« Janet, tu dois m’aider. » Sa meilleure amie eut l’air désespérée. C’était sûrement la centième fois de la journée que la blondinette lui répétait la même phrase. « Je sais Sarah, mais je n’aime PAS la bibliothèque. Toute cette poussière me fait peur, et t’as vu le nombre de livre ? C’est horrible. Et c’est la première fois de ma vie que j’y mets aussi souvent les pieds, tu sais que je déteste ça, pourquoi tu peux pas rentrer dedans comme avant ? » Sarah ne put lui offrir qu’une moue dépitée. Elle était sincèrement triste. « Mais tu le sais bien. J’adorerai revoir mon Oli, mais il faut que je parle avec Xander avant, il m’a interdit d’y entrer et je ne veux pas l’embêter et le décevoir plus que je ne l’ai déjà fait. S’il te plait, rends-moi encore ce dernier service. » Comment Janet pouvait-elle résister aux yeux suppliant et tellement mignons de Sarah ? Elle n’était pas humaine, ça c’était sûr. « Et comment ça se fait que tu aimes autant lire ? Avant tu ne lisais pas autant ! Tu es un peu bizarre quand même ma puce. BON je fais ça pour toi. Rien que pour toi, mais tu me devras un service. » Finit-elle par céder. Sarah avait gagné, mais pourtant ce n’était pas la joie d’une victoire qui se lisait dans les yeux de la cinquième année, non c’était l’amour pour sa meilleure amie qui se ressentait. « JE SAVAIS que tu ne pouvais pas tenir face aux ondes de l’amitié. » Janet partit dans un grand éclat de rire et, dix minutes plus tard, elle entrait dans la bibliothèque. Sarah lui avait fait un topo de tous les livres qu’elle souhaitait lire.

Une demi-heure plus tard, Janet était revenue dans le dortoir des poufsouffles. « Tu sais qu’il sait que ce n’était pas pour moi ? » dit soudain la brune. « Attends, je me suis perdue dans les savoir, tu parles de qui là ? » Janet sourit et reprit, sa meilleure amie n’était pas très fut-fut mais elles s’étaient bien trouvé, il fallait l’avouer. « Oli. Il sait que c’est pour toi les livres. Il me l’a dit. Il avait l’air déçu d’ailleurs. » La seule réponse de Sarah ressemblait à un gémissement de chien abandonné. Elle détestait faire du mal à Oli mais elle n’avait pas le droit, et elle respecterait la promesse faite à son amoureux tant qu’elle ne lui avait pas parlé. Elle se mordit la lèvre. Elle allait parler à Xander maintenant, il le fallait. Elle se leva, puis se rassit. Sarah Mandleton était lâche mais elle n’avait sérieusement pas le courage de se lancer dans une discussion trop sérieuse maintenant. A la place elle prit un livre et décida de lire.

Après avoir testé le dortoir –trop bruyant– et la salle commune –pleine de monde qui pose toujours trop de questions–, se voyant refuser l’accès à la bibliothèque –de sa faute certes– il ne lui restait plus grand-chose à faire. Elle se refusa d’essayer la grande salle, qui devait être pire que la salle commune niveau monde et elle ne voulut pas tenter d’entrer dans une salle de cours, au cas où elles soient pleines. Et pire encore, si jamais elle tombait sur d’autres gens tel Cassiopée ou Alistair, elle était fichue. Seulement Sarah est Sarah donc sans perdre sa bonne humeur, elle vagabondait dans les couloirs et les étages. Elle allait bien finir par avoir une idée merveilleuse non ? Et même si c’était trop optimiste pour notre poursuiveuse, elle, elle ne perdait pas espoir.

