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 Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose]

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MessageSujet: Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose]   Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose] EmptyJeu 27 Sep - 9:25

Rose W. Ҩ Lew W.
« Accroche toi à ton intelligence – Accroche toi à ton identité ~ Placebo»


Rien. C’est le mot qui arrivait, sur ce moment précis, à décrire au mieux tout ce qui traversait la tête de Lew. Rien. Un vide absolu. Le néant le plus simple et profond à la fois. C’était ce qu’il espérait, au moins. La journée était particulièrement belle, légèrement pluvieuse. Il aimait particulièrement la sensation d’humidité qui embaumait son corps. Non – aimer ce n’est pas rien. Il soupira. Vider son esprit n’avait jamais, jusque là, été une quelconque option dans sa vie, et il se sentait coupable de tant de façons différentes rien que pour l’avoir pensé que non – il ne pourrait le faire. Il le savait. Il jura dans le vide, soupira une fois de plus. Les cours avaient lieu l’après-midi seulement ce jour-ci et il s’était levé particulièrement tôt. Si seulement il avait des devoirs à faire, il trouverait le moyen de s’occuper pendant quelques heures encore. Car cette journée, il l’appréhendait amèrement depuis hier. Il se sentait stupide d’avoir fait ce qu’il a fait, mais le passé était une chose à laquelle on ne pouvait toucher, qu’on ne pouvait modifier. La sensation d’avoir écrit ces mots était encore tellement présente qu’il en avait la nausée. C’était comme si les mots s’étaient gravés dans sa main droite. Il soupira à nouveau. Le reste de son dortoir dormait encore visiblement, peut-être. Il n’en avait rien à faire dans le fond. Silencieusement, il se leva, s’habilla. Tant de sentiments contraires traversaient sa tête qu’il pensait qu’elle allait exploser. Il ressentait une hâte certaine, voulant que la rencontre qu’il avait demandé se produise au plus vite - à cette pensée, il quitta précipitamment la salle commune. Il en avait peur, néanmoins, car il ne savait que dire ou que faire – il s’arrêta au milieu des escaliers. Ne rien avoir de prévu, être incapable de penser avec un peu d’avance était quelque chose qui le rebutait au plus point. L’idée de retourner se coucher jusqu’à midi lui traversa l’esprit, effacée tout aussi rapidement par son rationalisme. Il avait besoin de cette rencontre. Peut-être. Non – il devait s’en convaincre. De toute façon, une fois sa parole donnée, c’est un cataclysme qu’il faudrait pour qu’il ose ne serait-ce que penser à la rompre. Mais n’était-ce pas ce qu’il faisait maintenant ? Il secoua la tête. Une nouvelle sensation vint s’ajouter au mélange déjà complexe de sa vie, une de ces sensations si simples à éliminer qu’il ne put s’empêcher de sourire. Dans la même hâte qu’avant, si ce n’est plus vite encore, il traversa toute l’école jusqu’aux cuisines. Certes, dans lap lus absolue théorie, le petit-déjeuner allait être servi dans un peu plus d’une heure, mais Lew était bien trop ravi par la possibilité d’enlever au moins UNE chose de son esprit pour faire preuve d’une quelconque logique. Il chatouilla la poire légèrement, répéta son geste non pas une mais trois fois, regarda à droite et gauche puis entra. La douce odeur qui chatouilla ses narines lui donna le tournis – il avait une fois de plus manqué un repas hier soir et son estomac commençait à crier famine. Sa main droite se dirigea naturellement vers sa poitrine à cette pensée. Non, il n’allait pas laisser son esprit faire. Il se gifla avec violence, le son dégagé attirant la curiosité de quelques elfes. Il leur adressa un sourire chaleureux et, sans l’ombre d’une hésitation, s’enfonça un peu plus dans la cuisine.

Il se sentait quelque peu stupide, à vrai dire, car il avait l’intime sensation d’arracher les petits elfes à leur devoir en s’invitant ainsi. Trois d’entre eux lui apportaient déjà de la nourriture. Il a toujours aimé les elfes de maisons, leurs souriait franchement et était des plus respectueux envers eux. Il prit le croissant, la pomme et le thé que les elfes lui tendirent, les remerciant sincèrement, et sortit de la cuisine presque aussi vite qu’il n’était rentré. Ce n’était pas la première fois qu’il venait – même si ça ne changeait rien à cette intime conviction qu’il était de trop – et les elfes se sont habitués à lui, en quelques sortes. Ils savaient qu’il parlait peu, mangeait peut-être encore moins, aussi ils n’insistaient que rarement à le goinfrer et lui apportaient toujours les mêmes trois choses, peu importe l’heure. Il porta le croissant à ses lèvres, le retint délicatement avec ses dents tout en tirant avec la main. Il avala la petite bouchée, puis recommença son petit rituel jusqu’à la fin de la pâtisserie. Même s’il ça ne lui a jamais traversé l’esprit, il ne savait que trop bien pourquoi c’est toujours un croissant qu’il prenait au petit déjeuner. Cette pâtisserie était française, tout comme Louis – en partie du moins. Il se demandait, à vrai dire, si les lèvres de son meilleur ami avaient le même goût, la même consistance. Légèrement moelleuses, tendres à outrance, chaudes, rappelant non seulement une enfance qu’il n’avait pas eu, mais aussi un futur qu’il n’aurait jamais. Il sentit le rouge lui monter furieusement aux joues lorsqu’il s’imagina, une fraction de seconde, qu’il embrassait Louis et pas un croissant. L’image se figea plus vite encore qu’elle ne s’était arrivée. Il avait donné la leçon à son corps, son cerveau et son cœur, et il attendait de pied ferme que l’un des trois lui désobéisse à oser aller plus loin que se baiser. Les trois obtempérèrent et se retirèrent, lui laissant, pour le moment du moins, l’impression qu’il était son propre maître. Il soupira. Il avait encore un peu de temps avant cette rencontre qui le terrifiait tant. Car oui, terrifiait est bien le bon mot. Il ne savait ni ce qu’il s’y passerait, ni ce qu’il en ressortirait. La pire des ironies pour quelqu’un qui, s’il le pouvait, vivrait selon un agenda dictant sa vie avec une décennie d’avance avec le plus grand plaisir. Il soupira. Il était peut-être encore temps d’ann... Non, il n’avait pas le droit de penser ainsi. Il n’était peut-être pas un gryffondor, mais il tenait parole. Il plongea sa langue dans le thé, tâta la sensation de température, souri, but une petite gorgée. Aucun sucre, mais un peu de gelée fraise mélangée, donnant à la fois une légère sensation sucrée et fruitée. Le thé était le symbole des anglais, cette boisson qu’ils aimaient par-dessus tout, et pour Lew, systématiquement, une métaphore de l’autre part de Louis – la part un tantinet fruitée, folle peut-être, mais des plus affectives, répandant une sensation de bien être dans le corps entier à partir de l’estomac. A vrai dire, il n’y avait que la pomme dans son menu habituel qu’il n’arrivait pas à associer au Poufsouffle. Ou plutôt, c’était la seule partie de son menu qui, dans les méandres de son esprit, était systématiquement associée au Serdaigle. Son fruit favori, le premier qu’il n’a jamais goûté et le dernier qu’il refuserait de manger. Il souffla un bon coup, vida sa tasse et croqua sa pomme.

Le petit déjeuner finit, il mit le trognon dans la tasse et chatouilla la poire une fois de plus, rendant rapidement le tout aux elfes avant de s’éclipser. L’heure fatidique s’approchait légèrement, et il ne put empêcher le désagréable frisson qui descendit le long de sa colonne vertébrale. Le souvenir des mots qu’il avait adressés à Rose en provoquèrent un second. Il se cogna la tête contre le mur huit fois, maudissant son impuissance et la stupidité évidente de son geste d’hier. Ou alors, ce geste était-il justement tellement intelligent et inconscient qu’il en perdait même le raisonnement logique qui l’a conduit jusque là ? Il soupira. Vu l’état dans lequel il se trouvait, c’est bien Rose Weasley qui était la plus apte à le calmer. N’est ce pas ? Pitié que oui. Cette fille rayonnait l’indifférence, elle l’a toujours fait. Très vite, il a vu en elle une âme sœur, dans les sens les plus innocents du terme. Tous deux excellents élèves, rivaux à leurs heures perdues, capable de faire plus que ce qu’on leur demandait quand c’est des cours qu’il s’agissait, tous deux aveugles au monde autour. Ces derniers mots résonnèrent dans sa tête tel un écho. Aveugle. Il a toujours été aveugle à l’évidence, aveugle à tout. C’est Lily qui lui a fait ouvrir les yeux, ce qui était, majoritairement, la raison pour laquelle ce n’est pas à elle qu’il parlerait. Ou alors... Il appréhendait de plus en plus la rencontre, traversant Poudlard en long et large, tentant d’évacuer les doutes au fur et à mesure qu’il marchait – avec un bien maigre succès, il faut l’avouer. Une sensation de froid terrible l’envahit. C’était comme s’il venait de plonger dans le lac en plein hiver. Une absence de vie, de mouvement, de température – brume informe porteuse de la mort elle-même. Cette sensation de força à quitter ses raisonnements, et il regretta tout de suite amèrement de s’être laisser tellement emporter. Il venait de traverser un fantôme, au sens propre du terme. Il se maudit mentalement, se tourna et commença à se confondre en excuses, tout en bafouillant. Par chance, ce n’était pas Peeves, qui lui aurait probablement accordé de son temps pour garantir le plus sale des quarts d’heure, mais ça ne changeait rien à son geste. S’il y avait bien une chose qu’il savait de son éducation maternelle – aussi ancienne soit-elle – c’était que, en tout ce qui concerne les morts, c’est soit en bien, soit rien. Parler mal d’un mort – où à un mort, le cas échéant – s’était conjuré le sort avec une force impossible pour les polonais. Huit miroirs brisés et neuf chats noirs n’arriveraient à porter une fraction de ce à quoi on s’exposait – parler mal d’un mort, c’était s’inviter dans son cercueil, ou du moins, c’est ainsi que ses grands parents le lui ont expliqué. Il soupira à nouveau, le petit incident se terminant sans trop d’encombres. Plus mollement et, surtout, attentivement qu’avant, il se dirigea vers le quatrième étage. Et si Rose refusait de venir ? Il n’a pas attendu sa réponse, hier, lui glissant juste un petit mot dans la main en sortant de cours. Non, il n’allait pas s’en plaindre, n’est-ce pas ? Cette rencontre, si elle n’avait pas lieu, ne pourrait pas devenir l’erreur monumentale qu’il pressentait. Il serra les poings à en faire blanchir ses jointures, s’enfonçant les courts ongles dans la paume, tel un animal qui n’avait aucun contrôle. Il souffla un bon coup, regarda à droite, à gauche puis encore à droite. La salle désaffectée lui montrait sa porte, fièrement, et il ne pouvait que soupirer à la voir. Quel lieu de rendez-vous idiot.

Il entra, de moins en moins convaincu. Elle n’était pas encore là. Au moins, il aura eu le privilège d’arriver en premier. Il soupira. La salle était... Désaffectée. Ici et là, des tables et des chaises étaient dispersées dans un désordre des moins harmonieux. Rien, si ce n’est sa réputation, ne laissait voir que, jadis, elle servait, telles les autres, à enseigner de quelconques connaissances à des élèves plus avides de distraction que d’autre chose. Il songea, un moment à arranger un peu la salle, la rendre moins délabrée, plus comme ses sœurs, mais il abandonna l’idée tout aussi vite. Etait-il en ordre, en état de rencontrer Rose ? Il se remémora avec attention sa tenue – un jean banal, une chemise grise foncée tout aussi banale, le tout recouvert par sa robe de sorcier. Il avait allégé, il y a quelques ans déjà, sa robe de sorcier, de sorte à ce qu’elle ne soit qu’un mince voile léger, facilement portable par delà des habits moldus. Enfin, cette modification ne se voyait pas de l’extérieur, ce qui était un grand plus. Il ne put étouffer le sourire qui traversa ses lèvres, mais un rapide coup d’œil à l’horloge l’arrêta net. Dix minutes avant l’heure fixée. Dix minutes, et chacun des battements décomptant les secondes s’accordait de plus en plus sur les battements de son cœur. Il les sentait tellement bruyants qu’il était persuadé que n’importe qui pourrait les entendre, pour peu qu’il se trouve dans la salle. Il entendit la porte grincer légèrement. Elle était arrivée. Il n’avait même pas besoin de se retourner pour savoir que c’était Rose, qui d’autre serait debout à cette heure et dans cette salle plutôt qu’à manger son petit-déjeuner ? Il soupira. D’un coup, tout était devenu très clair dans son esprit, pour autant que ce soit possible. Les battements de son cœur ralentissaient, eux aussi, et il ferma les yeux. Le parfum de Rose, très léger, vint lui percuter les narines. Il les ouvrit, se tourna face à elle et dégaina sa baguette. Il ignora sa réaction et, pointant vers la porte, murmura « Colloportus ». La porte se verrouilla instantanément. Au moins, personne n’irait les déranger par hasard. Rangeant sa baguette, il se tourna vers la jeune fille et, sans trop réfléchir, lui sauta dessus, l’enlaçant fortement. Cet excès de tendresse, vis-à-vis de Rose qui plus est, était tout sauf habituel. C’était... Il ne pouvait se l’expliquer, il sentait que c’était juste la chose à faire. Sentir le cœur de la jeune fille accéléré dans la surprise sur son torse lui remplit l’esprit de quelque chose de tellement agréable – quelque chose qu’il n’avait pour le moment ressenti qu’en enlaçant Lily ou Louis – et, accessoirement, c’était jusque là les deux seules personnes qu’il avait enlacé. La chaleur d’un autre corps. Il se sentait tout à coup tellement froid comparé à la chaleur de la jeune fille... Sans l’ombre d’une hésitation, il la libéra de son étreinte. Il sentait ses yeux se remplir de larmes et, avant qu’il n’eusse dit ou fait quoi que ce soit, une goutte, dont la chaleur n’égalait celle de la Gryffondor, coula le long de sa joue et, se jetant désespérément dans le vide qui la séparait du sol, se fracassa sur ce dernier laissant une tâche humide. Ca y est, le temps était fin arrivé – Lew craquait. Dans un élan de placidité stérile, il senti les autres petits gouttes quitter son corps et rejoindre le sol, tandis qu’il tournait son visage pour les essuyer avec sa manche. Non, c’était un fait, il n’était pas habitué à exprimer ses émotions, encore moins avec une telle intensité et, lorsque l’on rajoutait la spontanéité extrême de ce qu’il se passait – c’était diviser par zéro. Mais, justement, quel est le problème lorsque l’on divise une vie nulle par zéro ? Zéro sur zéro n’était donc pas un ? Il étouffa un sanglot. On disait que les larmes et le sourire étaient les deux constituants d’une vie normale – était-il entrain donc de gagner en normalité ou, au contraire, perdre une part de sa vie ? Il sentit Rose se rapprocher de lui, son souffle sur sa nuque. Il se sentait tellement inutile, inapte à quoi que ce soit... « Désolé... » Il étouffa un autre sanglot. « Je... Merci d’être venue... Désolé... » A chacun de ses désolés, il sentait les larmes monter à ses yeux de plus belle. Les sentiments d’inutilité et d’encombrement grandissaient en lui, tels des fleurs arrosées par les larmes tièdes qui coulaient, de plus en plus abondamment. Il se tourna vers Rose, l’attrapa par la main et l’attira à lui, posant sa tête sur l’épaule de la jeune fille. Il se sentait désolé de mouiller ses habits, et cette sensation le fit, une fois de plus, pleurer de plus belle. Un léger spasme traversa son corps. Il savait qu’il devait arrêter de pleurer et, tant bien que mal, se força à retenir ses larmes. Il soupira silencieusement. Il ignorait combien de temps déjà il tenait sa tête sur la rouge et or, peut-être une, voire deux minutes, mais pour lui, c’était une éternité. Un stoïcisme à peu près correct commençait à le gagner et, étouffant un dernier sanglot, il arrêta de pleurer. Seules quelques larmes, de temps à autre, ruisselaient encore le long de ses joues, se perdant vite dans les cheveux de la fille qu’il enlaçait. Il devait être pitoyable. Dans un dernier effort, il murmura à l’oreille de la jeune fille des mots qu’elle connaissait déjà. C’était ces mots là qu’il lui avait adressé et son instinct lui disait qu’elle les reconnaitrait parmi tous.
« J’ignore pourquoi c’est à toi que j’ai voulu parlé,
Mais de tous le moins on se connait,
Aussi par tes yeux je n’ai peur d’être jugé.
»
« Alors, ne me juge pas trop - s’il te plait » ajouta-t-il à soi-même dans sa tête. Cette dernière phrase, il avait hésité à l’écrire, finalement renoncé. C’était la fin de son poème, cette fin que Rose ne connaitrait probablement jamais. Il se sentait encore plus pitoyable, à y repenser. L’envie, le besoin de vider son sac grandissait en lui telle une fleur, et il ne pouvait que dire à quel point il la sentait empoisonnée, et à quel point il la trouvait proche de son cœur. Un larme coula le long de sa joue, mourut dans les cheveux de Rose. Il se sentait repartir en un flot de sanglot, mais tenta tant bien que mal de résister. Il voulait, plus que tout au monde, se convaincre que s’il est allé vers Rose, c’était parce qu’il croyait qu’elle aurait les bons mots, les bons conseils, le bon avis – perspicace et objectif – mais plus les secondes passaient, plus il se demandait s’il avait bien fait. Les répercussions, il n’y avait pas pensé. Il savait que, peu importe ce qui sera dit, Rose irait l’emmener avec elle dans sa tombe, mais ce n’était pas ce qui l’inquiétait le plus. Si jamais sa stupidité et sa bizarrerie se retournaient contre lui ? S’il perdait l’estime de Rose, il était plus ou moins sûr qu’il perdrait l’estime de tous, sauf peut-être Lily et Louis. Lily... Ce mot raisonna dans sa tête un instant. N’était-ce pas elle qui devrait, actuellement, se trouver à la place de Rose ? Il inspira profondément l’odeur qui se dégageait de la cousine de ses meilleurs amis. Il devait se persuader. Il devait se persuader... Lily était déjà trop impliquée, il ne voulait pas l’ennuyer. Mais ennuyer Rose était-il une solution ? Il sentit ses yeux se remplir de larmes à nouveau, un spasme secoua son corps brutalement. Peut-être que, dans le fond des fonds, elle ne lui en voudrait pas ? En ce qui touchait à Lily, et il le savait, cette discussion aurait lieu aussi. Dans d’autres circonstances. Dans un autre monde aussi, si les rêves pouvaient s’exhausser. Il resserra son étreinte, la détendit aussitôt. Il espérait que serrer la fille contre lui lui donnerait un tantinet du courage dont il avait besoin maintenant, mais il avait tellement peur de la briser. Non pas avec ses muscles, il n’en avait pas la force, mais avec ses mots. D’instant en instant, il appréhendait de plus en plus ce qui allait ce passer et espérait, sincèrement, qu’il n’était entrain de commettre l’une des plus grandes erreurs de sa vie. Il éclata en sanglot à cette pensée. L’humidité de la journée ne pouvait en rien égaler celle de ses yeux actuellement, et il était gré aux cheveux de la jeune fille d’absorber et, par il ne savait quelle magie, éliminer ses larmes, mais, par-dessus tout, il était content, peut-être même heureux, de ne pas être seul en ce jour où son monde commençait à s’effondrer.

fiche par century sex.

