C'était un vendredi soir. Ilyas venait tout juste d'enfiler un short ample ainsi qu'un tee-shirt gris légèrement trop grand pour lui. Il s'était assis en tailleur sur son lit, un livre de sortilège sur les genoux. Une bonne dizaine de minutes avait défilée quand la porte s'ouvrit brusquement. Ilyas sursauta, ne s'attendant à voir personne arriver plusieurs heures. La plupart de ses compagnons de dortoir avait des fêtes ou passait leur soirée avec leur petite amie. En levant la tête de son bouquin, Ilyas découvrit Demyan, son meilleur ami. Le russe haussa un sourcil. Justement le biélorusse avait une soirée et le jeune homme ne voyait pas ce qu'il faisait ici, à moins qu'il est déjà réussis à avoir une fille. En se penchant sur le coté, il ne remarqua aucune prétendante, ce n'était donc pas pour ça qu'il se trouvait ici. Le Dom Juan s'approcha du jeune homme qui n'avait toujours pas quitté son lit. « Allez bouge de là et habilles toi mieux que ça ! » aboya-t-il tout en lui lançant une chemise qu'il avait attrapé par là. En y regardant de plus près, Ilyas remarqua que ce vêtement ne lui appartenait pas, mais peu importante il n'avait aucune envie de sortir ce soir. Il mit en boule la chemise blanche et la jeta sur le lit de son propriétaire. « Dem', je t'ai déjà dit que je n'avais aucune envie de sortir ce soir. Et puis j'ai une tonne de truc à faire pour lundi, même un week-end entier ne suffirait pas pour faire tout ça. » Ilyas voyait bien que Demyan n'était pas convaincu par cette "excuse". « Dis pas n'importe quoi ! C'est quand même pas une fille qui te met dans cet état là ? » « Bien sur que non, tu me connais, non ? Allez va draguer et ne fait pas trop de bruit cette nuit si tu ramènes une de tes conquêtes, ok ? » lui dit-il avec un sourire pervers. Demyan éclata de rire. Puis il se dirigea vers la sortie, essayant de convaincre une nouvelle fois Ilyas de l'accompagner. Sans succès. Ilyas n'était pas décidé à bouger et ce n'était pas son meilleur qui allait l'y contraindre. Même si il avait utiliser la force, Ilyas n'aurait pas céder et le biélorusse le savait très bien. «Tu sais, les soirées du vendredi soir sont vraiment chaudes, les filles seront déçus de pas te voir. T'es vraiment sûr ? » essaya-t-il une dernière fois. Ilyas lui envoya son regard qui voulait dire "oublies moi, tu veux". « Ok compris ! » Il sortit avec un claquement de porte. Ilyas reprit donc sa lecture, mais tout ça ne dura pas plus de trente minutes. Décidément, il n'arriverait pas à se concentrer ce soir. Pour commencer, il décida de s'allonger sur son lit et ne rien faire d'autre, même pas penser. C'était bien plus dure que ce qu'il avait pensé. Quelques temps plus tard, il se redressa. Il se leva de son lit, posa ses pieds sur le sol froid du dortoir et se dirigea vers sa malle. Il fouilla dedans durant quelques secondes, jusqu'à ce que ses doigts rencontrent la bouteille de whisky pur-feu qu'il avait ramené de sa dernière excursion à Pré-au-lard. Il retourna sur son lit avec sa grande amie. Ce soir, il n'avait peut être pas envie de faire la fête avec les autres, mais ça ne l'empêchait pas de boire. Il en avait besoin. Il voulait oublier cette semaine. Oublier l'altercation avec Jaycee qui c'était passé quelques jours auparavant. Oublier tout ce qu'il lui avait dit, toutes ses méchancetés qu'elle n'avait certainement pas méritées, qu'elle n'avait pas méritées du tout même. Il but donc de tout son soûl, jusqu'à ce qu'il n'y ai plus une goutte dans sa bouteille. Puis il s'endormit, profondément. Il avait besoin d'un bon sommeil, d'un sommeil réparateur, d'un sommeil qui le remettrait d'aplomb.

