WILLIAM ET CLINT

Le deuxième étage du château était désert à cette heure-ci, mais pourtant il n’était pas silencieux. En effet, quiconque avait l’audace de passer devant le bureau du directeur aurait pu entendre les cris, ou plutôt les hurlements, qui en sortaient. Et déjà que c’était effrayant depuis le couloir, ça n’était rien en comparaison à ce que supportait les quelques Mangemorts qui se retrouvaient coincés entre quatre murs, avec un Voldemort en pleine crise de rage. Ce dernier ne cessait de hurler aux hommes en face de lui qu’ils étaient des incompétents, qu’ils ne valaient même pas d’être Mangemort. Les Mangemorts en question étaient au nombre de six et n’osaient pas lever la tête en direction de leur maître. Seuls deux d’entre eux paraissaient plus détendus puisque ce n’étaient pas eux qui étaient visés par les propos du Lord. Un peu en recul par rapport aux autres, ils observaient les quatre malheureux se faire hurler dessus et priaient pour ne jamais avoir à être à leur place. « Vous vous rendez compte de ce que entraîne vos actes ? Vous avez laissé échapper un membre de l’Ordre. Il vous a littéralement ridiculisé ! Et en vous ridiculisant c’est MOI qu’il ridiculise » Le Lord était sur le point d’éclater et Clint jeta un coup d’œil à Parker qui se tenait à ses côtés. Il savait très bien ce qui allait arriver aux quatre pauvres hommes qui subissaient la rage de Voldemort. Ce n’était pas la première fois qu’il assistait à ce genre de scène, et à chaque fois ça se finissait de la même manière. « Vous vous doutez bien que je ne peux accepter que de telles choses arrivent au sein même de mes rangs n’est-ce pas ? » La voix de Voldemort s’était adoucie, et c’était encore pire. C’était le signal. Le signal qu’il avait fini de déverser sa rage par les mots et qu’il allait bientôt utiliser la manière forte pour imposer sa façon de penser. Clint et Parker firent un pas en arrière pour éviter de recevoir des éclats de la colère du Lord. Ils savaient que les quatre autres hommes n’allaient pas sortir de cette pièce en vie. Les quatre Mangemorts s’en rendirent compte eux-aussi car ils relevèrent la tête d’un air apeuré et l’un d’entre eux ouvrit même la bouche pour tenter de donner une explication. Mais c’était trop tard à présent. Quatre faisceaux verts surgirent dans la pièce et quelques secondes plus tard les quatre corps s’effondraient sur le sol, sans vie. Clint posa ses yeux sur les cadavres, aucune émotion sur le visage. Il avait vu tellement de fois des hommes ou des femmes tomber sans vie sur ce sol qu’il en avait maintenant l’habitude. « Je suis fatigué de diriger des imbéciles. » La voix de Voldemort coupa court aux pensées de Clint qui releva la tête vers son maître. « Vous allez devoir arranger ça. Il me faut cet homme à n’importe quel prix, je ne laisserai pas un membre de l’Ordre me ridiculiser. Alors trouvez le, apportez le moi ou tuez le, mais faites en sorte qu’il se rende compte qu’on ne se joue pas de moi comme ça. » Il se retourna vers son serpent qui attendait patiemment derrière le bureau et prononça une phrase en Fourchelang. Bien que Clint ne parle pas cette langue, il devinait ce que Voldemort avait dit. Quelques secondes après, l’hypothèse de Clint se révéla exact lorsqu’il vit le serpent qui rampait déjà en direction des quatre corps sans vie. Il était temps pour Clint et Parker de sortir du bureau, ce qu’ils firent. Dès que la porte se referma derrière eux, les deux hommes respirèrent plus librement. L’ambiance qu’il y avait dans ce bureau mettait mal à l’aise quiconque y pénétrait, et les deux Mangemorts ne faisaient pas exception à la règle. Cependant, ils ne dirent pas un mot tandis qu’ils se dirigeaient vers les escaliers. Ils savaient bien que la mission que Voldemort venait de leur confier était difficile, et que s’ils la rataient, ils allaient eux aussi finir comme repas pour serpent. A cette pensée Clint frissonna mais secoua la tête pour éviter d’y penser.