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Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose] Empty
MessageSujet: Re: Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose]   Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose] EmptySam 29 Sep - 3:29

In the fog
S. Lew Weryk & Rose Weasley

Sa langue claqua son palet avec agacement. Elle aimait la pluie. Cette sensation de bien-être en regardant la tempête à l’extérieur était un réel plaisir. Mais le son des gouttes s’écrasant sur les vitres était une véritable torture pour sa concentration. Ce tambourinement interminable. Rose leva les yeux au ciel en laissant sa tête s’appuyer sur le mur derrière elle. Tout allait mal. Tout ne se passait pas comme elle le voudrait. Il n’y avait plus de concentration. Il n’y avait plus le courage ni l’envie. Tout n’était pas comme d’habitude et c’était extrêmement perturbant pour une jeune fille dont toutes les journées étaient planifiées à la minutes près. Assise par terre à côté de la grande fenêtre du dortoir des filles, Rose travaillait à la lueur de la lune. Il n’y avait vraiment qu’elle pour faire ça. Il n’y avait vraiment qu’elle pour trouver la force d’étudier à une heure pareille. Il n’y avait qu’elle. Mais c’était ce qui la faisait vivre. C’était ce qui la rassurait, du moins, elle arrivait à s’en persuader. La jeune fille ferma les yeux et inspira profondément. Les souffles innocents de ses camarades endormies la reposèrent. Peut-être devrait-elle dormir ? Peut-être devrait-elle se recoucher ? L’envie de retrouver ses draps chauds lui traversa l’esprit mais elle finit par refuser cette idée et se remit à griffonner sur ses papiers. L’encre coulait, la plume grattait et les mots s’enchainaient, mais les phrases n’avaient aucuns sens. Il fallait qu’elle se résout à s’arrêter. Elle n’y arrivait plus. Elle n’y arrivait plus comme avant. Rose ne comprenait pas ce qui ne fonctionnait plus dans sa tête. Mais qu’avait-elle ? Qu’avait-elle ? Il n’y avait personne pour répondre à cette question qui continuait de résonner douloureusement dans le vide. Le vide. Elle tombait doucement dans le gouffre du doute. Rose ? Douter ? Comment le pouvait-elle ? Comment pouvait-elle se l’accorder ? Il ne le fallait pas. Il ne le fallait pas. Aux yeux de tous, elle était forte et inatteignable. Indestructible. Elle devait se tenir à cette image. La Gryffondor voulut se remise à écrire pour oublier ses réflexions mais elle se souvint de l’altercation avec Fred. Etait-ce cela qui la faisait perdre le fil ? Etait-ce de là que venait ce tourbillon d’incertitudes ? Elle avait voulu enfouir tous les mots qui étaient sortis de la bouche de son cousin. Elle avait voulu les effacer de sa mémoire. En fait, elle avait voulu rester indifférente à tous ces reproches … Comme d’habitude. Mais cette fois, elle n’avait pas réussi. Pourquoi tant de haine envers son attitude ? Pourquoi ne pouvait-on pas comprendre qu’elle ne voulait que travailler ? Pourquoi personne ne cherchait à comprendre ? Personne ne voyait ce qu’il y avait à l’intérieur. Personne ne comprenait. Pas même elle. Il y avait comme un drap de soie posé sur la vérité qui l’empêchait de savoir. Savoir quoi ? Ce qu’elle devrait faire ? Jusqu’ici, pourtant, ça ne l’avait pas dérangé. La solitude et l’incompréhension avaient été ses meilleures alliées durant tant d’années. Et elle n’avait jamais rien demandé de plus. Mais aujourd’hui … Aujourd’hui tout semblait changer et elle n’y pouvait rien. Ce sentiment de ne rien contrôler la déstabilisait. Ce n’était pas son genre. Non, ce n’était pas elle. Rose était forte et imperturbable. Forte et imperturbable. Elle se répéta ses mots dans sa tête et elle reposa son intérêt sur le devoir qu’elle devait terminer. En rangeant ses parchemins, un petit bout de papier se détacha du lot et glissa sur le parquet grinçant. Elle le fixa un moment et s’en empara. Le message de Lew. Rose l’ouvrit lentement et relit le mot. Ce rendez-vous, elle n’avait cessé d’y penser. Un point d’interrogation de plus à ajouter sur la toile de sa vie. Une autre cause à son trouble qu’elle espérait passager. Que pouvait-il bien lui vouloir ? Lui, son rival ? Il était peut-être le seul à pouvoir vraiment la comprendre. Ils étaient pareils. Ils étaient identiques. Ils étaient semblables. Cependant depuis quelques temps, il était différent. Ailleurs. Il paraissait nager dans un brouillard, ou plutôt, il paraissait s’y noyer. Déjà au dernier cours, elle l’avait vu dans la lune. Ce n’était pas son genre. Elle avait tenté de le ramener sur terre. Tout faire pour être meilleure que lui était l’une des seules choses qui lui restait. Etait l’une des seules choses qui la poussait à avancer. Alors il devait rester avec elle. Elle ne devait pas le perdre. Pas lui. Rose se surprit à s’inquiéter pour Lew. Mais que lui voulait-il ? Qu’avait-il en ce moment ? Finalement, personne ne la comprenait et elle ne comprenait personne. Cercle vicieux sans intérêt. Tous se noyaient dans leurs idées, dans leurs quotidiens, dans leurs opinions. Ils se noyaient tous et il fallait choisir un chemin pour essayer de s’en sortir. Sauf que Rose ne voulait pas choisir, elle voulait travailler. Alors qu’on la laisse. Pitié, qu’on la laisse. Elle doit être si indifférente … Peut-être justement que son intérêt plus qu’anormal pour les études compensait le délaissement des choix qu’elle devait faire. Comment pouvait-elle savoir ? Tout avait très bien marché jusqu’ici. Le papier se froissa dans sa main. Entre ses doigts. Rose ne savait pas s’il était vraiment judicieux d’aller à sa rencontre. Quelque chose clochait et étrangement, elle avait un mauvais pressentiment. Un très mauvais pressentiment. Non. Elle était peut-être indifférente mais elle ne pouvait pas faire comme si elle se fichait de l’état de son … Ami. Son ami. C’était étrange. Elle s’était tellement habituée à l’isolement. Elle comprenait maintenant qu’elle était passée à côté de quelque chose. Quelque chose de sans doute fabuleux, mais aussi de dangereux. Qui a-t-il de plus douloureux que de s’inquiéter pour une personne que l’on apprécie ? Pourtant, elle se sentait moins … Seule ? Oui, elle se sentait moins seule dans le néant dans lequel elle s’enfonçait. Peut-être justement était-ce le ticket de sortie ? Peut-être que Lew l’aiderait à sortir de tout ça. Mais à sortir de quoi ? De quoi voulait-elle s’échapper ? La Gryffondor secoua doucement la tête, elle se perdait dans ses pensées. Elle perdait sa logique. Elle perdait le control. Les premiers rayons du soleil dépassèrent de la colline, éclaircissant le ciel en larmes, l’aidant à sortir de ses songes. Elle regarda sa montre. Dans quelques minutes, il serait l’heure. Elle soupira. Elle était la seule à pouvoir choisir. Choisir. Choisir ce qui lui semblait juste, ce qui lui semblait noble. Choisir. Durant un long moment, elle resta à fixer droit devant elle. Jamais, on ne lui avait demandé quoique ce soit. Jamais on ne s’était vraiment intéressé à son avis. Et voilà qu’on désirait sa présence. Ses paupières se fermèrent. Allait-elle le regretter ? Non. Ce qu’elle regretterait, serait de perdre l’un de ses rares amis. Rose finit par se lever avec ses papiers dans sa main. Fixant l’étendue des plaines. Elle n’avait pas fini. Elle n’avait pas terminé son travail. Mais pour la première et dernière fois peut-être, elle s’en fichait. Elle s’en fichait. Car pour la première fois, elle sentait que quelqu’un avait besoin d’elle. Lew, avait besoin d’elle. Et quelque soit la raison, elle irait l’aider. Il n’y avait pas de questions à se poser. Il ne devait plus y avoir de doutes. Elle devait y aller. Et quoiqu’il puisse se passer, elle ne regrettera jamais. Répète Rose, tu ne regretteras jamais. Jamais.

Ses pieds caressaient les marches avec légèreté. Le temps passait et elle serait en retard. Pendant tout le trajet, elle fit le vide. Jusqu’à maintenant, elle n’avait que trop pensé et sa tête lui faisait mal. Ca bourdonnait à l’intérieur. Sa main frôlait avec douceur la rampe de l’escalier. Le silence l’accompagnait avec délice. Le silence. Bientôt, les autres élèves iraient prendre leur petit déjeuner alors qu’à cette heure-là, elle devrait être en train de travailler. Elle sourit en pensant qu’elle ne faisait jamais comme les autres. Toujours un train d’avance. Ou de retard, d’après les autres. Mais ils peuvent se moquer. Les préjugés, les opinions, les rires, elles s’en fichent. Elle s’en fiche tellement, s’ils savaient. Les mots écrit sur le vieux papier se dessinèrent à nouveau dans sa mémoire : « Aussi par tes yeux je n’ai peur d’être jugé ». Il ne devrait pas avoir peur de ce que les autres pensent. Il devrait passer au-dessus. Il ne sert à rien de souffrir pour ça. Il ne sert à rien de souffrir pour leurs beaux yeux. Rose s’arrêta quelques instants au milieu de l’escalier. Le regard dans le vague. Est-ce que son indifférence montrait une insensibilité ? Etait-elle incapable de ressentir quoique ce soit ? Pourtant depuis ce matin, elle se laissait emporter par ses émotions. Est-ce que son indifférence ne cachait pas justement sa peur d’être jugé ? Est-ce que son indifférence était-elle un défaut ou, au contraire, une force ? Pourquoi tout était-il aussi compliqué ? Pourquoi y avait-il tant de questions ? Elle était peut-être trop dure avec elle-même ? Chut. Tu penses trop. Elle se remise à marcher.

La Gryffondor se tenait devant la porte entrouverte. Il devait être là. Il était là. Elle pouvait presque entendre son souffle de l’autre côté tellement le calme régnait en maître dans ces lieux. Elle n’était jamais venue dans la salle désaffectée. Elle se contentait de la bibliothèque ou des autres salles de cours. Enfin, elle se limitait aux salles bien aménagées, ne faisant que travailler toute la journée elle n’avait pas besoin de plus. Mais le lieu ou encore ce qu’il y avait à l’intérieur, lui importait peu. Le plus important était Lew et ce qu’il avait dans la tête. Bien que cette salle soit aussi synonyme de tranquillité, son rival ne voulait pas être dérangé et elle saura bientôt pourquoi. Bientôt. Ses doigts fins vinrent se poser sur l’imposante porte en bois, la poussant délicatement elle s’introduit ensuite dans la salle abandonnée. Trouvant Lew de dos, elle fronça les sourcils, soucieuse. Il était étrange. Elle ne devrait peut-être pas être là. Elle ne devrait peut-être pas … Il se retourna et pointa la baguette vers elle. A quoi jouait-il ? Alors leur relation n’était-elle que rivalité ? C’était-elle emportée en imaginant une amitié entre eux deux ? N’avait-elle que rêvé leurs sourires ? Leurs rires ? Elle se sentait si stupide. Par réflexe, la main de la jeune fille se dirigea vers sa propre baguette, prête à riposter. Mais avant qu’elle n’ait pu faire quoique ce soit, Lew prononça un sort dans un chuchotement et la porte se ferma. Rose caressa sa baguette et finit par la lâcher en comprenant qu’elle s’était une nouvelle fois méprise sur les intentions du jeune homme. Elle devrait apprendre à accorder plus de confiance aux autres. Elle devrait lui faire confiance. Il la méritait amplement. La rousse regarda la porte verrouillée et quand elle se retourna, Lew l’enlaçait. Il l’enlaçait. Imprévisible. Que faisait-il ? Ce soudain rapprochement la perturbait, son cœur s’affola. Elle n’y était pas habituée, surtout de la part de Lew. Rose plongea à nouveau dans le vide. Elle ne savait pas comment réagir. Paniquée, elle ne savait pas ce qu’elle devait faire. Lew n’était pas bien et elle restait de marbre. Ce n’était pas comme ça qu’elle devait réagir, elle le savait. Elle devrait sûrement l’enlacer, elle devrait sûrement lui dire que tout allait bien se passer, elle devrait le rassurer. Mais enfin … Elle n’avait jamais été douée pour les relations humaines. Pourquoi le serait-elle maintenant ? Pourtant elle ne voulait pas le décevoir. Elle voulait l’aider. La volonté était là. Mais cela ne suffisait pas. Lew, que dois-je dire ? S’il te plait Lew, dis-moi ce que je dois faire ? Il finit par s’écarter. Les yeux verts de Rose fixaient le Serdaigle, attendant quelque chose. N’importe quoi. Une réaction. Un sourire. Mais le jeune homme se mit à pleurer. Il pleurait là, devant elle. Elles ruisselaient sur ses joues mais elle n’y pouvait rien. Elle ne savait pas. Elle ne savait pas comment faire. Les larmes. Elle les détestait. Elle ne les supportait pas. Elles la faisaient souffrir. Depuis quand elle-même n’avait-elle pas pleuré ? Trop longtemps sans doute. Voir Lew ainsi la torturait. Elle avait si mal déjà. Mal d’être une incapable pour les autres. Mal d’être inutile pour les autres. Elle n’était bonne qu’à travailler. Mal. Mais, bon sang, qu’avait-il ? Pourquoi être dans un tel état ? C’était trop dur. Toutes ces questions, tous ces sentiments, toutes ces émotions. C’était insupportable. Mais par instinct sans doute, elle s’approcha de lui et l’enlaça à son tour. Cette sensation était nouvelle et chaleureuse. Mais cela ne guérissait en rien le trou qui se creusait en elle. Il commença à s’excuser et elle fit non de la tête. Elle aurait dû lui dire qu’il n’avait pas s’excuser. Elle aurait dû lui dire que c’était elle qui était désolée. Désolée d’être aussi nulle. Désolée de ne pas être à la hauteur. Elle n’était qu’une idiote qui ne cherchait pas à vivre, juste à travailler sans s’occuper des autres. Elle n’était qu’une égoïste. Désolée. Mais les mots ne franchissaient pas les lèvres. Les mots ne sortaient pas. Incapable d’aligner la moindre phrase. Incapable. Et Lew continuait, il s’excusait, il remerciait, il s’excusait et elle se sentait terriblement coupable. Il fallait dire quelque chose. Il fallait … dire. « Ce n’est vraiment pas grave Lew ... Je suis là ». C’était pitoyable, elle était pitoyable, mais c’était tout ce qu’elle avait. Le jeune homme lui prit la main et l’entraina vers lui, posant ensuite sa tête sur son épaule. Elle était gênée par ce trop plein de tendresse. Les questions se multipliaient, tourbillonnaient, s’entrechoquaient, se bousculaient. Elle regardait droit devant elle, puisant en elle les ressources, mais plus les secondes passaient, plus elle se sentait incapable de lui venir en aide. Lew était en sanglot et elle n’arrivait à rien. Un combat contre elle-même, contre ce qu’elle était et ce qu’elle devrait être maintenant. Mais elle n’était pas faite pour ça. Elle n’était pas le genre de personne qu’il fallait pour ce genre de choses. Lew devrait le savoir pourtant. Pourquoi elle ? Pourquoi l’avoir choisit elle ? Il avait d’autres amies pour se laisser aller. Il avait d’autres amies pour ça. Pourquoi elle ? Elle n’avait même pas réussi à être une grande sœur pour son frère. Elle n’avait même pas pu être là pour lui. Pour sa famille. Ils savaient tous les deux qu’ils n’étaient pas le duo parfait pour ce genre de confidences. Alors, pourquoi ? Il devait bien y avoir une explication ? La Gryffondor inspira doucement. En attendant, elle était là. Avec lui. Et elle était là pour lui. Il avait demandé sa présence et elle était venue. Il était de son devoir de faire de son mieux. Pour lui. Sa main serra celle du Serdaigle fermement. Les secondes s’écoulèrent dans le silence. Il était encore prit de sanglot mais il finit par se calmer. Rose avait finit par trier tout ce qu’elle ressentait. Il fallait faire le ménage. Elle inspira une nouvelle fois, comme si avec l’air, elle regonflait le ballon de la force qui lui était propre. Lew finit par lui murmurer les mots qu’elle avait relu une centaine de fois sur le papier et elle ne put s’empêcher d’afficher un mince sourire. Ils ne savaient pas tous les deux pourquoi c’était elle qui était à ses côtés et pas une autre ou un autre. Mais c’était elle. C’était elle. Il lui faisait confiance et elle fera en sorte qu’il ne le regrette pas. Rose reprit un air sérieux. Celui qu’elle a toujours eu finalement. Elle se retrouvait peu à peu. Elle s’était trop laissée aller et s’était perdue dans le labyrinthe de la panique. Mais c’était fini. Rose avait compris que le temps des révélations était arrivé et que c’est tout ce dont Lew avait besoin pour l’instant. Alors elle était prête à écouter, à entendre et à conseiller. Car si elle était incapable de consoler, donner des conseils était un domaine dans lequel elle était plus à l’aise. Mais avant tout, elle devait être forte et imperturbable. Comme avant. Comme toujours. Serrant toujours la main du jeune homme, elle finit par briser le silence en murmurant :« Dis-moi … ».




