Cassiopée sortait de son cours de potions, fatiguée et lassée de la routine de ses derniers jours. Elle les comptait. Les semaines, les mois. Plus qu'un an et c'était fini, Poudlard serait définitivement derrière elle. Fut un temps, l'idée de quitter l'école de sorcellerie n'aurait apporté sur son visage qu'une moue boudeuse. Quitter son royaume. Une année auparavant elle aurait payé pour le garder. Qu'est-ce qui avait changé alors ? En y réfléchissant, elle en venait à la simple conclusion qu'elle avait grandi et que la Cassiopée qu'elle était il y avait de ça pas si longtemps, le début de sa sixième année, n'existait quasiment plus. Oh, bien sûr, son caractère était presque resté le même, tout comme sa façon de penser. C'est la vision du monde autour d'elle qui avait changé à cause d'événements pour le moins bouleversants qui lui étaient tombés dessus. Une discussion dans la volière, si anodine et qui s'était finalement transformée en une relation qui la bouffait de l'intérieur dont elle ne pouvait se séparer, par exemple. Voir un Weasley et se dire qu'il n'est peut-être pas si horrible que prévu, croiser Hugo et avoir envie de s'excuser pour ce qu'elle lui avait fait subir quelques années plus tôt. Une plate et violente humiliation, qu'il n'avait même pas mérité. Il avait cru en la bonté humaine et avait montré un brin de tolérance et elle l'avait puni pour ça. Cette volonté impromptue de s'excuser était toute nouvelle, mais la blonde se demandait si elle n'avait pas toujours été un peu enfouie quelque part entre le mépris et l'indifférence. Bien sûr, elle ne passait jamais à l'acte, se cachant et se confortant dans la lâcheté légendaire des verts. Sa fierté était bien plus puissante. Surtout que malgré l'envie, la Cayrel ne voyait aucune nécessité à se faire pardonner ou à présenter des excuses. Elle avait assez de proches comme ça et n'avaient pas besoins d'autres amis, qu'elle choisissait avec soins. Être en bon terme avec quelqu'un, elle ne connaissait pas et vivait sans. Vivre sans se sentir coupable non plus : ne se considérant coupable de rien, il était inutile qu'elle fasse comme si elle l'était, ce qui était aussi un de ses changements les plus radicaux. La grosse et épaisse couche d'hypocrisie qui enrobait tous ses propos disparaissaient à vue d'œil. La reine des glaces n'a plus le temps de faire passer la pilule avec un sourire sarcastique. La reine des glaces vient de se rendre compte que son maquillage déconne et doit aller se refaire une beauté. On ne peut pas s'appeler Cassiopée Cayrel et ne pas avoir l'air parfaite tout le temps. Cette pensée fit sourire ironiquement la sixième année quand elle confronta son regard au miroir. Avoir l'air, elle était douée à ça. Soupirant, elle se mouilla les mains et tenta d'enlever le noir qui coulait sous son œil, frottant sa peau blanche avec détermination. Entendant du bruit derrière elle, la Cayrel se retourna rapidement et observa un instant. Elle croyait être seule. Ce n'était visiblement pas le cas.

Ne voyant rien, elle fit volteface pour recroiser son reflet dans le miroir. Les cernes sous ses yeux étaient plus visibles quand le noir s'enlevait. La pleine lune était la semaine précédente, et comme chaque pleine lune, quelques élèves se retrouvaient à l'infirmerie au matin. Deux Gryffonds, qui semblaient sortir toujours un peu plus fort et déterminés de leur transformation. Et une verte de plus en plus fatiguée. De moins en moins réveillée. Qui ne voulait pas sortir du lit et dont son peu de courage disparaissait à vue d'œil. Le temps qu'elle aille mieux, c'était déjà le mois d'après et tout recommençait. Ses efforts semblaient constamment vains. Demyan avait toujours l'air parfait, que ce soir avant ou après la pleine lune et elle ne comprenait pas comment il faisait. Elle le voyait bien dans les yeux d'Ariel de toute façon. Qu'elle ne ressemblait pas à Cassiopée de d'habitude. Qu'elle préférait, récemment, ses baskets à ses talons. Si ce n'est pas un signe de maladie grave ça. Baissant les yeux pour ne plus croiser son reflet la sixième année pensa à Louis. Se rendant compte que ça n'irait pas mieux si elle pensait à son amoureux, elle fouilla son sac à la recherche de son maquillage, s'énervant en ne le trouvant pas. En vidant la moitié de ses affaires à côté du lavabo, sur le sol, elle finit par le trouver et se baissa pour le ramasser. En relevant la tête, le bord du lavabo décida de lui faire un bisou et elle se le prit violemment contre le front, au coin de l'œil. La jeune fille retenu un cri de douleur et se mordit la lèvre, des larmes au coin des yeux. Il ne lui manquait plus que ça. Un sourcil ouvert. Grâce à un lavabo. « pardon. » La petite voix était sortie de nulle part. Elektra tourna la tête pour voir qui lui parlait et se tordit la cheville. Ne bougeant plus, elle ferma les yeux et attrapa le premier truc qui lui passait sous la main. Un bouquin que la bibliothécaire ne serait pas contente de récupérer après ce qu'elle allait faire. Elle tendit le bras et le lança aussi fort qu'elle pût en direction de la voix. Cassiopée entendit la personne bouger pour éviter le livre qui arrivait à toute vitesse. En ouvrant les paupières, la blonde croisa le regard de la nouvelle petite amie au bras de Xander. En temps normal, la sixième année aurait pété un câble. Mais c’était la goutte de trop. Non, elle n’avait pas besoin de Sarah stupide Mandelton maintenant, pas quand elle était au bord des larmes, faible comme une première année qui venait de se faire narguer par des plus grands, les cheveux en bataille et le bas du front en sang. Pas maintenant. Laissant les larmes couler, répandant du maquillage partout sur son visage, Elektra s’adossa au mur et se laissa glisser par terre, dépitée. C’était vraiment une journée de merde. Vraiment, vraiment.

La cinquième année à la porte semblait perdue. Ne sachant pas ce qu’elle devait faire, elle ramassa le livre qui trempait dans une flaque pas loin d’un lavabo et sautait d’un pied sur l’autre. Avant qu’elle ne dise quelque chose, Elektra arriva à formuler une phrase entre eux sanglots. « Si tu voulais aller au toilettes ou je sais pas quoi, Vas-y au lieu de rester au milieu de la porte. Toute façon ça revient au même. » C’était trop tard, elle l’avait vu. Encore heureux que c’était une petite Poufsouffle comme ça : si elle la menaçait suffisamment, elle ne dirait rien. Et ça serait parfait. La Serpentard ne tenait pas à avoir une réputation de chouineuse dans les toilettes pendant que personne ne regarde. Sarah s’avança. Et s’arrêta. Fit un pas, recula, avança. Elle trépignait sur place, ce qui énervait la Cayrel. Celle-ci se leva, attrapa la cinquième année par la cravate et la poussa dans la première toilette disponible, claquant et verrouillant la porte d’un coup de baguette pour qu’elle reste bloquée dedans. Une fois de plus, Sarah se retrouvait enfermée par Cassiopée Cayrel dans un endroit puant et gênant. On ne change pas une équipe qui gagne. Retournant pleurer contre son mur, la verte et argent contempla un instant la porte derrière laquelle se tenait une jeune fille probablement terrorisée et retira ses talons pour se masser la cheville. Elle avait officiellement mal partout. Tête, épaules, yeux, les oreilles qui sifflent, les jambes lourdes, les pieds endoloris, et maintenant la cheville. Et puis sa fierté souffrait aussi, ça faisait mal ça. Peut-être plus que le reste. Passant ses doigts contre son sourcil, elle les regarde un instant et les retrouve rouge de sang. Haussant les épaules, Cassiopée prit la parole. « Pourquoi t’es là ? Tu pouvais pas je sais pas aller voir Xander ? Parce que bon c’est ton amoureux chéri maintenant. » Ah, ça y est, la verte avait trouvé une occupation. Elle allait rabattre sa frustration de ne pas pouvoir dire à tous qu’elle était avec Louis sur Sarah qui pouvait le faire avec Xander. « T’as autre chose à faire que de glander dans les toilettes de Mimi Geignarde, et de venir quand MOI j’y suis. Et puis toute façon t’es débile. Et puis t’as vu comment tu t’habilles ? Tu sers à rien. T’es moche. » Mauvaise foi quand tu nous tiens. Cassiopée redevenait la Cassiopée normale, et ça ne lui plaisait même pas. Sarah était jolie, et ça la tuait de l’admettre. Elle était mignonne, maladroite et débile mais elle avait toutes les raisons d’avoir un petit ami aussi beau que Xander. « Toute façon tu le mérites pas. Je sais pas si je devrais pas te laisser enfermer dans les toilettes, ça sera mieux pour tout le monde. Et puis comme ça je pourrais bien vivre. Je saigne à cause de toi. Putain, j’aurais dû te laisser dans le placard la dernière fois. »