Les deux hommes empruntèrent les escaliers sans un mot et c’est à ce moment-là que Clint aperçut un autre homme qui lui montait les escaliers. Il fit signe à Parker de partir devant et alla à la rencontre de cette personne. Cet homme n’était autre qu’un professeur de l’école du nom de William Blake et que Clint connaissait plutôt bien étant donné qu’il avait été chargé de sa surveillance par le ministère. Lorsqu’on lui avait annoncé la nouvelle, le Mangemort n’avait pas vraiment apprécié la plaisanterie. Il ne voulait pas jouer au baby-sitter pour un homme dont il ne connaissait rien. Puis il s’était fait une raison et avait commencé à accoster le dit William. Depuis, les deux hommes parlaient dès qu’ils se croisaient dans les couloirs de Poudlard, et Clint rendait compte des agissements de William au ministère. Le professeur quant à lui ne connaissait pas les raisons de ce soudain intérêt de Clint, et cela valait peut-être mieux ainsi. Clint ne savait pas comment William pourrait réagir à l’annonce d’une telle nouvelle, et préférait donc qu’il ne le sache pas. Pour autant, il avait appris à apprécier le professeur alors qu’il avait de nombreux apriori sur lui avant de démarrer sa mission. Clint et William avaient été à Poudlard en même temps mais ils avaient quatre ans de différence et ils ne s’étaient jamais adressé la parole. Ils étaient de deux mondes différents, et leurs histoires n’avaient rien à voir l’une avec l’autre, donc apparemment rien ne pouvait supposer qu’ils soient de bonnes connaissances. Et pourtant les deux hommes avaient réussi à éprouver un certain respect l’un envers l’autre durant leurs brèves entrevues. Pour autant, on ne pouvait pas les qualifier d’amis, mais seulement de connaissances. Les amis de Clint se comptaient sur les doigts d’une main, et le simple fait qu’il ait du respect envers quelqu’un était flatteur. Le Mangemort se dirigea donc en direction du professeur qui ne semblait pas l’avoir vu, mais il ne s’en étonna pas. Il avait toujours trouvé Blake très étrange et ce sentiment ne s’était pas atténué avec le temps. Il attendit que Blake monte les quelques marches qui les séparaient et se décida à lui barrer la route, histoire qu’il se rende compte de sa présence.

« Salut William » dit-il lorsque le professeur arrivait enfin à sa hauteur. Cela faisait un bout de temps qu’ils ne s’étaient pas parlé, pour la simple et bonne raison que Clint n’avait pas eu l’occasion de passer à Poudlard, ou alors juste en coup de vent. La plupart du temps il venait ici pour récupérer ses ordres de missions et partait tout de suite après. Il avait peu souvent le temps de rester parler à tout le monde et cela faisait donc longtemps qu’il n’avait pas pu rendre de rapport au frère de William. Car oui, c’était le propre frère de William qui s’occupait de la surveillance du professeur, et c’était à lui que Clint devait rendre des comptes sur ses observations. Clint n’ayant jamais aimé enquêter sur les autres, cette mission le dérangeait, mais que ce soit le frère de William qui soit en charge de l’enquête le dérangeait encore plus. Il n’avait jamais apprécié Everald Jr et se contentait de faire son boulot en allant lui dire ce qu’il avait appris. Il préférait de loin la compagnie de William à celle de son frère, mais il n’aurait jamais eu l’idée de désobéir aux missions qui lui étaient confiées, alors il ne disait rien. Il ne s’était pas demandé pourquoi Everald Jr voulait à ce point connaitre les faits et gestes de William, et il ne voulait pas savoir. Clint savait juste que William avait fait une fugue dans sa jeunesse et ne s’était pas posé plus de questions. Le Mangemort était du genre à faire ce qu’on lui demande et à ne pas aller farfouiller dans la vie de ses victimes. Il avait assez de soucis pour s’en rajouter de son propre gré. Il n’était pas masochiste non plus. « Ça fait longtemps, qu’est-ce qui se passe ces derniers temps ici ? » En plus du fait que cette rencontre fortuite était une bonne occasion d’arrêter de se faire harceler par Everald Jr, le fait de parler un peu permettrait à Clint d’oublier momentanément la scène à laquelle il venait d’assister dans le bureau, et ce n’était pas négligeable du tout. Il ne voulait pas penser aux visages des quatre hommes et encore moins s’imaginer à leur place. Les missions qu’il recevait devenaient de plus en plus difficiles, et la pression pour les réussir décuplait. Plus la mission était importante, plus l’échec était cuisant. Et à ce stade-là, un échec était synonyme de mort. Et encore, les quatre Mangemorts de tout à l’heure avaient eu de la chance dans leur malheur, car ils n’avaient pas dû endurer les heures de tortures que Voldemort réservait parfois à certaines de ses victimes, ou déceptions. Il devait donc se changer les idées, et William pouvait l’y aider.

