d'un geste plus que rapide sortit sa baguette et la pointa sur sa gorge. « On s'est bien compris, n'est-ce pas ? » Nathanaël savait qu'il n'en resterait pas là, qu'un jour où l'autre, ce gars-là viendrait lui chercher des noises, mais pour le moment, il n'en menait pas large. Il ne semblait pas avoir sa baguette sur lui, cet imbécile. Comment un digne sorcier pouvait sortir sans son arme ? Il disparut au bout du couloir et le Gryffondor ramassa la sienne dans la poche intérieure de sa veste. Il se retourna vers elle et demanda : « T'as vu ? J'ai été gentil ! Je m'améliore ! Même pas eu besoin de lui lancer un imperium à ce crétin. J'crois que je me suis fait un ennemi, t'es pas d'accord ? » Le ton était à la plaisanterie, mais pourtant, Nathanaël redevint sérieux quelques secondes : « Non, sérieusement, fais gaffe à ce type, il est louche. J'veux plus que tu t'approches de lui. » Comme ça, cela faisait un peu le père qui veilla sur sa pauvre petite fille sans défense, mais il s'en fichait, il pensait d'abord à elle. Doucement, il posa son bras sur son épaule et lui murmura à l'oreille : « Viens, on bouge, au cas où il aurait l'idée de revenir avec des gros bras. » Son contact l'affecta plus qu'il n'y pensait. Cela faisait bizarre de poser de nouveau ses mains sur elle, après tout ce temps. Il avait presque l'impression qu'il n'avait pas le droit. Il l'entraîna dans les dédales des couloirs. Ils avaient encore tant à se dire. « Raconte-moi. » Il voulait tout savoir. Tout ce qu'il avait manqué? Tout. Sans exception.
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Bryonia E. Dante

I will tattøø yøur heart
Bryonia E. Dante


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[terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL Empty
MessageSujet: Re: [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL   [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL EmptyLun 10 Juin - 11:01

don't make me sad,
don't make me cry
Lost but now I am found, I can see but once I was blind. I was so confused as a little child tried to take what I could get, scared that I couldn't find all the answers, honey...


La confiance… Bryonia ne s’était jamais posé la question de lui la donner ou pas. Ce lien c’était immiscé entre eux spontanément, fil d’Ariane semblant indestructible ayant un aspect presque fraternel. Le genre de lien que l’on a avec sa famille, le genre de sensation que l’on ressent avec les siens. Mais lui donner une confiance aveugle lui avait couté cher, l’italienne l’avait appris à ses dépens. Comment aurait-elle pu faire autrement ? Aussi étrange que cela puisse paraître, Nathanaël était comme elle au fond, son être au masculin. Etre à ses côtés, c’était comme d’accéder enfin à la paix intérieure, se sentir complète, en harmonie avec elle-même. Nathanaël et Bryonia. Il n’y avait jamais eu d’agencement entre eux, ils étaient simplement deux entités en équilibre seulement lorsque l’une se rattachait à l’autre, l’un étant la moitié du second, chassant les ténèbres, n’accédant à la Lumière que lorsqu’ils étaient enfin réunis. C’est vrai, sans lui elle n’était plus elle-même ou sinon qu’une moitié. Nathanaël l’avait rendu meilleure, d’une certaine façon, Bryonia le savait. Mais à quoi bon, depuis qu’il s’était exilé de sa vie ? Tout le meilleur de sa personne c’était toujours et uniquement à lui qu’elle l’avait destiné. Il était le seul avec qui elle avait abaissé sa garde, le laissant entrevoir ce qu’elle gardait si précieusement derrière la muraille de froide indifférence et de convenances qui formaient sa carapace. Tout ce temps à essayer de réfréner le moindre sentiment, la moindre frustration ou encore dissimuler sa colère pour paraître toujours ce qu’au fond elle n’était pas. Il était le seul à pouvoir l’exorciser de cela, le seul qui parvenait à disloquer en mille morceaux sa carapace, la laissant chancelante car peu habituée à laisser libre cours à ses émotions. Mais se sentir véritablement vivante, il n’y avait que lui pour lui procurer ce genre de sensation. Oui, il était indéniable que cela faisait du bien. Etre en accord avec soi-même, vivre pleinement ses ressentis. Au fond, c’était peut-être pour cela qu’il lui avait tant manqué… Après toutes ces souffrances, il se tenait là devant elle à plaisanter, comme s’ils ne s’étaient jamais séparés, faisant de ce souvenir si gênant quelque chose dont ils se moquaient l’un l’autre.

« Toi, tu ne sais pas apprécier les bonnes choses, voilà tout ! Tu veux qu'on réessaye ? Tu verras à quel point je suis bon dans ce domaine. »

Oh si, au contraire songea-t-elle amèrement, les bonnes choses sont les seules que je sais apprécier. Seulement, comment aurait-elle pu l’admettre devant lui ? Ressentir un plaisir coupable n’était pas une chose agréable. Un peu comme si Robinson sur une île déserte faisant la diète depuis des mois et des mois tombait sur un plateau garni de fraises au chocolat, la règle étant de les garder auprès de lui mais de n’y gouter qu’une fois. Les assassines de Nathanaël lui faisait le même effet, fruits défendus, électriques, et en tant que tentatrice, elle y avait cédé la première entrainant dans sa chute son Adam avec elle. Cependant, au jeu des apparences Bryonia était bien meilleure actrice. Jouer un rôle, cela représentait toute sa vie, alors faire comme s’il était l’être le plus repoussant de la terre, elle pouvait s’en persuader à force et à l’usure. Nathanaël était tout ce qu’elle ne pouvait pas avoir. Ou plutôt, celui qu’elle n’aurait jamais, car cela lui semblait presque une offense. Elle se plaisait à être avec lui, simplement parce qu’elle savait qu’aucune arrière-pensée ne guidait ses gestes. Il était bienveillant à son égard, la protégeait à la manière d’un frère. Comment aurait-elle pu désirer les lèvres d’un frère ? D’une ou deux gifles mentales, elle chassa ses pensées obscènes et lui répondit en souriant :

« Non merci, je viens de prendre mon petit déjeuner, je n’aimerai pas le rendre tout de suite si tu vois ce que je veux dire ». Elle lui adressa un clin d’œil, remettant sa crinière de boucles dorées sur une épaule. « Enfin tu sais Nate, c’est pas si grave. C’est pas donné à tout le monde, je t’apprendrai si tu veux ». Un rire joyeux s’échappa de ses lèvres, tandis qu’elle sentait le palpitant au creux de sa poitrine se gonfler de bonheur. « Néanmoins, cet arrangement me paraît plutôt honnête. Marché conclu ?» Elle fit mine de réfléchir avant de lui tendre la main avec une grâce infinie, digne de la Comtesse qu’elle était.

« Tu peux faire une sauvegarde de cet instant là haut parce que tu ne reverras jamais ça. Faut pas abuser non plus. J'ai une réputation à tenir moi. »
« Quelle réputation ? » Le questionna-t-elle moqueuse. « Ah oui, c’est vrai. Nathanaël Crickson, Adonis personnifié, sex-symbol, sang pur de bonne famille, le tombeur de Poudlard à ses heures perdues ? » Elle le gratifia de son sourire le plus sardonique agitant toujours le trésor fait de fines herbes séchées qu’elle tenait dans la main, heureuse toutefois de pouvoir le taquiner comme autrefois. Concentrée sur ses sarcasmes pour ne pas admettre qu’Il lui manquait terriblement, que Son absence était le véritable supplice de l’histoire. La blonde peinait à le reconnaître, mais tout chez Nathanaël lui avait manqué. De son air renfrogné le matin lorsqu’elle le croisait dans la Grande Salle alors que le Rouge et Or n’avait pas encore décuvé de la veille, son sourire narquois lorsqu’il se moquait d’elle, et sincère quelque fois. La chaleur de son être, lorsque comme une gamine elle exigeait qu’il lui fasse un câlin, son parfum suave et si caractéristique de sa personne, sa patience lorsqu’il passait des heures à la réconforter d’un chagrin… « Naïve. T'es aussi molle qu'un troll. » Sa main avait fendu l’air, la sortant de ses énumérations mentales, lui faisant perdre toute sa superbe. La tentatrice à présent démunie de son butin, n’ayant plus aucun moyen de pression, renonça à voir le Gryffondor la supplier une seconde fois.