Elle dansait dans la salle commune. Oui Sarah Mandleton était en train de danser dans sa salle commune. Et le pire était que cela ne la choquait pas le moins du monde. D’ailleurs, toutes les personnes autour d’elles étaient en train de rire en tapant dans leur main pour les encourager. Car oui, elle ne dansait pas toute seule mais elle était accompagnée de Janet, sa meilleure amie de toujours. Beth et Naranja faisaient les chœurs sur le côté pendant qu’Hermes et Fred étaient en train de mourir de rire. Il fallut cependant à Sarah que Lucy intervienne pour qu’elle s’arrête. Et il faut dire que c’était plutôt radical. « Mais Sarah t’es complètement conne. Et Janet tu ne vaux pas mieux. Vous faites du bruit depuis une demi-heure et je n’arrive pas à bosser. » Janet lança un regard méprisant à Lucy, elle avait toujours su que cette dernière ne l’aimait pas. Et Sarah se mit instantanément à rougir avant de baisser la tête et de s’excuser. Janet tira la langue à Lucy avant d’attraper sa meilleure amie par le bras et de quitter la pièce. « Je suis vraiment conne tu trouves ? » demanda la cinquième année d’une voix timide avant qu’elles venaient tout juste de quitter la salle commune des jaunes et noirs. C’était la deuxième fois en une semaine qu’on le lui disait. Après Oli c’était Lucy. Elle ne l’avait peut-être jamais comprit… Sarah sentit son visage se relever et comprit que c’était Janet qui tenait son menton. « Tu ne redis plus jamais une bêtise pareille d’accord ? Si t’es conne moi je suis la reine de l’Australie… Il y en a une là-bas d’ailleurs ? » Le moral de Sarah remonta en flèche et elle sourit. Et quand Janet se remit à danser elle explosa de rire. « T’es la meilleure ! » s’exclama-t-elle en suivant les mouvements de l’obscure. Elles riaient tellement que la poufsouffle sentait les larmes lui monter aux yeux. C’était dangereux car bientôt elle ne maîtriserait même plus l’espace devant elle et là elle se casserait la figure encore plus facilement. Mais c’est sa vessie qui eut raison d’elle, car elle finit par ne plus pouvoir se retenir et supplia Janet d’arrêter, Janet qui avait disparu. Elles avaient dû se séparer sans le faire exprès et prendre deux couloirs opposés. Tant pis, pensa la jeune fille en courant vers les toilettes les plus proches, se promettant de chercher son amie juste après. Elle ouvrit la porte sans réellement de discrétion et … retint un sursaut d’horreur en voyant Cassiopée Cayrel. Pourquoi avait-il fallut qu’elle choisisse ces toilettes-là précisément. Il y avait des milliards d’autres salles d’eau dans le château et Sarah avait poussé la mauvaise porte. Dans un instant de lucidité, elle se cacha derrière la porte, se préparant à fuir ailleurs dès que Cayrel aurait le dos tourné. Oui, cela était une excellente idée, elle risquerait moins gros.

Elle soupira d’aise, plutôt discrètement pour une fois en remarquant que la jeune serpentarde ne l’avait pas vu. C’était toujours ça de gagné. Elle allait ouvrir la porte pour quitter cette salle avant une catastrophe mais … un bruit sourd se fit entendre. Elle ne mit que quelques secondes à comprendre : il était arrivé un malheur à Cassiopée. Plus optimiste que pessimiste, Sarah avait pourtant accepté sa défaite : elle était la cause de la malchance de la septième année. Incapable de l’abandonner comme cela, la jeune poufsouffle murmura un « pardon ». Tout ce passa très vite et la cinquième année eut juste le temps de se baisser quand un livre lui tomba dessus. Enfin, elle l’évita de justesse même si le coin lui griffa le bras. Elle avait bien mérité cela en comparaison de ce que Cassiopée semblait avoir. Si elle ne disait rien et qu’elle se tenait la tête et la cheville … c’était qu’il y avait un sérieux problème. Elle hésita, ramassa le livre et voulu le rapporter à la verte et argent mais cette dernière l’envoya aux toilettes avant qu’elle ne puisse dire quoique ça soit. C’était vrai, elle devait aller faire pipi au début. Elle s’avança pour entrer dans une des cabines. S’arrêta : elle avait le livre entre les mains elle ne savait pas quoi en faire. Hésita : Cassiopée ne semblait pas vraiment dans son assiette, elle devait peut être aller la voir et lui parler ? Avança encore un peu : elle était réellement indécise. Heureusement pour elle, Cassiopée semblait avoir choisi et en deux temps trois mouvements la jolie poufsouffle se retrouva enfermée dans les toilettes. « Pourquoi t’es là ? » Sarah trouva la question impromptue, elle allait aux toilettes, c’était interdit maintenant ? Mais avec la verte et argent elle avait appris à ne pas poser de question et à surtout ne jamais répondre à une question par une question. Elle se taisait c’était mieux, au moins elle ne ferait pas une boulette, c’était l’avantage. « Tu pouvais pas je sais pas aller voir Xander ? Parce que bon c’est ton amoureux chéri maintenant. » Sarah sourit. Rien que l’entente du nom de Xander la faisait sourit. Et puis le fait que même Cassiopée reconnaisse que c’était son amoureux chéri ! Elle l’avait dit de façon clair, elle n’avait pas remis en doute, dis qu’ils n’allaient pas ensemble, qu’elle était nulle ou autre, non. Elle avait dit que c’était son amoureux chéri et ça c’était trop génial. Dans ses toilettes Sarah souriait comme une niaise amoureuse : ce qu’elle était. « T’as autre chose à faire que de glander dans les toilettes de Mimi Geignarde, et de venir quand MOI j’y suis. » Baissant la tête elle rougit honteusement. Elle ne savait pas qu’elle était dans les toilettes de mimi geignarde, elle n’avait pas fait exprès.