Lorsqu'Ilyas se réveilla le lendemain, le dortoir était dans un bordel qui ne pouvait être décrit. Le jeune homme se redressa et remarqua que ses compagnons de chambre étaient tous étalés sur leur lit sans avoir prit le temps de se déshabiller. Sauf Demyan peut être se dit-il quand il remarqua les rideaux tirés du lit baldaquin de son meilleur ami. Il posa les pieds à terre et se dirigea vers la salle de bain. Le soleil était déjà levé depuis un bon moment. Le peu qu'il avait marché avait déjà donné mal à la tête à Ilyas. La gueule de bois ne lui allait pas forcément, comme à peu de personne. Il verrouilla la porte et continua son ascension jusqu'au lavabo. Il se jeta de l'eau ç la figure, espérant être un peu plus "frais" après ça. Il décida tout de même de prendre une douche. Lorsqu'il sortit de la salle de bain, avec pour seul habit une serviette, ses compagnons de dortoir commençaient tout doucement à se réveiller et il remarque une jeune femme essayant de sortir discrètement de la salle. Il s'habilla rapidement et sortit à son tour. Il passa par les cuisines pour trouver quelques choses à manger. Il n'avait aucune envie d'aller jusqu'à la grande salle où le bruit amplifierait son mal de crâne encore insupportable. Il descendit donc l'escalier qui menait jusqu'au repère des elfes (ainsi que des grands gourmand(e)s). Arrivé devant la porte, Ilyas regarda autour de lui. En effet, il n'avait aucune envie de tomber sur un de ses mangemorts en patrouille. Il n'avait aucun droit d'être ici, surtout que le petit déjeuner était servis un ou deux étages plus haut. Après s'être assurer que la voie était libre, Ilyas chatouilla la poire (quel mot de passe ! qui n'en était plus vraiment un vu que la moitié du château, voire plus, en avait connaissance). C'est ainsi qu'il put pénétrer dans la cuisine. A peine avait-il mit un pied dans la salle qu'un elfe lui sauta dessus. Il avait entre les mains un plateau de viennoiseries encore chaude qu'il tendait à Ilyas. Ce dernier s’empara de trois petite brioche et remercia l'elfe dans un marmonnement incompréhensible. Il se servit un verre de jus d'orange qu'il avala le plus vite possible. Avant de sortir, il cacha ses victuailles sous sa robe et remonta les escaliers. Il traversa le hall sans jeter un regard à personne, ne s'arrêtant sous aucun prétexte. Il n'avait aucune envie de parler. "Laissez moi tranquille !" avait-il envie de crier. Ce qu'il ne fit pas. Il étouffa ce crie au fond de sa gorge. Il marcha d'un pas rapide jusqu'à ce qu'il arrive près du lac. Il s'assit sur un des troncs arbres qui étaient à terre et commença à mordre dans l'une de ses brioches perlés de sucre. Tout en mangeant, Ilyas observait le lac. Ce lac l'avait toujours impressionné, intrigué par tout ce qu'il renfermait. Il resta à le contempler un long moment. Puis il décida de marcher tout le long de ce lac, partant vers le hangar à bateaux qu'il avait découvert il y a quelques mois. Depuis il s'y réfugiait quand il voulait être un peu au calme, ce qui arrivait très peu.Une vingtaine de minutes plus tard, le sorcier arrivait enfin à destination. En faisant le tour de la cabane pour trouver l'entrée, Ilyas surprit un couple. Ils étaient collés et d'après lui, ils ne s'embrassaient pas vraiment, mais s'échangeaient leurs salives. Dégoûtant, horripilant. Il se retint de grimacer et passe devant eux sans aucun commentaire. Il trouva enfin la porte et posa la main sur la poignée. La porte s'ouvrit avec un grincement qui ne passait pas inaperçu.