« Fume pas ici, tu vas te faire punir. » « Oh Monsieur Crickson qui se soucie pour moi… ? C’est nouveau… Et redis encore une seule fois que je suis un troll et tu vas voir. » Fit-elle, rieuse. Cependant elle perdit rapidement son sourire en apercevant son ex petit copain déambuler dans le couloir. La marque qu’il lui avait si peu délicatement laissée sur le poignet sembla la lancer furieusement à la manière d’un avertissement. Elle posa ses prunelles claires dessus, discernant les stigmates violets qui commençaient à sillonner sa peau dorée et grimaça. Il n’avait jamais été violent avec elle, ou si peu. Elle était une Dante, William ne se serait jamais permit ni risqué à toucher à un seul de ses cheveux. Pourtant à sa manière, par des mots ou des gestes, il lui avait toujours fait comprendre qu’il n’hésiterait pas à la menacer ou lui faire peur s’il le fallait. Le brun quant à lui semblait offusqué de ses paroles. « Bons amis ? Il me semble qu'on était quand même plus que cela. Et d'abord, je dois te signaler que toutes les bagarres provoquées n'avaient rien à voir avec toi. C'était juste pour me défouler. » Bryonia haussa un sourcil, croisant ses bras sur sa poitrine lui faisant ainsi comprendre qu’elle n’en croyait pas un mot. Enfin, si, elle l’avait cru pendant un temps avant de se rendre compte que Nathanaël se moquait d’elle comme d’une guigne et semblait avoir l’obsession de refaire le portrait à tous ses amants. Obsession dont elle ignorait totalement l’origine. Elle connaissait Nathanaël assez possessif, mais de là à se bagarrer pour elle... Elle s’était résignée à mettre ses agissements de la veille sur le compte de l’alcool, mais le garçon ne trouverait pas toujours d’excuses. Et puis Bryonia avaient toujours ensuite la désagréable impression que ses amants étaient soient des trouillards incapables de se battre, toujours d’un niveau inférieur à celui de Nathanaël, soit trop heureux de se prendre des coups afin qu’elle joue à l’infirmière attentionnée. Elle avait déjà assez donné avec le rouge et or qui lui servait d’ami. « Et donc étrangement tu choisis de te défouler sur mes petits copains ? » Nathanaël n’eut pas le temps de répondre que d’un geste protecteur, la blonde se sentait poussée derrière lui, alors que William arrivait à leur hauteur. Une once de peur lui vrilla douloureusement les nerfs, alors qu’elle sentait sa jugulaire palpiter au creux de son cou. Chiens de faïence, les deux garçons s’observèrent longuement se demandant sans doute lequel ouvrirait le bal le premier. Défendre son honneur à la manière d’un petit chevalier héroïque, Il avait toujours été le premier à le faire ébranlant la fierté si tenace de l’italienne. Quelque part, la blonde s’était toujours crue invincible, inoxydable. Forte rien que par le fait de savoir manier habilement les mots et parce qu’elle était issue d’une famille puissante. Mais là… Lorsqu’Il intervenait directement, il lui laissait toujours la désagréable impression d’être une chose fragile à protéger. Les choses avaient pourtant pris une autre tournure : elle avait dû se résoudre à se protéger seule ces derniers mois. Elle aurait voulu le tirer en arrière, lui hurler de ne pas s’en mêler, son organe vital gonflé par la peur qu’il lui arrive quoique ce soit, mais Nathanaël avait déjà fait des siennes. Elle n’avait jamais compris ce besoin hormonal strictement masculin de s’imposer par la force ou la menace, ce besoin vital et presque animal d’imposer le respect, de se faire craindre. Cependant, elle ne pouvait pas nier que voir Nathanaël contracter ses mâchoires sous l’effet de la colère ne la laissait indifférente. Elle avait toujours trouvé ce tic très séduisant chez lui, et réfréna un sourire, se laissant happer par la frustration d’être ainsi surprotégée. « T'as vu ? J'ai été gentil ! Je m'améliore ! Même pas eu besoin de lui lancer un imperium à ce crétin. J'crois que je me suis fait un ennemi, t'es pas d'accord ? Non, sérieusement, fais gaffe à ce type, il est louche. J'veux plus que tu t'approches de lui. » Regard révolver qu’elle lui adressa sans remords. « Dis donc Crickson, redescend un peu tu veux ? Evite de me faire croire que tu as un droit sur moi, ou je risquerais de te rappeler que j’ai passé ces derniers mois sans ta divine protection. Je m’en sortais très bien toute seule. Comme hier soir d’ailleurs. »

Propos amers qu’elle lui lança au visage. Dédaigneuse. Fausse rancunière. Tentative désespérée de lui faire comprendre qu’elle n’était pas aussi dépendante de lui qu’elle le laissait paraître. Même si, au fond, tous deux savaient qu’ils s’agissaient d’un mensonge éhonté. Elle sentit alors sa main se poser doucement sur son épaule, contact grisant et à la fois rassurant, l’a replongeant dans les limbes tandis que les paroles du jeune homme glissaient sur elle comme de l’eau sur la roche, lointaines, presque imperceptibles. Le monde une nouvelle fois semblait s’être arrêté, alanguissant tout ce qui se trouvait en mouvement autour d’elle, sentant uniquement Son assassine sur la peau dorée de son épaule. Elle ne comprit pas immédiatement. D’ailleurs, elle n’avait pas compris un traître mot de ce qu’il lui avait dit, tant son contact l’avait rendu confuse. C’est en le voyant s’éloigner qu’elle sembla enfin revenir à elle-même, et se pressa derrière lui pour le suivre. « Raconte-moi. » Avait-il dit le plus simplement du monde, comme pour tenter de rattraper le temps perdu. Il s’arrêta dans un nouveau couloir, mais elle lui fit signe de poursuivre sa route vers l’extérieur. Elle n’aimait pas le regard des élèves qui s’attardaient sur eux, se demandant si enfin « l’amitié Brynaël » c’était reformée, mais surtout pour quelle raison. Bryonia n’avait pas non plus envie que des oreilles indiscrètes écoutent leur conversation. Mais qu’allait-elle bien pouvoir lui dire ? Sa vie semblait s’être alanguie depuis le jour où il s’en était exilé. Elle s’était rattachée à son indifférence, avait fermement entretenue sa haine et sa colère au point d’avoir l’impression de ne vivre que pour elles. Elle était restée spectatrice lointaine et discrète de la vie de Nathanaël, l’observant toujours du coin de l’œil lorsqu’il se trouvait à proximité. Jouant et rejouant dans sa tête toutes les occasions qu’elle avait manqué, celles ou elle aurait pu enfin lui dire tout ce qu’elle ressentait, ou elle aurait pu laisser éclater sa colère une fois pour toute. Mais ces instants perdus l’étaient à jamais, et l’occasion ne se représentait pas. Sur ses pensées, ils arrivèrent dans le parc et elle lui fit signe de la suivre vers le banc qu’elle avait quitté quelques heures plus tôt. La pierre froide s’était lentement réchauffée sous le soleil matinal et lui écorcha une nouvelles fois les cuisses lorsqu’elle s’y assit.

« La vérité c’est qu’il n’y a rien à raconter, Nath… » Elle laissa ses prunelles claires se poser sur les environs, le regard dans le vague. « J’ai accepté tes choix, après la fameuse soirée. Je me suis confrontée au néant, c’est le cas de le dire. Et ne prends surtout pas la grosse tête, mais, sans toi les mois sont passés si vites et pourtant si lentement... Visiblement, il n’y a rien à Poudlard qui soit digne de mon intérêt à part toi. » Elle laissa échapper un petit rire contrit. « Oh bien sur, il y a toujours Stefan qui me pousse dans mes retranchements. Toujours là quand il s’agit de faire des conneries celui-là. » Elle inspira en croisant ses jambes fuselées l’une sur l’autre, alors que du bout de sa baguette elle allumait son butin volé. « La vérité c’est que j’ai dû m’occuper pour ne plus penser à toi. Ça a été plus facile que je pensais : j’ai trouvé un nouveau souffre-douleur. Nerio, tu sais ? Cette enflure à faillit me balancer de la tour d’astronomie. » Elle sourit à cette pensée en expirant une bouffée de fumée. D’ailleurs il était grand temps qu’elle retourne irriter ses nerfs, le repos du guerrier avait assez duré. L’italienne se tourna vers le Gryffondor et amarra son regard au sien, pour la première fois depuis qu’ils étaient arrivés dans le parc. En général, elle n’admettait jamais aussi facilement devant lui qu’il caractérisait à ce point l’existence qui était la sienne, qu’il l’a régentait à sa manière, que sans lui son existence perdait tout son charme. « Et toi alors… Ta nouvelle groupie, celle que j’ai aperçu hier, qui est-elle ? » Jalousie sous-jacente d’une italienne prête à appliquer sa vendetta à l’heureuse élue. Curiosité à peine masquée, la blonde le gratifia de sa moue boudeuse qu’elle lui accordait autrefois lorsqu’elle sentait qu’il se désintéressait d’elle pour une autre. Certes, s’ils s’étaient éloignés durant tout ce temps, Bryonia n’était pas prête à céder sa place. A aucune autre, d’ailleurs.


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Nathanaël K. Crickson

► Can't get it off my mind
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MessageSujet: Re: [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL   [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL EmptyLun 17 Juin - 4:07

⊹ If they hurt you, they hurt me too.
When I look into your eyes, it's like watching the night sky, or a beautiful sunrise... Well there's so much they hold... I won't give up on us, even if the skies get rough, I'm giving you all my love, I'm still looking up. 'Cause even the stars they burn, some even fall to the earth, we've got a lot to learn, God knows we're worth it ! No, I won't give up.