Après un instant de silence, la verte reprit par un « Et puis toute façon t’es débile. » Sarah se mordit la lèvre un peu trop fortement et se fit mal. Elle réussit à retenir le ‘aïe’ qui aurait été de trop mais se massa la lèvre pendant de longue seconde, oubliant la méchanceté qu’elle venait de lui sortir. « Tu sers à rien. T’es moche. » Ah bah non, elle ne pouvait pas l’oublier, là c’était assez clair. Une larme perla le coin de sa joue. Elle avait cru que Cassiopée était gentille, enfin elle le savait au fond d’elle mais là c’était trop cruel ce qu’elle venait de dire. La blondinette savait qu’elle n’était pas parfaite, mais elle admirait un peu Cassiopée, elle l’admirait autant qu’elle en avait peur en réalité. Et recevoir des tels compliments -ahem- ça ne fait jamais du bien. Après Lucy, il ne manquait plus que Roxanne et Xander et c’était bon, Sarah avait tout reçut dans la tronche, elle n’avait plus qu’à aller se suicider. « Toute façon tu le mérites pas. » Le mérite pas ? Elle mit quelques secondes à comprendre, elle parlait de Xander. Cette fois-ci les larmes coulèrent en plus grand nombre. Xander lui avait parlé de Cassiopée, elle ne se souvenait plus précisément mais apparemment son amoureux appréciait bien la blonde alors … si elle jugeait qu’elle ne le méritait pas. « Je sais pas si je devrais pas te laisser enfermer dans les toilettes, ça sera mieux pour tout le monde. Et puis comme ça je pourrais bien vivre. Je saigne à cause de toi. Putain, j’aurais dû te laisser dans le placard la dernière fois. » Sarah s’assit sur la cuvette et attendit. Elle avait envie de pleurer. Elle avait envie de sortir. Elle avait envie de parler. Elle avait envie de voir Xander et qu’il la réconforte. Elle avait envie que Fiki lui fait des guili-guili. Elle avait envie que Janet la fasse rire. Elle avait de voir son petit frère. Elle n’avait aucune envie de mourir ici, enfermée dans ses toilettes ou dans un quelconque placard. Elle soupira, essuya ses larmes et décida d’effectuer sa mission première. Une jolie mélodie retentit dans les toilettes de mimi geignarde durant quelques secondes puis elle se releva. Gardant toujours le livre à la main, elle poussa la porte et contre toute attente cette dernière s’ouvrit. Le regard de Cassiopée était perdu. La verte du se rendre compte qu’elle s’était trompée de porte lorsqu’elle avait lancé le sortilège. Sarah, un air terrifié sur le visage, supplia la jeune femme « je me lave juste les mains, je te rends ton livre et j’y retourne, promis » Si Cassiopée regardait Sarah avec attention, elle remarquerait que les joues de la jaune et noire étaient dans le même état que les siennes. Les deux jeunes filles venaient de pleurer c’était un fait. La verte et argent sembla trop perturbée pour tenter quoique ça soit et laissa Sarah faire. La poufsouffle se lava très rapidement les mains, posa le livre à côté de la blonde platine, hésita un instant et … tenta le tout pour le tout. Elle déposa un bisou sur la joue de la serpentarde. « Je suis vraiment déééés… » elle coupa court à tout ce qu’elle avait eu l’intention de dire en voyant la verte se décomposer sur place, courra dans les toilettes, ferma la porte avec le verrou intérieur. Elle souffla tout l’air de ses poumons, elle avait senti que la Cayrel n’avait pas apprécié du tout. « Je suis désolée, c’est toujours de ma faute, je te promets que je ne sais pas comment je fais. Je n’ai aucune envie de te faire du mal. Au contraire, j’ai essayé les poupées vaudous pour arrêter d’être ton porte-poisse mais … ça n’a pas marché. » Elle respirait difficilement parce qu’elle avait peur de la réaction de la verte. Elle s’assit sur la cuvette, pour être le plus loin possible de la porte, au cas où. « Et tu trouves vraiment que je suis moche ? Est-ce que toi aussi tu trouves que je suis conne ? » Une fois de plus elle se posait sincèrement la question, après tout ils étaient de plus en plus nombreux à le lui dire… « J’essaie pourtant, mais je dois pas savoir m’y prendre. Et s’il te plait, laisse-moi sortir un jour, je ferais tout ce que je peux pour être mieux. Je veux pas mourir dans ces toilettes. » Elle réfléchit un instant et se dit qu’au pire, si elle mourrait ici, elle aurait de la compagnie : elle aurait Mimi. Elle expira pour se calmer un peu, elle ne devait pas se remettre à pleurer. Elle n’avait pas de raison. Elle chercha un moyen de s’attirer les bonnes grâce de la préfète des verts et argents et trouva une solution. Sarah sourit de bonheur. « Et sinon, pour ton sourcil, je suis vraiment désolée, mais j’ai une potion dans mon sac. Tu peux fouiller, vers le fond normalement ya une fiole violette. C’est Victoire qui me l’a donnée, ça marche super bien, faut s’en mettre un peu là où on s’est coupée, brûlée, ramassée et autre et après ça se soigne tout seul comme par magie. » elle hésita un instant en fronçant les sourcils et émit un petit rire « Enfin par magie précisément. » Voyant qu’il n’y avait pas de réaction de l’autre côté de la porte, la jaune et noire se calma et continua son petit monologue. « Je crois qu’il m’en reste un petit peu, j’en ai utilisé par mal, je suis tombée dans les escaliers hier et je me suis ouvert le coude droit, mais bref, je pense que tu en auras assez pour ton sourcil. Enfin j’espère, sinon je suis vraiment désolée je t’assure. » Le pire c’était qu’elle s’en voulait réellement. Et elle souhaitait faire tout ce qui était en son pouvoir pour soigner la verte et argent qui, je le rappelle, l’avait de nouveau enfermé dans une pièce fermée et obscure. Il n’y avait que Sarah pour aider son prochain et s’enfermer toute seule en écoutant les ordres de la reine des garces, il n’y avait pas à dire …

Cassiopée entendait Sarah renifler dans les toilettes. Encore une victime malencontreuse d’Elektra. La Poufsouffle n’avait concrètement jamais rien fait pour mériter un tel sort, mais être là au mauvais endroit au mauvais moment suffisait amplement à la blonde. Il n’y avait aucune raison de plus nécessaire à brutaliser n’importe qui. Si ça avait été n’importe qui d’autre, Sarah serait bien tranquille quelque part ailleurs dans le château. Tant pis pour elle. La cinquième année se trouvait devant la verte et argent, qui regardait ailleurs, pas grand-chose d’ailleurs. Le mur. Son regard était perdu dans la contemplation de tout ce qu’il pouvait y avoir en face d’elle, et Sarah ne captait absolument pas son attention. Si bien que la Cayrel n’eut même pas la présence d’esprit de se demander comment elle était sortie. A ce stade, elle s’en fichait bien. Elle arriverait forcément à faire une catastrophe en étant enfermée, alors autant qu’elle sorte. « je me lave juste les mains, je te rends ton livre et j’y retourne, promis » Cassiopée ne bougea pas d’un poil, tout à fait absente à la situation présente. Elle aurait pu lui jeter un sort, tiens, qu’elle n’aurait sûrement pas bronché. Du coin de l’œil, elle vit que la jeune fille avait posé le bouquin à côté d’elle, ce qui était un geste gentil finalement. Si elle ne lui avait pas rendu, Elektra aurait dû justifier la disparition d’un livre de cours ce qui aurait été un problème de plus dans sa vie. Minime, certes, mais Cassiopée ne perdait pas ses livres. Plongée dans ses pensées, et soudain sentit qu’on lui faisait un bisou sur la joue. La sixième année battit des sils un instant, perplexe, se demandant pourquoi Sarah tenterait de faire un truc pareil. C’était stupide, c’était irréfléchi mais fait dans une bonne intention. Bref : c’était Sarah. La verte tiqua et se sentir bouillir. Déjà la première fois elle avait décidé qu’elle pouvait l’appeler Cassie, sans son autorisation, et maintenant elle décrétait qu’elle pouvait la toucher ? N’importe quoi.

« Je suis vraiment déééés… » Une seconde plus tard, Sarah s’enfermait toute seule dans les toilettes. Encore une fois, ce n’était pas si dur de martyriser une fille comme elle. Suffisait d’avoir l’air en colère, et puis elle se flagelle toute seule. Pratique comme tout, cette petite. « Je suis désolée, c’est toujours de ma faute, je te promets que je ne sais pas comment je fais. Je n’ai aucune envie de te faire du mal. Au contraire, j’ai essayé les poupées vaudous pour arrêter d’être ton porte-poisse mais … ça n’a pas marché. » La verte sourit. C’était presque mignon comment Mandleton faisait de son mieux pour ne pas être aussi un boulet pour plusieurs personnes. Comment elle faisait des efforts pour ne pas être nulle, pour ne pas pourrir la vie de Cassiopée. Si Cassiopée n’était pas Cassiopée, Cassiopée se pourrirait probablement la vie tellement elle se trouverait chiante. Mais elle était Cassiopée, alors la question ne se posait pas. Le geste de la Poufsouffle était simplement gentil. Elle voulait lui faire un bisou pour la réconforter. Rien qu’à y penser, la verte avait encore envie de pleurer. Sarah était gentille malgré tout, et elle faisait tout un tas de truc pour être gentille, et ça finissait toujours par être de sa faute. La sixième année se mordit la lèvre pour ne pas se remettre à pleurer parce que Sarah Mandleton lui avait fait un gentil bisou : c’était ridicule. « Et tu trouves vraiment que je suis moche ? Est-ce que toi aussi tu trouves que je suis conne ? » La verte soupira. Il n’y avait qu’une personne pour demander confirmation. Mais après tout, ce n’était pas stupide comme question. Elle n’avait rien à perdre. Au pire on lui répèterait qu’elle était moche et conne, au mieux on lui dirait qu’on avait parlé trop vite et elle aurait un compliment. Alors la sixième année ne dit rien. « J’essaie pourtant, mais je dois pas savoir m’y prendre. Et s’il te plait, laisse-moi sortir un jour, je ferais tout ce que je peux pour être mieux. Je veux pas mourir dans ces toilettes. » La Cayrel fronça les sourcils. C’était pas Mandleton qui s’y était enfermée elle-même ? Peu importe. C’est vrai qu’elle était bien là où elle était. « Et sinon, pour ton sourcil, je suis vraiment désolée, mais j’ai une potion dans mon sac. Tu peux fouiller, vers le fond normalement ya une fiole violette. C’est Victoire qui me l’a donnée, ça marche super bien, faut s’en mettre un peu là où on s’est coupée, brûlée, ramassée et autre et après ça se soigne tout seul comme par magie. » La verte haussa un sourcil, réagit sur le fait que c’était celui qui était coupé, eut mal, et étouffa un juron. La potion l’intéressait grandement. Si elle avait le haut du visage tout enflé en sortant des toilettes, c’était l’horreur. Elle ne pouvait décemment pas sortir comme ça. Elektra chercha un instant des yeux le sac de la cinquième année, et finit par le trouver. « Je crois qu’il m’en reste un petit peu, j’en ai utilisé par mal, je suis tombée dans les escaliers hier et je me suis ouvert le coude droit, mais bref, je pense que tu en auras assez pour ton sourcil. Enfin j’espère, sinon je suis vraiment désolée je t’assure. »