Ilyas pénétra dans le hangar. Il était rempli de vieux canots. Un jour, le jeune homme s'était promit d'en prendre un et de le mettre à l'eau. Il fallait bien qu'ils servent à quelques choses, non ? Et puis ça pourrait faire une belle balade en amoureux. Oui, mais il fallait l'amoureuse, ce qu'Ilyas ne possédait pas pour le moment. Et qu'il n'était pas près d'avoir avant un bon bout de temps. Il soupira à cette pensée, tout en se laissant glisser contre l'un des canots dos à la porte. En effet, le jeune homme avait surement détruit toutes ses chances avec la femme qu'il aimait. Il venait tout juste de découvrir ses sentiments et il avait agit comme un crétin. Un vrai crétin, un débile. Il avait beau se le répéter dans toutes les langues qu'il connaissait, il n'arrivait toujours pas à comprendre pourquoi il avait agit de cette manière. En faite si. Il avait peur, encore une fois. Il avait peur de ses sentiments justement et peur de la personne pour qui il les avait. Et cette personne était Jaycee, sa Lullaby comme il aimait l'appeler avant. Oh oui, il avait gâché ses chances, si jamais il en avait eu un jour. Il n'aurait jamais pensé qu'un jour il se morfondrait à cause de ça. Ça ne lui était jamais passé à l'esprit, lui qui s'était promis de ne jamais tomber amoureux. Le jeune russe était entrain de se morfondre dans un coin, quand il entendit la porte grincer. Bordel, on ne pouvait donc pas rester seul un instant dans ce château ? Quelqu'un pouvait vraiment venir l'embêter même au fin fond du parc, dans ce vieux hangar ? Fou de rage, il se mit à beugler, de façon pas très séduisante. Au point où il en était, il était prêt à tout pour avoir la paix. « Allez fricoter ailleurs ! Qu'est ce que vous avez tous avec ce hangar ? C'est pas du tout romantique, merde ! » Il se leva, décider à partir. Il n'avait aucune envie d'entendre deux "amoureux" se moquer de son comportement et s'embrasser de tout leur soûl. Il était debout maintenant. Il enleva la crasse qui se trouvait sur son jean, puis releva la tête. Contre toutes attentes, il ne tomba pas sur un de ses couples niaiseux. Bien au contraire. Devant lui se tenait la jeune femme blonde qui occupait ses pensées, contre son gré. Il y eu un long moment de silence. Ils étaient tous les deux surpris de se retrouver dans ce coin isolé. Surtout qu'ils avaient pris soin, plus que d'habitude, de ne pas se croiser.« Jaycee... » murmura-t-il. Elle ne l'avait surement pas entendue prononcer son prénom, peu importante. Se ressaisissant, Ilyas se dirigea vers la porte du hangar. De toute manière, il allait partir. Il passa près d'elle, la frôlant presque. L'endroit était exiguë avec tous ses canots. Il pouvait sentir son parfum, une effluve envoûtante. Ilyas continua son chemin. Arrivé à la porte, Ilyas mit sa main sur la poignée et la poussa. Elle ne bougea pas d'un pouce. Ilyas poussa un peu plus fort. Toujours rien. Il essaya encore et encore. Puis, il abattit la paume de sa main sur la vieille porte. Ils allaient encore rester coincer ici, tous les deux. Sauf que cette fois-ci, ils n'étaient pas près de sortir de sitôt. Le lion revint sur ses pas, puis il s'installa sur l'une des barques.« On va rester coincer là un bon moment. » Il mit son visage entre ses mains, un petit instant. Puis releva la tête vers Jaycee, la belle blonde.