Nathanaël éclata de rire. Bryonia en faisait des tonnes, comme toujours, allant même jusqu'à affirmer que si ses lèvres devraient une fois de plus rencontrer les siennes, son estomac n'y survivrait pas. Il fallait toujours qu'elle exagère tout ! D'un air amusé, lui faisant un clin d'oeil, il ajouta : « Tu ne sais pas ce que tu manques toi ! » Il préféra ensuite changer de sujet, mais la conversation était légère. Ils n'abordaient pas de sujets profonds qui risqueraient de les mettre dans l'embarras. Nate avait craint au début qu'il n'ose plus lui parler comme avant, mais les quelques minutes passées auprès d'elle l'avait rassuré. Tout semblait aller pour le mieux. On aurait presque dit que rien ne s'était jamais passé. Même s'il avait peur, il était ravi. « Quelle réputation ? Ah oui, c’est vrai. Nathanaël Crickson, Adonis personnifié, sex-symbol, sang pur de bonne famille, le tombeur de Poudlard à ses heures perdues ? » Passant la main dans ses cheveux d'un air charmeur, un sourire aux lèvres, il ne put s'empêcher de répondre : « Ouais, t'as raison. Putain, j'suis parfait. Tu devrais t'estimer heureuse que je t'adresse la parole. » lança-t-il en lui tirant la langue, pour bien lui faire comprendre que ce n'était qu'une vulgaire plaisanterie et rien d'autres.  Il l'écouta ensuite lui dire, tout en le fusillant du regard : « Dis donc Crickson, redescend un peu tu veux ? Évite de me faire croire que tu as un droit sur moi, ou je risquerais de te rappeler que j’ai passé ces derniers mois sans ta divine protection. Je m’en sortais très bien toute seule. Comme hier soir d’ailleurs. » Un rire railleur sortit de sa bouche. Rien à voir avec celui d'il y a quelques minutes. Il eut envie de lui dire qu'il avait au contraire tous les droits sur elle, mais il s'en s'abstint. Il avait toujours cru qu'il avait une sorte d'immunité avec elle, mais elle venait de lui faire comprendre que non. Néanmoins, Nathanaël ne changerait pas d'avis. « Nan, Bry, écoute pour une fois, je suis sérieux. Tu l'as bien regardé cet abruti ? Hier ? HIER ? J'imagine même pas ce qu'il se serait passé si je n'étais pas arrivé ! C'est pas une histoire de jalousie ou de quoi que ce soit. Si je dis ça, c'est pour toi. » Le jeune homme préféra une fois de plus changer de conversation. C'était sans doute plus sûr que de continuer sur cette voie là. Ils commencèrent à marcher à travers les dédales des couloirs de Poudlard, certains élèves chuchotant sur leur passage. Il fallait avouer que la rupture du duo Nathanaël Bryonia avaient essuyé pas mal de rumeurs et alimenté pas mal de ragots. Puis le temps avait passé, et les gens s'étaient 'habitués' à ne plus les voir ensemble, toujours collés l'un à l'autre. Bryonia choisit plutôt d'aller vers l'extérieur. Peut-être ne supportait-elle plus d'être enfermée par ce temps radieux ? En tout cas, Nathanaël la suivit sans faire d'histoire. Ils s'assirent sur un banc, et il l'écouta lui dire qu'il n'y avait rien de neuf sous le soleil, et qu'elle s'était contenté de survivre sans lui. « Visiblement, il n’y a rien à Poudlard qui soit digne de mon intérêt à part toi. » Il haussa les sourcils, un peu perdu. Avait-elle autant besoin de lui qu'elle le prétendait ou s'évertuait-elle à retrouver ses faveurs en le complimentant ? Il n'en savait rien. Elle lui parla de Stefan, de Nerio, et il ne put s'empêcher de penser que la prochaine foit qu'il reverrait l'italien, il lui ferait la tête au carré. Comment avait-il pu toucher à sa meilleure amie ? Stefan, c'était une autre affaire.

Bryonia n'avait pas grand chose à raconter de son côté. Mais lui... Tant d'événements avaient envahi sa vie ces derniers mois qu'il avait l'impression d'avoir au moins cinquante ans. Néanmoins, ce n'était pas le fait d'avoir quelques années de plus dans la tête qui rendait la chose plus facile à dire. Même avec le recul, il avait encore beaucoup de mal à évoquer cette partie sombre de sa vie. Jamais il ne s'était senti aussi bien de toute son existence, et en même temps, jamais il ne s'était senti aussi mal. La contradiction était aussi flagrante qu'inattendue. C'était un mélange bien compliqué à comprendre et même le jeune homme n'avait réussi à le faire, et pourtant, il en était le premier concerné. Mais le fait était qu'il n'avait rien vu venir, il n'avait rien compris, il avait simplement dû subir. À 16 ans, c'était encore difficile à comprendre. On s'évertuait à penser que cela n'arrivait jamais qu'aux autres : les accidents, les maladies, les décès. On ne pensait jamais que cela pouvait nous tomber dessus à l'improviste. Pourtant, c'était bel et bien ce qui s'était passé. Il regarda Bryonia dans les yeux, cherchant un moyen pour esquiver la discussion, mais c'est justement en croisant son regard qu'il comprit qu'il devait en parler. Non pas pour se faire plaindre, loin de là, c'était pas du tout son genre, mais juste pour mettre enfin des mots sur la souffrance qui l'accablait depuis des semaines. Il espérait en lui parlant se libérer d'un poids. « Tu sais, c'est arrivé si vite. » Il n'avait nul besoin d'en dire plus, il savait qu'elle voyait pertinement où il souhaitait en venir. Tout Poudlard avait eu vent et avait vécu ses excentricités durant plusieurs jours, plusieurs semaines peut-être. Cela en avait d'ailleurs surpris plus d'un. Nathanaël était réputé pour être quelqu'un de calme, en toutes circonstances. Mais lorsqu'il se battait, il avait l'air détendu. Alors lorsqu'on l'avait vu jubiler, plaisanter et rire avec des personnes qu'il ne connaissait à peine, on avait trouvé ça étrange. Lui qui était si asociale en tant normal... Les premiers temps, certains pensaient qu'il tournait à l'ecstasy ou à n'importe quelle drogue. D'autres en avaient tout simplement conclu qu'il était fou. Ceux-là étaient sans doute bien plus proche de la réalité que n'importe qui. « Moi-même, je n'ai pas compris ce qui m'arrivait. Pire, j'en avais même pas conscience. J'avais l'impression d'être normal. » Dans un murmure, il chuchota : « J'en ai toujours pas conscience tu sais... J'étais comme dans un état second, c'est dur à expliquer... Enfin... » Il soupira. « Tu comprends ? » Puis, se reprit. « Non, évidemment que non. Comment le pourrais-tu alors que moi-même... enfin, bref. » Nerveux, il s'alluma une cigarette, passa sa main dans ses cheveux. Il sentit presque instantanément ses nerfs se détendre légèrement : « Putain, j'arrive pas à parler. » Il se prit doucement la tête entre les mains, tentant tant bien que mal de remettre de l'ordre dans ses idées. « Au début, j'étais bien. Vraiment bien, je t'assure. Trop bien peut-être. J'avais l'agréable impression d'être libre, libéré de toutes contraintes. Pour la première fois depuis longtemps, je vivais ma vie intensément, je n'arrivais plus à dormir. Mes journées étaient trop courtes pour tout ce que je croyais devoir faire. Je croyais que rien ne pouvait m'atteindre, pas même toi. J'étais comme en paix. Mais comme tu le sais, ça n'a pas duré. » Il marqua une légère pause. Le virage de l'accès maniaque à l'accès dépressif avait été si brutal que cela avait été une surprise pour tout le monde. La veille, tout allait pour le mieux, le lendemain, rien n'allait plus. « Mais c'est après que c'est devenu pire. Horrible, un cauchemar. J'avais l'impression de mourir, mais tous les jours. J'avais envie de rien, je pensais à des tas de trucs... J'pensais à ma mère, à toi... » Il s'arrêta durant quelques seconds, se mordant les lèvres. Il était hors de question d'aborder avec elle le sujet tabou qui commençait par -ma et qui finissant par -man. Ce mot là avait été banni de son vocabulaire il y avait maintenant des années. Bryonia savait seulement qu'elle était morte, et elle ne devait pas en savoir plus. La vérité, c'était que durant tout ce temps où Nathanaël avait déprimé, il s'était rendu responsable de son suicide. Il avait cru que tout était de sa faute, qu'il n'avait pas su se monter à la hauteur des espérances de sa mère qui avait toujours voulu une fille. Il croyait n'être pas assez beau, pas assez intelligent ni perspicace, trop calme, trop bizarre. Pas digne d'elle. Maintenant qu'il allait mieux, il lui arrivait d'y repenser, et il avait désormais réfuté toutes ses accusations qu'il s'était porté à lui-même. Pour éviter que sa belle italienne ne pose la moindre de questions sur cela, il préféra plutôt expliciter la dernière partie de sa phrase, celle qui la concernait. Mais avant cela, il chercha de nouveau à établir avec elle un contact visuel. Ce geste lui avait toujours permis de se concentrer et d'éclaircir ses idées. Mais surtout, il tenait absolument à ne rien louper de ses réactions. « Tu sais, ils m'ont expliqué que la culpabilité ronge la plupart des gens comme moi. Tu ne peux pas t'imaginer à quel point je me suis senti fautif et coupable d'un tas de chose durant tout le temps où j'étais dans cet état là... Tu te rends compte que je suis allé jusqu'à m'excuser auprès de toutes les filles avec lesquelles je suis sorti ? J'ai été leur dire que je regrettais d'avoir été un vrai connard prétentieux sans aucun sentiment... La honte... » Il reprit calmement son souffle, avant d'avouer à demi-mots : « Même à toi, j'ai voulu m'excuser tu sais... Pour mon comportement. Je voulais en finir avec cette querelle ridicule qui nous opposait. Bien sur, c'est toujours plus compliqué que cela. J'étais vraiment déterminé à me faire pardonner. J'voulais que tout redevienne comme avant, je me sentais tellement mal. Et je t'ai vu avec lui. » lâcha-t-il. Se mordant les lèvres et en serrant les poings, il continua. « T'avais l'air heureuse. Sans moi. Alors je suis parti, j'ai abandonné l'idée. » Nathanaël se souvenait aussi à quel point il avait été jaloux. Et furieux de constater qu'elle souriait et passait du bon temps avec son nouveau copain alors que lui, était au plus bas. En temps normal, il ne se serait sans doute pas posé de questions. Il aurait éclaté la gueule de ce p'tit con. Mais là, il s'était contenté d'agrandir le gouffre déjà important qui s'était établi entre l'italienne et lui-même, brisant le minuscule lien qui les reliait encore. « On a bien merdé tous les deux. » C'était plus une remarque pour lui-même que pour elle. « On a été tellement cons. » Il inspira profondément, heureux d'avoir réussi à mettre des mots sur ce qu'il avait vécu. Cela restait une étape importante de sa vie, et même s'il le voulait plus que tout, il savait très bien que jamais il ne pourrait l'oublier. C'était en lui désormais, et cela pour toujours. De toute manière, il savait qu'un jour ou l'autre, il repasserait par là. Il se sentait un peu comme ces patients atteints de diverses maladies, qui même en rémission, attendaient inlassablement les symptômes qui les ramèneraient à l'hôpital. Pour sa part, Nathanaël pensait qu'il avait suffisamment passé de temps à Saint Mangouste ces derniers mois pour en être exempté jusqu'à la fin de sa scolarité. Mais au fond, il savait bien que ce n'était pas lui qui décidait. Pour le moment, il préférait se contenter de retrouver sa vie d'avant, avant qu'il ne soit à nouveau tenté d'y mettre un terme, comme sa pauvre mère. Il en avait tellement honte, lorsqu'il y songeait. Toute cette histoire, c'était de sa faute, à sa génitrice, elle lui avait transmis le gène, c'était sur ! Comment avait-il pu prendre le risque d'attenter à ses jours ? Lui qui aimait tellement l'existence qu'il menait ? Il scruta Bryonia et préféra passer sous silence sa médiocre tentative de suicide. Elle n'avait pas à savoir cela. Normalement, ce secret n'avait pas été ébruité. Tant mieux. C'était déjà suffisamment dur pour Nathanaël de savoir qu'Emily était au courant... Et pire, qu'elle l'avait vu dans un état pitoyable. Néanmoins, c'était elle qui l'avait trouvé, elle qui l'avait forcé à se rendre à l'infirmerie, elle qui l'avait sauvé. Oui, elle l'avait sauvé. Il avait une sorte de dette éternelle envers elle, et il en était conscient. Mais il ne voulait pas que cela se sache. Déjà, la plupart des élèves de cette école, et sans doute aussi une bonne partie des professeurs le considéraient comme le malade de service un peu bizarre, certainement pas tout seul dans sa tête, alors ce n'était pas vraiment le moment d'annoncer à la terre entière qu'en plus de cela, il était légèrement suicidaire.