BOUM. Aïe. Elle tenta de comprendre ce qu’il s’était passé. Elle se souvenait être en train de marcher dans les couloirs et soudain, patatra elle était tombée par terre. Il devait exister un élément déclencheur. Elle chercha du regard la cause et vit des pieds. Ses yeux clignèrent plusieurs fois avant de comprendre : ces pieds appartenaient à quelqu’un ils ne se déplaçaient pas tous seuls. Son regard remonta sur les jambes jusqu’à ce qu’elle croise une chevelure blonde. OH CASSIOPEE. Elle céda à la panique avant de relativiser. Non. Le blond de la serpentard était beaucoup plus flash. Et puis elle ne serait jamais restée aussi longtemps à ne rien faire. OH. Sarah se releva –tant bien que mal– le plus rapidement possible et s’excusa une bonne centaine de fois. « Je suis vraiment, vraiment, vraiment, désolée. Mais vraiment désolée, je ne t’avais pas vue. Je marchais et boum par terre et OH DOMINIQUE ! Je ne t’avais pas reconnu. Coucou comment ça va ? T’es tombée aussi ? Je suis désolée. Mais non attends, t’as l’air assise. T’étais assise par terre ? » Sarah s’arrêta un quart de seconde pour reprendre sa respiration avant de reprendre de plus belle. « Oui, maintenant je le vois bien, tu étais assise par terre. C’est confortable tu trouves ? Enfin je sais que c’est pas ultra confortable, je suis assez souvent par terre pour le confirmer, mais je critique pas hein, j’adore être par terre. Enfin non, j’aime pas tomber ça fait un peu mal, mais parfois on est bien, on voit pas le monde de la même façon. Oh pardon, je parle trop. » Sarah se mordit la lèvre en rougissant. C’était un fait et tout le monde le savait, mais beaucoup en avait marre. Elle allait reprendre sa route pour laisser la demoiselle lire et … arrêt sur image. D’un seul coup l’esprit de Sarah se mit en route. « Eh mais t’étais en train de lire ?! » Un sourire de dix kilomètre se grava sur le visage de la blondinette : elle avait trouvé ce qu’elle cherchait depuis si longtemps. Enfin depuis moins de dix minutes mais tout de même, c’était long !

« Je peux lire avec toi ? S’te plait ? S’te plait ? S’te plaiiiit ? » Elle avait réellement l’air mignonne à cet instant précis.Dominique ne devait pas très bien savoir ce qu’elle faisait car elle acquiesça. Si on veut être tranquille, il vaut mieux éviter la catastrophe ambulante nommée Sarah, enfin c’est un conseil. Folle de joie, la jeune fille se … jeta à terre pour s’asseoir à côté de la serdaigle. « Parce qu’en fait, j’avais un livre, mais je trouvais pas d’endroit pour le lire, donc je cherchais et pouf je suis tombée sur toi. C’est peut être Merlin qui a entendu ma prière qui t’envoie, qui sait ? » Sarah sourit à la bleue et bronze et soudainement elle se rendit compte qu’elle n’était pas la meilleure compagne pour lire tranquillement. Elle se ratatina sur elle-même, et s’excusa encore. « Je parle trop, je suis désolée. Lisons. » Dominique semblait plutôt heureuse de la volonté de la jaune et noire et Sarah s’en réjouit.

Elle ouvrit son livre et commença à lire. C’était passionnant, ça parlait de l’amour impossible d’une sorcière avec un moldu, résultat elle mettait en place des tas de projets et de potions pour le faire succomber, parce que lui, ne l’aimait pas. En bref, un roman à l’eau de rose version sorcier. Seulement, la poufsouffle n’avait pas fini un chapitre –très court il faut l’avouer– que déjà elle se remettait à parler. « Juste une question et promit je ne t’embête plus, en fait, tu lis souvent dans les couloirs ou c’était juste une envie comme ça ? Non parce qu’une fois Vanity m’a dit qu’elle adorait aller dans le parc pour se détendre, moi c’est les cachots et toi c’est … le couloir ? »