Décidément, on ne pouvait pas trouver un seul coin tranquille à Poudlard. Avant de trouver cet endroit, Ilyas allait souvent dans la tour d'astronomie, mais tout le monde y entrait comme dans un moulin. Il avait pensé qu'ici, dans ce hangar au fond du parc, personne ne viendrait l'embêter. Et il avait eu tort encore une fois. Il commençait réellement à en avoir d'être dérangé à tout bout de champ alors qu'il avait envie d'une seule et unique chose : qu'on lui fiche la paix. Le jeune lion avait besoin de réfléchir. Il voulait repenser à la situation dans laquelle il s'était fourré avec Jaycee, mais bien sur il avait fallu que quelqu'un débarque et casse tout ses plans. Il se mit donc à beugler. Il s'imaginait déjà faire face à un couple enlacé dans les bras l'un de l'autre. Il avait horreur de ça car lui il n'en avait pas le droit. Il se l'interdisait de peur de souffrir encore une fois. Bien sur tout ça était totalement égoïste. Ilyas se leva, bien décider à partir. Le jeune homme n'avait aucune envie de faire face à un couple tout mielleux, tout chou, tout beau. Beurk ! Plutôt faire de la métaphysique que de voir ça ! Et puis quoi encore ! Après avoir épousseter son jean, il leva la tête. Personne n'avait réagit à ses paroles et il trouvait ça particulièrement étrange. Il eut une grande surprise quand il croisa les yeux bleus dont il avait apprécié la couleur et la lueur quelques jours plus tôt. Il resta immobile un court instant, trop surpris pour bouger. Il murmura son prénom, pour lui seul. Cela faisait des années qu'il ne l'avait pas prononcé sans aucun mépris, sans aucune colère, sans rien d'autre que de... l'admiration, de l'amour ? Oui, peut être. C'était surement ça qu'il y avait dans sa voix à ce moment présent. Sans aucun doute. Jaycee était immobile elle aussi. Elle devait être aussi surpris que lui. Qui ne le serait pas ? Après l'altercation de la dernière fois, la jeune femme n'avait surement pas envie de le voir. C'était tout à fait normal et c'était aussi le cas pour ilyas, même si c'était lui qui lui avait surement dit les mots les plus horribles. Il retrouva vite ses esprits. Il déglutit, puis marcha en direction de la porte.

Le Gryffondor passa tout près de la jeune femme. Alors le feu qu’il avait ressentit quelques jours plus tôt repris. Ce n’était pas vraiment douloureux, mais il avait l’impression que son estomac le brulait comme si il avait mangé un plat avec un peu trop d’assaisonnement pimenté. Il ne s’attarda pas près d’elle et fonça le plus vite possible vers la porte. Il posa la main sur la poignée et la tourna. Sans succès. La porte ne bougea pas. Le jeune homme leva un sourcil. Il essaya encore une fois avec un peu plus de force cette fois-ci. Elle ne bougea toujours pas. Il recommença encore et encore. Le Marcovic commençait à s’énerver. Il pesta contre cette porte. Il prit une grande inspiration et tenta de l’ouvrir encore une dernière fois. En vain ! Il n’arriverait jamais à l’ouvrir. Il se doutait bien que la magie n’aurait aucun effet sur ce cabanon. Il ne tenta pas. Sa main s’abattit sur la porte et il y posa sa tête un instant. Il se tourna alors vers Jaycee, mais celle-ci prenait soin de ne pas le regarder. Soudain Ilyas réalisa qu’ils allaient encore une fois être que tous les deux dans une salle. Plus exiguë que la dernière fois cette fois-ci. Ilyas retourna sur ses pas. Il s’assit sur la barque derrière laquelle il se cachait quelques minutes plus tôt. Il enfouit sa tête dans ses mains. Il était perdu, il ne savait pas comment réagir. Il était plus que certain que Jaycee ne voudrait pas lui adresser la parole, ou le moins possible. Cette situation aurait pu être drôle avec une autre personne, sauf que là il se retrouvait avec Jaycee. Ce qui n’était pas du tout ironique, pas le moins du monde. « Dis moi que c’est une blague. » Ilyas releva la tête vers la blonde. Elle avait dit cette phrase d’une voix neutre. Lullaby ne voulait pas laisser transparaitre ses émotions, mais Ilyas se doutait qu’au fond d’elle, elle bouillonnait. Elle ne pouvait pas avoir oublié si facilement ses dernières paroles à son égard. Il était certain de lui avoir fait mal. Même lui, il n’arrivait pas à se le pardonner. Jaycee avait été sa meilleure amie, la personne qui comptait le plus. Celle a qui il ne ferait jamais de mal. Il se l’était promis et voilà qu’il rompait la promesse qu’il s’était fait à lui-même. Il était un débile, un crétin. De toute manière, il ne la méritait pas. Surement pas après ce qu’il venait de lui faire ! Il avait tout gâché. Duncan avait toujours les yeux posés sur la lionne. Elle s’était dirigée vers la sortie et c’était maintenant elle qui se tenait devant la porte. La jeune femme voulait, à son tour, tenter de sortir. Elle lança multiple alohomora, mais, comme il l’avait pensé, la porte en bougea toujours pas d’un pouce. Ilyas ne doutait pas en les capacités de Jaycee en sortilège, mais personne ne pourrait venir à bout de ce hangar ensorcelé. Et bien oui, nous sommes bien dans une école de magie protégé par de la magie, non ? Tout ça instauré par les plus grands magiciens de l’époque. Ilyas l’entendit marmonner. « Merde. Par Merlin, c’est pas vrai… » Il n’aurait jamais penser que l’entendre pester contre le fait qu’elle n’est pas d’autre choix que de rester dans cette sale avec lui, l’assommerait autant. C’était peut être même pire que si une tuile lui était tombée sur la tête. « Ca ne m’enchante pas plus que toi d’être coincé là. » Ces paroles lui avaient échappés, encore une fois. Il se claqua intérieurement car malgré ce qu’il pouvait dire, un coté de lui appréciait d’être coincé avec elle. Rien que la voir lui donnait des papillons dans le ventre. Comment avait-il pu se cacher tout ça pendant autant d’années ? Comment avait-il pu se mentir aussi longtemps ?