Il chassa ces mauvaises pensées de son esprit, et bascula sa tête en arrière, scrutant le ciel durant quelques secondes, peut-être quelques minutes, il perdait souvent la notion du temps lorsqu'il faisait ça. Se rappelant la dernière phrase prononcée par son amie, il se redressa et la fixa. Puis, il déclara, un sourire aux lèvres : « N'y aurait-il  pas une once de jalousie dans vos mots mademoiselle Dante ? » Et à vrai dire, si c'était le cas, il en serait plutôt ravi. Cela lui prouverait en quelque sorte qu'elle tenait assez à lui au point d'être jalouse de ses fréquentations féminines. Nathanaël n'avait quant à lui jamais caché qu'il détestait de près ou de loin tous les hommes qui s'approchaient à moins de deux mètres d'elle. « Non, mais sérieusement, il n'y a rien à dire sur elle. C'est vrai qu'au lit, on s'entend vachement bien mais sinon... Je te jure, elle a un pet au casque celle-là. Façon, c'est fini. » Le regard inquisiteur de Bryonia l'encouragea à continuer. « Enfin, en plus, elle est totalement paranoïaque cette fille ! Faut qu'elle se fasse soigner ! Ouais, je sais, venant de moi, c'est le dragon qui se fout de l'hyppogriffe... Pour faire une histoire courte, elle a pas trop apprécié que ce qu'il s'est passé hier soir... Par pas trop, j'veux dire, pas du tout en fait... Elle m'a suivi après que je sois parti, et elle m'a carrément gueulé dessus, c'était d'un pathétique... Elle m'a dit qu'elle voyait clair dans mon jeu, qu'elle m'avait percé à jour, et que j'étais un connard aussi. Mais ça, c'est pas le pire. » Il reprit son souffle. La suite n'était pas très jolie à entendre. La gorge sèche à force de trop parler, Nathanaël avala sa salive et secoua la tête. « Elle s'est fait des films toute seule. Elle s'imagine, j'ai bien dit s'imagine que j'agis comme ça parce que soit-disant j'aurais des sentiments refoulés envers toi où je ne sais pas trop quoi, j'ai pas tout compris, elle a voulu se la jouer psychomage avec ses grands mots, sauf que c'était pas trop cohérent son truc, j'ai pas tout saisi. » Il continua. « Elle est folle. Sentiments. Pfff. Ça fait longtemps que je n'ai plus de sentiments envers personne. » Soudainement, il se retourna vers elle, se rendant compte à quel point ses propos pouvaient être blessants pour elle. Il venait en quelque sorte d'avouer qu'il se fichait de tout le monde. Il guetta une quelconque réaction de sa part, mais comme elle ne fit rien, il ajouta : « Ce n'est pas pour autant que je t'adore pas hein ? » dit-il en essayant de rattraper le coup. Il captura la main douce de l'italienne, la serra fort contre la sienne, puis la porta à ses lèvres, y déposant un léger baiser, comme il avait l'habitude de le faire auparavant. Rien que cela, ça lui avait manqué. Ce n'était rien, mais pourtant, pour lui, c'était tout. À cet instant précis, il se sentait presque heureux. Il semblait comme en paix. Pourtant, il s'attendait à voir une tempête obscurcir le ciel dégagé de sa conscience. Il y avait toujours quelque chose pour venir le frapper au moment où il apercevait une lueur d'espoir. C'était comme ça depuis toujours, et il craignait que cela soit comme ça à jamais.
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Bryonia E. Dante

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MessageSujet: Re: [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL   [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL EmptyJeu 25 Juil - 8:22

don't make me sad,
don't make me cry
Lost but now I am found, I can see but once I was blind. I was so confused as a little child tried to take what I could get, scared that I couldn't find all the answers, honey...



Elle était restée très vague lorsqu’il lui avait demandé de raconter ce qu’il lui était arrivé durant ses derniers mois d’absence. Discuter  de ses conquêtes n’était pas vraiment le genre de chose à faire avec Nathanaël, sauf si elle tenait à ce que le garçon en question finisse un œil au beurre noir. Elle connaissait sur le bout des doigts l’expression innocente de Nathanaël, celle qu’il affichait en permanence dans ce genre de situation et qui prouvait qu’il était bien responsable du carnage, même s’il lui jurait en la fixant sans ciller qu’il n’avait rien fait. En réalité, tous ces mois lui avaient semblé une lente agonie, malgré sa joie de vivre affichée mais tout aussi crispée que les masques de perfection qu’elle laissait paraître. Impression de s’enliser toujours un peu plus dans cette course effrénée pour plaire à sa famille. Depuis quelques temps, elle se surprenait parfois à fixer Shane Wheeler et à se demander ce que lui procurerait la sensation de pétards ou de poudre, malgré qu’elle ne soit pas adepte de ce genre de chose.  Sa crainte de paraître ridicule l’emportait à chaque fois, si bien qu’elle se contentait de demander des leçons à Stefan, histoire de comprendre le dialogue de la moitié des garçons du château. Bien sûr, elle se garda bien d’en faire part à Nathanaël, qui elle le savait, n’accepterait certainement pas de la voir rôder autour des junkys de Poudlard. C’était à son tour de raconter ce qu’il avait vécu et dont il l’avait tenu éloigné tout ce temps.  

« Tu sais, c'est arrivé si vite. J'en ai toujours pas conscience tu sais... J'étais comme dans un état second, c'est dur à expliquer... Enfin...Tu comprends ? Non, évidemment que non. Comment le pourrais-tu alors que moi-même... enfin, bref. Au début, j'étais bien. Vraiment bien, je t'assure. Trop bien peut-être. J'avais l'agréable impression d'être libre, libéré de toutes contraintes. Pour la première fois depuis longtemps, je vivais ma vie intensément, je n'arrivais plus à dormir. Mes journées étaient trop courtes pour tout ce que je croyais devoir faire. Je croyais que rien ne pouvait m'atteindre, pas même toi. J'étais comme en paix. Mais comme tu le sais, ça n'a pas duré. » Elle aurait dû voir dans cette soudaine joie de vivre exacerbée les stigmates de la maladie qui le rongeait. A Poudlard elle le connaissait… Elle l’avait connu mieux que quiconque. Elle avait été capable d’anticiper ses gestes, ses phrases. Elle connaissait sa manière de penser, ses réactions, ses mimiques. Après le baiser, le comportement de Nathanaël avait tellement changé que Bryonia avait eu l’impression d’avoir affaire à un étranger. Leur belle amitié était loin derrière eux à ce moment-là. Les derniers liens qui les unissaient avait été brisé sans vergogne par l’indifférence farouche qu’ils s’accordaient en guise de vengeance. Si elle avait su… « Mais c'est après que c'est devenu pire. Horrible, un cauchemar. J'avais l'impression de mourir, mais tous les jours. J'avais envie de rien, je pensais à des tas de trucs... J'pensais à ma mère, à toi...» Ses prunelles céruléennes se posèrent sur lui, étonnement feint. Elle avait toujours eu connaissance des failles qui sinuaient le palpitant du Gryffondor, mais par respect ou excès de pudeur, elle ne les avait jamais abordés avec lui, se contentant de jouer à l’autruche. Le sujet de sa mère faisait partie de ceux qu’ils n’abordaient jamais. Les neurones en vrac, à cet instant elle avait tout de l’automate. Une carcasse angélique aux mécanismes rouillés, fatigués, fonctionnant encore par pur miracle. Presque anesthésiée, tant l’état de choc était imposant. Elle s’en voulait. Affreusement. A mesure que les mots se déversaient de sa bouche, elle sentait son palpitant se gonfler sous le joug de la culpabilité. Nathanaël ne savait pas ce qu’elle savait. Il ne savait rien, mais la blonde savait tout, ce qui renforçait sa sensation de faute. Elle aurait dû être là pour lui, quelque part, c’était à elle qu’on aurait dû imputer ce rôle. Boule de chagrin coincée au travers de sa gorge, l’empêchant d’évacuer la tension de ces dernières heures. Menaçantes, les larmes ne roulaient pourtant pas le long de ses joues. Craquer n'était pas permis.