« Je m’en fiche de ta vie. » Le monologue de la jaune s’arrêta net. La Cayrel se leva sur ses pieds, retira ses talons de deux gestes d’expert et fit quelques pas vers l’objet concerné. « Tu peux sortir au fait. C’est toi qui est enfermée, le verrou est de ton côté alors tu fais ta vie Sarah. » Il y eut un petit silence, et elle entendit dans son dos le clic d’un verrou, puis une tête passer par la porte. La verte se retourna et haussa les épaules. « Toute façon ça sert à rien de rester enfermer dans les toilettes. Je suis sûre que t’arriveras à me pourrir la vie à distance. » Ne trouvant pas la fiole concernée dans le sac, la verte soupira un instant et envoya l’intégralité des affaires de la Poufsouffle en renversant son sac sur le sol pour trouver ce qu’elle cherchait. Les bouquins, les parchemins, les plumes, et tout le reste se répandirent sur le carrelage humide des toilettes de Mimi. La jaune et noir ouvrit la bouche pour protester, mais Elektra leva la main. « J’ai dit de te taire. » Après un moment de réflexion, Cassiopée se tourna pour faire face à Sarah. « Je t’ai dit de te taire ? » Sarah fit non de la tête. « Non ? Ah. Ben tais-toi alors. » Sarah hocha la tête. La verte se baissa pour récupérer la petite fiole qui avait roulé un peu plus loin, et l’ouvrit. Elle se répandit du liquide sur les doigts, et se mit face au miroir pour l’étaler, en quelque sorte, sur sa plaie ouverte. Elle grimaça sous la douleur mais ne se plaignit pas, continuant sa tâche avec un soin exagéré. Il fallait que ce soit une blessure qu’elle puisse cacher avec du fond de teint, sinon c’était elle qui s’enfermerait dans les toilettes. Tournant la tête vers la cinquième année, elle la fixa un instant. « Ramène toi et dis moi si j’en ai mis partout. » Obéissante, la jeune fille s’approcha, observa et opina du chef. « Bien. J’espère pour toi que ça marche. Sinon je sais pas encore ce que je vais te faire, mais fais moi confiance, je trouverais un truc drôle pour tout Poudlard et moins drôle pour toi. » La verte lisait dans les yeux de Sarah que celle-ci n’en doutait pas vraiment. Ce qui était normal, Cassiopée était réputée pour ses idées de tortures toujours plus originales les unes que les autres. « A part ça. J’ai entendu que tu avais changé de camp. » La Serpentard se rassit, attendant que la potion fasse effet. « Je suis pas la plus gentille, mais probablement pas la plus méchante. Tu comptes faire quoi pendant chaque réunion, t’enfermer dans un placard ? Ou tu attends juste que Xander te protège ? Parce qu’il sera pas toujours là tu sais. T’as un plan parfait pour pas te faire agresser en allant à chaque réunion ? Dis-moi tout. »

Spoiler:

Cassiopée avait un don. C’est à dire qu’elle faisait peur à Sarah –et non sans raison–, ainsi elle avait toujours la poufousffle à ses pieds. Un exemple : Sarah parlait trop, il suffisait qu’elle dise n’importe quoi, une phrase du style « Je m’en fiche de ta vie. » et boum, muette la Sarah. Plus un seul mot ne sortait de sa bouche. Il y avait aussi le fait que la jaune et noire s’enferme seule dans les toilettes. Qu’elle s’excuse pour toutes les merdes qu’elle lui faisait subir sans le faire exprès évidemment. Qu’elle parte en courant de l’autre côté si jamais elle avait le malheur d’apercevoir la chevelure blonde platine tant redoutée à l’autre bout du couloir. Bref, actuellement, Sarah venait de se renfermer derrière une des portes et plus un son ne sortait de sa cavité bucale. « C’est toi qui est enfermée. » La serpentarde n’avait pas faux sur ce coup-là, mais à la base c’était elle qui l’avait jeté dans les toilettes, avait-elle réellement le droit de sortit ou était-ce un piège ? La voix faiblarde de la verte et argent finit par convaincre Sarah et avec douceur elle ouvrit le verrou. Elle patienta encore quelques instants avant de pousser la porte. Finalement elle ne rencontra aucune résistance et elle passa la tête dehors. La poufsouffle vit juste les épaules de la préfète se hausser. Sarah en conclu qu’elle avait encore fait une bêtise qui avait sacrément déplu à la jeune femme et, immédiatement, elle s’en voulut. Cassiopée parla et Sarah était d’accord avec la première partie de la phrase elle faillit sourire quand la jeune fille rajouta un « Je suis sûre que t’arriveras à me pourrir la vie à distance. » La blondinette ferma les yeux et se mordit la lèvre, il n’y avait pas de raison de le prendre mal, pas de raison de pleurer, surtout que si elle se mettait à pleurer cela allait encore se savoir dans tout le château et Xander ne serait pas content. Voilà. Elle pensa à Xander. Elle se força à ne plus se focaliser que sur lui. Là au moins c’était sûr qu’elle ne s’arrêterait pas de sourire. Elle le perdit bien vite quand elle remarqua que la verte et argent versait son sac par terre, sur les dalles humides des toilettes mais avant qu’elle ne puisse émettre le moindre son désespéré, avant même qu’elle ne repense à Xander pour se rassurer et se dire que tout allait bien, la blonde leva la main. « J’ai dit de te taire. » Sarah essaya de se souvenir, de réfléchir. Cassiopée lui disait souvent de se taire, mais là, elle ne lui avait pas encore dit. Elle en était sûre. Presque sûre. « Je t’ai dit de te taire ? » Le ton interrogatif confirma ses soupçons, elle fit signe que non de la tête. « Non ? Ah. Ben tais-toi alors » Sarah se prit la remarque comme on se prend une claque mais elle ne dit rien. Elle se tut. Il valait mieux de toute manière. Elle hocha de la tête et admira la verte et argent se mettre de la potion. C’était drôle comment elles n’agissaient pas du tout de la même manière, Sarah s’en mettait un peu partout à la va vite, histoire de combler les trous et les bobos et de laisser la magie faire son œuvre. Certes il y avait aussi le fait qu’elle était généralement en retard et donc qu’il valait mieux qu’elle se dépêche. Quand elle lui demanda si c’était bien fait, Sarah ne put qu’acquiescer, Victoire même, n’aurait pas mieux fait.

Cassiopée se retourna vers la jeune fille, sûrement satisfait de la réponse et l’assura qu’elle avait intérêt à ce que la potion marche. En temps normal, la jeune fille aurait eu très peur, mais comme elle était sûre de l’effet de la potion, puisqu’elle avait utilisé cette bouteille plus tôt dans la journée. Elle souffla de soulagement, parce que c’était sûr que pour cela elle lui faisait confiance, lorsque Cassiopée menaçait, c’était rarement dans le vide.