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what's going on ?

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WILLIAM ET CLINT

Dès que William leva la tête vers lui Clint se rendit compte qu’il avait l’air plus que fatiguée. La pile de parchemins qu’il tenait entre ses bras laissait croire que le professeur de métamorphose avait pas mal de travail et qu’il n’avait pas encore fini. Enfin la pile … Plutôt l’ex-pile puisque tous les parchemins tombèrent des bras de William et allèrent s’éparpiller un peu partout dans les escaliers devant les yeux dégoutés de William, qui pourtant ne fit aucun geste pour les récupérer. Clint n’eut pas le temps de regarder les dernières feuilles tomber sur les marches puisque Will décida de ne pas en tenir compte et s’adressa à Clint en lançant un « Ooooooh ! Clint ! » enjoué. William était le genre de personne avec qui Clint n’aurait jamais imaginé pouvoir s’entendre. Contrairement à la plupart des Mangemorts qui étaient tous très sérieux et carrés, William faisait tâche puisqu’il était joyeux même dans des situations pareilles. A croire que les Mangemorts étaient recrutés en fonction de leur capacité à sourire, et que Will avait réussi à passer entre les mailles du filet. Mais bon, ça faisait toujours du bien de parler avec quelqu’un sans avoir besoin de réfléchir à ce qu’on a le droit ou non de lui dire, chose qu’il fallait faire la plupart du temps en compagnie des adeptes du Lord. Et puis le professeur était loin d’être bête et c’était là quelque chose que Clint appréciait aussi. Ça faisait du bien de parler à quelqu’un en toute simplicité. « Bonne question ! Je sors de chez moi là, je ne sais absolument pas ce qui se passe dans le château. Ca fait une semaine que je me trimbale une grippe d'enfer, si tu veux tout savoir. Autant dire que je suis aussi avancé que toi. » C’était donc ça. C’est vrai qu’il n’avait pas très bonne mine, maintenant que Clint pouvait l’observer de plus près. Rien de très alarmant, mais il ne semblait pas prêt pour courir un marathon, c’était sûr. Le professeur retourna la question à Clint mais ce dernier n’eut pas vraiment le temps de répondre puisque William lui demande quelques secondes plus tard s’il ne pouvait pas l’aider à ramasser les feuilles, puisqu’il avait perdu sa baguette. A cette remarque Clint ne put s’empêcher de rire légèrement : cela ne l’étonnait qu’à moitié de quelqu’un comme William mais ça restait quand même très drôle.

Sortant sa baguette de la poche intérieure de sa veste il prononça le sort dans sa tête et toutes les feuilles s’envolèrent pour aller former une pile parfaite, à quelques marches des deux hommes. Ceci étant fait, il rangea sa baguette. « Comment est-ce que tu fais pour paumer ta baguette ? » demanda-t-il en souriant. Ce n’était pas du tout méchant, il était juste complètement scotché par la nonchalance de William. Bon il faut dire qu’il ne risquait pas non plus la mort à chaque détour de couloir, sa baguette n’était pas non plus vitale. Mais quand même. « Enfin bref, moi ça va. La routine au ministère, c’est chiant mais on fait avec. Je t'avoue que le matin j'ai la motivation d'une moule sur son rocher pour aller travailler » William savait bien que Clint n’était pas fan de son boulot au ministère et Clint ne s’en cachait absolument pas. Il disait à qui voulait bien l’écouter qu’être oubliator n’était pas vraiment sa tasse de thé et qu’il préférait de loin être sur le terrain. Mais bon, les ordres sont les ordres, et il avait été affecté au ministère alors ainsi soit-il. « En fait, maintenant que j'y pense, je crois qu'il se passe quelque chose de bizarre. Il paraît qu'un groupe d'élèves, on ne sait pas qui, sème le désordre dans le château, en attaquant d'autres élèves- mais ils s'en sont aussi pris à Yaxley et son assistante la jeune McClary, ainsi qu'à Oli si j'ai bien compris, donc ça commence à devenir un peu... dangereux. Pour eux. Je crois. Mais bon, je te dis, j'ai rien vu ni entendu vu que j'ai passé