« Nous sommes si accoutumés à nous déguiser aux autres qu'à la fin, nous nous déguisons à nous même » ► François de La Rochefoucault
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MessageSujet: Re: Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose]   Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose] EmptySam 29 Sep - 6:48

Rose W. Ҩ Lew W.
« Les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être – tout cela n’a aucun sens ~ placebo»


Dis moi. Ces mots raisonnaient dans la tête du Serdaigle comme tant d’autres l’ont déjà fait, et comme tant d’autres le feront encore. Il n’avait aucun doute à ce sujet. De légers spasmes traversaient son corps, encore et encore. Ca le rendait malade. Tout le rendait malade. Non – il SE rendait malade par l’idée même de son existence. Rose avait brisé le silence avec ces deux mots, un silence qui, si cela seulement était possible, pesait encore plus à Lew que le reste de sa vie. Mais justement, n’avait-il pas là le meilleur des contrepoids à ce qu’il devenait ? Devait-il se taire à jamais, ne plus rien dire, se couper la langue ? Un sanglot s’échappa de son corps. Il perdait le contrôle, se sentait se noyer dans ses propres pensées, tellement de mots se fracassaient sur les rebords de son crâne... Un spasme, beaucoup plus intense que les précédents le secoua violemment, au point de rompre le contact avec Rose, ou presque. Il s’était éloigné de la jeune fille, seule sa main effleurait encore celle de la rouge et or. Il plia les doigts brusquement, arrachant ce dernier lien physique. Une douleur vive frappa sa poitrine, il détourna immédiatement sa tête vers les fenêtres : il pleuvait énormément dehors et l’humidité s’infiltrait de plus en plus vers eux à travers les murs du château. Ca ne présageait absolument rien de bon. Il sentit une larme couler le long de son visage, la laissa rejoindre les quelques premières sur le sol avec un stoïcisme incompris. Il touchait le fond. Les barrières qu’il avait apprises à mettre entre lui et le monde se fissuraient, une par une. Il avala bruyamment sa salive, fixant le sol avec insistance pour fuir les yeux de Rose. Dès qu’elle était entrée dans la salle, il avait déjà perdu la plus imposantes de toutes, la barrière qu’était le calme. Ses doigts bougeaient dans tous les sens, essayaient de fuir le naufrage vers lequel il avançait inexorablement. Il aurait aimé soupiré, mais l’air lui manquait peu à peu dans les poumons. Il sentit les larmes recommencer à couler de plus belle, coulant douloureusement sur ses joues et descendant, le long de sa nuque, sous sa chemise, venant titiller la source de la maigre douleur physique qu’il ressentait. Car oui, la deuxième barrière était perdue. Et si ce n’était pas le cas, s’il ne l’avait pas prévu, probablement qu’il n’aurait pas demandé l’aide de la jeune fille. Il essuya ses yeux avec la manche de sa robe de sorcier, essayant de paraître moins pitoyable. La douleur physique, aussi intense savait-il se l’infliger, n’était plus suffisante à calmer ses pensées. Sa barrière la plus précieuse, la plus titillée, celle qu’il tentait de garder la plus secrète n’était plus. Le silence avait à nouveau posé son voile, rompu ça et là par les quelques sanglots du jeune homme. Il se jeta à nouveau dans les bras de la Gryffondor qui restait là, muette en attendant qu’il réponde à son invitation. Dis moi. Ces mots étaient peut-être la pire des choses qui l’attendait, et pourtant, il l’avait voulu non ? Une fraction de seconde, l’instant d’une impulsion hier, il avait voulu. Et il voulait toujours, probablement, vu qu’il était là. Il voulait s’enfuir. Il n’avait en rien le courage des rouges, ni la malice des verts. La serviabilité des jaunes était des plus douteuses en lui, et il savait que c’est pour tout cela qu’il s’était retrouvé à Serdaigle. Seulement voilà, que faire quand l’acuité des bleus vous quitte, elle aussi ? Il enfonça plus profondément son visage dans le creux de la nuque de Rose Weasley. Weasley. La simple mention de ce nom de famille lui suffit à partir en un flot de larmes encore plus important qu’avant. Il ne servait à rien. Il était là, électron libre gravitant autour des autres, c’était toute sa vie. Il tenta de se calmer, en vain. « Je... » Il brisa le nouveau silence qu’il venait d’instaurer, se figea. Ca y était, il venait de toucher le fond des fonds. Il passa sa main droite dans les cheveux de Rose, la serra un peu plus contre lui, humecta la sublime odeur de ses cheveux. Il espérait pouvoir le refaire, une fois le tout fini. Il voulait que quelqu’un lui remette les idées en place, peut-être. Mais ce n’est que maintenant qu’il réalisait que ces idées avaient le pouvoir certain de changer son image aux yeux des autres. Et si Rose en venait à le détester ? Si elle irait le trouver contre-nature, ou pire encore ? Il ne voulait pas la perdre. « Je... » La phrase qu’il voulait prononcer s’étouffait dans les cheveux de la jeune fille, et l’entrainait irrémédiablement avec elle vers une mort dont Lew ne voulait pas. Non, il ne voulait pas mourir dans les yeux des autres. N’est-ce pas ? Il souffla délicatement l’odeur qui enivrait son nez, espérant vraiment se convaincre par ses propres pensées, puis repoussa légèrement Rose. Il ignorait absolument tout de son apparence actuelle, il s’imaginait allègrement être encore plus laid avec toutes ces larmes qui avaient coulées. Ses yeux devraient lui faire mal, il n’en était rien – il n’y avait plus de seconde barrière. Il allait exploser, il le savait déjà. L’animal qui dormait en lui, étouffé de trois puissantes isolation grognait avec plaisir. Ses pulsions, ses rêves, ses pensées intimes. Tout ce qu’il a voulu oublié s’était enfermé en lui et, patiemment, attendait l’heure où la vengeance serait des plus exquises. Un animal. Il se sentait être un animal. Le silence recommençait à peser, Rose le fixant toujours alors qu’il se torturait intérieurement. Il fuyait toujours ses yeux avec honte.

« C’est... » Il souffla un bon coup, comme pour se donner le courage qu’il n’aurait jamais. Une fissure sur le mur du silence. « Je pense être... » Il s’arrêta un instant, inspira profondément une fois de plus, libéra l’air dans la seconde. Il sentit une deuxième fissure traverser son mur, conjointement au frisson qui longea sa colonne vertébrale et se perdit dans son bassin. « Je... » Il n’arrivait plus à parler. De légers petits spasmes jouaient avec son corps tandis que chacun des mots qu’il pensait nouait sa gorge de plus en plus. Il ferma les yeux l’espace d’un instant. Plus aucune larme ne coulait. Il sentait qu’il n’en avait plus, et la réserve intime de ces larmes les plus profondes, ne sortant que lorsqu’il n’y avait plus rien à faire, ne se sentait pas mobilisée, pour le moment du moins. Un spasme un peu plus intense traversa son corps, suivit d’un nouveau frisson. Il se retrouva sur le sol, genoux écartés tandis que ses chaussures touchaient son bassin. Il venait de perdre son combat contre soi-même. Il fixa Rose droit dans les yeux, pour la première fois depuis qu’elle avait parlé, puis se recroquevilla, cachant son visage dans ses mains et l’approchant dangereusement du sol. « Tu... » Il hésita un moment encore, inspira une bonne bouffée de l’air humide et dense qui planait dans la salle. Il n’y avait plus de salle. Il n’y avait que Rose et lui. « Tu sais que je suis très... » Il chercha le bon mot, se mordit la lèvre inférieure jusqu’au sang quand il le trouva. « ... ami… » La goutte de sang coula le long de ses doigts et se perdit dans l’obscurité de sa manche. Il sentait les larmes revenir à ses yeux. « ... avec Louis. » Les débuts étaient les plus difficiles. « Les choses ne sont pas ce qu’elles paraissent être. » Son regard se noirci alors qu’il avançait dans cette phrase, la première pleinement articulée depuis le début. Il se releva péniblement, le regard vide et le teint livide. Il ressemblait à un cadavre, yeux ornés de rouge, visage vide de toute expression. Une larme unique coula sur sa joue gauche. Le mur du silence était fin mort en lui. Il n’y avait plus rien à cacher, plus rien à ressentir, plus rien en quoi croire – le monde sous ses pieds venait de s’effondrer. « Je dois ma vie entière à Louis. » Il s’arrêta. Il allait se lancer dans le pire des monologues et il le sentait déjà. Il libéra un bouton de sa robe de sorcier. « Sans lui, j’ignorerai où j’en suis aujourd’hui, je ne saurais où j’étais hier et encore mois où je serais demain. » Il libéra un bouton de plus. « Je l’aime. » Une larme nouvelle coula. Il continua à s’amuser avec sa robe de sorcier, évitant soigneusement le regard de Rose. « J’ignore si je peux le dire ainsi. Je l’aime. Je l’aime. Je l’aime à... » « en mourir. » ajouta-t-il dans sa tête. Il n’osait pas finir cette phrase à haute voix. Il en déboutonna un de plus. « Et je le rencontre, tous les jours presque. Et je me tais, tous les jours presque. Et il ignore ce qu’il est pour moi. » Il leva la tête vers la Gryffondor une fraction de seconde, son regard vide devenant de plus en plus noir. « Et il l’ignorera toujours. » Un bouton sauta encore, il n’en restait plus beaucoup. « Je ne veux pas qu’il sache. Je ne veux pas le perdre. » Sa mine se décomposa. Il se sentait de plus en plus monstrueux. « Cet amour que je nourri pour lui est horrible. Tout sauf naturel. Il ne devrait pas être là. Quel genre de monstre suis-je ?! » Le courant de larme reprit son cours le long de son visage, alors que ça voix se décomposait elle aussi. Il sentait qu’il s’emportait, mais pourtant il ne criait pas. La douleur sur son visage, la tristesse qu’il en émanait, était suffisante. « Que l’on m’arrête, qu’on le protège. Il a été tel un frère pour moi depuis six ans déjà. Je lui dois TOUT. TOUT TU ENTENDS ! » Le ton montait tout seul, il n’avait plus aucun contrôle. « Est-ce ICI une façon de LE remercier ? NON. Non. Je... Monstre... » Des sanglots étouffèrent la fin de sa phrase. « Il ne voit rien. Ignore tout. Je fais et ferais tout pour. Je ne le mérite pas. » Cette phrase était la pire des punitions, le plus douloureux des châtiments. « Qu’il fuit, cet idiot, qu’il fuit avant de ne me donner un ESPOIR ! Je l’aime. Dieu que je l’aime... » Il détacha un bouton de plus. Il n’en restait plus que quatre. « Dieu ce que je donnerais pour... » Il poignarda cette phrase avec toute la force de son esprit. Non. « Et lui... Il est là. Tellement innocent, angélique, AVEUGLE. » Il se frappa le torse de son poing, une douleur insupportable le transperça. Bientôt. « Si seulement il voyait... Ne serait-ce qu’un petit bout... Il FUIRAIT. » Il libéra un bouton de plus. Trois. « Et pourtant... Je suis prisonnier. » Il se calma légèrement, fis un pas vers Rose puis deux vers l’arrière. « Je ne peux m’éloigner de lui, ça lui ferait trop de mal si la distance venait de moi. Je... Je ne veux pas qu’il souffre. Pas à cause de moi. Pas à cause d’une vermine, une mauvaise herbe qu’il a lui-même invitée dans sa vie. Il se figea légèrement, serra sa main gauche. Il sentait ses ongles rentrer en lui, déchiqueter sa chaire. « Si seulement il avait su, à l’époque... Il ne serait pas venu vers moi, IL SERAIT HEUREUX !! » Il se tourna, frappa sa tête contre le mur avec une force qu’il ne se connaissait pas. Il sentit la chaleur de son sang sur son front, le liquide rouge le quitter une fois de plus, se mêler à ses larmes une fois de plus. Il ne méritait pas de vivre. « Et pourtant... Je l’aime. Je l’aime. Je l’aime. Je l’aime. » Il adressa cette dernière phrase plus à soi-même qu’à Rose, mais il savait qu’elle avait entendu. Les mots étaient telle une prière. Il implorait. « J’ai essayé de me convaincre, une année durant, qu’il valait mieux que je parte. Mais son sourire, son putain de sourire... Je... » Il étouffa un sanglot. Deux. « Que ses paroles me soient glace. J’aimerai tellement... Mais elles me brûlent plus que le feu lui-même ! Son BONJOUR, son AU REVOIR, son LEW. Ces mots sont la PIRE des souffrances qui ne m’a jamais été infligée. Nous sommes deux de la même espèce. Il a sa place. Moi non. » Il regarda une fois de plus à travers la fenêtre, cherchant à fuir la présence de Rose qui, bien qu’immobile, attaquait son espace vitale avec frénésie. « Une promesse brisée, JE N’ETAIS PAS FRANC !! » Une goutte de sang traça son chemin jusqu’à son œil, suivit de peu par d’autres. Ca ne pouvait être quelque chose de bon. « Je me suis promis de ne JAMAIS lui faire de mal. NE JAMAIS ENVISAGER DE LUI FAIRE MAL MÊME. J’ai ECHOUE ! » Il avait mal à la gorge, sanglot et cris se mélangeant dans un cocktail des plus amères. « Il serait tellement mieux si je n’étais pas à ses côtés... » Il enroula ses bras autour de son corps, comme s’il se donnait un câlin à soi-même. Un. « Il est TOUT ce que j’aurais aimé être. Il a TOUT ce que j’aurais aimé avoir. Pourquoi ne suis-je pas lui ? NON. Je souillerai son image plus encore que je ne la souille en étant son ami. » Il se maudissait avec haine. Il détestait ce qu’il était, ce qu’il a été, ce qu’il devenait. « Et pourtant... » Son visage s’assombri de nouveau, toute trace de colère s’évaporant dans un néant indéfini. Il s’approcha de Rose, se pencha vers elle, murmura à son oreille : « Et pourtant sans lui je ne suis rien. ». C’était peut-être la pire des choses que de se l’avouer, mais il le savait. Elle le savait. Tout Poudlard le savait. C’était la loi informulée. Personne n’aurait posé ne serait-ce qu’un regard sur lui si Louis n’avait pas été là. Il serait resté un inconnu parmi des inconnus, et pas le traitre monstrueux qu’il était. « Ce fou ne se rend pas compte à quel point je me consume quand son regard se pose sur moi, à quel point tout ce qu’il a fait pour moi se converti en la pire des choses. Une passion noire. Un désir des plus coupables. Qu’on m’arrête ! » Il s’éloigna de Rose au fur et à mesure qu’il avançait dans sa phrase. « Mon regard me semble absurde. » Il était à peine conscient de ce qu’il disait maintenant, trop emporté par les émotions que sa langue vomissait, faisant claquer chaque mot sur ses dents avec rage. « Qu’on le protège de mes désirs. Qu’on l’éloigne de moi. Qu’on le sauve de la toxine que je suis. » Au fur et à mesure qu’il avançait dans son énumération, il parlait de moins en moins fort, s’approchait de plus en plus d’une table. Zéro. Il sorti sa baguette, enleva sa robe de sorcier, la jeta sur la petite table. « Il y a quelque chose de pourri ici. Il y a moi ici. Je n’ai été que du gâchis de peau et de larmes toute ma vie... »