Sans crier gare, la conversation changea de sens et la blonde lui parla de son changement de camps. « Je suis pas la plus gentille, mais probablement pas la plus méchante. Tu comptes faire quoi pendant chaque réunion, t’enfermer dans un placard ? Ou tu attends juste que Xander te protège ? Parce qu’il sera pas toujours là tu sais. T’as un plan parfait pour pas te faire agresser en allant à chaque réunion ? Dis-moi tout. » Les yeux de la poufsouffle s’étaient ouverts proportionnellement avec le temps de parler de la préfète. Elle n’avait jamais songé à tout cela. Enfin, elle avait déjà remarqué que ce n’était pas simple puisque Alistair s’était chargé de lui faire comprendre qu’il n’aimait pas son changement de camp mais de là à … se cacher pendant les réunions. Elle se força à penser à son amoureux pour ne pas se mettre à pleurer, elle devait être forte. Elle tenta de répondre mais seul un balbutiement sans queue ni tête sortit de sa bouche « mé euh je. » Elle tourna le regard pour éviter de croiser les pupilles de la jeune femme.

En regardant ailleurs elle vit le rebord du lavabo et eut soudain une très forte envie de s’asseoir dessus. Seulement lorsqu’on s’appelle Sarah Mandleton on ne tente pas ce genre d’expérience devant une Cassiopée Cayrel. Il y a des règles comme cela à respecter, des règles que la poufsouffle est loin d’avoir acquis. Car évidemment, elle rata le bord et tomba d’abord dans le lavabo. Puis sa tête se cogna contre le robinet laissant ainsi découler des cascades d’eau froide sur l’uniforme de la jeune fille. Et enfin, son pied se coinça entre les rambardes en pierre sous le lavabo faisait perdre le peu d’équilibre qui lui restait. En quelques secondes seulement la poufsouffle s’était retrouvée, allongée au sol, une belle éraillure sur la jambe et une ecchymose sur la cuisse. Elle se retint de ne pas pleurer de douleur, elle avait aussi dû se fouler la cheville. Elle pensa à Xander. Elle sourit. Elle se pencha en avant pour récupérer la fin de la potion dans la petite fiole quand elle découvrir que Cassiopée l’avait laissée retomber par terre, laissant les précieuses gouttes s’écouler au sol. Si Sarah avait une connaissance littéraire dans le monde des oiseaux, elle aurait pu traiter Cassiopée de stercoraire, ce méchant oiseau palmipède qui récupère les poissons que les autres oiseaux ont récupérés. Seulement il y avait peu de chance qu’elle connaisse ce mot et qu’ainsi elle l’emploie contre Cassiopée. Surtout que sa rancœur c’était déjà envolée. Elle avait mal, mais au moins elle souffrait de sa faute et non de celle d’une gamine qui lui portait la poisse partout où elle allait.

Sarah, ne pouvant s’empêcher s’excusa. « Je suis vraiment désolée de te porter la poisse. Je veux pouvoir faire pour » « Mais tais-toi. En quelle langue vais-je devoir te le dire ? » Instantanément elle rougit. Le ton de la verte et argent n’était pas fort ni volontairement cruel, il était plutôt très bas et très fatigué. Comme si elle en avait réellement marre de Sarah –non, est-ce possible ?– et qu’elle n’avait qu’une envie s’était de se retrouver seule. Après tout, c’était peut-être mieux si Sarah quittait la pièce et laissait la préfète tranquille. D’un autre côté elle lui avait tout de même dit qu’elle lui porterait la poisse n’importe où, donc maintenant elle tolérait sa présence. Sarah sourit en ayant cette pensée. Elle déchanta bien vite en voyant l’air blasé de la verte. Elle avait pris une décision. Elle tenta de se relever pour prendre ses affaires et s’en aller mais … sa cheville refusa de bouger. Voilà qu’en plus, malgré toute la bonne volonté qu’elle avait, elle ne pouvait même pas laisser la jeune femme tranquille. Raté Sarah.

La poufsouffle hésita donc. Devait-elle lui répondre ou laisser couler sans rien dire. Non. Elle ne pouvait pas rester silencieuse dans ces toilettes. « Oh, regarde, ton sourcils redevient beau comme avant ! ça commence déjà à faire effet ! » Dire qu’à la base elle voulait parler des obscurs. Elle sourit à la blonde qui ne lui rendit pas. Tant pis. « En tout cas, je préfère ton sourcil comme ça moi. » Sarah sentait venir la remarque cassante en réponse et c’est pourquoi elle se dépêcha de continuer, si la serpentarde n’avait pas le temps de parler au moins elle pourrait finir ce qu’elle avait à dire. A moins qu’elle ne la coupe pour lui dire de se faire, chose tout à fait probable. Enfin bien plus que probable même. « Pour les obscurs je sais pas. Et t’es pas méchante. C’est moi qui suis nulle. » sa langue de la blonde claqua contre son palais. HAN. Sarah avait compris. La sixième année n’avait pas envie de l’entendre s’excuser sans cesse, mais qu’elle parle, cela ne la dérangerait pas trop. « J’ai compris ! » s’exclama-t-elle alors. « J’ai pas le droit de parler de toi, de moi, de la poisse, mais le reste j’ai le droit ? » Le regard que la blonde lui lança était équivoque. Elle avait bien comprit, dommage qu’il lui avait fallu aussi longtemps, elle aurait épargné de nombreuses minutes et elle aurait permis à Cassiopée de ne pas s’énerver tout le temps trop vite. « Donc je disais sur les obscurs… ce que tu dis, c’est vrai ? » la questionna la blondinette d’une toute petite voix. La demoiselle ne prit même pas la peine de vérifier auprès de Cassiopée : il était évidemment qu’elle avait dit la vérité. Elle avait même reconnu qu’elle n’était pas toujours un ange, c’était une chose assez nouvelle… « Je je je. Je ne sais pas comment faire. »Voilà qu’elle se remettait à bégayer comme au début. Oh non. Elle avait fait trop d’effort pour revenir à la case départ. « Enfin je veux dire, j’ai bien vu que beaucoup n’approuvaient pas. Emily et Alistair sont les plus méchants je crois mais mais, comme j’ai jamais fait de réunions, je pensais pas qu’ils seraient méchants là-bas. Je ne sais même pas comment ça se passe. Je sais que chez les résistants j’y allais pas à chaque fois, Liv se contentait de me dire ce qu’on avait à faire et je suivais. Ça serait pareil non ? » Sarah venait de dévoiler quelque chose en rapport avec la résistance mais un, elle ne s’en était même pas rendu compte deux, Cassiopée n’avait pas l’air d’être intéressée, il y avait sûrement trop de mot trois, c’était trop tard. « Et puis yaura Janet avec moi, et Mirka aussi. Elle m’a promis qu’elle empêcherait les gens de me faire du mal. Et puis, toi aussi ? » Sarah était prête à aller mettre une bougie dans une église pour que Cassiopée accepte. Ou alors dans un temple, c’était plus classe. Ou non, dans un nymphée, l’espèce de sanctuaire consacrée aux nymphes. Oui voilà, Cassiopée serait sa nymphe et elle la protégerait. Après tout, peut être que la poisse que lui donnait Sarah n’était qu’un signe et si la verte et argent s’occupait d’elle alors tout disparaissait. Elle l’avait trouvée l’explication. Très heureuse elle se tourna vers la jeune fille, se permettant un petit « ouille » lorsqu’elle força sur sa cheville et s’adressa à la blonde.

« Et si on était parties sur le mauvais pied ? Et si en fait, tu étais mon ange gardien et donc tu devais t’occuper de moi, mais comme tu ne l’as pas fait, Merlin s’est vengé et donc tu souffres chaque fois que tu es près de moi parce que tu n’as pas rempli ta mission. » Sarah n’osa plonger son regard dans les yeux bleus de la jeune fille et se contenta de prononcer un léger. « ça se tient non ? tu ne trouve pas ? »

never underestimate the power of human stupidity.