« Tu sais, ils m'ont expliqué que la culpabilité ronge la plupart des gens comme moi. Tu ne peux pas t'imaginer à quel point je me suis senti fautif et coupable d'un tas de chose durant tout le temps où j'étais dans cet état là... Tu te rends compte que je suis allé jusqu'à m'excuser auprès de toutes les filles avec lesquelles je suis sorti ? J'ai été leur dire que je regrettais d'avoir été un vrai connard prétentieux sans aucun sentiment... La honte... » Elle aurait voulu sourire, mais le sujet était trop grave pour cela. L’amusement fut refoulé au fond de son être à une vitesse éclair, au même titre que ses émotions. Nathanaël avait brisé le cœur de tellement d’élèves du château qu’essayer de se faire pardonner n’était pas une si mauvaise chose. Mais à mieux y regarder, elle savait que ce comportement n’était pas digne de lui. Brun qui ne s’excusait jamais. Même lorsqu’il avait tort, même lorsqu’il laissait ses phalanges refaire le portrait  de ses amants. Son ami avait toujours agit comme si tout lui était dû, c’était une question d’habitude. Peut-être ne s’était-il jamais véritablement excusé avec elle, parce qu’elle ne pouvait jamais entretenir sa rancœur contre lui très longtemps. Parce qu’au fond, elle lui pardonnait toujours tout, ses mois d’absences et tous ses vices. Pourtant, il y avait une chose qu’elle se sentait toujours incapable de lui pardonner, mais cela il l’ignorait encore. « Ce n’est pas une si mauvaise chose, elles méritaient bien des excuses… » fit-elle un sourire contrit aux lèvres, voulant lui faire un peu la morale. « Même à toi, j'ai voulu m'excuser tu sais... Pour mon comportement. Je voulais en finir avec cette querelle ridicule qui nous opposait. Bien sur, c'est toujours plus compliqué que cela. J'étais vraiment déterminé à me faire pardonner. J'voulais que tout redevienne comme avant, je me sentais tellement mal. Et je t'ai vu avec lui. T'avais l'air heureuse. Sans moi. Alors je suis parti, j'ai abandonné l'idée. » Les mots glissaient sur sa peau. L’incendiait jusqu’à n’en laisser qu’un tas de cendre, des cloques écarlates menaçant d’éclater tant son courroux devenait violent. Une rage sourde la faisait frissonner. La mettait au supplice tant y résister devenait ardu. Heureuse, disait-il ? Pourtant elle mourrait sans lui. Certes, elle ne l’avait pas ressenti comme cela, au début. Elle remplaçait ses émotions par d’autres, finissant par se convaincre elle-même de leur véracité. Puis, l’incident était venu tout chamboulé, tout remettre en cause. Le voile c’était levé et avait dévoilé avec lui la souffrance et la solitude. Savoir qu’il avait voulu se réconcilier avec elle lui semblait à la fois un espoir et un nouveau supplice. Comme une fleur éclose mais qui ne s’épanouissait pas. ‘On a été tellement con’, cette phrase résumait à merveille la situation, songea-t-elle un sourire aux lèvres. Tellement con d’avoir laissé filé le temps, tellement con de ne pas avoir dépassé leur rancœur, tellement con d’avoir tant souffert pour rien… « J’arrive pas à y croire » Lâcha-t-elle au bout d’un moment. Elle se laissa quelques secondes de répit, Comtesse appréciant toujours de faire son petit effet, avant d’ajouter. « Nathanaël Crickson voulait s’excuser... Merlin, mais en effet c’est plus grave que je ne pensais… »  Elle abattait la carte de la désinvolture et de la moquerie, simplement pour ne pas céder à la tristesse. Elle n’eut guère le temps d’y songer d’avantage puisque le Rouge et Or ironisait à son tour au sujet de sa conquête du moment : « N'y aurait-il  pas une once de jalousie dans vos mots mademoiselle Dante ? ». Bryonia se mordit la lèvre, se faisant violence pour ne pas répliquer et lui cracher toute sa possessivité malsaine à la figure. Etait-ce une si mauvaise chose que de le vouloir à elle toute seule ? Aucune ne le méritait. Aucune ne lui arrivait à la cheville. Comment pouvait-il perdre son temps avec de pareilles greluches ? Elle le gratifia de son regard le plus charmeur avant de lui glisser un « Moi, jalouse ? » et d’éclater de rire. « Si tu veux que je sois jalouse, amène-moi au moins une concurrence digne de ce nom. D’ailleurs si tu veux mon avis, tes goûts baissent de jours en jours… ». Jalousie sous-jacente masquée par de l’ironie, Bryonia était douée dans l’art du camouflage. Remplacer des émotions par d’autres. L’ironie avait pour seul but de le provoquer, il le savait.  « Elle s'est fait des films toute seule. Elle s'imagine, j'ai bien dit s'imagine que j'agis comme ça parce que soit-disant j'aurais des sentiments refoulés envers toi où je ne sais pas trop quoi, j'ai pas tout compris, elle a voulu se la jouer psychomage avec ses grands mots, sauf que c'était pas trop cohérent son truc, j'ai pas tout saisi. Elle est folle. Sentiments. Pfff. Ça fait longtemps que je n'ai plus de sentiments envers personne.  Ce n'est pas pour autant que je t'adore pas hein »

« Plus de sentiments ! » siffla-t-elle, retirant son assassine de ses lippes tandis qu’elle sentait ses veines se gonfler sous la colère. L’envie de quitter ce lieu, d’empêcher le carnage imminent qui se préparait n’avait jamais été si forte. Mais au fond, l’italienne savait qu’il était déjà  trop tard. Les mots lui traversaient l’esprit à une vitesse fulgurante, sans qu’elle ne puisse les arrêter, encore trop fragile à l’idée de penser à cette période qu’elle avait dû affronter en tant que spectatrice. Vulgaire étrangère. « Tu n’es même pas capable de te battre pour ta propre vie, même pas capable de faire face à tes émotions,  à ce que tu ressens ! Et tu oses me dire que tu ne ressens rien ?! Et quand tu t’es tailladé, tu ressentais rien peut être ? Et je vais t’annoncer un truc génial Crickson, qu’il serait peut-être tant que tu assimiles : tant que t’es humain –parce que oui, sauf pour les minettes de première année, t’es pas un dieu- tu continueras d’avoir des sentiments. Ça s’appelle la vie. » Bryonia aurait voulu hurler, elle le fit sans doute d’ailleurs. Elle aurait aimé se jeter sur lui pour l’étrangler de toutes ses forces. Griffer ses joues d’albâtre, le voir trépasser à ses pieds dans une lente agonie semblable à la sienne. Les paroles de Nathanaël avaient réveillé ses vieux démons, la rancœur qu’elle avait fermement embastillée dans la cage de son palpitant. Elle croisa son regard, l’éclat de stupeur avait laissé place à l’étonnement. Étonnement sans doute, qu’elle sache quelque chose qu’il avait fait jurer à une certaine Serpentard de taire à jamais. Pauvre Gryffondor qui ne savait pas qu’en ce bas monde, tout était relatif. « Quoi ? Tu pensais que je n’étais pas au courant ? » Aboya-t-elle sentant la colère se languir sous ses veines. Elle entendait encore le ton angoissé d’Emily lui apportant la mauvaise nouvelle. La phrase s’était gravée dans son esprit comme au fer forgé, brûlant son crâne et sa cervelle, anesthésiant tous ses neurones l’empêchant de se rendre compte de ce qui se passait réellement. Elle s’était sentit suffoquer d’un coup, espérant avoir imaginé la scène plutôt que de l’avoir vécue. Elle avait senti le sol s’effondrer sous elle, elle avait enfin touché l’abîme. Pourtant les ténèbres n’avaient été qu’une maigre punition. La haine qu’elle s’était vouée avait fait le reste. Haine sourde contre elle-même de ne pas avoir dépassé plus tôt ce fichu orgueil, de L’avoir laissé seul alors qu’il allait mal. Lui son double, son cœur, son second souffle. Comment aurait-elle pu savoir ? « Ca, tu comptais m’en parler quand ? J’ai rien dit c’est vrai. J’attendais que tu le fasses. Mais t’avais pas le droit Nath. Pas le droit de faire ça. Pas à moi. Alors ne me fait pas le coup du gars qui ne ressent rien, s’il te pait… » Sa voix résonnait presque fébrilement après ses propres hurlements. Finalement, plus aucun son ne parvenait à franchir la barrière de ses dents, serrées à se les fracturer. Dépassée par un spectacle si macabre, par l’ampleur de sa trahison. En reparler ainsi, devant lui, lui donnait l’impression qu’elle avait été commise la veille. Il n’y avait pas d’autres mots pour définir ce qu’il avait fait. « Et tu sais ce qui est le pire ? Tu veux la vérité, maintenant qu’on parle vraiment ? » fit-elle, retrouvant enfin la parole. La Bryonia d’ordinaire calme et courtoise semblait un lointain souvenir en cet instant précis, mais il n’y avait qu’avec lui qu’elle se réconciliait avec ses émotions. Elle sentait ses mensonges la rattraper à une vitesse fulgurante. Lorsqu’il lui avait demandé de raconter ce qu’il lui était arrivé ces derniers mois, elle avait feint de n’avoir rien vécu de palpitant. Blonde incapable de se livrer totalement, prisonnière de secrets qu’elle avait juré de ne raconter à personne. La vérité était pourtant bien plus odieuse que cela. Après l’incident, elle avait passé la moitié de son temps à s’interroger, à se demander ce qu’elle avait bien pu rater dans la vie du jeune homme pour qu’il sombre sans qu’elle ne s’en aperçoive. La rancœur était passée à un second plan au fil du temps, mais elle ne lui avait jamais pardonné son geste. Seule chose dont elle se sentait incapable avec lui. « Je suis venue à l’infirmerie ce jour-là. Je voulais… je sais même pas ce que je voulais. Juste te montrer que j’étais là, et que tu n’aurais à t’inquiéter de rien. Que j’étais assez forte pour nous deux ». Rire amer qui vint se briser contre le silence du parc. Naïve, elle l’avait bien été. Comment avait-elle pu croire qu’en revenant tout se serait arrangé ? Qu’elle aurait repris sa place ?  Il lui avait paru si faible, les yeux à demi clos, sa main dans celle de la Serpentard. Contact qui avait brisé son palpitant en mille morceaux à la vue de ce spectacle. La blonde s’était sauvée en courant luttant contre le vide qui l’assaillait de toute part. Tout avait volé en éclats. Elle ne sentait plus que la rage bouillonner au creux de ses veines, déchaînant un flot tumultueux d’hémoglobine. Cognant contre ses tempes, martelant son crâne jusqu’à annihiler sa faculté de penser. Bryonia n’existait plus. Dorénavant il n’y aurait qu’Emily, une amie qui avait pris les traits d’une rivale. « Il y avait déjà quelqu’un pour prendre soin de toi à ton chevet ; J’ai compris que j’avais plus rien à faire là ni dans ta vie et je suis partie en me disant qu’il y aurait au moins quelqu’un qui veillerait sur toi ».  ». Ses assassines étaient venues dérober la cigarette qu’il portait à ses lippes. Geste si anodin et habituel autrefois. Le calme semblait être revenu tandis que chacun d’eux assimilaient ce qui venait de se dérouler sous leurs yeux. Lui, percé à jour certainement. Elle, libéré d’un poids. La fumée s’échappa de ses lèvres avec une sensualité non dissimulée, tandis qu’elle l’observait s’évaporer dans l’air. Craintive qu’il soit gêné par ses propos, la blonde se leva et se laissa glisser dans l’herbe fraiche, contact qui lui rappela les après-midis qu’ils passaient autrefois à tenter de réviser, même si Nathanaël, lui, s’occupait d'avantage à l’embêter qu’autre chose. « Il m’arrive de penser à ce qui se serait passé si t’avais réussi ton coup, Nath. Ca peut paraître égoïste dit comme ça, mais putain, t’as pas pensé une seconde à moi. J’aurai du vivre avec ça sur la conscience toute ma vie. Me dire que je n’aurai jamais pu m’expliquer avec toi, que j’ai rien vu venir alors que j’étais sensée être ta meilleure amie. Connerie oui. » Vulgarité étonnante venant d’une comtesse à l’éloquence toujours impeccable. Elle ne se laissait aller ainsi que lorsqu’elle était véritablement en colère, ou qu’elle se sentait enfin en parfaite confiance avec quelqu’un. Elle avait retrouvé Nathanaël une heure auparavant, mais, c’était comme s’il n’était jamais vraiment parti. Ses pupilles acérées le fixèrent de manière réprobatrice, alors qu’elle lâchait un soupire. L’abcès était crevé. Bryonia songea à ce qu’elle venait de dire, s’imaginant quelques secondes que le Gryffondor ne soit plus là. Elle savait pertinemment sans se l’avouer que Sa perte signait la sienne. Elle avait désespérément besoin de Lui pour continuer à respirer. Irrémédiablement.