D’un coup de baguette mou, il fit disparaitre sa chemise, restant torse nu devant la Gryffondor. Il n’osait la regarder en face, trop effrayé de voir sa réaction à la mosaïque qui s’offrait à elle. De ses poignets à ses épaules, les cicatrices et plaies, plus ou moins fraiches, semblaient devenir une gigantesque œuvre d’un art macabre, mauvais. Il avait perdu le souci de se soigner. Partant de ses poignets, les plaies à peines cicatrisées s’enroulaient jusqu’à son coude, toutes bien trop profondes pour être bénignes. LOUIS en lettres majuscules était gravé dans son muscle au niveau de son avant bras gauche, à une profondeur dépassant toute norme. Il sentit ses genoux faillir légèrement, s’adossa à la table tant bien que mal. Non, il ne touchait pas le fond. Il avait touché le fond il y a bien longtemps déjà, et c’est l’enfer qu’il était entrain d’atteindre. Toutes ces plaies, toutes ces cicatrices, ces marques de la douleur qu’il évacuait physiquement n’étaient pourtant rien. Rien à côté de ce qui se dessinait sur son torse. Rien à côté de CA. Un cœur. Il manquait un lambeau de peau en forme de cœur pile au niveau de celui-ci. Si la plaie n’avait pas été soignée par une once de médicomagie, on pourrait voir les muscles à travers. Il n’y avait rien à cet endroit, rien si ce n’est le mot LOUIS, gravé quelques fois de plus dans la chaire, faisant le tour complet de la forme. Lew voulu toucher le manquement de sa peau, l’œuvre qu’il avait amené lui-même à exister, mais rétracta sa main. Il ne fallait pas toucher Louis. Ne pas toucher Louis. Ne pas toucher son cœur. Il releva la tête vers Rose, jugeant qu’il lui a laissé suffisamment de temps pour voir. Il afficha un sourire triste. « Si je suis si mauvais pour lui, si je suis le diable dans ses moindres recoins à cause de lui... » Il hésita un instant, sentant les larmes ruisseler le long de son visage plus vite qu’avant. « Il est une perfection anormale. Je luis dois tout. Sans lui... Tout est finit. Que l’on soit ami ou ennemi... Je ne veux pas le voir souffrir. Je ne veux pas le faire souffrir. Il... Il serait tellement mieux sans moi, non ? » Il fit tourner sa baguette dans sa main gauche, puis la pointa vers son torse, calmement. C’est un sourire qui trônait sur son visage. « Avant que je perde mon innocence, il a été une part des cieux pour moi. Il a été mon ciel. Je ne veux pas le salir. Je suis seul maintenant. J’aurais du resté seul. J’aurais dut ne jamais lui avoir répondu en deuxième année. J’aurais dut... » Une dernière larme coula le long de son visage. « J’ai laissé tout ça s’installer entre nous. Je n’ai jamais été un génie. Jamais, Rose. Si j’en étais un, j’aurais empêché ça. J’aurais empêché que ça commence même. Là, il ne me reste plus qu’à prier de le revoir au jugement dernier. » Il sorti de son monologue et se tourna vers la dénommée Rose, lui adressant un sourire pâle. Sa main tremblait comme elle n’avait jamais tremblé. Bientôt. Il sentit son cœur battre un peu plus vite, provoquant une douleur qu’il décida d’ignorer au niveau de sa marque. Il était pitoyable, inutile. Il n’a jamais rien apporté de bon à Louis, et il savait que rien ne changerait cela. « J’ai voulu le protéger durant toutes ces années, même si j’étais plus frêle et plus vulnérable que lui. J’ai voulu... »La haine qu’il ressentait envers soi-même l’apaisait curieusement, d’une façon cruelle même. « Il aurait put toujours être sur le devant de la scène. Mais non, je trainais derrière et il a choisi de trainer avec moi. Depuis trop longtemps déjà. Rose... » Il fixa la jeune fille. « Protégeons-le de mes désirs, s’il te plait. » Sa main trembla une fois de plus. Il manqua de faire tomber sa baguette, mais resserra son étreinte autour du bout de bois. Il adressa un magnifique sourire à Rose. Son monologue était finit, elle pouvait enfin parler. Sauf que lui ne voulait plus l’entendre. Il ne voulait plus déranger le monde par son souffle, sa respiration, la ruine qu’il était. Il ne méritait pas Louis. Il ne méritait pas Lily. Il ne méritait pas Rose. Il ne méritait personne. Il étouffa un sanglot. Il recommençait à sentir les larmes couler le long de ses joues, des larmes de joies. « Je peux enfin le protéger. Le protéger du plus grand mal qu’il n’a jamais connu. Je peux le protéger de moi. » Il ferma les yeux. Il avait du mal à parler. Il ne savait pas si son idée aller marcher. Il avait étudié ce sort, et il savait qu’il était beaucoup plus complexe qu’il n’y paraissait. Il regarda une dernière fois par la fenêtre, comme pour graver cette image dans son esprit. Il inspira l’air de la salle, comme pour graver l’odeur de Rose dans ses narines. Il téta délicatement la marque de morsure sur sa lèvre, avalant son sang, comme pour graver ce gout dans sa bouche. Finalement, il toucha la marque récente sur sa poitrine, grimaça à l’intensification extrême de douleur que cela provoqua, comme pour se rappeler pourquoi il faisait ça. La petite part en lui qui tenait à la vie avait finit par s’éteindre. Le poids de ses paroles, la réalisation ce qu’il a été pour son Louis, son amour, le fait de découvrir à nouveau quel poids il a été, quelle masse inutile de chaire... Non. Il pointa la baguette contre sa punition en forme de cœur et, dans un murmure, une prière même, il prononça : « Avada... »

fiche par century sex.

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MessageSujet: Re: Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose]   Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose] EmptyDim 30 Sep - 6:24

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S. Lew Weryk & Rose Weasley

Et ça coule. Ca coule à flot. Et elle n’y peut rien. Elle ne peut jamais rien. Elle ne peut jamais rien faire ! Elle ne peut plus rien faire … Elle à beau implorer le ciel de lui murmurer les actes à accomplir. Elle à beau prier pour que tout s’arrête. Elle a beau se concentrer. Ca ne marche pas. Ca ne marche pas ! Tu entends ? Lew s’arracha à elle. Livrée à ses propres pensées. Livrée à ses propres choix. Ne laisse pas tomber. Rose le regarda. Elle le regarda s’enfoncer sans essayer de le rattraper. Il tombe. Il tombe le petit oiseau, mais elle ne peut le sauver. Elle ne le peut pas. Elle en est incapable. Lew tombait, et elle ne pouvait que tomber avec lui. Il faudrait appeler quelqu’un. Il faudrait abandonner cette tâche à quelqu’un d’autre. Ce serait tellement plus simple. Ce serait tellement mieux. Elle n’était pas faite pour ça. Elle n’était pas faite pour ça. Ce n’était pas pour elle. Il lui faudrait replonger dans ses bouquins, il lui faudrait se remettre à écrire pour oublier. Oublier. Et il y avait toujours ce silence, ce terrible silence. Il ne disait rien. Aucuns mots. Silence. Il fallait qu’il dise quelque chose, n’importe quoi. Il fallait qu’il se libère, elle le savait, mais peut-être que cela n’arrangerait rien ? Peut-être que tout ce n’était qu’une grossière erreur ? Et alors qu’il s’éloignait peu à peu, il se retrouva à nouveau dans ses bras. Elle ne comprenait pas. Elle se perdait. Ce mot ne lui était peut-être pas destiné ? Ce mot n’était peut-être pas pour elle. Non. Il était pour quelqu’un d’autre. Dis-moi qu’il n’était pas pour moi … Mais il ne dit rien ! Il ne dit rien ! Sa main dans ses cheveux. Les larmes qui coulent dans son cou. Est-ce que tout cela avait un sens ? Etait-ce elle-même le problème ? L’unique et seul problème ? Elle s’était connue plus lucide. Elle s’était connue plus forte. Les sanglots. Les larmes. Mais que tout ça s’arrête ! Elle n’était pas habituée à tant de chagrin. Elle eut soudain le vertige. Il fallait se calmer. Il fallait respirer. Respire. Lew n’était pas du tout dans son état normal. Quoiqu’elle-même ne l’était pas non plus en cet instant précis. Indifférente. Tu es indifférente. Rose tentait à chaque fois de reprendre ses esprits mais le comportement de son ami était incompréhensible, il tournait en rond. Il fuyait et revenait. Mais que voulait-il ? Qu’attendait-il d’elle ? Elle pouvait avoir toute la volonté du monde. Elle pouvait essayer de faire de son mieux, elle se perdait un peu plus à chacune des secondes qui s’écoulaient dans cette pièce. Perdue au milieu du néant. « Je … » Rose revint à la réalité. Lui aussi essayait, mais comme tous le monde, il avait de rudes barrières à franchir. Elle chercha son regard, elle chercha ses yeux, ses larmes. Elle chercha mais il était ailleurs. Il était trop loin. « Je … » Son cœur tambourinait. Elle essaya de se rapprocher, mais à chaque fois il s’éloignait un peu plus. Il fallait comprendre. Il fallait continuer encore. Tu ne regretteras pas. Non, tu ne regretteras pas. Il faut se persuader que cet acharnement en vaut le coup. Il faut se persuader que cette lutte est nécessaire. Pour lui. Toutes ces larmes … Pouvait-il vraiment y en avoir autant ? Cette peine placardée sur tous les traits de son visage. Et les nuages qui grondaient, et la pluie qui s’abattait sur l’école, sur eux. Ce ciel pleurait-il toutes les larmes qu’elle n’avait pu verser ? Ce ciel pleurait-il son inutilité dans ce monde gouverné par le mal ? Mais elle ne cherchait pas à changer quoique ce soit. Elle était incapable d’aider son ami, alors comment pourrait-elle être capable de sauver le monde ? Elle ? L’idiote, l’incomprise, l’hypocrite, l’égoïste … Pardonne-moi Lew … « Tu … » Quoi ? Que voulait-il dire ? Qu’y-avait-il dans son cœur pour être aussi malheureux ? Que les mots sortent ! Dis-moi ! Lew, dis-moi !

Peut-être n’aurait-elle pas dû entendre la suite. Sans doute aurait-elle dû se lever et partir. Tout laisser. Abandonner ? Après tout, elle n’était qu’une lâche incapable de se battre. Elle se persuadait d’être plus forte mais ce n’était qu’une façade, qu’une image. Etait-ce de là que venait tout ces changements ? Les masques se brisaient-ils ? Pouvaient-ils être recollés ? Elle ferait en sorte que ça soit le cas. « Tu sais que je suis très … Ami … Avec Louis ? » Elle acquiesça. Que pourrait-elle faire d’autre ? Il n’y avait rien d’autre à faire. Paralysée, elle l’avait regardé s’écrouler sans afficher la moindre expression. Elle l’avait regardé se débattre avec lui-même sans avoir le courage de l’aider à se redresser. Le courage. N’était-il pas une vertu propre aux Gryffondor ? Dans d’autres circonstances, elle en aurait ri. Rose ? Courageuse ? Où était-elle cette qualité chez elle ? Elle ne l’avait jamais vu, distingué ou même aperçu. Parce qu’elle ne l’avait tout simplement pas. Elle n’était pas courageuse. Alors que faisait-elle ici ? Dans cette maison ? Alors que faisait-elle chez les Résistants ? Où était sa place ? Peut-être n’en avait-elle pas ? Si, dans la bibliothèque avec ses parchemins. Voilà où était sa place. Misérable. « Les choses ne sont pas ce qu’elles paraissent être » Rose hocha la tête en fronçant les sourcils. Elle savait qu’ils approchaient enfin du but. Elle savait qu’ils approchaient maintenant de la réponse à la question : Pourquoi était-elle là ? Mais, elle n’était plus aussi sûre de vouloir le savoir. Elle n’aimait pas cet air si dévasté qu’il portait depuis le début. Elle le voulait souriant. Elle le voulait riant. Il ne devrait pas être comme ça. Elle ne devrait pas être comme ça. Il avait l’air si détruit. Souris … « Je dois ma vie entière à Louis » Tout tournait autour de Louis. Mais que faisait-il là-dedans ? Pourquoi lui ? Qu’avait-il ? Explique-moi, dis-moi ! Toujours les mêmes mots. Toujours la même chose. Ca tourne. Ca fait mal. Mais elle ne dit rien. Un bouton. « Sans lui, j’ignorerai où j’en suis aujourd’hui, je ne saurais où j’étais hier et encore mois où je serais demain. » Je ne comprends pas. Je ne comprends toujours rien … Deux boutons. « Je l’aime ».
… De … Quoi ?

« J’ignore si je peux le dire ainsi. Je l’aime. Je l’aime. Je l’ai… » Bourdonnement. Trois boutons. Ses yeux se baladaient dans la pièce. La scène était ralentie. Elle n’entendait plus rien. Il n’y avait de toute façon plus rien à entendre, parce qu’il n’y avait plus rien à comprendre. Tout était claire. Rose s’enfonçait à nouveau dans le vide. Le regard dans le vague. Elle comprenait et ça n’en était que plus douloureux. Elle comprenait et elle savait encore moins ce qu’il fallait faire. Ce qu’il fallait dire. Ses yeux se reposèrent sur Lew. Il parlait et il parlait toujours et encore. Elle voyait sa bouche s’articuler pour former des mots mais elle n’entendait plus. Seules quelques bribes de ses paroles lui parvenaient « Il ignore ce qu’il est pour moi ». Louis. Il l’aimait. Il l’aimait en silence. Voilà d’où venait tant de malheur. Voilà d’où venaient tant de larmes. Pouvons-nous pleurer autant par amour ? Quatre boutons. Comment n’avait-elle pu le remarquer avant ? Comment n’avait-elle pu voir à quel point il était mal ? « Quel genre de monstre suis-je ? » Quel genre de monstre était-elle ? Son unique ami, et elle n’avait rien vu, trop concentrée à être meilleur que lui. Aveugle idiote ! Elle ne méritait pas son amitié. Elle ne méritait aucune amitié. Elle ne méritait rien. Comment pouvait-il se considérer comme un monstre ? Il était tout sauf un monstre. Tout sauf ça. « TU ENTENDS ! » Non ! Je n’entends rien ! Je n’y arrive plus ! Les mots ne sortaient pas. Elle ouvrait la bouche et la refermait aussitôt. Il n’y avait aucun mot pour désigner ce qu’elle ressentait. Le désespoir. « ESPOIR » Elle n’en n’avait plus. Plus aucun. D’où l’espoir pouvait-il naître dans cet univers emplit de haine ? L’espoir n’avait plus aucune valeur. Il n’était que source de déception. Cinq boutons. C’était tout ce qu’il y avait à comprendre. Il n’y avait plus d’espoir. Nul part. Poussière. « IL FUIRAIT » N’était-ce pas ce qu’ils faisaient tous ? Ils essayaient tous de fuir comme de pauvres lapins tentant d’échapper au chasseur avide de sang. Mais les pauvres lapins ne savent pas qu’ils seront de toute façon prit au piège. S’ils ne le sont pas déjà. Pauvres d’eux. Six boutons. Pauvres de nous. « IL SERAIT HEUREUX !! » Qui pouvait l’être dans ce monde plongeant dans les méandres de l’enfer ? Non, le bonheur ne pouvait que s’acheter. Et il était bien trop cher pour eux. Il ne fallait pas rêver. Il fallait arrêter de rêver. Etre heureux, n’était qu’une utopie. Etre heureux n’était qu’un espoir vain. Il fallait laisser tomber. Grandir. Sept boutons. Il frappa sa tête contre le mur. Elle entendit à nouveau. Que lui arrivait-il ? Fracas. Parler ne suffisait pas, il souffrait trop pour ça. Le sang. L’odeur remplissait à présent la pièce. La scène était une véritable horreur. Ils tournaient tous les deux continuellement. La danse infernale. « Il a sa place. Moi non. » Mais de quoi parlait-il ? Il devrait arrêter. Il fallait cesser tous ces mots. « NE JAMAIS ENVISAGER DE LUI FAIRE DU MAL MEME. » Il y avait trop de sentiments. Il y avait trop d’émotions. Cette vague … Ca sentait mauvais. Où cela allait-il les mener ? Comment cette histoire allait-elle se finir ? Il devenait … Fou ? Elle n’aimait pas ce terme, mais elle ne trouvait mieux pour décrire l’attitude de Lew. Dans cette pièce. Tout empestait la haine, la colère, le sang, les larmes. C’était trop. C’était écœurant. « Et pourtant sans lui je ne suis rien ». Murmure. Elle aimerait lui demander de se taire, mais elle ne le pouvait pas. Elle n’arrivait pas à savoir si tout ça lui faisait du bien. D’un côté il perdait pied, de l’autre il était froid et noir. Elle avait … Peur ? Oui. Elle avait peur. Peur de ce qui aller se passer. Peur de ce qui se passait dans l’esprit de son ami. Son ami … Elle ne le reconnaissait pas. L’avait-elle vraiment connu au fond ? S’était-elle vraiment intéressée à lui ? A sa famille ? A ses envies ? A son passé ? Rien. Il n’y avait rien, elle n’était rien. Grain de sable. Il s’éloigne. Elle voudrait le rattraper. Toujours paralysée. La pauvre rose fragile et couverte d’épines. Plus de boutons. Il sorti sa baguette, enleva sa robe de sorcier et la jeta sur la petite table. La Weasley frissonna. Que faisait-il ? « Il y a quelque chose de pourri ici. Il y a moi ici. Je n’ai été que du gâchis de peau et de larmes toute ma vie... ». Mais putain, que faisait-il ?!