« mé euh je. » Cassiopée ne s’attendait pas à mieux de la part de la Poufsouffle. C’était probablement la seule réponse dont elle était capable à un problème aussi inquiétant que celui de son futur découpage en pièce par les Obscur. Xander avait beau être respecté, s’il amenait quelqu’un comme elle, la seule chose qu’il arriverait à faire c’était baisser dans l’estime de tous, et pas se montrer comme un recruteur. Il n’aurait que l’air d’un mec un peu con, qui protégeait sa petite amie à n’importe quel prix – fut il stupide. La blonde était en train de réfléchir à ce qu’elle dirait pour profiter de la situation à la prochaine réunion des obscurs quand, une demi minute plus tard, Sarah était par terre, étalée, une jambe qui saignait et une grimace de douleur sur le visage. Cayrel haussa un sourcil, se rappelant trop tard que outch elle s’était ouvert le sourcil quelques minutes plus tôt, aussi elle se mordit la lèvre et étouffa un juron. Même en se faisant mal elle, la cinquième année arrivait à faire souffrir Elektra. C’était quasiment une surdouée dans ce domaine. Elle aurait presque pu se vanter. Un jour, Cayrel chercherait dans des grimoires pour trouver une raison à cet acharnement de l’univers sur sa petite personne. Il y avait forcément une raison. Et Mandleton semblait être la personnification de la poisse éventuelle de la blonde. « Je suis vraiment désolée de te porter la poisse. Je veux pouvoir faire pour » La réaction de la verte fut immédiate. « Mais tais-toi. En quelle langue vais-je devoir te le dire ? » La fatigue et la lassitude dans la voix de la sixième année était manifeste. Envolés, les bons sentiments et les progrès que celle-ci avait pu faire ces derniers jours. Et elle n’avait pas le courage d’être cruelle. C’était trop fatiguant toute façon. Sarah ne bougeait pas. Elektra ne bougeait pas. Les deux jeunes filles, de loin, auraient presque ressemblé à deux amies qui se reposeraient toutes les deux sans rien dire. C’était loin de la réalité, mais l’air blasé de Cassiopée et l’air penseur de la Poufsouffle donnait une impression étrange. Du coin de l’œil, la sixième année observa Mandleton qui essayait de se relever pour partir, ce qui semblait normal et même préférable. Une grimace, ceci dit, lui confirma ce que la verte avait-elle déjà compris : la cheville de la maladroite avait morflé plus que sa propriétaire le pensait. Et maintenant elle était bloquée là. Et la Cayrel n’était pas du tout encline à l’aider d’une quelconque manière que ce soit.

Le silence fut coupé par Sarah qui, forcée d’être ici, décida que le silence était probablement trop lourd pour qu’il soit permanent. « Oh, regarde, ton sourcils redevient beau comme avant ! Ça commence déjà à faire effet ! » Cassiopée était intérieurement ravie. Elle attrapa son sac à portée de main, prit le miroir à l’intérieur et avec une angoisse difficilement dissimulée, elle le plaça devant son visage. Sarah avait – ugh – raison. Le sourcil était dégonflé, et la plaie se refermait rapidement. Elle avait donc été utile, ce que ne reconnaîtrait jamais la verte et argent. « En tout cas, je préfère ton sourcil comme ça moi. » La sixième année leva les yeux au ciel. Evidemment, elle n’était plus défigurée donc c’était forcément plus sympathique. Sans avoir le temps de remballer la blessée, celle-ci reprit la parole. « Pour les obscurs je sais pas. Et t’es pas méchante. C’est moi qui suis nulle. » Cassiopée haussa les épaules. Elle se fichait. Elle était probablement méchante, et Sarah était sûrement nulle. L’un n’annulait pas l’autre. Claquant sa langue sur son palais, irritée, la Poufsouffle eût enfin une réaction. « J’ai pas le droit de parler de toi, de moi, de la poisse, mais le reste j’ai le droit ? » La blonde lança un regard gavé à sa compagnie de fortune. En plus d’être débile et maladroite, elle était longue à la détente. Et Cassiopée détestait ça. « Donc je disais sur les obscurs… ce que tu dis, c’est vrai ? » Elektra fixait le mur devant elle, se disant que si Sarah ne pouvait pas bouger, c’était peut-être le moment de partir avec aucune chance que la gamine la suive et ainsi éviter de répondre à ce genre de question débiles. Ceci dit, elle devait reprendre des forces et ressembler à quelque chose avant d’aller nulle part. Et ce n’était pas le cas. Forcée d’être ici encore quelques minutes, elle se dit qu’autant écouter la châtain clair. Ce n’était peut-être pas une discussion de perdue, si elles se mettaient à parler des camps. « Je je je. Je ne sais pas comment faire. » Quelle surprise ! Cassiopée prit un faux air étonné. « Enfin je veux dire, j’ai bien vu que beaucoup n’approuvaient pas. Emily et Alistair sont les plus méchants je crois mais mais, comme j’ai jamais fait de réunions, je pensais pas qu’ils seraient méchants là-bas. Je ne sais même pas comment ça se passe. Je sais que chez les résistants j’y allais pas à chaque fois, Liv se contentait de me dire ce qu’on avait à faire et je suivais. Ça serait pareil non ? » Elektra se pinça les lèvres. Elle ne tirerait jamais rien d’intéressant ou de pertinent de Mandleton, elle en était persuadée. Essayant de trouver un autre intérêt à la conversation, Cassiopée se creusa les méninges. Peut-être qu’elle pourrait tirer un amusement de la situation.

« Et puis y'aura Janet avec moi, et Mirka aussi. Elle m’a promis qu’elle empêcherait les gens de me faire du mal. Et puis, toi aussi ? » Cassiopée ne put s’empêcher de rire. Janet était tellement conne que les gens la laissaient tranquille. Et puis elle avait fait son trou chez les Obscurs, alors c’est comme si elle avait toujours été là. Xander avait le don pour ramener des débiles dans le camp. C’était maintenant une réalité. Janet, maintenant Sarah. Sérieux, il faisait du zèle inutile à ce niveau-là. Dans tous les cas, il était peu probable qu’une situation telle que cassiopée protégeant sarah arrive dans ce monde. La Poufsouffle, cependant, semblait avoir compris l’énigme du siècle en se tournant vers la verte et argent. « Et si on était parties sur le mauvais pied ? Et si en fait, tu étais mon ange gardien et donc tu devais t’occuper de moi, mais comme tu ne l’as pas fait, Merlin s’est vengé et donc tu souffres chaque fois que tu es près de moi parce que tu n’as pas rempli ta mission. » La blonde ouvrit la bouche pour dire quelque chose, et fut tellement hébétée d’autant de stupidité incongrue dans une seule phrase qu’elle la referma. Blasée. « ça se tient non ? tu ne trouves pas ? » Sarah était impressionnante, à ce niveau-là. Elle aurait mérité une médaille. Mais Elektra ne comptait pas lui signifier qu’elle pourrait gagner quoique ce soit, fusse-t-il une coupe de la débilité, elle serait probablement tellement contente d’en avoir une que ça en deviendrait encore pire. Cassiopée finit par regarder la jeune fille et décida de la terroriser, histoire qu’elle paraisse encore plus ridicule quand elle viendrait à la prochaine réunion. Et Xander ne pourrait rien faire pour la rassurer. « Non c’est ridicule. » Réglant d’une phrase le problème de sa théorie débile, elle revint au sujet qui l’intéressait avec le sourire de celle qui a une idée derrière la tête. « Mais tu sais, moi je me dis que faut que tu viennes à toutes les réunions des obscurs. Et puis en plus… » Faisant une moue faussement désolée, elle fit semblant de chercher ses mots. « Si tu viens pas à toutes TOUTES les réunions, ils font des sacrifices humains. » Laissant l’info monter au cerveau de la Poufsouffle, Cassiopée finit par hausser les épaules. « Ils prennent la personne qui est la moins utile au camp, la moins présente, celle qui se cache tout le temps et qui est pas active et ils s’amusent avec. Ils l’envoient en mission dangereuse sans qu’elle ait le choix, ils lui pourrissent la vie, ils la frappent et tout. Parfois ils brûlent des gens. »

Cassiopée se demandait si elle exagérait trop, mais devant l’air terrifié de Sarah, elle se rendit compte qu’elle goberait probablement tout. C’était encore plus drôle. Cachant son amusement derrière un air blasé, comme si c’était normal d’annoncer ce genre de chose, la sixième année continua sa petite tirade. « Enfin bon, normalement si tu sais des choses sur les Résistants et si tu arrives à participer et à avoir de bonnes idées, peut-être que Xander te protégera un petit peu. Ou Mirka. Enfin bon, c’est des accords de groupes tu vois. Si tout le monde est d’accord pour qu’on brûle les cheveux de Sarah Mandleton, ton petit ami aura beau être là, c’est l’unanimité qui l’emporte. » S’approchant du visage de la jaune et noir qui tremblait presque, elle chuchota pour rajouter un effet dramatique. « Et ça se trouve, devant la pression du groupe, Xander sera d’accord. Et généralement… » Hésitant, toujours aussi faussement, à dire la fin de sa phrase, l’air languissant de la cinquième année s’accentua. Intérieurement, la verte pleurait de rire tellement elle était pathétique. Faire ça lui redonnait de l’énergie. Une bonne dose de cruauté midi, matin, et soir. Le meilleur médicament. « Généralement, c’est Alistair et Emily qui choisissent les sacrifices, j’imagine que ça t’étonnes pas vraiment. » Se reculant soudainement, elle fit un petit sourire à la Poufsouffle. « Enfin bon, heureusement que t’as DEUX personnes pour te protéger. » Accentuant l’hypocrisie dans sa voix, Cassiopée termina. « Parce que ça te sera vraiment utile. »