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Nathanaël K. Crickson

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MessageSujet: Re: [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL   [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL EmptyLun 12 Aoû - 6:25

⊹ If they hurt you, they hurt me too.
When I look into your eyes, it's like watching the night sky, or a beautiful sunrise... Well there's so much they hold... I won't give up on us, even if the skies get rough, I'm giving you all my love, I'm still looking up. 'Cause even the stars they burn, some even fall to the earth, we've got a lot to learn, God knows we're worth it ! No, I won't give up.


Byonia retira vivement sa main de celle du Gryffondor, comme si elle était offusquée par ce qu'elle venait d'entendre. Nathanaël resta bouche bée durant quelques secondes, tentant de se souvenir de ce qu'il avait bien pu dire pour qu'elle prenne mouche aussi rapidement. Mais il avait la mémoire courte, alors il préféra attendre qu'elle parle. « Plus de sentiments ! » Nathanaël haussa les sourcils, ne comprenant pas vraiment la raison de ce brusque changement d'attitude. Oui, il ne ressentait plus rien envers personne depuis qu'on lui faisait avaler des dizaines de médicaments qui bloquaient ses émotions, et ne se sentait redevable envers personne non plus, enfin, si envers Emily, mais cette dette-là était ineffaçable.« Bah oui et alors ? T'énerves pas non plus ! C'est bon ! » La jeune italienne semblait tout simplement hors d'elle, et Nathanaël ignorait comment faire pour qu'elle retrouve son calme. On aurait dit que des milliers de pensées lui traversaient la tête sans qu'elle ne puisse les ordonner correctement pour les lui avouer. Mais finalement, au bout de quelques secondes, elle sortit tout ce qu'elle avait à lui dire et dès les premiers mots, le jeune Gyffondor sut que ça allait sans doute mal se terminer. Il ne l'avait jamais vu dans cet état là. « Tu n’es même pas capable de te battre pour ta propre vie, même pas capable de faire face à tes émotions,  à ce que tu ressens ! Et tu oses me dire que tu ne ressens rien ?! Et quand tu t’es tailladé, tu ressentais rien peut être ? » Nathanaël releva brusquement la tête vers elle. Comment savait-elle ? Comment avait-elle su ? Ce n'était pas possible ! Personne n'était au courant de ça ! Tout le monde sauf les infirmiers, les profs peut-être, et Emily. Le jeune Crickson savait que la jeune serpentarde ne l'avait sans doute pas trahi, elle lui avait fait une promesse. Et puis, il avait confiance en elle, ce qui était rare. Il ne l'accordait à bien peu de gens,  et elle en faisait partie, il espérait grandement qu'elle n'ait pas ébruité cette histoire douloureuse qui le faisait trembler de peur à chaque fois qu'il y repensait. Il se revoyait en haut de la tour d'astronomie, ou bien était-ce la tour sud, il ne s'en souvenait plus très bien, le couteau sur ses veines, l’hémoglobine coulant doucement sur ses poignets, l'engourdissement qu'il avait ressenti au bout d'un moment, la fatigue aussi, l'attente de la mort qui ne semblait venir, tout. Tout. « QUOI ! » Mais elle ne semblait pas vouloir t'écouter, elle se contentait de déblatérer un nombre incalculable de mots que Nathanaël n'était d'ailleurs pas certain de vouloir comprendre. Elle pointait du doigt tout ce qui lui faisait mal, et étrangement oui, y repenser, cela le faisait souffrir et lui donner l'impression d'être un faible. « Et je vais t’annoncer un truc génial Crickson, qu’il serait peut-être temps que tu assimiles : tant que t’es humain –parce que oui, sauf pour les minettes de première année, t’es pas un dieu- tu continueras d’avoir des sentiments. Ça s’appelle la vie. » Bryonia se plaça devant lui, furieuse, prête à se jeter sur lui et à lui arracher la tête sans doute. Mais elle n'en fit rien, elle se contenta de plonger ses yeux dans ceux du jeune homme et Nathanaël ne put s'empêcher de déglutir difficilement. Être devant elle, c'était comme passer devant un jugement divin. Il avait l'impression d'être à nu devant sa petite italienne, et il ne savait plus quoi répondre. « La vie ? » murmura-t-il. La vie craignait la plupart du temps, alors est-ce que cela valait vraiment le coup de la vivre à fond ? D'en profiter ? De toute manière, les êtres humains étaient tous égaux devant la mort au sens que chacun devait y passer un jour ou l'autre. Il n'y avait ni ristourne, ni faveur. Tous y succombaient. Alors au final, pourquoi ne pas en finir tout de suite ? Nathanaël avait simplement préféré voir arriver la mort en face plutôt que de craindre sa venue à chaque heure du jour et de la nuit jusqu'à la fin de son existence. Finalement, elle finit par hurler : « Quoi ? Tu pensais que je n’étais pas au courant ? » Il ne put s'empêcher de se lever et de répliquer : « BAH NON JE SAVAIS PAS MERDE. TU N'ETAIS PAS SENSEE L'APPRENDRE ! MOI QUAND JE FAIS UNE PROMESSE A QUELQU'UN, JE LA TIENS BORDEL ! Putain c'est elle hein ? C'est Emily ? Je vais la tuer, elle m'avait promis, putain... » Se prenant la tête entre les mains, s'arrachant les cheveux, il commença à tourner en rond, comme un bête en cage. Merde. Non. Tout ce qu'il n'avait jamais souhaité était en train de se passer. Ça, il avait voulu le lui cacher. Il avait trop honte. « Ça, tu comptais m’en parler quand ? J’ai rien dit c’est vrai. J’attendais que tu le fasses. Mais t’avais pas le droit Nath. Pas le droit de faire ça. Pas à moi. Alors ne me fait pas le coup du gars qui ne ressent rien, s’il te pait… » D'un ton sec et presque méprisant, Nathanaël répondit en tout franchise : « Tu veux vraiment le savoir ? Quand je comptais te le dire ? Jamais, tu m'entends, J-A-M-A-I-S ! Tu veux savoir pourquoi peut-être ? Tu peux pas me comprendre sur ce coup-là Bry, j'ai honte que tu saches que cette facette de moi existe, j'ai trop honte de la personne que j'étais alors, je n'ai jamais voulu ça, c'est juste arrivé, et j'ai pas pu lutter ! »