Les deux jeunes gens restèrent un long moment sans parler. Aucun des deux n’osait briser la glace. Le silence commençait à être long et très pesant. Ilyas n’en avait jamais connu de pareil aussi loin qu’il s’en souvienne. Des minutes défilèrent, plus longue les unes que les autres. Ilyas remarqua que Jaycee évitait de croiser le regard du Gryffondor. Elle ne posa pas une fois les yeux sur le beau lion. Au contraire de ce dernier. Il ne pouvait détourner le regard et il profitait bien que son seul compagnon n’ose pas regarder dans sa direction. Il se demanda enfin comment il avait fait pendant toutes ses années pour ne pas la regarder, ne pas voir à quel point elle était jolie. En faite, c’était bien arrivé une fois. Une seule et unique fois. C’était il y a deux ans, quand la jeune femme sortait avec Kenneth, un garçon de leur maison. Il avait posé les yeux sur ce couple et avait remarqué sa beauté. Et il avait ressentit quelque chose qu’il n’avait pas identifié jusque là. C’était de la jalousie. De la jalousie envers ce garçon qui avait eu une relation avec son ancienne amie. Ilyas avait ouvert la bouche plusieurs fois, mais aucun son n’y sortait. Que pouvait-il bien dire ? Ils n’allaient tout de même pas rester là sans parler. Et si ce petit manège durait des heures ? Il patienta encore quelques minutes. « Mmmh. On va peut être pas resté muet pendant des heures si ? Non parce que ça risque d’être long. » Jaycee ne réagissait toujours pas. Elle lui en voulait, ce qu’il comprenait parfaitement. Il avait essayé de briser la glace, mais il rencontrait un mur maintenant. Il aurait aimé savoir comment faire pour la déridé, la voir sourire. Mais c’était impossible (surtout avec l’humour spécial qu’il avait). Il inspira profondément et mit sa fierté de coté. Peu de garçon l’aurait fait mais Ilyas sentait que lui il devait. S’il l’aimait réellement, il devait le faire. De toute façon il pouvait toujours nier ce qui c’était passer ici, si jamais elle en parlait et que la tournure qu’avait prit les évènements ne lui plaisaient pas. Le jeune homme avait surement plus d’influence que Jaycee et personne ne penserait qu’il s’abaisserait à faire des excuses à celle qu’il avait laissé de coté. En effet, ce n’était pas vraiment son style. Il se montrait comme ça avec peu de personne, avec celles qui lui étaient chers. Et il réalisait que c’était le cas pour Lullaby. « Je suis désolé. Tu sais pour… » Il laissa sa phrase en suspend. La lionne comprendrait pourquoi il s’excuserait et il espérait qu’elle comprenne que ses paroles étaient sincères. Les plus sincères qu’il n’est jamais dit. Il cherchait ses yeux et espérait les trouver pour pouvoir se noyer dedans et voir si elle acceptait ses excuses.