Le Serdaigle était maintenant torse nu, dévoilant les nombreuses cicatrices qui recouvraient son corps. Mais … C’était quoi, tout ça … ? Elle lisait plusieurs fois le nom de son cousin gravé dans sa peau. Comment n’avait-elle pu voir sa détresse ? Elle se sentait honteuse. Honteuse. Irrécupérable. Les yeux brouillés par des larmes naissantes, sa main vint d’elle-même devant sa bouche, empêchant sans doute les sanglots de naitre. Son cœur. Son cœur ? Elle ne pouvait même pas imaginer à quel point Lew était perdu pour pouvoir s’infliger pareille torture. Elle ne pouvait même pas imaginer à quel point il aimait Louis pour se considérer comme un être aussi abject. « Si je suis si mauvais pour lui, si je suis le diable dans ses moindres recoins à cause de lui... Il est une perfection anormale. Je lui dois tout. Sans lui... Tout est finit. Que l’on soit ami ou ennemi... Je ne veux pas le voir souffrir. Je ne veux pas le faire souffrir. Il... Il serait tellement mieux sans moi, non ? » Rose n’arrivait pas assimiler ses mots. Les larmes lui brouillaient la vue et elle faisait tout pour qu’elles ne s’écrasent pas sur ses joues. Il faut que tu sois forte. Elle n’arrivait plus à penser. Elle n’arrivait plus à réfléchir. Regarde-le.
« Avant que je perde mon innocence, il a été une part des cieux pour moi. Il a été mon ciel. Je ne veux pas le salir. Je suis seul maintenant. J’aurais du resté seul. J’aurais dut ne jamais lui avoir répondu en deuxième année. J’aurais dut... ». Mais que disait-il ? Effroi. « J’ai laissé tout ça s’installer entre nous. Je n’ai jamais été un génie. Jamais, Rose. Si j’en étais un, j’aurais empêché ça. J’aurais empêché que ça commence même. Là, il ne me reste plus qu’à prier de le revoir au jugement dernier. » Je n’entends pas ! Je n’entends pas ! Bourdonnement. « Protégeons-le de mes désirs, s’il te plait. » Non. Non ! Ses mots sonnaient comme la fin d’une tragédie. Où voulait-il en venir ? Elle ne voulait plus comprendre. Sa baguette était tournée vers son corps. Elle n’arrivait pas à imaginer ce qu’il allait faire, perdant toute logique. Lew ? Le fil. Je perds le fil. « Je peux enfin le protéger. Le protéger du plus grand mal qu’il n’a jamais connu. Je peux le protéger de moi. » Son cœur battait la chamade. Le goût du sang envahissait sa bouche. Aussi perturbée, elle ne l’avait jamais été. Il n’y avait peut-être que Lew pour la mettre dans un état pareil. Cependant, en le voyant se concentrer. En le voyant ainsi, la baguette pointée sur son cœur. Rose se réveilla. Elle se réveilla. Laissant sa peur. Laissant ses doutes. Laissant ses larmes. Laissant ses sanglots. Abandonnant sa lâcheté et sa honte. « Lew … ? » Finit-elle par chuchoter, inquiète. Il n’allait pas … ? Il s’était tellement emporté dans sa folie. Il ne savait plus ce qu’il faisait ? Il était tant d’agir. Il fallait faire quelque chose. Il fallait … « Avada … » Non ! Non arrête-tout ! Je t’en supplie … Ne fais pas ça … Rose était pétrifiée. Il faut que le temps s’arrête. Lew était là, devant son air effrayé. Et dans cette pièce, il ne semblait plus y avoir ni de Weryk, ni de Wesley. Il n’y avait plus que de deux êtres. Que deux êtres perdus et abandonnés à une vie qui ne semblait plus en valoir la peine. Et elle était là. Elle était là. Et ne servait à rien. Silence. Mais … Mais fait quelque chose ! Ca brûle. Fait quelque chose ! Bon sang Rose ! Agit ! Rose ! FAIT QUELQUE CHOSE ! Ses pieds avancèrent seuls commandés par son instinct, ils se précipitèrent même vers le jeune homme qui s’apprêtait à prononcer le reste de la formule. Il ne devait pas. Il ne devait pas. Pitié. Elle se jeta sur lui, l’entrainant dans sa chute, elle le fit tomber. Etalée sur lui, elle maintenait une main sur sa bouche tandis que l’autre s’emparait de sa baguette. Elle l’aurait fracassée, elle l’aurait détruite, elle l’aurait brûlée mais elle ne fit que la jeter à l’autre bout de la pièce avec sa propre baguette. Rose garda sa main sur la bouche de son ami. Elle ne put empêcher quelques larmes de couler sous l’adrénaline, sous la pression, sous la peur de perdre un être cher. Les yeux noyés, la jeune fille posait tout de même un regard noir sur Lew : « MAIS TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE TU ALLAIS FAIRE ! LEW ? TU T’EN RENDS COMPTE ?! » Elle hurlait, cherchant une expression sur le visage du Serdaigle qui pourrait la rassurer, mais elle revoyait le sourire qu’il avait arboré alors qu’il s’apprêtait à se donner la mort. Comment avait-il pu ? Lui avait-il demandé de venir pour qu’elle le regarde mourir ? Lui avait-il demandé de venir pour qu’elle assiste à sa mise à mort ? Comment avait-il pu ? : « Je … Je t’interdis de faire ça ... Tu entends ? … TU ENTENDS ? JE TE L’INTERDIS !! » Elle tentait de reprendre son souffle, mais il y avait cette fois, trop de mots. Il y avait trop de chose à dire. Il fallait que tout cela sorte : « Tu ne dois pas faire ça ! Je ne te jugerais jamais, mais tu ne dois pas faire ça ! Ca n’arrangera rien ! » Elle marqua une pause de quelques secondes, avait-elle les bons mots ? Faisait-elle ce qui était juste ? Ne commettait-elle pas une erreur ? « Lew, tu n’es pas seul ! Tu n’es pas seul ! Je suis là moi ! Tu comprends ? Je ferais quoi moi, sans toi ? JE FERAIS QUOI ? TU VOUDRAIS QUE JE TE REGARDE MOURIR ? C’EST CA QUE TU VEUX ? » Elle s’emportait mais il fallait que ça rentre. Il fallait qu’elle parle. Il fallait tout dire à présent. Les mots. Elle essuya les larmes qui coulaient, gardant toujours un air dur. C’était de sa faute aussi. Elle n’avait rien vu, peut-être n’avait-elle rien voulu voir. Rose s’obligea à souffler, mais elle avait eu … Elle avait eu si peur. « Je ne te laisserais jamais, JAMAIS, mettre fin à tes jours. JAMAIS ! » Rose finit par enlever sa main. Elle se décala et se mit sur le côté, tout près de lui. Elle sentit une douleur à sa cheville, la chute avait été plus brutale que désirée. Mais la douleur n’était que secondaire. Car la seule chose à laquelle elle pensait, car la seule chose qui envahissait son esprit, c’était Lew. La dureté laissa place à plus de tendresse : « Tu … Pardonnes-moi … J’aurais dû … J’ai été trop égoïste pour voir ce qu’il se passait. Je suis désolée. Je suis vraiment désolée. » Elle y tenait. Depuis le temps qu’elle s’en voulait. Depuis le début finalement. Maintenant il allait falloir s’expliquer et elle espérait le convaincre de ne plus choisir cette fin abominable. Il ne devait pas abandonner ainsi, mais était-elle vraiment la meilleure personne pour dire ce genre de chose ? Ses yeux plongés dans les siens : « Lew … Comment peux-tu te considérer comme si mauvais ? Tu te décris d’une façon si noire … Ecoutes. Lew, tu es tout, tout, sauf noir. Tu es tout, sauf un monstre. Tu es tout sauf, le diable. Tu es tout, et surtout mon ami. Je ne te laisserais pas faire ça. Tu as compris ? ».




« Nous sommes si accoutumés à nous déguiser aux autres qu'à la fin, nous nous déguisons à nous même » ► François de La Rochefoucault
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Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose] Empty
MessageSujet: Re: Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose]   Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose] EmptyJeu 4 Oct - 7:48

Rose W. Ҩ Lew W.
« Visage déchu absorbant le temps, l’Armageddon approchant... ~ Placebo»


Pourquoi ? Ses pensées étaient obscures. Il était sur le sol, son corps recouvert de celui de la jeune fille. Il s’était laissé emporté, peut-être un peu trop, mais il n’arrivait plus à revenir à son état normal. Il observait la bouche de Rose, articulant des mots qu’il trouvait sévères sans vraiment les entendre. Sa tête était vide, son esprit aussi – il était là mais l’absence dans ses yeux signalait bien qu’il était aussi ailleurs. Dans un autre monde. Dans son monde. Une larme coula sur sa joue. Une larme qui n’était pas la sienne. Et dans cette seule goutte se trouvait l’effet d’un sceau d’eau froide. La mémoire lui revint, il comprit ce qu’il venait de se passer, en eu la nausée. Lorsque Rose se déplaça, continuant dans un flot de parole qu’il ne connaissait pas, il était déjà plus lucide. Assez pour remarquer que la cheville de la Gryffondor était placée non-naturellement. Elle... Elle s’était blessée pour le sauver. Il ferma les yeux, espérant ainsi cacher la vague de regret incontrôlable qui envahissait ce qui lui revenait de cerveau. Tout ce Rose avait dit commençait à s’imprégner dans sa tête. Il aurait aimé réagir, répondre, bouger, mais le poids de ses remords le clouait au sol. Il était dans un état de paralysie presque total, seul sa poitrine bougeait doucement au rythme des battements de son cœur. « Tu as compris ? » Il fit un léger non de la tête. Il ne voulait pas comprendre. Comprendre voulait dire réagir. A chaque systole, il sentait les ténèbres l’envahir un peu plus. C’était son cœur qui luttait contre son maitre. Un doux poison, sous forme de sang – liquide vital – se répandait dans le corps du Serdaigle. Il recommençait à sentir ses jambes, ses doigts. C’était douloureux. Il était douloureux. Il fixa les grands yeux de Rose, légèrement rougis, puis détourna son regard, tourna sa tête vers sa baguette. Il ne voulait pas la voir dans cet état, encore moins savoir qu’il en était responsable. Pourquoi détruisait-il tous ceux qui, à un moment ou à un autre, se sont retrouvés dans son champ gravitationnel ? Il se sentait stupide, dilapidé. Si son cœur luttait contre son corps, son cerveau, lui, luttait contre le cœur. Malgré la vague de regrets, de sentiments tous plus contraires les uns que les autres, il sentait le peu de lucidité se débattre, tel une flamme à laquelle il manquait d’oxygène. Il n’y avait plus rien de joyeux ou heureux chez lui. Il sentait son sourire sempiternel se décomposer, quitter son visage et se mêler à l’atmosphère déjà si lourde e cet endroit. Que pouvait-il encore faire ? Que pouvait-il encore dire ? Bien trop de choses, hélas, et déjà les sentait-il arriver sur sa langue, se fracassant face à la détermination de ses os. Il avait encore quelque chose à faire, quelque chose qui était nécessaire. Une seule petite... Non, peut-être deux. Ses paroles sauraient s’accorder, rebondir dessus. Se relevant péniblement, il se dirigea vers sa baguette, expulsée par la jeune fille. Il sentait son regard lourd sur lui, traversant son dos telle une lame bien aiguisée. Il voulait ignorer tout cela. Oublier. Il ne fallait plus. Mollement, il se baissa et ramassa le précieux objet, évitant de tomber de très peu. Il était exténué, et la tristesse et le chagrin qui se mélangeaient dans sa bouche lui donnaient une nausée particulière. Il voulait vomir des paroles, comme il l’avait fait avant. Non, il ne pouvait pas. Comment faire le calcul ? Comment juger ? Non, c’était déjà fait. Le plaisir de se lâcher n’était en rien proche de la tristesse posée par les larmes de Rose. Il ne voulait qu’arrêter de causer tellement de mal autour de lui, espérait qu’elle le comprendrait. Ne voyait-elle pas qu’elle ne faisait que le briser encore plus ? Le pousser dans ses derniers retranchements ? Ou alors... Il serra la baguette dans sa main. Voulait-elle peut-être qu’il creuse un trou suffisant pour voir à travers ? Il ferma les yeux un instant, tenta de rassembler ses pensées, se retourna sans ouvrir les yeux. Il ne voulait pas voir son visage. Il ne voulait pas lire tout ce qu’il a gravé dessus lui-même avec ses mots, ses gestes... Il pointa sa baguette vers la cheville de la jeune fille, murmura discrètement une formule sous son nez. La légère enflure avait disparu, et le petit bout de corps était conne neuf. Il adressa un sourire chaleureux, contrastant avec le nihil absolu de son regard, à la jeune fille, puis pointa sa baguette sur son bras, celui où le nom de Louis figurait, gravé dans la chaire. Il répéta la même formule. Un son, aussitôt étouffé par la pièce, fut la seule réponse. Rien n’a été soigné, rien n’a été réparé. Vide, toujours et encore vide, il laissa tomber sa baguette sur le sol. Il savait qu’il irait le regretter, se baissa rapidement, la ramassa. Faisant toujours de son mieux pour éviter Rose, ne lui laissant que quelques rares regards en coin qui, il l’espérait, passaient inaperçus, il pointa sa baguette vers son corps et, en un mouvement de la main, fit apparaitre sa chemise à nouveau. Elle l’ignorait certainement, mais Lew se sentait plus à l’aise nu que ses cicatrices à l’air. Elles étaient ici pour marquer sa honte, sa haine, son expiation. Oui. Elles étaient le seul prix qu’il pouvait payer pour le pêcher qu’était son existence. Il rangea sa baguette dans la poche de son pantalon, peu convaincu par ce qui allait suivre.