Perturbé, ses pensées s'étaient accélérées et embrouillées. Ses mots n'avaient plus aucun sens, mais il ne s'en rendait même pas compte. Il était fatigué de devoir toujours se justifier. Bryonia n'était pas Tamara. Bryonia ne mâchait pas ses mots, elle le poussait dans ses retranchements encore et encore, pour qu'il s'ouvre à elle. Mais il avait tellement de mal à le faire. Leur réconciliation était encore trop récente. Ce n'était guère évident d'évoquer ces choses-là, et plus encore quand ces sujets faisaient souffrir. « Et tu sais ce qui est le pire ? » Il osa demander, sèchement : « Non quoi ? » Elle répondit : «  Tu veux la vérité, maintenant qu’on parle vraiment ? » Il hocha la tête. Ils s'étaient tous les deux engagés sur cette pente glissante et dangereuse, alors autant y aller jusqu'au bout, et peut-être ensuite tenter de remonter celle-ci à deux. On était toujours plus fort à plusieurs. « Je suis venue à l’infirmerie ce jour-là. Je voulais… je sais même pas ce que je voulais. Juste te montrer que j’étais là, et que tu n’aurais à t’inquiéter de rien. Que j’étais assez forte pour nous deux. Il y avait déjà quelqu’un pour prendre soin de toi à ton chevet. J’ai compris que j’avais plus rien à faire là ni dans ta vie et je suis partie en me disant qu’il y aurait au moins quelqu’un qui veillerait sur toi. » Nathanaël ferma les yeux, et ralluma une cigarette. Trop de tension accumulée. Ses mains tremblantes portèrent le briquet à ses lèvres pour l'allumer. Tout se brouillait. Il ne comprenait plus rien. « Tu étais là ? Vraiment ? » Il se souvenait plus que bien de cette journée-là. Sans doute une des pires de son existence toute entière. Emily l'avait traîné jusqu'à l'infirmerie, et il l'avait laissé faire, alors qu'il était à l'agonie. Malgré ce qu'il avait tenté de faire, il s'était tout de même accroché à la vie. Sensation étrange et contradictoire. Il huma une bouffée de sa drogue et attendit la suite qui ne venait pas. « T'es bête. T'aurais du venir. T'es suffisamment forte pour nous deux Bry, encore aujourd'hui. Tu l'es plus que moi. Tu l'as toujours été. Mais il y a un truc qui faut vraiment que tu fasses entrer la haut. » dit-il en tapotant légèrement la tempe de son amie. « Emily ne pourra jamais te remplacer. Tu m'entends ? Jamais. Ni hier, ni aujourd'hui, ni demain. Je l'adore. Mais elle n'est pas toi, c'est là toute la différence tu vois. J'peux pas t'expliquer, c'est juste comme ça. » Il planta son regard vers l'horizon de la forêt. C'était vrai. Ce qu'il ressentait pour elle, il n'arrivait tout bonnement pas à le comprendre, alors l'expliquer... C'était mission impossible. Tout à coup, Bryonia lui piqua sa cigarette, lui volant une taffe comme elle le faisait jadis. Elle s'assit soudainement, mais Nathanaël resta debout. Il fallait qu'il digère, qu'il trouve autre chose à dire lui aussi, mais il était trop perdu pour cela. « Il m’arrive de penser à ce qui se serait passé si t’avais réussi ton coup, Nath. Ca peut paraître égoïste dit comme ça, mais putain, t’as pas pensé une seconde à moi. J’aurai du vivre avec ça sur la conscience toute ma vie. Me dire que je n’aurai jamais pu m’expliquer avec toi, que j’ai rien vu venir alors que j’étais sensée être ta meilleure amie. Connerie oui. » Sentant ses yeux céruléens sur lui, le jeune homme se retourna et soutint son regard. Elle soupira et il s'affala au sol près d'elle. Ses mots lui faisaient du mal. Sensée, sensée, sensée, elle disait. Sensée. Pas sensée. Elle l'était. Sa meilleure amie, et bien plus encore, même si Nathanaël n'était absolument pas prêt à se l'avouer. Pas encore, pas maintenant. « J'y pense tout le temps moi aussi. Enfin, parfois. Ça aurait peut-être mieux valu que j'y reste. » Il ferma les yeux, voulant ignorer ses protestations. La cigarette au bec, inconsciemment, il se coupa du reste du monde et toucha du bout des doigts les cicatrices qui ornaient désormais ses poignets. On avait voulu les lui enlever, ou du moins les atténuer avec un sort, une crème magique, mais étrangement, il n'y avait pas tenu. Ces cicatrices avaient le mérite de lui rappeler que tout ce qu'il avait vécu n'était pas un rêve, qu'il n'avait pas inventé tout cela. « T'aurais très bien pu réussir. T'as bien survécu sans moi durant de longues semaines, ça n'aurait rien changé du tout. Tu t'es passée de moi, ça aurait continué, voilà tout. Mais ça sert à rien de penser à ça. Avec des si, on referait le monde. Tout ça, c'est du passé, ça ne s'est finalement pas passé comme ça, j'veux plus en parler, s'il te plait, fais ça pour moi. Changeons de sujet. » Pour marquer son envie de prendre une toute autre direction, il glissa soudainement sa main dans l'herbe et s'agrippa aux doigts de son amie. « Et sinon, imprime ça aussi. Tu l'es Bry, dès que t'es entrée dans ma vie, j'ai su que tu serais ma meilleure amie, parce que tu me comprends, et tu me fais chier. Tu peux pas t'en empêcher, tu reviens toujours à la charge. Tu m'emmerdes, tu me fais te détester, et pourtant, je t'aime presque plus que moi-même. J'ai tant peu de respect envers ma vie, tu l'as toi-même dit, mais maintenant, ça va, je suis bien et je suis là. » Il tourna la tête vers elle et murmura : « J'suis là Bry. Tout ira bien. » Il se redressa brusquement, se releva, attrapa la jeune Poufsouffle par la taille et l'aider à se mettre sur pied et sans crier garde, il la serra contre lui. Cette étreinte le calma presque instantanément, et il se sentit mieux. Il ferma les yeux, et se laissa aller. Ses doigts vinrent chatouiller les mèches dorées de sa belle italienne et dans un murmure, il lui répéta à l'oreille : « Tout ira bien. Je te le promets. » Il ignorait s'il pourrait tenir cette promesse, mais au moins, il essayerait. Il fallait qu'il la rassure. Il n'avait plus envie de parler, il avait l'impression d'avoir la gorge sèche. Trop de paroles, trop de mots, trop de révélations. Mais cela faisait du bien. Nathanaël se sentait mieux, libéré. Et il avait enfin retrouvé la personne qui comptait le plus pour lui. Que demander de plus ? Au bout de quelques minutes passés dans ses bras, il se détacha enfin d'elle, et déposa un léger baiser sur son front. « Viens. » Il l'entraîna vers le château, il était temps de rentrer.
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Bryonia E. Dante

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MessageSujet: Re: [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL   [terminé] Quatre millions de silences, de regrets qui dansent ϟ BRYNAËL EmptyDim 15 Sep - 5:59

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don't make me cry
Lost but now I am found, I can see but once I was blind. I was so confused as a little child tried to take what I could get, scared that I couldn't find all the answers, honey...




Elle aurait pu se taire et laisser ce secret enfermé à double tours dans la prison de ses pensées. Le laisser se noyer dans l’océan avare d’encre noire qu’elle avait au fond du cœur. Elle aurait pu, peut-être dû d’ailleurs. Les fils rédempteurs auraient alors  peu à peu recousu la plaie, mais la plaie elle-même n’aurait jamais vraiment cicatrisée. Bryonia n’était pas de ces filles de la haute qui contournaient les problèmes, les rangeaient soigneusement au fond d’une boite scellée, préférant les ignorer plutôt que de les affronter.  L’italienne tenait de ses racines cette caractéristique si propre qui prenait tout son effet lorsqu’Il était à ses côtés. Elle n’avait jamais pu faire semblant avec lui. Elle fonçait toujours, droit dans le mur, droit vers lui, victime de ses colères incendiaires, martyre à chaque fois plus déstabilisée devant des sentiments qu’elle n’arrivait plus à refouler.  Cette colère ne l’avait plus quittée depuis que la vision de Nathanaël sur un lit de l‘infirmerie hantait ses pensées. Colère contre lui d’avoir eu ce moment de faiblesse qui aurait pu les séparer à jamais, colère contre elle-même d’avoir si été orgueilleuse, si fébrile à lutter contre ses peurs et son propre caractère. Elle aurait dû rentrer dans cette foutu pièce, reprendre la place de celle qui l’avait évincé, s’assoir près de Lui et apporter ses assassines contre Sa main. Mais elle en avait été incapable. Lâcheté non dissimulée, corps de chiffon tendu comme une corde devant la brune devenue rivale. Fillette qui perdait toute sa confiance et sa superbe lorsqu’il s’agissait de Lui. Il était étonnant de penser que ce qui les unissait était une ‘chose ‘ très forte, mais que l’héritière craignait de le perdre à chaque instant. Sentiment de plus en plus cuisant depuis qu’elle avait appris Son geste.