Pourquoi fallait-il qu'il soit si horrible avec elle ? Il ne pensait pas un traître mot de ce qu'il disait, mais il fallait qu'il lui fasse du mal. C'était un imbécile. Devant elle, Ilyas perdait tout ses moyens et il ne pouvait s’empêcher d'être méchant. C'était plus fort que lui. Il se cachait derrière une carapace. Il se voulait fort, solide, faire en sorte que rien ne l'atteigne, mais l'impensable c'était produit bien avant qu'il ne s'en rende compte. Il avait découvert dans la salle de retenue qu'il aimait Jaycee. Depuis ce jour, il n'avait cessé de recaser tout ça. C'est alors qu'il s'était rendu compte qu'il l'avait toujours aimé, mais qu'il s'était mentit. Il avait fait ça pour se protéger, pour ne pas revivre la même histoire qu'avant. Sa toute première histoire. Le lion n'avait pas envie d'avoir mal, surtout pas par amour. Cependant, à cet instant présent, il avait mal. Il se faisait mal à lui-même avec les horribles paroles qu'il disait à Jaycee. Il pourrait l'avoir rien que pour lui et qui sait vivre une belle histoire d'amour, mais il gâchait tout. Encore une fois. Il observa Jaycee. Cette dernière avait les yeux baissés. Il remarqua qu'elle se mordillait la lèvre. Il se doutait qu'elle se retenait de lui sauter dessus et de lui arracher les yeux. Ilyas aurait surement préférer ça que le mur de silence qui se dressait devant lui. De longues minutes défilèrent. Il ne tenait plus. Il prit donc la parole, cassant se long et pesant silence. Ilyas se rendit compte, après coup, que ses paroles étaient quelques peu débiles. Pourquoi Jaycee voudrait lui parler. Il était surement la dernière personne à qui la blonde adresserait la parole. La dernière fois qu'ils l'avaient fait, cela c'était mal terminé, très mal terminé même. Et le lion avait passé une horrible semaine. Le Marcovic savait que Jaycee était une personne particulièrement rancunière. Il en avait fait les vrai plus d'une fois quand ils étaient encore meilleurs amis, même si leur dispute ne durait que très peu de temps. C'est ainsi qu'il n'y eu aucun retour à sa proposition. Il savait qu'il allait devoir faire plus d'effort. Le silence reprit donc place. Il était plus insupportable que le précédent pour Ilyas. Ils ne savaient pas combien de temps ils allaient rester coincer là, mais l'atmosphère qui reignait entre les deux rouges était insupportable. Ilyas aurait tellement voulu que tout cela se passe autrement, mais c'était entièrement sa faute. C'est alors qu'il prit son courage à deux mains. Il allait mettre sa fierté de coté pour une fois. Le lion se dit qu'il le devait bien, pour lui, mais aussi pour Jaycee. Il leva la tête vers la jeune femme, essayant de capter son regard. Cette dernière cependant ne l'entendait pas de cette oreille. Elle regardait partout sauf dans sa direction. Ce qui était totalement compréhensible, même si il aurait voulu sentir les yeux bleus de Jaycee sur lui. Il inspira profondément. et prit la parole. « Je suis désolé. Tu sais pour… » Personne encore n'avait entendu Ilyas Marcovic s'excuser ou en tout cas pas depuis très très longtemps.