« Pourquoi ? » Il se résolu à croiser le regard de la Weasley. Il ne soucia de lire ce qui était dedans, toisant de son regard absent et noir la jeune fille. « Pourquoi as-tu fait ça ? » Il essayait de rester normal, de parler comme s’il s’agissait de faire la discussion autour d’une tasse de thé – sans succès. Son corps recommençait à convulser légèrement. Il senti ses genoux faiblir, le faire finir au sol. Tentant de se rassembler, il coinça sa tête entre ses mains, espérant que tout passe. Il avait tellement peur... Non, non, non et non. Il devait essayer de... Il n’y arrivait plus. Il sentit Rose s’approcher de lui. Tremblant comme s’il avait trop froid, Lew sorti sa tête de la prison rassurante qu’était ses mains et la leva vers le plafond. C’était finit. Ils étaient là, tout avait commencé et tout devait finir. Il ne servait plus à rien de lutter. Il... « Ca ne m’aurait rien fait. Même pour ça je suis un incapable... » Son regard afficha, la fraction d’un instant, une once d’un chagrin qui n’avait rien de triste. C’était un bonheur inachevé... « Il faut vouloir faire du mal pour qu’il fonctionne, on l’a étudié, tu t’en rappelles ? » Il n’avait plus aucun contrôle sur les paroles qui sortaient de sa bouche. Il se sentait tellement vulnérable, tellement abandonné... N’avait-elle pas dit qu’elle était là pour lui ? Il ferma les yeux une seconde. « Vouloir mourir n’est pas un mal suffisant. Surtout quand c’est pour le bien des autres... » Encore et encore, la même chose dans sa bouche. Les mêmes mots, tournés dans tous les sens, agités, perdus – tels des atomes en liberté conditionnelle. « Faire du mal... » Il laissa flotter ses paroles un instant avant de reprendre : « Je ne fais que ça... Je suis un poison ambulant, un poison contre lequel il n’y a pas d’autre antidote. » Il redressa sa tête, la fixa avec ses yeux qui commençaient par se remplir d’un sentiment encore inconnu. « Regarde dans quel état es-tu, tout ça à cause de moi... Je détruis les gens qui s’approchent trop, je l’ai toujours fait. Je suis... » Il hésita à se lever et à s’éloigner le plus loin possible de la jeune fille, comme pour illustrer ses paroles, mais il ne pouvait pas. Il était comme fixé au sol, perdu dans des paroles qui venaient et partaient, ne s’arrêtaient pas dans son esprit. « Plus tu resteras ici, plus tu auras mal. Désolé... » Un spasme parcouru son corps, s’évapora dans l’air. « Il n’y a plus rien à faire pour me sauver... Plus rien. J’essaye de sauver les gens autour de moi de moi, est-ce trop demander ? » Il recommença à fuir le regard de la Gryffondor. « Quand on sait que la mort est la seule solution... » Il hésita un instant. « Il faut énormément de force pour l’accepter, de peine pour le comprendre et de courage pour l’exécuter... » Il tourna sa tête dans l’autre sens, préférant avant tout éviter le regard de la jeune fille quand il disait ces paroles. « Même ma baguette l’a compris, mon cerveau aussi. Je suis incapable de me souhaiter du bien, incapable de me soigner, incapable de me tuer, incapable de... Y a-t-il quoi que ce soit dont je sois capable ? » Il ne prêtait plus attention à ce qu’il disait, cessait de plus en plus de filtrer les mots qui venaient et mouraient dans sa bouche, emporter par l’horrible air ambiant. « C’est... J’espérai un peu de ton courage pour... » Non, cette phrase là il devait l’étouffer. Les quelques prochaines aussi. Il resta là, dans un silence brutal. Il se faisait la guerre. Un jeu de jeune garçon tablant dans l’innocence quand on a sept ou huit ans, mais qui devient des plus cruels lorsque l’âge est là. Même sa mère, dans le fond, a souffert de son existence, est morte à cause de lui. Rose était une fleur qu’il ne voulait pas voir flétrir. « Et pourtant... Quelque chose naissait, calmement, du labyrinthe de ses paroles. Seulement, devait-il avoir en peur ? « J’ai tellement peur Rose... Tellement peur... Que ferais-je si je me retrouve seul un jour ? Si je détruis tous ceux qui, en bien ou en mal, se sont soucier de moi ? La fin approchait. Il sentait le souffle de celle-ci sur son dos, le poids de celle-ci sur ses épaules. Et s’il avait la réponse depuis le début ? « J’aurais aimé être courageux, rusé, sage ou loyal. Avoir une place dans se monde. En arrivant ici, j’avais cru la trouver en Louis. Il a été la porte d’un monde merveilleux... » Il s’emporta soudainement, tourna son visage vers Rose. « Non ! » Tout en lui s’évapora à nouveau, il redevint un peu plus lui-même, un moins aussi. Il était perdu. « La porte d’une douce illusion. J’ai vécu six ans à graviter autour de lui – non pas que je regrette. Il a été un sauvetage pour tellement de monde... Eux tous qui m’en rencontrer grâce à lui... Eux tous ont été sauvé... Il a tout absorbé, sans le savoir. Toute cette destruction qui sommeille en moi... » Il s’arrêta pour respirer brièvement. « J’ai essayé de la canaliser, de la taire... J’ai tellement peur... Ne me laisse pas seul... S’il te plait... » Il plia légèrement sa main gauche, la porta a ses lèvres, se mordilla légèrement le pouce. Il était là, pitoyable, suppliant – tel qu’il l’a toujours été, tel qu’il ne voulait plus l’être. Il n’était qu’une ruine humaine. Non, il faut être quelque chose avant de devenir une ruine – il était un chantier. Un énorme chantier, bruyant et désorganisé – dangereux même. Il aurait aimé se sentir léger, sauter par la fenêtre et voyager au rythme du vent. Il soupira légèrement. « Ne me laisse pas... Ne me laisse pas Rose... » Sa voix était étouffée, silencieuse à outrance. La solitude a toujours été sa plus grande peur. Il ne voulait pas que les gens oublient qu’il existe, que les gens l’ignorent. Il a tout fait pour depuis qu’il était à Poudlard. Ca ne lui a jamais apporté rien de bon, pour ne dire que c’était seulement sa chute qui s’en accélérait, mais il ne voulait pas qu’on l’oublie. Etre seul mentalement, c’était la pire chose qui pouvait lui arriver. Une déchirure qu’il a déjà vécue, en partie, qu’il ne voulait pas revivre. Il était à l’image du crin de licorne dans sa baguette. Il avait besoin des autres pour fonctionner. Savoir ne serait-ce que quelqu’un pensait quelque chose de lui, que quelqu’un savait qu’il existait.

« Je ne veux pas être seul Rose ! » Il commença à hurler, enfantin et illogique. Un spasme traversa son corps, il l’ignora, débuta un rythme inconnu sur le sol avec son pied, se passionna pour celui-ci, non plus maintenant, il commença à jouer avec l’autre, plus suffisant ! Il se calma instantanément, tel un enfant de trois ans, sans aucune raison valable. Des raisons, il en avait dans sa vie, certes, mais il ignorait de plus en plus elles étaient réellement valables... « Si Louis l’apprend... Si Louis l’apprend il me laissera, j’en suis sûr... » Il sentait son visage se crisper, le sang séché sur son front tirant légèrement. S’il lui restait encore des larmes, il irait probablement les pleurer, mais c’est déjà les entrailles de son corps qu’il a pleuré. Ses mains commencèrent à trembler nerveusement, s’entrechoquant au niveau des doigts, frappant ses côtes du coude. Il n’arrivait pas à les calmer, à se calmer. Pittoresque. Il devait être absolument hideux à voir, décomposé en morceaux comme il l’était maintenant. « J’aurais tellement aimé être quelqu’un de meilleur... » Sa voix était arquée, détruite par les tremblements qui gagnaient progressivement le reste de son corps. Il avait tellement froid... Il serra les bras autour de son corps, comme pour se réchauffer, tremblant toujours. « Quelqu’un comme Louis, Lily ou toi... Quelqu’un qui est destiné à un succès, pas à la chute terrible attendant ma vie... » Son regard perdit l’étincelle qui était apparue quelques secondes auparavant. Il cambra son dos dans un effort de recherche de chaleur. Il avait tellement froid... Il était tellement vide... Plus rien en lui pour assurer la chaleur d’un corps. Son sang même lui semblait particulièrement froid maintenant. Le chantier venait d’être abandonner par tous les employés. C’était ce qui arriverait si les gens... Il s’effondrerait sans même devenir le semblent du quelque chose qu’il aurait pu devenir... « J’ai peur... Peur de m’effondrer... Peur qu’on m’oublie... » De légers spasmes coupaient ses phrases, l’empêchant de formuler quelque chose de consistant. Tellement froid... « Je... J’aurais aimé avoir un rêve auquel m’attacher... Savoir... » Il perdit le fil de ses pensées. Louis, la première chose à lui venir à l’esprit, n’était certainement pas la meilleure solution. Il tourna sa langue dans sa bouche, cherchant à rompre le silence qui s’installait à nouveau. Un silence dont il ne voulait pas, un silence qui le laissant encore plus étouffé par la totalité de la matinée. Une lucidité cruelle le frappa. Il se tourna vers Rose, lui adressa un sourire se voulant vrai – le premier depuis leur rencontre. Ses yeux mêmes se remplirent d’une certaine joie, fortement tempérée par le chagrin toujours présent chez le jeune homme. Il se sentait redevenir peu à peu lui-même – si seulement il n’avait plus froid... « Je dois être tellement idiot à avoir peur de la solitude dans le monde d’aujourd’hui... Tu es résistante là où je suis impartial – mes paroles doivent te sembler tellement vide de sens... Et pourtant... Une once de moi espère que... Je suis désolé pour ce que j’ai fait, ce que j’ai dit, ce que je voulais faire... Je... » Il hésita un instant. Il se sentait redevenir, doucement, maitre de son esprit. Encore un peu et il pourrait jouer des apparences, faire comme si de rien n’était, faire comme toujours... « Merci, Rose. Merci d’être là, merci de m’écouter, merci de ne pas fuir, merci, merci et encore merci. Tes larmes... » Son visage s’assombrit un moment. Il se sentait toujours tellement coupable de l’avoir amenée jusqu’à pleurer... « Elles ont été ce qu’il me fallait pour me calmer... Merci encore. » Il passa sa main sur la joue de la jeune fille. « Ma vie aurait été tellement plus simple si j’étais normal... Si c’était de toi que j’étais amoureux... Ta vie semble tellement géniale, tellement simple... J’aurais peut-être eu l’espoir de vivre longtemps dans le bonheur... Là, je dois me contenter de jouer le meilleur ami qui n’abandonnera jamais, le meilleur ami qui veut toujours être là. Mes émotions ont coulées... » Il porta sa main à sa poche, tâta le morceau de verre particulièrement coupant qu’il y avait. Même s’il en doutait fortement, il espérait que Rose ne l’ait pas vu faire. C’était ce qui allait payer le reste, ses émotions ont assez fait, assez détruit. Il se releva tranquillement. Il ignorait s’il croyait réellement en ses paroles, pour ne pas dire qu’elles lui semblaient tellement vides de sens. Etait-ce là ce qu’il voulait ? Se lâcher un peu, sous surveillance, puis repartir vivre comme si de rien n’était, attendant que la pression monte à en devenir insupportable et recommencer en boucle ? Il avait tenu presque sept ans. Il savait qu’il ne tiendrait plus autant. Il se renfrogna et s’assit aussitôt. La tristesse qu’il était parvenu à évacuer avait laissé un vide, un vide qui se voulait d’être rempli... Toujours tellement froid... « Je... Non... » Il passa sa main gauche devant ses yeux, frotta légèrement son front avec. Il sentait un léger sentiment de honte l’envahir. Il se sentait tellement faible, et il avait tellement froid... « Je ne suis pas capable... » Il s’arrêta brusquement, hésita un instant, soupira. « Je ne suis PLUS capable de faire comme si de rien n’était... Je suis exténué à l’idée même de sortir d’ici un sourire aux lèvres... » Il se tourna vers Rose, le regard plein de quelque qui, vaguement, pouvait ressembler à de l’espoir. La colère l’emporta dès qu’il posa ses yeux sur son visage. La haine qu’il avait envers lui-même était encore vraiment loin de s’être évaporée. « Pourquoi ne suis-je PAS COMME TOI ?! » Et il recommençait à tomber, chuter et se perdre dans le flot des émotions contraires qui l’envahissaient... Aucun progrès... « Tu es TOUJOURS là, tellement INDIFFERENTE, INTELLIGENTE ! » Il se rendit compte qu’il avait haussé la voix, se sentit stupide immédiatement. Le peu de contrôle qu’il avait luttait à nouveau contre ses paroles. Non. Cette décision, il l’avait déjà prise hier, en la contactant – plus rien n’allait rester cacher. La peur le rongeait. Combien même ses réactions se suivaient, telle une réaction en chaîne, faisant pivoter son esprit, changer ses mots, il sentait qu’il tournait en rond. Rien de ce qui a été dit n’a été modifié ou oublié, il était tout bonnement incapable, dans l’état actuel, de faire ce travail d’esprit. Il n’aurait pas du venir... A bout de souffle, il ajouta dans un dernier soupir, avant de fermer les yeux et d’attendre bien sagement la réaction de la jeune fille : « Pourquoi ? »

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Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose] Empty
MessageSujet: Re: Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose]   Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose] EmptySam 6 Oct - 11:37

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S. Lew Weryk & Rose Weasley


Pourquoi il ne pouvait pas comprendre ? C’était déjà tellement dur d’essayer de le comprendre lui. De comprendre ce qu’il voulait, ce qu’il disait, ce qu’il faisait. Mais tout était question de compréhension, tout était question de savoir, de pourquoi. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Toujours pourquoi ! Mais il n’y a rien d’autre dans la vie, mais il n’y a rien d’autre ici, là ? On ne peut que se demander pourquoi et on ne peut que répondre qu’on ne sait pas. Qui sont ceux qui savent ? Qui sont ceux qui comprennent ? Ils doivent être tellement rares. Ils doivent être tellement bien. Ils peuvent savoir et quel soulagement cela doit-être. Mais comment font-ils pour savoir ? Lew tourne la tête. Il fuit. Elle le perd. Pourquoi cherche-t-il tant à se faire du mal ? Mais elle ne peut plus entendre les explications, elle n’est pas certaine de les comprendre. Elle n’est plus certaine de son utilité ici, elle n’est plus certaine de ce qui pourrait se passer. Ca fait peur, l’imprévisible. Il revient à lui mais en même temps il s’en va. Sa lucidité semble le perdre. Elle a peur pour lui. Elle a peur pour elle. Si seulement elle n’avait plus peur. Si seulement elle pouvait retrouver son indifférence. Egoïste. Elle est tellement plus agréable, elle est tellement plus douce, cette indifférence. Lâche. Sa cheville gonfle, elle la sent, la douleur. Ca brûle, c’est pas normal. Mais ça ne fait rien. Si seulement elle n’était pas venue, ça aurait sans doute été mieux. Pour eux deux. Il n’aurait pas si mal, elle ne se sentirait pas si nulle. Si seulement, si seulement. Il se relève. Elle panique à nouveau, son cœur fait un bond. Elle n’arrive pas à ordonner à sa main de le retenir, elle ne répond pas. Il faut qu’il reste là. Où va t-il ? Ou vas-tu ? Vers sa baguette. Va-t-il recommencer ? Non, il ne faut pas. N’a-t-il pas compris ? Non, il n’a pas compris. Mais pourquoi ne peut-il pas comprendre ? Est-ce si compliqué de comprendre ça ? Doit-elle l’attacher ? Doit-elle le trainer pour lui faire retrouver la lumière alors qu’elle-même ne la pas ? Doit-elle l’obliger ? Qui a-t-il à faire face à l’impossible ? Et si toutes ces questions n’ont pas de réponses, que fera-t-elle ? C’est toujours la même chose, toujours. Les questions tournent, elles déchirent. Le travail, les livres, la culture ne peuvent rien à ce qu’elle doit réaliser pour aider son ami. Le courage ne s’apprend pas dans les livres, c’est sa mère qui le lui a dit. Mais le courage, ça ne se commande pas non plus. Il faut que Rose se lève, il faut qu’elle l’aider. Mais ça fait mal ! Ca fait mal ! Le pour le contre. Ca fait si mal de ne pas savoir. Les larmes ne coulent plus, elle n’en a pas le droit, elle n’en a plus le droit. Il doit être forte, elle ne veut pas être faible. Elle ne veut pas que Lew s’en veuille, mais c’est trop tard. Elle le voit dans ce regard. Il faut lui dire que ce n’est pas grave, que ce n’est pas sa faute, qu’il y a toujours une solution. Il faut lui dire. Il faut qu’il comprenne.

Serrant la baguette dans sa main, Rose redoute le pire. La sienne git plus loin, elle ne peut pas courir, elle ne peut pas l‘empêcher. Pitié, Lew, ne fait pas bêtise. On dirait qu’elle va sermonner un enfant. On dirait qu’elle va devoir l’envoyer au coin. Ne fais pas ça Lew. Il pointe la baguette vers elle. Son visage, elle ne le voit pas. Ses yeux, il ne la regarde pas. Pourquoi ne la regarde-t-il pas ? Est-elle si affreuse ? Est-elle si incapable ? Il n’aurait pas dû lui demander de venir, elle n’était qu’une erreur, elle n’avait rien de bon pour lui. Rose affiche un calme absolu. Il y a des choses qui ne se comprennent pas. Il n’y a parfois, pas de solutions. Murmure. Sa cheville désenfle et reprend une couleur normale. Il sourit. Quel doux sourire. Ca lui va si bien. Elle cache son inquiétude et sourit à son tour. Pendant quelques secondes, elle ressent le soulagement, mais il n’est que de courte durée. Il tente de se soigner, mais ça ne marche pas. La baguette tombe. Il échoue. Sa chemise réapparait sur son torse, elle ne se souvient qu’il l’ai à moment, enlevé. Ca n’a tellement pas d’importance, il est vivant. C’est tout ce qui compte à ses yeux. Son cœur bat toujours, et si elle doit le poursuivre, et si elle doit rester avec lui pour les reste de ses jours, pour qu’il continue de battre, alors, elle le fera. Pour lui.