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« J’aime bien les couloirs car à certains moments, ils sont déserts. » Sarah pouvait bien le confirmer, les couloirs était très souvent déserts. Elle passait un temps fou-dedans, totalement perdue, à demander de l’aide aux tableaux accrochés aux murs pour pouvoir essayer de se repérer dans le château. « Je peux donc rester tranquille pour lire. » Pas un seul instant Sarah se dit qu’elle pouvait gêner Dominique dans sa lecture. Pourtant la phrase aurait suffi à n’importe qui pour s’éloigner, ou simplement s’excuser. Seulement Sarah était Sarah et ainsi tout ce qui était second degré était caché à ses yeux. « Parfois c’est la bibliothèque, » Oh, merlin qu’elle en rêvait ! Retourner dans la bibliothèque, être confortablement bien installée dans les fauteuils, rire avec Oli jusqu’à ce que Grace lui crie dessus pour qu’il aille ranger les livres poussiéreux. Malheureusement ce lieu lui était désormais interdit. « Parfois le parc, rarement les cachots par contre. Je ne vois pas ce que tu y trouves, c’est lugubre, et froid. » La poufsouffle réfléchit et se dit que la bleue et bronze avait entièrement raison. Les cachots c’était lugubre et froid. Et pis encore, ça faisait peur ! Allez Sarah, ne soit pas nihiliste, tu as fait des bonnes rencontres dans les cachots ! La jaune et noire se mit à sourire avec assurance avant de répondre à son amie. « C’est vrai que c’est pas le lieu le plus, hum, accueillant de tout Poudlard, maaais ça a ses bons côtés ! » Lesquels ? Sarah tenta de trouver un argument… « Roxanne ! » s’exclama-t-elle soudain, repensant à la fois où elle avait gagné un manteau en se baladant dans les cachots. « Parce que la denrière fois j’étais, je ne sais plus pourquoi, dans les cachots, j’avais froid et … j’ai croisé Roxanne Weasley qui m’a donné son manteau. » Lorsqu’elle prononçait le nom de la verte et argent, ses yeux se remplissaient d’étoiles et elle souriait à pleine dents. En croisant le regard de la bleue elle se mordit la lèvre. « Ah oui, c’est vrai que tous les Weasley ne sont pas super copain. C’est dommage Roxanne est une chouette fille ! Et toi aussi d’ailleurs. Tout le monde il est trop gentil je trouve. Enfin non, sauf Emily qui est très très très méchante. Et Alistair et William. Mais je suis sûre qu’Alistair il a reçu une mission et qu’il doit m’embêter sinon il est puni. Non parce que sinon je comprends pas trop pourquoi il s’en prend toujours à moi... » Pendant un long moment la poufsouffle sembla réfléchir à quelque chose, puis elle secoua la tête et haussa les épaules. Elle avait refusé de chercher une explication logique, parce que contre toute vraisemblance, il n’y en avait aucune.

« Oh, je l’ai déjà vu à la bibliothèque ce livre là. Il ne m’a cependant jamais tenté. Il est bien ? » Sarah sourit de toutes ses dents. C’était merveilleux. Elle n’avait pratiquement plus envie de lire et Dominique lui donnait la possibilité de s’exprimer. Certes elle aimait beaucoup lire, mais il fallait que les circonstances s’y prête et là, elles ne s’y prêtaient aucunement, au contraire elle avait envie de parler. Ses yeux se mirent donc à briller quand elle commença à expliquer à son amie le pourquoi du comment, et en lui racontant l’histoire, totalement niaise qui se déroulaient dans ce bouquin à l’eau de rose. « Et même qu’à la fin ils ont deux filles et un chien, et après le père il meurt tué par une moldu. C’est Emily qui me la dit. » Elle s’arrêta un instant, pas du tout consciente qu’elle aurait pu, potentiellement, gâché la fin de l’histoire et que, pire encore, ce n’était certainement par vrai puisqu’Emily n’avait sûrement pas lu ce livre et qu’elle avait pour seul but d’embêter Sarah.

Après son petit monologue sur le livre qu’elle n’avait même pas lu et dont elle croyait connaître la fin, la jaune et noire s’arrêta et demanda. « Tu n’aurais pas de l’eau ? J’ai soif. » Avant même que Dominique n’ait pu répondre, Sarah s’était relevée. Enfin elle avait tenté de se relever et n’avait fait que se prendre le mur dans la tête en croisant sa jambe dans le mauvais sens. Bref, si pour vous c’est incompréhensible, sachez que pour la jaune ça s’est terminé allongée –et non plus assise– au sol. En rigolant elle s’est relevée. « Ne t’inquiète pas, tout va bien. » dit-elle d’un ton rassurant à la bleue et bronze. « Je suis sûre qu’il y a des toilettes à cet étage, je reviens dans pas longtemps, faut que je boive sinon je vais mourir déshydratée. » Elle partit vers la droite, se rendant compte au bout de six mètres que c’était un cul de sac, et revint vers Dominique avant de repartir à gauche. Peut-être que si elle avait demandé à Dominique de l’accompagner, elle aurait trouvé son chemin plus rapidement. Intérieurement elle acquiesça à son idée. Et continua sa route. « HAN j’ai une idée. » hurla-t-elle enfin, tout en revenant en courant vers la jeune fille, toujours assise dans le couloir. Il ne s’était pas passé tant de temps depuis qu’elle était partie, mais Dominique avait du pouvoir se demander une bonne dizaine de fois si la poufsouffle avait une vie équilibrée ou juste un cerveau fourni en neurones. « Tu veux pas m’accompagner ? Parce que je n’ai, en réalité, aucune idée de où je pourrais trouver des toilettes. » Elle était toute souriante et fière de son idée. Puis elle se rendit compte qu’à la base, la serdaigle voulait lire. « Oulala, je suis bête ! J’oublie tout le temps que tu préfères lire. Je peux me passer d’eau en fait, si je parle pas, ça ira mieux je pense. » Elle sourit et fit signe qu’elle ne parlerait plus. « Je vais retourner m’asseoir. » Ah zut, elle avait parlé. Elle ferma sa bouche à clef et jeta la clef loin derrière son dos, puis elle attendit. Hésitant entre s’asseoir et aller chercher de l’eau. Elle avait soif mais elle pouvait réussir à lire, elle en était capable. Elle esquissa donc un mouvement pour s’asseoir au sol.