« Non c’est ridicule. » La sentence était tombée, fini, terminé Sarah. Redescend de ton nuage même si c’est très dur. « Mais tu sais, moi je me dis que faut que tu viennes à toutes les réunions des obscurs. Et puis en plus… Si tu viens pas à toutes TOUTES les réunions, ils font des sacrifices humains. » Des sacrifices humains, comme … tuer des gens ? Les yeux de la poufsouffle s’écarquillèrent de terreur. C’était horrible ! Pourquoi faisaient-ils des sacrifices durant les réunions ? Les résistants au moins étaient tolérants avec les gens qui ne venaient pas toujours, enfin avec elle surtout quoi. « Ils prennent la personne qui est la moins utile au camp, la moins présente, celle qui se cache tout le temps et qui est pas active et ils s’amusent avec. » S’amusent ? Ils étaient atroces, horribles, ils n’avaient pas le droit. En même temps Sarah réfléchit, dans le clans des obscurs, il y avait Alistair. Cela semblait logique, d’un signe de la tête, la blondinette acquiesça. Elle pouvait comprendre. « Ils l’envoient en mission dangereuse sans qu’elle ait le choix, ils lui pourrissent la vie, ils la frappent et tout. Parfois ils brûlent des gens. » Le souffle manqua à la jeune fille. C’était atroce de brûler les gens, cela ne se faisait pas. Quelle douleur. Elle ne voulait même pas imaginer la souffrance que les brûlés vif ressentaient. Déjà qu’elle s’était fait mal une fois avec une allumette !

« Enfin bon, normalement si tu sais des choses sur les Résistants et si tu arrives à participer et à avoir de bonnes idées, peut-être que Xander te protégera un petit peu. » L’air terrifié de Sarah se fit que s’agrandir. Elle allait mourir, c’était sûr. Des larmes s’écoulèrent du coin de ses yeux. Elle s’était toujours accrochée à l’idée que Xander n’accepterait jamais cela. Il ne pouvait pas la laisser mourir, il l’aimait « Si tout le monde est d’accord pour qu’on brûle les cheveux de Sarah Mandleton, ton petit ami aura beau être là, c’est l’unanimité qui l’emporte. » Ses che-veux ? non. Jamais. Tout mais pas ses cheveux. Elle les aimait trop, c’était la partie de son corps qu’elle préférait. Ils n’avaient pas le droit de lui brûler les cheveux. La voix de la verte et argent devint murmurante, Sarah n’allait pas tarder à se pisser dessus. « Et ça se trouve, devant la pression du groupe, Xander sera d’accord » Jamais. Non. Elle refusait de le croire. Non. Elle ne voulait pas. Elle n’avait pas le droit de douter. Xander l’aimait, il ne pouvait pas être d’accord. La blonde était en train de lui raconter une blague, ce n’était pas possible autrement. Non, elle refusait. « Généralement, c’est Alistair et Emily qui choisissent les sacrifices. » La jeune fille acquiesça vivement. Non, cela ne l’étonnait pas le moins du monde, Alistair était le plus grand méchant de l’histoire de Poudlard. Enfin non, le directeur était sûrement pire mais il ne s’en était jamais pris personnellement à la jeune fille alors elle n’avait pas pu tester la différence. « Enfin bon, heureusement que t’as DEUX personnes pour te protéger. Parce que ça te sera vraiment utile. » Sarah prit peur pour de bon. Elle voulut fuir, loin des toilettes, loin de Cassiopée qui lui faisait peur, loin des obscurs, loin de Poudlard. Pourtant elle y avait passé des bons moments, pourtant elle avait aimé des tas de gens. Son changement de clan allait-il réellement la transformer ? Lui faire perdre tout ce qu’elle était ? Elle inspira profondément, mais les tremblements qui l’habitaient depuis que Cassiopée avait commencé à parler ne s’arrêtaient plus. Elle était foutue. Et en plus elle avait mal à la jambe.

Sarah releva la tête pour regarder la verte et argent, son visage était presque impassible, il n’y avait pas de sourire, pas d’air moqueur. Elle disait la vérité, la stricte vérité. La poufsouffle se mordit la lèvre pour ne pas pleurer. Elle avala sa salive avec difficulté et murmura. « Non, tu ne peux pas dire la vérité, je ne veux pas. Xander ne pourrait pas me faire ça, il m’aime. S’il te plait, dis-moi que ce sont des mensonges. » Le regard de la gamine était suppliant, désespéré. Elle tentait de s’accrocher au dernier rayon d’espoir qu’elle voyait. Elle retint un sanglot et continua « S’il te plait protège-moi. Tu peux les convaincre j’en suis sûre, t’as du talent, tu es écoutée et respectée. » Xander l’était aussi, elle le savait, mais il lui fallait le plus de monde de ton côté, sinon elle ne risquait pas survivre là-bas. Et surtout, elle ne voulait pas être brûlée. C’était la pire des morts, elle en était convaincue. Il fallait qu’elle fasse autrement. « Je ferais tout ce que tu veux jusqu’à la fin de l’année. Je porterai ton sac, je t’offrirai des cadeaux, je t’apporterai ton petit-déjeuner au lit. » Elle réfléchit un instant et se rappela la seule fois où elle était entrée dans la salle commune des serpentards. Les souvenirs ne disparaîtraient jamais, la douleur qu’elle avait ressentie, la dent qu’elle avait perdue, la honte, la gêne. Qu’aurait-elle fait si Eros n’était pas intervenu ? Alors elle se corrigea dans un souffle. « Non, j’ai pas le droit de rentrer dans ta salle commune et même il vaut mieux que je n’y retourne plus jamais. » Elle haussa de nouveau la voix et reprit sa liste des choses qu’elle était prête à faire pour avoir le soutien de la grande Cayrel. « Je disparaîtrais même si tu veux, tu ne me verras plus, comme ça tu n’auras plus mal en me voyant. Ou alors je te réparais toutes tes chaussures, j’aurai des tas de fioles magique pour toujours te soigner, je t’écrirai des odes en ton honneur, je ferai tes devoirs, je serai gentille avec tes amis. S’il te plait. Sauve-moi. » La voix de la gamine était suppliante. Le pire : elle était prête à tout faire pour gagner le soutien de la blonde. Et si elle l’avait, elle essaierait de trouver le soutiens d’autres personnes, il le fallait. Elle en était capable. Enfin elle ne pourrait pas être l’esclave de tout le monde, mais si elle était au moins celui de Cassiopée, ce serait un bon début. « Dis-moi ce que je dois faire, je le ferai. Je te promets. Je serai sage et sérieuse. Je sais que tu ne m’aimes pas beaucoup, moi je t’aime bien, mais tu ne peux pas m’abandonner à une mort certaine. » Oh que si elle le pouvait et Sarah le pensait bien. Elle était définitivement foutue. « Pour le poème je peux commencer tout de suite. Attends, je réfléchis. » Elle ferma les yeux et chercha des rimes en ‘opé’ c’était un peu trop dur. Après quelques secondes de silence, elle improvisa.

« Cassiopée, toi qui est belle comme une étoile,
Ne me laisse pas sombrer de l’autre côté du voile.
Ton intelligence et ta beauté sont tes plus grand forces,
A tes côtes, je me sens comme un morse.
Viens me sauver et Merlin te récompensera,
Tu es un ange, qui sans cesse brillera.
»

Sarah n’osait pas relever la tête vers la blonde, de peur de voir sa réaction. « Ca t’a plu ? » osa-t-elle tout de même demander, très timidement. Elle pria Merlin intérieurement de l’avoir convaincue, au moins pour quelques semaines, le temps qu’elle se fasse une place parmi les obscurs.

never underestimate the power of human stupidity.