Le brun semblait furieux de ses révélations. Elle le savait d’autant plus que la couleur exceptionnelle de ses yeux changeait légèrement de teinte, pupilles passant d’un bleu clair au gris orage, témoins de la foudre qui allait s’abattre sur elle d’un instant à l’autre. Ses mains agrippaient férocement ses cheveux, traduisant son état, sa nervosité palpable. Bryonia s’en serait presque voulu de le plonger dans cette situation, mais les remords avaient désertés son palpitant au même titre que Lui quelques mois plus tôt.  « BAH NON JE SAVAIS PAS MERDE. TU N'ETAIS PAS SENSEE L'APPRENDRE ! MOI QUAND JE FAIS UNE PROMESSE A QUELQU'UN, JE LA TIENS BORDEL ! Putain c'est elle hein ? C'est Emily ? Je vais la tuer, elle m'avait promis, putain... » Elle aurait presque désiré creuser un trou pour s’y cacher. Pour recouvrir ce masque d’assurance dont elle évitait de se départir, ce masque dont elle sentait la cire fondre comme neige au soleil. Mais elle était une Dante, et une Dante faisait toujours front. Quoiqu’il arrive.  Elle n’avait rien à répondre à cela. Il ne lui servait à rien de confirmer les doutes de Nathanaël, il l’avait deviné tout seul. Comment Emily aurait-elle pu lui cacher une chose pareille ? Les deux jeunes femmes avaient été amies autrefois, au point de savoir tout l’une de l’autre. Mais ce temps était révolu depuis que le duo Nathanaël-Bryonia c’était dissocié et que la brune incendiaire semblait avoir pris sa place dans la vie du Gryffondor. Jalousie sous-jacente que Bryonia tentait de refouler au mieux. L’idée qu’elle n’aurait peut-être pas dû crever l’abcès lui traversa l’esprit de manière fulgurante. Pourtant la blonde semblait ne pas être au bout de ses peines. « Tu veux vraiment le savoir ? Quand je comptais te le dire ? Jamais, tu m'entends, J-A-M-A-I-S ! Tu veux savoir pourquoi peut-être ? Tu peux pas me comprendre sur ce coup-là Bry, j'ai honte que tu saches que cette facette de moi existe, j'ai trop honte de la personne que j'étais alors, je n'ai jamais voulu ça, c'est juste arrivé, et j'ai pas pu lutter ! » Il déversait sa colère sur elle comme si elle avait été fautive de le mettre en face de ses propres démons. Non, elle ne comprenait pas son sentiment de honte face à elle. Elle en était incapable, parce que même au plus profond des limbes, lorsque rien n’allait plus il avait toujours été là pour elle, et ce dès qu’elle avait franchi les portes du Château. Bryonia ne pouvait pas se résoudre à penser que son ami était devenu une épave vivante sans qu’elle ne puisse rien faire pour lui. « Mais quelle honte ?! » Explosa-t-elle à nouveau. Ce qui lui avait paru amusant autrefois ne l’était plus. Ce besoin presque inné de prendre soin de Lui, de le protéger malgré ses protestations, de ne jamais laissé qui que ce soit mettre en danger Son existence. Elle avait pitoyablement échoué, cette fois ci. « C’est moi qui devrait avoir honte de ne pas avoir été là pour toi. Je m’en veux, tu sais »

Le contact de l’herbe sous ses mains l’apaisa quelque peu, et lui permit surtout d’éviter Son regard céruléen après qu’elle lui ait révélé être venue le jour de l’accident. Il disait qu’elle était assez forte pour eux deux, mais parfois elle en doutait sérieusement. La blonde avait les épaules larges, savait encaisser les coups, au même titre qu’elle savait les rendre, louve farouche prête à n’importe quoi pour défendre son honneur. Mais face à Emily, cette force semblait s’être évaporée dans l’air et c’est sans doute pourquoi Bryonia avait quitté la pièce sans se retourner. « Mais il y a un truc qui faut vraiment que tu fasses entrer la haut. Emily ne pourra jamais te remplacer. Tu m'entends ? Jamais. Ni hier, ni aujourd'hui, ni demain. Je l'adore. Mais elle n'est pas toi, c'est là toute la différence tu vois. J'peux pas t'expliquer, c'est juste comme ça. » La jeune femme aux boucles dorées releva la tête vers Nathanaël, surprise d’une déclaration si peu coutumière chez lui. Imperturbable à fixer l’horizon, un sourire éclaira ses lippes en pensant que la cigarette qu’elle lui avait dérobé lui donnait un minimum de contenance. Elle peinait à le croire même sachant qu’il était sincère. Elle avait tellement souffert de les voir tous les deux déambuler dans les couloirs, aussi complices que jamais tandis qu’elle, exilée, se contentait de les observer de loin en silence, alimentant la jalousie qu’elle entretenait fermement contre la Serpentard. Pourtant elle s’était toujours sentie déchirée, tiraillée entre son amitié, sa rivalité et sa jalousie, en somme par des sentiments contradictoires qu’elle avait à l’égard d’Emily. Semblable à une équilibriste oscillant sur une corde raide. Mal assurée, elle ne faisait que tanguer sur le fil ténu de sa piètre existence. Bryonia ignorait encore  pourquoi elle avait toujours eu cette envie d’être si singulière aux yeux de Nathanaël. Ou peut-être le savait-elle mais refusait de se l’avouer. Leur relation était si particulière, qu’elle ne tolérait pas qu’on puisse prendre sa place. Purement et simplement.

« T'aurais très bien pu réussir. » Enchaina-t-il « T'as bien survécu sans moi durant de longues semaines, ça n'aurait rien changé du tout. Tu t'es passée de moi, ça aurait continué, voilà tout. Mais ça sert à rien de penser à ça. Avec des si, on referait le monde. Tout ça, c'est du passé, ça ne s'est finalement pas passé comme ça, j'veux plus en parler, s'il te plait, fais ça pour moi. Changeons de sujet. » Vécu disait-il. Mais étrangement la blonde n’appelait pas ça vivre. Son exil lui avait  procuré la même douleur qu’un membre arraché. D’abord, la souffrance infâme l’avait marqué vive, jusqu’à ce qu’elle s’atténue lentement. Mais la cicatrice indocile ne guérissait pas, s’épanchant dans son palpitant comme un poison mortel. Il avait été un fléau pour elle, comme un membre fantôme dont la douleur angoissante vous réveille au creux de la nuit. La chair est inexistante et pourtant sa présence est toujours en vous. Elle n’arrivait pas à visualiser sa vie sans lui, tout simplement, qu’il y soit à proprement parlé ou non. Cependant, Bryonia se garda bien de le lui dire, poupée de porcelaine refoulant dans un dernier effort  ses émotions toujours plus décuplées. « Je ne t’en parlerai plus, Nath. Mais si j’apprends que tu recommences, cette fois, c’est moi qui te tuerai ».  Vaines menaces. Elle sentit alors une vague de sérénité déferler dans son être à la vitesse éclaire, tandis que Nathanaël entrelaçait ses doigts avec les siens. Le contact l’a bouleversa, lui paraissant étranger et pourtant familier. « Et sinon, imprime ça aussi. Tu l'es Bry, dès que t'es entrée dans ma vie, j'ai su que tu serais ma meilleure amie, parce que tu me comprends, et tu me fais chier. Tu peux pas t'en empêcher, tu reviens toujours à la charge. Tu m'emmerdes, tu me fais te détester, et pourtant, je t'aime presque plus que moi-même. J'ai tant peu de respect envers ma vie, tu l'as toi-même dit, mais maintenant, ça va, je suis bien et je suis là. » Et sans crier gare, elle se sentit soulevée avec facilité tandis que le jeune homme l’a serrait contre lui. Étreinte qui affola son flux sanguin. Sentir sa joue contre la peau brute de Son cou fit parcourir des frissons le long de son échine, tandis qu’elle ne savait plus vraiment si elle accédait à la lumière, ou si elle s’enfonçait dans les limbes. L’étau de glace recouvrant la paroi de son palpitant sembla fondre comme neige au soleil et Bryonia se sentit enfin entière. A la manière d’un puzzle qu’on venait enfin de reconstituer. Elle aurait voulu lui dire à quel point il comptait pour elle, mais les mots moururent sur ses lèvres à peine pensés. Héritière vacillante, peu habituée à ressentir ce flot d’émotions et de sentiments, elle qui n’avait été habitée que par la colère et l’ennuie depuis si longtemps. Sorte d’handicapée émotive, la blonde se sentait presque effrayée par tout ce qui l’avait émergée en quelques secondes. Il n’y avait que lui pour la plonger dans cet état, que lui pour la réconcilier avec tout ce que sa famille lui avait appris à ignorer ou refouler. Elle se contenta de le serrer contre lui, sachant qu’il comprendrait ce qu’elle tentait de lui dire sans pouvoir y parvenir. La chaleur de sa chaire tempéra son corps fatigué et ankylosé de toutes ces révélations. Un sentiment de sécurité retrouvé l’ébranla à nouveau, remettant un peu d’ordre dans le tumulte de ses pensées.

« Tout ira bien. Je te le promets. » Laissa-t-il échapper au bout d’un moment. Promesse d’enfant, elle le savait, qu’ils auraient sans doute du mal à tenir. Mais du reste, la blonde se fichait de ce qui pouvait advenir, du moment qu’il était avec elle. « Ne t’en va plus jamais, Nath.. » fit-elle simplement, alors qu’ils se détachaient l’un de l’autre et que le Gryffondor déposait un baiser sur son front. Et alors qu’il lui demandait de venir, elle saisit son assassine dans la siennes, fermement, et ils se dirigèrent ensemble vers le Château. Elle ne savait pas ce qui adviendrait à présent, si Nathanaël et elle redeviendrait les amis qu’ils avaient toujours été,  si elle serait prête à affronter les regards et curiosités des élèves qui les verrait à nouveau ensemble.  Mais une chose était sûre, à l’horizon les Ténèbres semblaient avoir fait place à la Lumière.




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