« Pourquoi ? » Pourquoi, pourquoi, pourquoi … Pourquoi ci ? Pourquoi ça ? Pourquoi quoi ? Pourquoi qui ? Il est froid. Il n’est pas. « Pourquoi as-tu fait ça ? » Pourquoi a-t-elle fait quoi ? Le sauver ? Pourquoi n’a-t-elle pas accepté qu’il se tue devant ses yeux ? Pourquoi ne l’a-t-elle pas laissé mourir ? Il tremble. Il ne se contient pas et tout recommencera. Ils vont tourner ensemble jusqu’à la fin. Il aurait préféré ? Il aurait vraiment préféré ? Elle n’exprime rien. Elle n’arrive pas à lui dire tout ce qu’il y aurait à dire. Tout ce qu’une bonne confidente, tout ce qu’une bonne conseillère dirait, elle n’arrive pas à le sortir. Elle ne peut que lâcher un maigre : « Pourquoi ne l’aurais-je pas fait ? ». Il se perd, il prend sa tête entre ses mains. Ca ne va pas mieux, c’est peut-être même pire. Rose se redresse et s’approche doucement. Le réconfort, c’est ce dont il a besoin ? Elle n’a plus mal, elle le lui doit, elle n’aurait pu soigner sa cheville, elle a tout oublié. Tout. Il n’y a plus rien, si ce n’est Lew. Elle ne peut le prendre dans ses bras, alors la jeune fille se contente de rester planter face à lui. Elle cherche son regard, ses yeux, mais il se perd. « Ca ne m’aurait rien fait. Même pour ça je suis incapable … » Mais de quoi parle-t-il ? Il est si doué, autant qu’elle. Ce n’est pas pour rien qu’elle l’a choisi comme rival. Il a l’air si malheureux de ne pas avoir réussi son coup. Est-il conscient de ce qu’il veut faire ? « Il faut vouloir faire du mal pour qu’il fonctionne, on l’a étudié, tu t’en rappelles ? » Bien sûr qu’elle s’en souvient, au cours de défense contre les forces du bien. Elle déteste ce sort. Elle déteste ces cours, mais elle doit être la meilleure. « Oui, je m’en souviens », mais ça aurait marché, ça aurait marché, il se voulait tellement de mal. Tellement de mal ! Pourquoi ? C’est si terrifiant d’être aussi malheureux. « Vouloir mourir n’est pas un mal suffisant. Surtout quand c’est pour le bien des autres... » Comment ça ? Il parle toujours de mal, de mourir. C’est atroce Lew, c’est atroce. Il faut arrêter. Il faut l’arrêter. Ces mots … Sont trop durs à entendre. « Faire du mal... » Oui, ça fait mal, mais elle ne peut pas le soigner. Ce genre de blessures, il n’y a pas de sort, il n’y a pas de remèdes. Pas de solutions. Et les mots s’enchainent et le mal grandit « Je ne fais que ça... Je suis un poison ambulant, un poison contre lequel il n’y a pas d’autre antidote. » et le gouffre se rapproche. Ils vont tombés. Il faut qu’il se taise. Elle fait non de la tête, elle le fixe. Comprends-moi. Il n’y a toujours pas les mots. Les mots. Les putains de mots. A qui fait-il du mal sinon à lui-même ? Aveugle. Il se trompe. Il faut lui dire … « Regarde dans quel état es-tu, tout ça à cause de moi... Je détruis les gens qui s’approchent trop, je l’ai toujours fait. Je suis... » Rose baisse les yeux. Il y a toujours quelque chose à dire, elle n’a juste pas le courage. Elle n’a que la lâcheté qui s’incruste sur sa peau claire. Pitoyable amie. « Tu n’es pas un poison, tu n’es rien de tout cela. Tu m’as fait pleurer Lew, tu sais ce que ça veut dire ? Ca veut dire que j’ai eu peur, j’ai eu peur pour toi. Ca veut dire que je tiens à toi et que l’idée de te perdre m’a remué. La réaction contraire aurait été affreuse. Tu ne crois pas ? Je tiens à toi. » Ce n’est pas suffisant. Ca ne suffira pas. « Plus tu resteras ici, plus tu auras mal. Désolé ... » Mais elle a déjà si mal. Si mal de ne pas vivre. Elle restera aussi longtemps qu’il le faudra. Elle restera jusqu’au bout. Serait-ce le courage ? Qu’est-ce ? Non, juste sa détermination habituelle. « Il n’y a plus rien à faire pour me sauver... Plus rien. J’essaye de sauver les gens autour de moi de moi, est-ce trop demander ? » Mais s’il n’y a plus rien à faire, que fait-elle ici ? Que peut-elle faire pour lui ? Toujours les mêmes questions, c’est épuisant, éreintant. On ne voit plus le bout de ce combat, on ne voit plus la fin … Y en a-t-il une ? Il est si gentil. Ou est le monstre dans ce jeune homme ? Elle ne le voit pas. Il est si gentil. Il tente de sauver les autres alors qu’elle, ne pense jamais aux autres. Il n’y a que sa réussite qui compte. Abominable. « Quand on sait que la mort est la seule solution... » La solution à quoi ? Rose secoue la tête une seconde fois. Sottises. Tout n’est que sottise. Il ne faut pas penser comme ça. La mort. Il ne faut pas penser à ça. Non.« Il faut énormément de force pour l’accepter, de peine pour le comprendre et de courage pour l’exécuter... » Que peut-elle répondre à ça ? Il y a tellement de fatalité dans cette phrase. Il y a tant de désespoir. Elle coule avec lui. Elle n’est qu’un poids supplémentaire, elle aimerait qu’il lui demande de partir. Pourtant elle ne sait pas, elle ne sait plus. Absurde. Toutes ses pensées se contredisent. Ca fait mal. Rose se prend la tête entre les mains, passant ses doigts dans sa chevelure rousse. Rien qu’une solution. « Même ma baguette l’a compris, mon cerveau aussi. Je suis incapable de me souhaiter du bien, incapable de me soigner, incapable de me tuer, incapable de... Y a-t-il quoi que ce soit dont je sois capable ? » Tu es capable de te faire des amis, tu es capable d’apprendre, tu es capable de te soucier des autres, tu as capable d’aimer. C’est déjà tellement. Dis lui ! « C’est... J’espérai un peu de ton courage pour... » Pour quoi ? Pour mourir ? Mais elle n’en a pas ! Elle n’en a pas ! Le courage, il est mort en elle, il n’existe pas, il a explosé. Elle n’en a pas ! Elle n’en a pas ! Rose ouvre la bouche, puis la referme. Les mots meurent sur sa langue. Il ne comprend pas. Elle ne sert à rien. Et même avec le courage, elle ne l’aurait jamais aidé à faire … A faire ça. « Et pourtant... J’ai tellement peur Rose... Tellement peur... Que ferais-je si je me retrouve seul un jour ? Si je détruis tous ceux qui, en bien ou en mal, se sont soucier de moi ? » La jeune fille relève la tête, elle veut froncer les sourcils, mais il n’y a rien. Juste ses lèvres qui forment quelques mots : « Tu ne seras jamais seul, jamais. Tu ne détruis que toi Lew. Tu ne seras jamais seul ». C’est si plat. Pourra-t-il lui pardonner ? La fin. Elle sent que ça approche et elle ne sait toujours pas ce que lui réserve Lew. Il faut qu’il lui pardonne. Elle est si lamentable avec ses pauvres mots qui s’écrasent sur le sol comme les gouttes sur le bitume. Pardonne-moi, je suis nulle … « J’aurais aimé être courageux, rusé, sage ou loyal. Avoir une place dans se monde. En arrivant ici, j’avais cru la trouver en Louis. Il a été la porte d’un monde merveilleux... » Mais il est toutes ces choses ! Pourquoi est-ce si important ? Une place ? Mais il en a une place, il ne la juste pas vu. C’est elle l’intrus ici. Mais il ne le sait pas, et elle ne peut l’expliquer. Tourne, tourne. « Non ! » Il la fixe. Ca fait mal. Cette douleur dans ton regard. Ca fait si mal. « La porte d’une douce illusion. J’ai vécu six ans à graviter autour de lui – non pas que je regrette. Il a été un sauvetage pour tellement de monde... Eux tous qui m’en rencontrer grâce à lui... Eux tous ont été sauvé... Il a tout absorbé, sans le savoir. Toute cette destruction qui sommeille en moi ... J’ai essayé de la canaliser, de la taire... J’ai tellement peur... Ne me laisse pas seul... S’il te plait... ». Arrêtes ! Tais-toi ! Louis, louis … Il l’aime tant … C’est dur à entendre, à quel point il souffre. Dire. Dire. Que doit-elle dire ? Il est un autre. Un autre qu’elle ne connaît pas. L’ombre de Lew, la destruction d’une âme. Elle ne voit que ça. Plus de solutions.« Ne me laisse pas... Ne me laisse pas Rose... » Supplication. Mais que tout ça cesse ! C’est insupportable. Autant de problèmes, autant de questions, autant d’absurdité et d’enfer. Etouffer. Les nerfs à vif.
« Je ne veux pas être seul Rose ! » Il hurle. Personne ne veut être seul ! Pourtant, elle a toujours vécu dans la solitude, ce n’est que maintenant qu’elle se rend compte que ça fait mal d’être seule. Ca fait mal d’entendre le silence. J’ai mal … Egoïste. « Si Louis l’apprend... Si Louis l’apprend il me laissera, j’en suis sûr... » Elle n’entend pas. Abandon. Le bourdonnement dans sa tête gonfle. Il tremble. Les coudes s’entrechoquent, le bruit résonne. Il n’arrête pas. Nerveux. Ca ne s’arrête pas. Tourne, tourne. Ca va exploser. « J’aurais tellement aimé être quelqu’un de meilleur... Quelqu’un comme Louis, Lily ou toi... Quelqu’un qui est destiné à un succès, pas à la chute terrible attendant ma vie ... ». Elle n’est rien ! Elle n’est rien ! il faut qu’il arrête ! C’est insupportable … Ce bruit, ce bourdonnement. Tout s’effondre. Les efforts ne servent plus à rien. Mais d’où vient cette douleur ? Trop de mots. Trop de mots. Rose se masse doucement la tête. Ca ne change rien. Mal. « J’ai peur... Peur de m’effondrer... Peur qu’on m’oublie... » Il a tellement peur. Elle n’est rien. Qu’une poussière dans l’univers, qu’une jeune fille perdue dans les livres. Elle n’est d’aucune utilité à personne. Que fait-elle ici ? Comment pourraitt-on l’oublier ? Il est si attentionné. Il ne faut pas qu’il tombe. Il faut qu’il se redresse. Il est si gentil. « Je... J’aurais aimé avoir un rêve auquel m’attacher... Savoir... » Le savoir. Toujours le savoir. Toujours. Toujours. Pourquoi ? pourquoi ? Pourquoi … Je ne sais pas ! Je ne sais pas ! Ca va exploser. Ca se sent. Sourire. Il sourit ? Ca tourne. Il sourit. Lew revient peu à peu. Il revient mais quelque chose ne va toujours pas. Quelque chose ne colle pas. Non, ça ne va pas. Rose se perd à son tour. Et ce mal de crâne … Il ne faut pas le montrer. Elle tente un mince sourire. Sourit. « Je dois être tellement idiot à avoir peur de la solitude dans le monde d’aujourd’hui... Tu es résistante là où je suis impartial – mes paroles doivent te sembler tellement vide de sens... Et pourtant... Une once de moi espère que... Je suis désolé pour ce que j’ai fait, ce que j’ai dit, ce que je voulais faire... Je... » Résistante. Résistante. Résistante. Elle n’a rien à faire parmi eux. Elle n’aide en rien. Elle s’en fiche. Elle se fiche du sort du monde. Elle n’est pas celle qu’il voudrait. Qui lui faudrait. « Merci, Rose. Merci d’être là, merci de m’écouter, merci de ne pas fuir, merci, merci et encore merci. Tes larmes... » Non. Ca ne marche pas. Ca ne colle pas. On ne peut pas y croire. Il ment. Il ne peut que mentir. « Elles ont été ce qu’il me fallait pour me calmer... Merci encore. » Ne la remercie pas. Elle ne t’a pas aidé. Elle n’a rien fait ! Ne la remercie, elle ne le mérite pas. Elle sent sa main sur sa joue. Ca ne colle pas, Lew, ça ne colle pas. « Ma vie aurait été tellement plus simple si j’étais normal... Si c’était de toi que j’étais amoureux... Ta vie semble tellement géniale, tellement simple... J’aurais peut-être eu l’espoir de vivre longtemps dans le bonheur... Là, je dois me contenter de jouer le meilleur ami qui n’abandonnera jamais, le meilleur ami qui veut toujours être là. Mes émotions ont coulées... ». Pourquoi la voit-il si positivement ? Pourquoi paraît-elle si bien dans sa bouche ? Elle ne se reconnaît pas dans ses descriptions. Elle n’a rien de tout ça. Sa vie n’est pas géniale. Encore moins simple. Sa vie n’est pas remplit de bonheur et de joie de vivre. Sa vie … Est un néant sans fin. Mais ça aussi, il ne le sait pas. Rose ne put que refaire son geste habituel, un signe négatif de la tête. Elle attrapa doucement sa main sur sa joue, et la serra tendrement pour la relâcher ensuite. Sa main se dirigea vers sa poche. Discrètement. Ses sourcils se froncent. Qui a-t-il dans sa tête ? A quoi pense-t-il ? Est-ce si sombre à l’intérieur qu’il ne le dit ? Elle n’y croit pas un seul instant. Il veut se lever. Il reste. Que fait-il ? Ca ne peut pas finir comme ça. Elle le sait. Il ment. Elle le sait. Ca ne va pas. « Je... Non... » Le combat reprend. Le bourdonnement c’était pourtant dissipé, mais il revient lentement, comme on enfonce un couteau dans la peau. « Je ne suis pas capable... » Ca déchire. « Je ne suis PLUS capable de faire comme si de rien n’était... Je suis exténué à l’idée même de sortir d’ici un sourire aux lèvres... » Ca tambourine. Il faut qu’il sourisse. Il n’y que comme ça que la douleur s’échappe. Sourit, Lew, sourit. Ca recommence. Ca redémarre. La douleur. Danse infernale. Tourne. Il crie à nouveau. Il est en colère quand il pose son regard sur elle. Elle doit être si misérable. Idiote. La haine sur son visage. Bourdonnement « Pourquoi ne suis-je PAS COMME TOI ?! » Non. Pourquoi vouloir être comme elle ? Ca fait mal. Ca brûle ! « Tais-toi » Souffle-t-elle à peine audible. Rose étouffe un gémissement. Elle n’a pas le droit de montrer sa douleur, sa faiblesse. C’est Lew qui a besoin d’aide. Ca fait mal ! Ca fait si mal. Pardon. Pardon. INCAPABLE. Tu n’es qu’une incapable ! Tombe. Le gouffre. Néant. « Tu es TOUJOURS là, tellement INDIFFERENTE, INTELLIGENTE ! » Explose. « TAIS-TOI !! » Les yeux rougis, elle fixa Lew. Qui sont-ils ? Elle ne se reconnaît pas. Elle ne le reconnaît pas. Les mots qu’elle vient de prononcer, ils résonnent dans sa tête. Ils ont l’air si dur. Ce n’est pas de sa bouche qu’ils sont sortis ? Non. Ce n’est pas possible. La rousse s’en veut. Elle ne l’aide pas et voilà qu’elle lui demande de se taire. Elle est là pour l’écouter. Mais ça ne redescendra pas, la rage qu’elle sent. Le battement de son cœur est si fort. Ca la torture. Elle sent la fureur. Elle sent les mots qui se bousculent « Pourquoi ? ». Elle ne cesse de le fixer, il faut comprendre. « Ce n’est pas moi ! Ce n’est pas moi que tu décris ! Je suis indifférente mais ça n’a rien de bon ! RIEN DE BON ! Je suis incapable d’aider ceux que j’aime, je suis incapable de m’intéresser à qui que ce soit ! INCAPABLE ! Tu ne me feras JAMAIS souffrir ! JAMAIS ! C’est moi qui te TORTURE ! C'est MOI ! Pourquoi voudrais-tu me ressembler ? Je suis HORRIBLE ! Regarde nous, regarde ce que j’ai fais ! Pourquoi tu me remercies ? Je n’arrive même pas à t’aider, TOI, alors que tu es le seul et unique AMI que j’ai ! » Rose souffle, mais les mots, les mots. Cette fois ils sortent dans une cascade incontrôlable « C’est MOI qui n’a pas ma place ! Tu es si gentil ! Tu es si sensible ! Tu es un ami INDISPENSABLE ! Tu ne me détruis pas, tu me fais ressentir des sentiments alors que je ne suis qu’une statue de pierre. Je suis … Je suis si EGOISTE ! Je n’ai que le travail ! Je n’ai que ça ! QUE CA ! » Tourbillon qui emporte la douleur, emporte loin tous ces maux : « Je ne suis rien, toi, tu es tout. Tu as des amis qui t’aiment, tu as la réussite et tu es capable d’aimer. Tu ne peux pas t'effondrer parce que tu as des personnes qui te soutiennent ! On ne peut PAS t'oublier ! Tu m'entend ? Tu crois que ma vie est géniale ? Mais on attend tellement de moi … ON ATTEND TELLEMENT DE MOI ! Une WEASLEY ! Ca pèse. C'est si lourd ... Je suis dans la Résistance, mais je n’aide pas. Je suis trop indifférente à ce qui m’entoure. Parce que JE M’EN FOU ! Je suis ATROCE ! Tu crois vraiment qu’être amoureux de moi serait plus facile ? Plus simple ? TU TE TROMPES. Je ne suis qu’un poids que personne ne comprend pas. Il n’y a rien à comprendre de moi de toute façon. Je ne suis RIEN. » Rose se rend compte qu’elle parle sans s’arrêter. Quelle honte … Elle passe un main dans ses cheveux et se calme doucement « Tu vois ? Je suis venue pour toi, et c’est moi qui ne m’arrête plus … Je suis tellement désolée … Je suis tellement désolée Lew. Je ne fais que t’enfoncer un peu plus. Je ne t’aide même pas. Mais cet amour pour Louis ne fait pas de toi un monstre, loin de là. Il te rend … Si … Humain. Tu ne seras jamais seul, je te le promet. Je serais toujours là pour TOI. Toujours. Il faut que tu t’en rappel. Je serais toujours là pour toi. Quoiqu’il arrive, il faut que tu t’en souviennes, parce que moi, sans toi, je ne suis rien. » Ils ne sont que des enfants qui tournent et qui ne savent pas. « Tu t’en souviendras ? ».