Cassiopée contemplait la jeune Poufsouffle devant elle avec des yeux remplis de pitié. Elle n’essayait même pas de le dissimuler, c’était pur et simple : Sarah lui faisait de la peine. Et pourtant, elle ne s’arrêterait pas une seconde de la terroriser, c’était bien trop drôle. Finalement, la verte portait autant poisse à la jaune que vice versa, puisque chaque fois que Sarah croisait Cassiopée, ça finissait en traumatisme complet. Mandleton était au bord des larmes, ce qui ne faisait ni chaud ni froid à la Cayrel. « Non, tu ne peux pas dire la vérité, je ne veux pas. Xander ne pourrait pas me faire ça, il m’aime. S’il te plait, dis-moi que ce sont des mensonges. » Elektra leva un sourcil. « T’es en train de dire que je suis une menteuse ? » Sarah ne répondit pas immédiatement, sanglotant, cherchant ses mots et probablement quelque chose qui serait suffisamment convaincant pour que Cassiopée arrête d’être aussi terrifiante et d’insinuer qu’elle finirait morte brûlée vive. « S’il te plait protège-moi. Tu peux les convaincre j’en suis sûre, t’as du talent, tu es écoutée et respectée. » Sarah ne lui apprenait rien, Cassiopée savait bien tout ça. Quoiqu’il en soit, ça la faisait bien rire que la Poufsouffle change de tactique. Elle avait abandonné d’essayer de se convaincre que ce n’était que des mensonges, elle était passé à l’étape « supplique », qui était comme une belle mélodie aux oreilles de la verte. « Je ferais tout ce que tu veux jusqu’à la fin de l’année. Je porterai ton sac, je t’offrirai des cadeaux, je t’apporterai ton petit-déjeuner au lit. » Nouveau haussement de sourcil, suivi d’un petit rire de la part de la Cayrel. La Poufsouffle s’enfonçait. Cassiopée allait lui rappeler que, tragiquement, elle ne devrait sûrement jamais remettre les pieds dans la salle commune des Serpentard, mais celle-ci arriva à cette conclusion toute seule. « Non, j’ai pas le droit de rentrer dans ta salle commune et même il vaut mieux que je n’y retourne plus jamais. » Cassiopée croisa donc les bras, un ton sévère sur le visage, attendant la suite de ce qu’avait Sarah a lui offrir. « Je disparaîtrais même si tu veux, tu ne me verras plus, comme ça tu n’auras plus mal en me voyant. Ou alors je te réparais toutes tes chaussures, j’aurai des tas de fioles magique pour toujours te soigner, je t’écrirai des odes en ton honneur, je ferai tes devoirs, je serai gentille avec tes amis. S’il te plait. Sauve-moi. » La blonde réfléchissait de plus en plus à faire de Sarah son esclave. Bon, d’un côté, elle lui portait la poisse, alors c’était peut-être pas une bonne idée. D’un autre côté, la Poufsouffle pourrait sûrement être d’une utilité certaine à un moment ou à un autre. Quoiqu’il en soit, Cassiopée n’avait pas besoin de tout ça pour faire n’importe quoi de Sarah. Au final, la jaune balbutiait dans le vide, et à part occuper Cassiopée et illuminer sa journée en se ridiculisant, Mandelton ne menait à rien.

Ce qui faisait le plus rire la Serpentard, c’est que Sarah était prête à complètement se rayer de la surface de l’école pour ne pas mourir et avoir du soutien. Elektra aurait presque eu envie de lui donner un cours sur comment la vie et les gens ça fonctionne. Presque. Dans tous les cas, la Poufsouffle était motivée. « Dis-moi ce que je dois faire, je le ferai. Je te promets. Je serai sage et sérieuse. Je sais que tu ne m’aimes pas beaucoup, moi je t’aime bien, mais tu ne peux pas m’abandonner à une mort certaine. » La verte roula des yeux, un petit sourire aux lèvres. Si même après tout ça, Sarah l’aimait encore, alors Sarah était complètement perdue dans sa vie. La sixième année se demandait même ce qu’elle comptait faire dans sa vie plus tard, dans un monde aussi cruel et sans pitié. Elle finirait sûrement à vendre des bonbons quelque part. Le pire, c’est qu’elle en serait très contente. Elektra aurait presque jalousée Sarah, d’être aussi insouciante. Une fois n’est pas coutume, presque. Bien évidemment, son insouciance était en train de menacer sa vie. Cassiopée aurait presque pris son tu ne peux pas m’abandonner à une mort certaine comme un défi. La blonde était quasiment sûre qu’elle pourrait même organiser le bûcher toute seule comme une grande. Après tout, elle se sortait toujours de chaque situation. « Pour le poème je peux commencer tout de suite. Attends, je réfléchis. » La Serpentard fronça les sourcils, pas très sûre de sa capacité mentale à subir un poème réalisé en quelques secondes par Sarah. Elle manqua de lui dire de se taire, et puis finalement, c’était un poème à son honneur, ça ne pouvait pas être si terrible, non ?

« Cassiopée, toi qui est belle comme une étoile,
Ne me laisse pas sombrer de l’autre côté du voile.
Ton intelligence et ta beauté sont tes plus grandes forces,
A tes côtes, je me sens comme un morse.
Viens me sauver et Merlin te récompensera,
Tu es un ange, qui sans cesse brillera. »

Cassiopée se mit à écouter attentivement, essayant de retenir les vers maladroits pour les ressortir à ses potes la prochaine fois qu’elle se moquerait de Sarah – une façon de ramener la conversation sur ses sous fifres qui lui faisaient des poèmes tout en se moquant des dits sous-fifres. En écoutant bien, elle se rendit compte que ce n’était pas aussi terrible que prévu, ce qui était assez surprenant. Un sourire se dessina sur les lèvres d’Elektra. « Ca t’as plu ? » Sarah avait la tête baissée, terrorisée de la réaction de la préfète. La sixième année haussa les épaules. « C’est le désespoir qui te rend poète comme ça, où ça fait longtemps que tu réfléchis aux rimes ? » Sarah la regarda, l’air de ne pas comprendre, mais un début de sourire aux lèvres. Cassiopée toussota, raffermit la prise sur son sac, essayant de ne pas trop montrer à Sarah qu’elle était impressionnée.  Retrouvant son air indifférent, et contente qu’elle reprenne goût à la torture des innocents, elle contempla Mandleton un instant. Elle était rentrée dans les toilettes avec une humeur de chien, un maquillage immonde et une envie folle de partir de Poudlard. Traumatiser Sarah lui montrait que ce n’était pas si mal, Poudlard, pour l’instant. Par contre, ça n’arrangeait pas une seconde son maquillage. Elle fit volte face pour se trouver face au miroir, ressorti son maquillage, et commença à appliquer du crayon autour de son œil gauche. Elle voyait du coin de l’œil une Sarah qui sautait d’un pied sur l’autre, probablement incapable de décider si elle avait un deal ou pas. Elektra décida de mettre fin au suspens. « Bon écoute Sarah tu fais pitié, ça a rien de nouveau. » La blonde termina de se maquiller avant de continuer à parler, la bouche ouverte n’aidant pas particulièrement à s’exprimer avec grâce et élégance. « Pour cette fois, je te laisse partir, déjà, parce que ton poème était recherché. Tu sais ce que je veux pour te donner peut-être mon soutien ? » Les yeux de Sarah s’écarquillèrent, plein d’espoir. « Un poème par jour jusqu'à la fin de l'année. » La Poufsouffle fronça un peu les sourcils. Cassiopée s’efforçait de rester sérieuse, imaginant la jaune paniquer le soir en ayant oublié qu’elle devait donner un poème à Cassiopée le lendemain matin. « Tu me l’apporteras le matin au déjeuner, et s’il est assez bien, alors je penserais à te sauver des Obscurs. Comme ça, ton salut ne repose que sur tes frêles épaules. » La préfète s’avança vers la jaune. « Si t’oublies, par contre… Tu vas avoir des gros problèmes, et tu veux pas avoir de gros problèmes. » La Poufsouffle fit un véhément non de la tête. La verte hocha lentement la sienne. « Bien sûr, si on te demande pourquoi tu fais les poèmes, tu dis que c’est volontaire. Tu célèbres à quel point je suis un être humain passionnant et digne d’odes diverses. On est d’accord ? » Sarah tendit la main, toute souriante, apparemment très heureuse d’avoir eu son deal. Cassiopée regarda sa main, battit des sils, et fit un léger non de la tête. « Hors de ma vue. » Sarah ne fit pas se prier, et presque sans trébucher, sortit en courant des toilettes, en vie et entière. Pour l’instant.