« Tu sais, il y a un dicton moldu qui dit qui aime bien châtie bien. Alistair doit bien t’apprécier. » Sarah sourit aux paroles de la serdaigle. Alistair ? Qui l’aimait beaucoup ? Non. Ce n’était pas possible, mais ça serait tellement génial ! Elle se mit à rêver, peut-être qu’après tout c’était vrai. Elle se promit de lui demander, elle irait le voir et … oh. Rien que d’y penser elle en frissonnait. Voir Alistair signait, généralement, son arrêt de mort. Enfin plutôt son passage à l’infirmerie. Elle aimait bien l’infirmerie, c’était sûr, sauf qu’elle avait trop mal. Heureusement que Victoire était toujours là pour la sauver de la mort n’empêche.

Perdue dans ses pensées, elle rattrapa bien vite le coup en parlant de son livre, puis de sa soif. Elle se leva, se perdit mais fini par revenir à sa place, promettant d’être silencieuse. A aucun moment elle ne pensa qu’elle gênait la jolie blonde. Qu’elle ferait mieux de s’en aller pour la laisser lire. Qu’elle parlait trop. Non. Ce n’était pas de l’égoïsme, plutôt de l’inconscience. Son cerveau n’avait pas dû être construit intégralement, il devait manquer de nombreuses zones… Se rendant compte qu’une fois de plus elle ne faisait rien, elle ouvrit son livre et recommença à lire, soudain passionnée. C’était fou comment parfois l’envie de lire était saisissante alors que d’autres fois, cette même envie s’était fait la malle. Elle n’entendit pas que la blonde refermait son livre et sursauta quand elle lui adressa la parole. « J’ai soif moi aussi, un peu d’eau me fera du bien. Tu me suis ? » Les yeux se Sarah s’agrandirent de surprise et de joie. Ah que oui elle allait la suivre, jusqu’au bout du monde. Elle adorait avoir de la compagnie. Et là en plus elle avait super super super soif alors ! « Enfin si, il y a la salle de bain des préfets mais ni toi ni moi pouvons y accéder. Tu préfères les toilettes de Mimi Geignarde ? » Sarah se mit à rougir, heureusement que Dominique avait vite continué. Quels beaux souvenirs elle avait de la salle de bain des préfets ! Xander son amoureux l’y avait emmené une fois, alors qu’ils s’étaient pris des grosses bombabouses. Elle secoua vite la tête pour éviter de rougir et d’y repenser, il ne fallait pas que quelqu’un soit au courant de leur escapade ! Elle réagit alors aux autres paroles de la blonde. « Ah non pas Mimi, elle est gentille mais elle pleure tout le temps. J’ai essayé de la consoler une fois, je crois qu’elle n’a pas trop aimé, je ne me souviens plus ce que je lui avais dit. » Elle sembla réfléchir mais déjà Dominique enchaînait. « On est obligée de descendre aux deuxièmes étages pour aller boire. C’est loin quand même, tu ne trouves pas ? » Lorsque l’on s’adresse à la flemmarde Sarah, la réponse est forcément oui. C’est inadmissible. Si elle n’avait pas aussi peur du mage noir, elle lui aurait écrit une lettre en personne pour se plaindre !