une semaine dans mon lit. C'était bien chiant, j'ai l'impression de revenir de vacances sur Mars et de ne plus rien savoir ici ! C'est fou comme les choses peuvent bouger en une semaine, non ? » Ah oui, Taylor lui avait parlé de cette bande de gamins qui s’attaquaient aux mangemorts. Le code phénix si ses souvenirs étaient exacts. Enfin bon, quel que soit leur nom ils avaient l’air d’être bien stupide. Ce qu’il ne savait pas c’est que les élèves s’étaient attaqués à Oli, et ça franchement c’était une nouvelle plutôt bonne aux yeux de Clint. Il faut dire que les deux hommes ne s’aimaient pas franchement, et qu’Oli avait fait une enquête sur Clint et trouvé des informations qu’il n’aurait jamais dû trouver. Lorsqu’il eut appris ça, Clint n’apprécia pas vraiment la blague et depuis il ne supporte plus l’aide bibliothécaire. Alors bon, autant pour Yaxley et son assistante il avait un peu de peine, autant pour le rat de bibliothèque il en avait strictement rien à faire. « Ouais j’en ai plus ou moins entendu parler, je trouve ça bizarre. Je pense qu’ils se rendent pas compte des conséquences, mais bon, on verra bien le jour où on trouvera qui c’est » Chose qui n’allait sans doute pas tarder à arriver puisque ça commençait sérieusement à inquiéter les professeurs et la hiérarchie. Et si Voldemort prenait les choses en mains, ça allait mal se terminer – pour les élèves en tout cas. « Mais ouais, y se passe tellement de trucs ici que parfois j’arrive plus à suivre, je te comprends. » Clint avait besoin de se tenir au courant mais il ne pouvait pas le faire tout le temps, alors parfois il lui arriver de louper un mois de nouvelles sur Poudlard et il avait l’impression de débarquer sur une autre planète. Les gamins sont tellement agités qu’ils ne savent plus quoi inventer de nouveau, alors ils dont des trucs stupides.

« Et toi alors ? Comment tu vas ? Qu'est-ce que tu fiches à Poudlard ? » Clint fronça les sourcils rapidement. Peut-être que Will avait des soupçons sur la nature de leur relation ? Il faut dire que c’était plus que bizarre que deux hommes comme William et Clint, diamétralement opposés, fassent copain-copain au détour d’un couloir. Mais apparemment William ne se posait pas cette question-là, ou alors il le cachait très bien. Et puis Clint avait moins peur de sa réaction qu’au début : il avait appris à connaître un peu le professeur et il était sûr qu’il n’allait pas lui envoyer son poing dans la figure si jamais il apprenait que Clint était en réalité chargé de l’espionner – parce que oui, c’est bien ce qu’il faisait même s’il appelait ça autrement. « Comme je t’ai dit ça va plutôt bien même si je m’ennuie un peu. Je sors du bureau du directeur là, une affaire d’évasion, un truc compliqué enfin bref, ça me fait plaisir de penser un peu à autre chose » A l’évocation du bureau Clint sentit un léger frisson remonter le long de son échine mais essaya de ne pas y faire très attention. Il avait encore l’image de la scène et il devait bien avouer qu’il aurait bien aimé qu’elle s’en aille de sa tête. Il était donc très content de parler avec William, et c’était sincère. « En tout cas à chaque fois que je viens ici je te croise jamais. En fait je croise pas beaucoup de monde, à croire que vous dormez tout le temps dans cette école. » Ou peut-être que c’était dû au fait qu’il passait souvent très tôt le matin, peut-être. « En tout cas ça fait un bail » dit-il en souriant. Il se devait d’aborder un peu la vie de William pour avoir de la matière à donner à son frère mais il n’avait pas vraiment la foi de se prendre la tête aujourd’hui. Malgré tout, il tenta une approcha puisque la perspective de se faire harceler par Everald Jr ne l’enchantait pas vraiment. « Bon et sinon à part ta grippe, ça se passe bien les cours et tout ? T’as pas eu de soucis avec ceux qui s’attaquent aux adultes toi ça va ? » C’était nul, mais Clint n’avait pas vraiment envie de réfléchir 107 ans pour trouver un meilleur truc. C’était à prendre ou à laisser.