Ilyas pu voir la surprise sur le visage de Jaycee. Elle avait du croire à un mirage auditif. La jeune blonde avait relevé la tête vivement, mais n'avait toujours pas posé ses yeux sur le lion qui venait de ranger sa fierté. Quelques minutes défilèrent, encore une fois. Ilyas observait Jaycee du coin de l'oeil. Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vraiment regardé. Ses beaux yeux bleus, ses beaux cheveux blonds, son joli visage avec de beaux très féminins. Tout pour faire craquer un homme. Il se rendit alors compte qu'il ne l'avait pas observé depuis presque quatre ans, elle avait énormément changé. Bien sur, il l'avait remarqué, vivant tous les jours avec elle. Mais, il n’avait pas remarqué à quel point elle s’était « transformée » ! Elle était devenue une belle, plus belle que toutes les conquêtes qu’il avait bien pu avoir. C’était seulement aujourd’hui qu’il s’en rendait compte. C’est alors que pour la toute première fois qu’ils étaient enfermés ici que leurs yeux se croisèrent. Le cœur du rouge cessa de battre un court instant. Il aurait aimé pouvoir se plonger dans ses yeux éternellement. Ses sentiments le submergeaient. C’était tout de tout ça qu’il avait peur, c’était tout ça qu’il craignait. Et Jaycee le faisait replonger dedans, sans aucune bouée de secours. Maintenant, il n’avait pu le choix, Le jeune sorcier ne pouvait plus se cacher ses sentiments, c’était trop tard. Tout reposait sur ses épaules désormais. S’il ne voulait pas souffrir encore une fois, il devait essayer de « rattraper » le coup sur ses quatre dernières années. Il savait très bien que tout ça serait très long et éprouvant, mais il le devait bien pour lui, mais pour elle aussi. Un jour, surement, il lui dirait la vérité. La rouge avait le droit de savoir, depuis le temps qu’elle cherchait à avoir la vérité. Dès qu’il serait près il le ferait. Dès qu’il en serait contraint et qu’il ne pourrait pas lui résister. Ce qui arriverait surement très tôt, trop tôt. « Pourquoi tu t'excuses Ilyas? Je croyais que tu pensais chacun des mots que tu as prononcés... » Ilyas déglutit longuement. Elle avait prononcé cette phrase d'une voix faible, presque inaudible. Ilyas avait reconnu de la rancoeur. Ce qui était totalement compréhensible. Cela lui fit plus mal qu'il ne l'aurait penser. Il avait tout fait pour que Jaycee le déteste et maintenant, il aurait voulu qu'elle lui pardonne facilement. Il était un véritable crétin. Tout ne pouvait pas s'arranger aussi facilement. Loin de là ! Après les horreurs qu'ils s'étaient dit la dernière fois, tout ça allait prendre dur. C'était certain. Ilyas ne s'attendait pas à entendre Jaycee s'adresser à lui encore une fois. Il fut surpris en entendant sa voix. « Écoute, j'aurais pas dû te dire tout ça la dernière fois. Le truc, c'est que je le pensais vraiment. Mais ça n'a plus d'importance maintenant... »

Plus d'importance vraiment ? Elle ne cherchait pas plus d'explication. Pendant plusieurs années, elle avait cherché à savoir la vérité. Aujourd'hui, elle était près du but, mais elle laissait tombé. Tout ça rendait Ilyas totalement perplexe. Comment était-ce possible ? Le jeune homme l'avait connu plus bornée que ça. La Jaycee qu'il connaissait avait toujours eu la rage de savoir. Il était vrai qu'elle était surement lasse maintenant. Ilyas ne lui avait pas rendu la tâche facile pendant toutes ses années. C'était maintenant à lui de faire le premier. C'était à lui de tout lui avouer si il voulait que la situation avance. Qu'ils ne soient plus coincer dans une situation qui ne convenait à aucun d'entre eux. Il avait définitivement mis sa fierté de coté. « Je suis désolé pour tout... » commença-t-il. Il prenait son temps. Le jeune sorcier pesait chacun de ses mots. Il n'avait plus le droit de faire de faute maintenant, sinon tout serait foutu. Il ne fallait pas qu'il s'emporte non plus, ni qu'il parte au quart de tour. Il inspira profondément. « Je n'aurais pas du te dire toutes ces choses... Surtout que je ne les pensais pas. Au début, oui je croyais les penser, mais je me suis rendu compte qu'enfin de compte ce n'était pas vrai. » Il avait déjà fait un grand pas. Il était sincère terriblement sincère. Il espérait que Jaycee allait le croire. Il l’espérait du fond du coeur. Le jeune homme voulait remonter dans son estime. Il avait été terriblement méchant avec elle, il savait que ça allait être dur. « Tes paroles m'ont blessés, mais je les ai méritées. J'ai été terriblement horrible avec toi. » Allez encore un pas. Encore une parole. Il inspira profondément. « Je sais que je mérite des paroles encore plus horrible. Je n'aurais jamais du te faire autant de mal. » Ils avaient bien avancé. Ilyas commençait à s'ouvrir, à ouvrir son coeur à Jaycee. Mais comment allait-elle réagir maintenant ?