Sarah suivit fidèlement la blonde dans les couloirs. Elle risquait de se perdre si elle s’éloignait trop, elle se connaissait, elle était capable de se tromper de porte ou de continuer tout droit. Il fallait toujours être attentif et veiller à ce que Sarah reste près, sinon on la perdait. Enfin dans ce cas-là, la conversation l’intéressait donc elle ne pouvait pas se tromper. « La prochaine fois, je penserais à ramener une bouteille d’eau avec moi. Voir même deux. » Sarah sourit. Dominique n’était vraiment pas bête. Cependant, même si l’idée était bonne Sarah n’y penserait jamais. Et puis elle avait trop besoin de bouger tout le temps dans tous les sens alors cela ne la dérangeait pas. « Je n’aurais pas besoin de bouger, comme ça. Je n’aime pas trop me déranger pour des choses aussi futiles quand je suis concentrée dans une activité. » Futile ? Aller boire était futile ? Ah non non non. C’était comme manger : essentiel et super important. Allez demander à Sarah si elle ratait un repas. Pour rien au monde la jeune poufsouffle ne sauterait un repas. « Là ça va, je n’ai plus trop envie de lire mais quand j’ai envie… Je pourrais y rester des heures et des heures. Ça te fait pas la même chose à toi ? » Hihi. Sarah lui offrit un sourire. Elle lui demandait sérieusement si elle pouvait tenir des heures sans bouger ? Infaisable. Quoiqu’elle n’avait jamais essayé, qui sait, peut être qu’elle y arriverait et se débrouillerait comme une chef. Peut être pas. C’était à tester. « Tu trouves ça futile d’aller boire ? Moi je peux pas vivre sans boire. » Se rendant compte de l’énormité de ce qu’elle venait de dire, la jeune fille rougit et reprit. « Enfin toi non plus, tu ne peux pas mais voilà. Je sais pas comment dire, mais j’adore aller boire de l’eau. C’est frais, c’est bon. C’est ma boisson préférée en fait je crois. J’adore le jus de citrouille aussi, mais ce n’est pas pareil, l’eau c’est succulent. » D’où lui venait cette passion pour l’eau ? Nul ne le sait mais elle croyait à fond ce qu’elle disait. « Enfin bref, ça ne me dérange pas du tout de me lever pour aller boire. Enfin quelques fois c’est loin quand même et j’ai la flemme. Mais d’autre fois non. Non mais je me perds moi-même, t’as compris quelque chose ? » Et voilà que la demoiselle en perdait même son auditoire, pauvre Dominique. Heureusement qu’elle était adorable.

Toujours en marchant, la jeune fille continuait de parler. « Je crois qu’une fois oui. C’était un livre qu’Oli, le bibliothécaire, m’avait conseillé. Il était TROP bien, mais je ne sais pas de quoi il parlait. Mais j’arrivais plus à le lâcher. Je lisais même dans les couloirs. Enfin il a fallu convaincre Janet de me tenir la main sinon j’allais me prendre des gens, des marches, des échelles –c’est fou tout ce que l’on peut trouver dans Poudlard quand même– tout le temps ! » Sarah se souvenait très bien de ce moment-là de l’année. Du livre elle n’avait aucun souvenir, mais le nombre incalculable de bleus qui en avaient résulté par contre était gravé dans sa mémoire. « Donc oui, ça m’ait arrivé une fois, sinon c’est trop long je trouve. Rester assise ça donne des fourmis, en classe j’ai du mal parfois, alors à la fin, quand la cloche sonne, je vais courir dans les couloirs pour me détendre les jambes ! » Sarah se mit à rire doucement, qu’est-ce que c’était amusant de faire cela, courir sans raison. « Tu fais jamais ça ? » Et sans attendre sa réponse, Sarah attrapa la main de son amie et mit à courir.« COUUUUUUURS. » lui cria-t-elle. Bien vite elle lui lâcha la main pour la laisser courir à son aise. Ses cheveux volaient. Son rire résonnait. La porte des toilettes était là. A la suite de la blonde, Sarah s’engouffra et s’arrêta enfin de courir. Elle haletait. Combien de temps avaient-elles couru ? Elle n’en avait pas la moindre idée, mais la négociation avec les escaliers s’était plutôt bien passée, elle n’était pas tombée cette fois-ci et elle ne s’était pris qu’un seul mur ! Victoire. Elle se jeta sur le robinet qu’elle ouvrit vivement. Un jet puissant s’écoula avec violence dans le lavabo. Elle but avec avidité. « Aaah, comment ça fait trop du bien de se rafraichir le gosier ! » Elle respirait plus calmement. « Au fait, c’est quoi ton livre préféré ? » Passer du coq à l’âne ? Son passe-temps favori.