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Will regarda avec admiration et reconnaissance (envers Clint, pas envers les feuilles hein, parce que sinon il faut vraiment l'interner ) les copies et les dossiers s'envoler et se poser gracieusement sur une marche en une pile propre et rangée. « Comment est-ce que tu fais pour paumer ta baguette ? » demanda le bienfaiteur avec un sourire. Will lui rendit son sourire le plus idiot avant de répondre: « Oh, bah tu sais, mon appartement est assez grand pour que je paume un paquet de copies, alors une baguette... Et puis en fait j'ai voulu ranger et du coup je ne sais plus où j'ai rangé ma baguette. » Il se gratta le menton. « J'arrive plus à me rappeler, il faut que je demande à Oli de m'aider, je suis sur qu'il trouvera. » Il le regarda avec conviction. Oui, il était parfois un peu distrait et bizarre, mais c'était ça qui faisait son charme n'est-ce pas ? « Enfin bref, moi ça va. La routine au ministère, c’est chiant mais on fait avec. Je t'avoue que le matin j'ai la motivation d'une moule sur son rocher pour aller travailler » Will rit à la comparaison. Clint disait cela, mais il était certain qu'il faisait son boulot à merveille, et qu'il était très efficace. Même si il n'avait presque aucune idée de ce que faisait exactement son « ami », William lui faisait confiance et savait qu'il ne valait mieux pas qu'il se penche trop sur la question, au risque de perdre, ou son amitié avec Clint, ou sa vie pour avoir mis le nez dans des affaires du Ministère, ou autre chose dont il n'avait pas vraiment conscience en général, comme sa garantie d'être un prof nourrit et logé.
William parla à Clint du Code Phénix, qui était en train d'être démasqué à l'heure qu'il était, apparemment. « Ouais j’en ai plus ou moins entendu parler, je trouve ça bizarre. Je pense qu’ils se rendent pas compte des conséquences, mais bon, on verra bien le jour où on trouvera qui c’est » C'est sans conviction que Will hocha la tête. Il ne voulait pas trop se mouiller dans les affaires de camp et tout ça. « Mais ouais, y se passe tellement de trucs ici que parfois j’arrive plus à suivre, je te comprends. » Clint était vraiment sympa. (c'était la pensée qui traversait l'esprit de Will au moment où il avait parlé, oui oui).
Will reprit la conversation sans se soucier d'où elle s'était arrêtée. « Et toi alors ? Comment tu vas ? Qu'est-ce que tu fiches à Poudlard ? » Clint fronça les sourcils et Will se demanda vaguement pourquoi, avant de laisser tomber à cause de son esprit encore embrumé d'une grippe d'enfer. Il écouta à la place la réponse du Mangemort. « Comme je t’ai dit ça va plutôt bien même si je m’ennuie un peu. Je sors du bureau du directeur là, une affaire d’évasion, un truc compliqué enfin bref, ça me fait plaisir de penser un peu à autre chose » Ah, les affaires, les affaires. Will hocha la tête même s'il n'avait pas idée de ce que représentait la scène que venait de vivre Clint. « Tout le monde s'ennuie de temps en temps, tu vas voir, tu vas trouver un truc un de ces jours et tu ne sauras plus où donner de la tête ! Mais si vraiment tu t'ennuies, tu peux m'aider à corriger mes copies. Après, je dis ça, je dis rien, hein, mais bon. » Il lui sourit sarcastiquement. Les gens n'avaient aucune idée du calvaire que c'était que de corriger des piles et des piles de copies plus nulles les unes que les autres.
« En tout cas, reprit Clint, à chaque fois que je viens ici je te croise jamais. En fait je croise pas beaucoup de monde, à croire que vous dormez tout le temps dans cette école. » À ces mots, Will laissa un large sourire se peindre sur son visage. « Eh bien, pas vraiment tu vois, bien qu'on dorme tous beaucoup ici, en général, on hum... Comment dire ? Tu me jure de pas le répéter hein ? » Il sourit et se pencha pour lui chuchoter à l'oreille. « On travaille. » Et il le regarda en hochant la tête comme un débile mental. Puis il éclata de rire. Il aimait charrier les gens des fois, ça montrait qu'il allait mieux, non ?
« En tout cas ça fait un bail » sourit Clint. « Ouais. » renchérit Will. « Bon et sinon à part ta grippe, ça se passe bien les cours et tout ? T’as pas eu de soucis avec ceux qui s’attaquent aux adultes toi ça va ? » C’était une drôle de question mais Will ne se formalisa pas le moins du monde. Il répondit naturellement, sans arrière pensée. Après tout, ça faisait plusieurs jours qu'il n'avait pas eu l'occasion de parler à quelqu'un, alors il était bien content. « Oh, non, moi ça va, je suis le meilleur prof du château et tout le monde m'aime, qu'est-ce que tu veux ! » Il rigola, puis reprit plus sérieusement: « Non, j'ai pas eu de problèmes. Moi ça va écoute, je vis ma vie tranquillement. » Il hésita un moment. Parlerait-il de Leah à Clint ? Non... Peut-être pas. « Et puis, voilà, j'ai des copies à corriger, des cours à préparer, je suis en pleine activité aujourd'hui, parce que j'ai décidé d'assurer la journée de demain ! Ils vont tous être supers déçus mais c'est pas grave, et puis moi ça va me booster parce que j'ai ma meilleure classe demain: la septième année de Serdaigle. Tu sais, il y a Mirka Vladmirova dedans ? Cette fille est vraiment douée en métamorphose, j'espère sincèrement qu'elle continuera sur cette voie parce qu'elle a un sacré avenir. En plus, elle est d'une famille assez bien vue donc ça ne devrait pas poser de problème j'imagine. J'aimerais bien qu'elle devienne mon assistante, je ne lui en ai pas encore parlé mais bon. » Il fit une pose, chercha un peu, puis, ne trouvant rien d'autre à dire, il finit par: « T'es sur tu veux pas corriger mes copies avec moi ? »

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WILLIAM ET CLINT

Après avoir rangé sa baguette dans la poche intérieure de sa veste, Clint posa les yeux sur William qui avait l’air de vouloir lui construire un temple à son nom juste parce qu’il venait de remettre un peu d’ordre dans ses copies. « Oh, bah tu sais, mon appartement est assez grand pour que je paume un paquet de copies, alors une baguette... Et puis en fait j'ai voulu ranger et du coup je ne sais plus où j'ai rangé ma baguette. J'arrive plus à me rappeler, il faut que je demande à Oli de m'aider, je suis sur qu'il trouvera. » Un pâle sourire s’afficha sur les lèvres du Mangemort, en pensant au sinistre tableau que devait offrir la chambre de William. Ça devait sans doute plus ressembler à un capharnaüm ou encore à un champ de bataille qu’à une habitation, mais étrangement tout cela ne l’étonnait qu’à moitié de la part du professeur. Il n’y avait qu’à lui lancer un rapide coup d’œil ou à l’écouter plus de deux secondes pour cerner à peu près le personnage. Seulement, l’allusion au bibliothécaire empêcha l’oubliator de faire une quelconque remarque, puisque entre les deux hommes c’était un peu tendu. En effet, Clint trouvait que Stoker s’approchait un peu trop de ses affaires privées, qu’il fouinait un peu trop dans son passé, et il ne le sentait pas. Aussi s’en méfiait-il autant qu’il le tenait à l’œil mais il connaissait la relation entre William et Stoker, aussi se retint-il de sortir une remarque désobligeante qui pourtant lui brûlait la langue. Le Mangemort préféra donc de changer de sujet et se contenta de répondre à la question posée par William quelques secondes plus tôt, histoire de penser à autre chose. La conversation dériva bien vite sur les évènements des derniers jours dont avait eu vent Clint et il s’empressa de poser diverses questions au professeur de métamorphose histoire d’en savoir un peu plus. Questions auxquelles le professeur répondit de bon cœur, comme toujours. Ce qui était impressionnant chez lui, c’est qu’il se formalisait très rarement des choses, un peu comme un enfant qui voit le bon côté des choses chez tout le monde. Du moins c’est la vision que Clint avait de son collègue et étant donné que c’était une image plutôt positive, il ne voyait pas quel intérêt il y avait à en changer. C’était pourtant étonnant que ces deux hommes soient capables d’avoir une discussion civilisée sans que Clint n’ait envie de tuer William à coup de pelle. Les deux Mangemorts avaient des visions tellement opposées de la vie que ça semblait presque irréel qu’ils puissent s’apprécier un tant soit peu, alors que c’était pourtant le cas. En effet, Clint était plutôt le genre d’homme à voir la vie telle qu’elle est, c’est-à-dire triste et remplie de meurtres, de sang, de larmes et de cris. Au contraire, William semblait vivre dans une bulle, éloigné du reste du monde. Pourtant il ne fallait pas penser qu’il n’était pas lucide. Au contraire, Clint était persuadé que Blake savait bien que la vie n’était pas toute rose, mais qu’il l’acceptait en faisant comme si c’était le cas. Chose que l’irlandais serait incapable de faire. Leurs métiers respectifs n’aidant certainement pas, étant donné que Clint vivait l’horreur tous les jours tandis que William devait seulement se battre contres des élèves indisciplinés ou des farceurs qui tentent de faire tomber le Lord avec deux trois pétards et bombabouses. Pas le même genre que les massacres perpétuels qui se déroulent à l’extérieur. Mais bon, ainsi va la vie, et Clint ne s’en plaignait pas puisqu’il n’avait certainement pas envie de se retrouver à enseigner à des gamins débiles. « Tout le monde s'ennuie de temps en temps, tu vas voir, tu vas trouver un truc un de ces jours et tu ne sauras plus où donner de la tête ! Mais si vraiment tu t'ennuies, tu peux m'aider à corriger mes copies. Après, je dis ça, je dis rien, hein, mais bon. » Les yeux du Mangemort se posèrent sur la pile de copies du professeur de métamorphose et un sourire parcourut ses lèvres. Non merci, l’idée de devoir corriger des devoirs auquel il ne comprendrait sans doute pas la moitié – surtout que la métamorphose n’a jamais été la matière dans laquelle il excellait – ne lui donnait pas vraiment envie. Il préférait limite retourner voir le Lord, c’est vous dire à quel point s’emmerder à corriger des devoirs ne l’attirait pas du tout. « Je voudrais pas te priver de ce fabuleux plaisir » répondit l’irlandais en lançant un regard terrifié aux copies. Le pire cauchemar de Clint O’Toole révélé au grand jour : du parchemin. Non j’déconne.

Changeant de sujet, Clint aborda le fait qu’il ne croisait jamais personne dans les couloirs de l’école, ce à quoi William répondit au tac-au-tac. Se penchant vers lui, il prit un air conspirateur avant de prononcer. « Eh bien, pas vraiment tu vois, bien qu'on dorme tous beaucoup ici, en général, on hum... Comment dire ? Tu me jure de pas le répéter hein. On travaille. » Puis Blake éclata d’un rire qui résonna dans les escaliers et Clint ne pût s’empêcher de sourire à son tour. Cela semblait vraiment étrange que les profs travaillent, étant donné que la plupart du temps il en croisait quelques-uns à Pré-au-Lard. Enfin une en particulier, mais cela ne change rien au fait que les profs avaient quand même quelques libertés. Enfin, peut-être que Blake faisait exception à la règle et ne sortait jamais, travaillant avec acharnement, mais cela étonnait fort l’irlandais. Cependant il ne dit rien, après tout c’est vrai que les profs travaillaient ici. Et ils devaient même jouer aux pions par moment vu les gamins idiots qui devaient courir dans les couloirs de Poudlard. Cet endroit était l’enfer sur terre, c’est pas possible. « Oh, non, moi ça va, je suis le meilleur prof du château et tout le monde m'aime, qu'est-ce que tu veux ! Non, j'ai pas eu de problèmes. Moi ça va écoute, je vis ma vie tranquillement. » William répondit à la question de Clint à propos de ce fameux code phénix. Ce groupe de gamins qui semblaient prendre un malin plaisir à s’attaquer aux adultes en pensant que rien ne pourrait leur arriver. Il y avait fort à parier qu’ils allaient être bien vite découverts, et les conséquences ne seraient pas joyeuses. Il fallait un peu éduquer ces mômes pour éviter de se retrouver avec une armée de Résistants sur les bras. Quoique s’ils étaient tous aussi idiots que ce groupe de gamins, les Mangemorts auraient tôt fait de les tuer un par un. Il ne faut pas être très intelligent pour s’attaquer à des Mangemorts de renom au sein d’une école, surtout quand on a pas plus de dix-sept ans. Enfin bon, heureusement pour leur camp qu’il y avait des fous partout, ça les arrangeait grandement au final. Clint hocha la tête pour montrer que c’était tant mieux qu’il n’ait pas été la cible de ces attaques infantiles et laissa le professeur continuer sur sa lancée. « Et puis, voilà, j'ai des copies à corriger, des cours à préparer, je suis en pleine activité aujourd'hui, parce que j'ai décidé d'assurer la journée de demain ! Ils vont tous être supers déçus mais c'est pas grave, et puis moi ça va me booster parce que j'ai ma meilleure classe demain: la septième année de Serdaigle. Tu sais, il y a Mirka Vladmirova dedans ? Cette fille est vraiment douée en métamorphose, j'espère sincèrement qu'elle continuera sur cette voie parce qu'elle a un sacré avenir. En plus, elle est d'une famille assez bien vue donc ça ne devrait pas poser de problème j'imagine. J'aimerais bien qu'elle devienne mon assistante, je ne lui en ai pas encore parlé mais bon. » Mirka Vladmirova ? Son nom lui disait vaguement quelque chose. La fille d’un membre haut placé à l’étranger, ou quelque chose du genre, mais Clint n’était absolument pas sûr de ce qu’il avançait alors il préféra se taire au sujet de la demoiselle. Par contre, aimer la métamorphose, fallait vraiment qu’elle ait un problème, c’est quoi cette matière sérieusement ? Non, ne dis rien, ça pourrait vexer des gens Clint, il vaut mieux se taire parfois. Le silence s’empara des escaliers l’espace d’un instant avant que William ne reprenne. « T'es sur tu veux pas corriger mes copies avec moi ? » Euh, non ? Enfin c’est pas que j’ai des trucs plus intéressants à faire – comme boire et fumer comme le sans-ami que je suis – mais bon un peu quand même. Se passant la main dans les cheveux comme s’il était gêné, Clint essaya de trouver une meilleure excuse que ‘désolé je dois passer ma journée au bar’ mais il ne trouva rien de mieux à dire. « Tu sais William je suis sûr qu- » Mais le Mangemort fut coupé dans sa phrase lorsque l’escalier commença à bouger de son plein gré, faisant bouger dangereusement la pile de parchemins qui était encore posée sur les marches. Il avait oublié l’existence de ces escaliers de malheur, qui bougent quand bon leur semble comme si c’était la fête. « Bordel, j’avais oublié à quel point c’était l’enfer ici » parvint à prononcer le Mangemort tandis que l’escalier se stoppait. Levant les yeux, le Mangemort vit que l’escalier les avait envoyés à l’opposé de l’endroit où Clint voulait se rendre – c’est-à-dire la sortie – et ce dernier soupira. C’était vraiment un cauchemar cette école, y a pas à dire. Posant de nouveau son regard sur Blake, Clint soupira de nouveau avant de reprendre. « Bon, maintenant je vais galérer pour trouver la sortie. » Laissant vagabonder ses yeux tout autour de lui, le Mangemort vit qu’ils n’étaient pas loin d’une fenêtre ouverte et l’envie pressante de fumer une clope se fit ressentir. Se retournant vers William, il lui fit signe de le suivre et commença à gravir les marches avant que celle-ci ne décident de bouger de nouveau. S’arrêtant au milieu de l’escalier, il se retourna, baguette en main, et prononça un sort qui fit flotter le paquet de copies dans les airs, et il reprit sa route. Arrivé au sommet, près de la fenêtre, il sortit une clope de son paquet avant de l’allumer près de la fenêtre, bien qu’il ne soit pas sûr que ce soit autorisé. « Bon, si je t’aide à corriger tes copies tu me racontes un peu ce qui se passe ici d’accord ? » Tirant une taffe sur sa clope, il s’arrêta un instant avant de reprendre « Si tu savais à quel point le Ministère veut tout savoir sur ce qui se passe ici, ça en devient chiant. On est obligés de fouiner partout pour trouver des infos sur les élèves et compagnie » Clint tentait tant bien que mal de faire cracher le morceau à William, histoire qu’il ait quelque chose de concret à rendre au frère Blake. Comme ça il serait tranquille pour un bon bout de temps et il n’aurait pas à retourner espionner William très vite. Tout le monde était gagnant, ou presque. « Le Lord peut pas être partout, et donc au Ministère on nous met la pression pour qu’on s’occupe des affaires de l’école. Et le genre de plaisanteries douteuses comme ce code phénix ça aide pas, pas du tout même » Laissant tomber la pile de copies qui alla se déposer sur le rebord de la fenêtre, Clint attrapa le premier parchemin du tas et commença à le lire en diagonal. Ses sourcils se froncèrent à mesure que ses yeux parcouraient le morceau de papier, et il finit par le remettre sur le tas avant de se retourner vers William. « Bon, oublie en fait, je comprends rien à tout ça. T’aurais été prof de défense contre les forces du bien, j’aurais pû t’aider mais là, la- » il se stoppa le temps de relire la copie « Loi de Gamp ça me dit vaguement un truc mais de là à corriger des devoirs là-dessus … » Reprenant une taffe sur sa cigarette, il tendit le paquet à William puisqu’il savait qu’il fumait lui aussi. « Mais ça t’empêche pas de me révéler tous les secrets de Poudlard » Ça lui faisait limite mal eu cœur de devoir enquêter sur William, mais les ordres sont les ordres, et Clint obéit, comme il est censé le faire.

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