« Nous sommes si accoutumés à nous déguiser aux autres qu'à la fin, nous nous déguisons à nous même » ► François de La Rochefoucault
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MessageSujet: Re: Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose]   Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose] EmptySam 20 Oct - 3:32

X Ҩ X
« Je ne vais pas te perdre car la passion et la douleur vont te garder en vie un jour ou l’autre ~ Pink »


Chaud. Tout ce cruel froid pénétrant son corps, l’agitant, s’évaporait calmement – la tempête de paroles de Rose touchait son cœur, s’y bousculait, le frappait, forçait à battre. C’est un feu qu’il pensait éteint depuis longtemps que Rose rallumait à chaque mot, s’en rendait-elle seulement compte ? Tu ne seras jamais seul. Cette phrase embauma son cœur. Sa mère la lui disait tellement souvent. Au bord de la crise, il reculait de la falaise, prêt à reconsidérer avant de sauter. Les mots arrivaient avec un retard considérable, il les entendait à peine alors qu’elle ne parlait plus. Il ferma les yeux, ses lèvres se plièrent en un triste sourire – son cœur le brûlait tellement qu’il en avait mal. Etait-il seulement possible que des paroles apportent un tel bien ? C’était comme si son organisme avait décidé de lutter, de réagir, stimulé par cette seule phrase, combattre l’obscurité du cœur du jeune homme. Pourquoi seulement avait-elle continué ? « Ce n’est pas moi ! Ce n’est pas moi que tu décris ! Je suis indifférente mais ça n’a rien de bon ! RIEN DE BON ! Je suis incapable d’aider ceux que j’aime, je suis incapable de m’intéresser à qui que ce soit ! INCAPABLE ! Tu ne me feras JAMAIS souffrir ! JAMAIS ! C’est moi qui te TORTURE ! C'est MOI ! Pourquoi voudrais-tu me ressembler ? Je suis HORRIBLE ! Regarde nous, regarde ce que j’ai fais ! Pourquoi tu me remercies ? Je n’arrive même pas à t’aider, TOI, alors que tu es le seul et unique AMI que j’ai !» L’amertume revint en force, il se mordit la lèvre inférieure jusqu’au sang. Le monstre qu’il était avait marqué une empreinte trop intense, brisant la jeune fille contre son gré. Il secoua la tête délicatement, mais elle continuait. Pauvre petite fleure qui se fane devant l’infamie de la créature qu’il était. Il s’en voulait tellement... « C’est MOI qui n’a pas ma place ! Tu es si gentil ! Tu es si sensible ! Tu es un ami INDISPENSABLE ! Tu ne me détruis pas, tu me fais ressentir des sentiments alors que je ne suis qu’une statue de pierre. Je suis … Je suis si EGOISTE ! Je n’ai que le travail ! Je n’ai que ça ! QUE CA ! » Une fois de plus, son cœur émis une vague de chaleur qui traversa son corps entier, le forçant à se décontracter un peu, mais pourquoi se faisait-elle tellement de mal ? Ne voyait-elle pas quelle sublime créature était-elle ? Pitié, qu’elle se taise. Pitié Rose, tais-toi. Pitié. Il refusait d’écouter, son chagrin éteignant la maigre flamme qui le maintenait en vie. « Je ne suis rien, toi, tu es tout... » Chut. Ne dis plus rien, tu te trompes. Il le savait, elle ne pouvait qu’avoir tord – il l’avait tellement détruite par son comportement... Les ténèbres l’emportèrent à nouveau, il se raidit légèrement, il fallait qu’elle se taise. De sombres dessins traversèrent son esprit, le rendant plus coupable encore. Si jamais Rose se faisait quelque chose, allait trop loin – incapable de revenir, ce serait sa faute à lui. Non, il ne devait penser comme ça : elle était forte, elle trouverait le moyen de revenir sur Terre. Pourrait-il seulement la suivre ? Accepterait-elle ceci ? « Il n’y a rien à comprendre de moi de toute façon. Je ne suis RIEN. » La ferme Rose. Ferme-la, tu te trompes. Un sentiment de hargne nouvelle grandissait, non, il ne fallait pas. Qu’elle se taise. La rage raviva la flamme avec cruauté, comme un alcool qu’on aurait versé dessus. C’était l’incendie de la raison, brûlant tout en lui. Il se consumait comme un vulgaire bout de bois, inapte à bouger. Il n’y avait plus rien en lui, c’était lui le vide éternel qui maudissait les deux. Son corps lui faisait mal, chaque petite cicatrice signifiant sa présence, se montrant prête à être ouverte à nouveau, relâcher la pression, libérer le feu – il détestait tellement être en colère, ce feu trop rapide pour être contrôlé, trop vif pour être éteint, il voyait l’explosion à l’horizon. Son cœur le brûlait au point de vouloir l’arracher, le jeter, l’écraser, s’en débarrasser. Les gens comme lui n’avaient pas le droit de... « Quoiqu’il arrive, il faut que tu t’en souviennes, parce que moi, sans toi, je ne suis rien. Tu t’en souviendras ? » Ses pensées se figèrent, son cœur cessa de battre un instant, il se perdit, le vide possédant ses yeux. Le temps venait de s’arrêter pour lui. Un moment, isolé, figé, perdu dans la finitude de sa vie. Ces paroles qui ont mis fin à l’incendie qui ravageait son esprit. Des mots qu’il refuserait à toujours d’oublier. Tellement délicats, satinés par une sincérité tellement candide. Un spasme traversa son corps, un autre suivit de peu. Des frissons de la plus incorrecte nature pour lui, de plaisir, traversaient son corps. Il n’avait pas refroidi, la petite flamme brûlant toujours – seule la déferlante de colère a été endiguée. Un nuage de douceur, son esprit s’était perdu dessus. Un endroit entre la Terre et le Soleil, un endroit propre au jeune garçon : il flottait sur une vague de plaisir tellement coupable – pourtant il n’arrivait à se résoudre de regretter. Etait-il si terrible que ça ? Se rendait-elle seulement compte d’à quel point ces paroles savaient peser sur lui ?! Elle ne parlait plus lorsqu’il revint sur Terre. Quelque chose, le Serdaigle savait qu’il devait faire quelque chose, poignarder le silence avant que ne s’efface le calme apporté par la jeune fille. Il se redressa, invita la jeune fille à faire de même – elle obtempéra sans poser de question. Probablement voyait-elle la flamme nouvelle s’allumer au fond du gouffre des yeux de Lew. L’altruisme reprenait le dessus sur lui, il oubliait à chaque souffle ce qui venait de se passer, se concentrant de plus en plus sur ce que disait la jeune fille. Il voyait l’espoir, pour la première fois peut-être ce mois durant. Un espoir teinté de doute, de culpabilité surtout, mais une once d’espoir, petite étincelle dansant dans le fond de ses iris. Oui, il avait compris, ne serait-ce qu’une bribe, de ce qu’elle essayait de lui faire passer. Il allait rompre le rituel.

Une fois de plus, il se retrouva torse nu, la cicatrice au niveau du cœur s’imposant à l’œil de la jeune fille debout en face de lui. Calmement, il prit sa main dans la sienne, la souleva délicatement. Il n’y avait qu’avec Louis qu’il faisait ceci, mais pourtant, la sauvage impression que c’était là ce qu’il fallait faire avait déjà possédé son esprit entier. Il retint son souffle, manipulant la main de Rose avec sa deuxième main, la dépliant délicatement. Lew serra les dents, ferma les yeux légèrement et apposa la main de la jeune fille au niveau de son cœur, retenant larme à l’œil la profonde douleur qui le traversa. Il n’y avait rien ici, très peu de peau, une légère membrane recouvrant une plaie qui, encore récemment, était ouverte. Ca l’irritait, le démangeait, pourtant il se retenait de toute force. Plus encore, il retenait la main de Rose avec fermeté – il ne comprenait lui-même pas le sens de ce qu’il faisait, porté par un instinct tellement mystérieux qu’il devrait le craindre. Etait-il encore lui-même ? Une chaleur innocente émanait de son cœur, battement après battement. Il savait que Rose la ressentait, elle aussi, sa main était tellement froide contre le corps du jeune homme. Systole-Diastole, le sang traversa son cœur, se réparti dans son corps entier, l’irriguant et faisant vivre. C’était peut-être enfantin à dire, déplacé aussi, mais savoir la main de Rose à ce niveau ne faisait que raviver encore plus la petite flamme. La vie, l’existence même – savoir qu’il y avait quelqu’un qui regretterait, ne serait-ce qu’un peu, son départ, lui donnait envie d’exister et de ressentir l’existence. Il sentait comme tout vivait, le sang délicatement passer au niveau du poignet de Rose, allant irriguer sa main toujours plaquée contre la poitrine du Serdaigle. Son regard perdit la légère flamme qu’il avait obtenue, une fois de plus. L’existence qui lui donnait tellement la nausée. Il sentait tout vivre autour de lui, tout avoir un but, avancer dans une direction qui était établie à l’avance. La table était faite pour rester table, la chaise pour rester chaise et la fenêtre fenêtre. Seules deux personnes dans la salle perturbaient les choses, s’imposaient en essayant de rester effacées. Il ne pouvait s’empêcher de s’en sentir coupable. Etre humain venait avec un lot d’obligations, d’attentes préétablies, mais aucune ne savait guider vers la destinée ultime de chacun. On était changeant, on était instable, on était perturbé. S’il se savait depuis longtemps perdu à cette condition, dans les fonds de l’inconscience ne soit-ce, il n’avait jamais imaginé Rose ressentir ce genre de chose. Elle était parfaite. Il releva les yeux, la fixa en lui adressant un sourire doux. Elle avait provoqué un changement en lui avec ces phrases, l’avait fait redevenir le vrai lui, quelque peu. Si seulement était-il possible qu’il ne puisse jamais revenir à ce qu’il fut, l’espace d’un instant... Il ferma les yeux, secoua délicatement la tête. Il avait chaud et la main de Rose s’était réchauffée, devenant brûlante sur sa poitrine. Pourquoi la retenait-il si fermement ici ? Il s’approcha de Rose, l’attira à lui dans une étreinte nouvelle, bien plus chaleureuse et moins pathétique qu’avant. Peu importe ce qu’il refoulait, il était revenu de la noirceur qui l’englobait pour Rose seulement. Il déposa un baiser innocent sur la joue de la jeune fille, raffermi l’étreinte un peu plus encore. Il ne fallait pas qu’elle parte, il pourrait rester là en silence, dans ses bras pendant bien longtemps qu’il n’était raisonnable. « La sainte Rose, sur son piédestal d’or immaculé, prisonnière d’une cloche sacrée. » Il susurra ces paroles dans un demi-souffle, ne voulant ni être vexant, ni mauvais. C’était une phrase qu’il utilisait souvent, lorsqu’ils rivalisaient vraiment. Ca a toujours été sa phrase, il la trouvait tellement adaptée à la jeune fille, et pourtant... Elle cachait une vérité bien plus intense que ce qu’elle voulait laisser entendre, une vérité qui, il les savait, devait éclater. Ils étaient descendu bien trop loin dans leurs actions pour pouvoir reculer maintenant, il n’y avait plus de fuite, plus aucun retour possible. Ils étaient là, ensemble mais seul, debout, regards croisés, envahis par l’existence qui s’imposait tout autour, perdus. Il la serra encore un peu plus, puis relâcha délicatement sa prise, tout en la gardant entre ses bras. Fi du Lew perturbé, fi de sa stupidité, fi de ce qu’il avait fait. Il était revenu de loin, uniquement pour Rose, et le feu battant en son cœur n’était là que pour elle actuellement. Il y aurait une rechute, il le savait, l’anticipait et la craignait, tout en espérant savoir se contenir. Il était Lew, l’innocent mouton qui courait toujours premier au sacrifice afin d’aider le monde – il ne vivait pas pour lui, pour les autres seulement et, lorsqu’il se perdait dans ce qui était sa supposée vie, rien n’allait bien. Non, il irait vivre pour les autres, se ferait une raison, trouverait stabilité. De l’enfer, en passant par le paradis, il était revenu sur Terre, le pied ferme, déterminé à mentir du mieux qu’il pouvait pour passer inaperçu. Le changement était rapide, le silence autour brutal. Ils restaient là, tout deux, sans oser perturber l’inertie nouvelle qui les enveloppait. Il n’y avait plus de temps, il n’y avait plus d’espace, il n’y avait plus qu’eux. Il aurait aimé se convaincre qu’il avait fait tout ça pour Rose, pour la faire craquer afin de pouvoir l’aider, mais en était incapable – le mensonge se serait vu, il était inapte à la non-honnêteté. La pensée logique lui revenait, la raison rampant avec mal derrière. Il redevait le Lew trop attaché, trop vulnérable, derrière sa carapace impénétrable. Il sentait les murs se rebâtir, fragiles encore, si facilement détruisables, mais il fit de son mieux pour ignorer tout ça. Non, il était là pour Rose désormais, et rien du passé ne pouvait être amené à changer cela, à moins qu’elle-même ne le veuille et l’y repousse. C’était le masque de sa vie qu’il remettait en place, le sourire un peu chaleureux, un peu vide et pas mal faux à nouveau en place. Son esprit avait déjà effacé ce qu’il s’était passé – il était un enfant si facilement modulable, à l’entente d’un appel à l’aide, il savait oublier de vivre pour seulement aider la personne qui le lui demandait. Rose venait de le faire, inconsciente peut-être, mais c’était déjà assez pour lui. Il n’y avait plus de passé qui vaille, seule Rose était devenue importante.

« Pourquoi cherches-tu donc tant à détruire l’image de déesse que j’ai de toi ? » Aucun reproche, aucune hargne – passif, il était redevenu passif, corps inerte doué à peine de parole, se tenant debout par le soutient des autres. Il était horrible. « Ton nom de famille n’est en rien un poids, c’est une porte vers tant de choses... Tu as une famille qui t’aime, une grande famille qui t’aime. Ils m’en voudront tous de t’avoir brisée, c’est certains, mais je saurais prendre sur moi. Tu es meilleure, plus détachée, moins distraite – quel mal y a-t-il à ça ? Tu es belle, ton indifférence est ta plus grande protection, intouchable, inbrisable. A côté, je ne suis qu’un maigre enfant, atteint par les mots, atteint par le corps. » Il s’arrêta le temps de respirer légèrement. « C’est ce qui fait ton charme, ta force aussi – je ne suis qu’un insecte comparé à toi, tellement meilleure. Rend toi à l’évidence, tu es bien plus capable que moi. » Il hésita un instant, passa sa main dans les cheveux de la jeune fille. Tous deux avaient les yeux rougis, si quelqu’un venait à les voir, quelles sombres folies pourrait-il penser ? Il enroula une mèche de cheveux autour de son doigt, les libéra aussitôt, terrifié à l’idée de les abimer. « Tu es une poupée en porcelaine, à l’effigie d’une reine, tout le monde à peur de te casser en jouant avec toi. C’est tellement immaculé, doux et candide... » Il laissa planer ces mots, leur cherchant un sens – se rendait-il seulement compte qu’il déblatérait des mots qui, même à lui, semblaient insensés ? « A côté, je ne suis qu’une vulgaire poupée en tissu, de celles qu’on jette lorsqu’on en obtient une meilleure. Il n’y a rien de bon à ça, c’est tellement... » Une mine de dégoût figea son visage un instant, il n’oserait pas dire « Faible. ». « Le temps use ma stupidité, la fragilise, déchire – toi tu resteras entière. Mademoiselle Parfaite. La fille que tout le monde aimerait avoir, face à celui que sa propre famille ne saurait que renier. » Il soupira, essayant de caché la légère note de jalousie qui transpirait dans ses paroles. Oui, il aurait aimé être quelqu’un d’autre, il le savait déjà, et c’était peut-être là la clef de tout ce qu’il a toujours voulu : vivre pour les autres, les aider, n’avoir de vécu que ce qui vient par procuration. Il pourrait se perdre, écrire des livres, vivre dans un monde différent où tout irait tellement autrement, où l’espoir serait... Il sentait la main de Rose, toujours sur sa poitrine, se crisper légèrement, devenir beaucoup plus chaude aussi. Son cœur recommençait à s’éteindre. Même pour quelqu’un, il lui était impossible de s’envisager vivre finalement. Perdu, il était le plus perdu des deux. « Il ne me reste que l’imagination... » Une phrase beaucoup plus adressée à soi-même qu’à la jeune fille, une de ces pensées tellement forte que, peu importe combien on essaye, nous nous retrouvons incapable d’ignorer. Il essaya de lui adresser un sourire maigre, comme pour effacer ce qu’il venait de dire – échoua lamentablement. Il commençait à se courber sur la jeune fille, l’étouffant et l’écrasant par le poids de son corps contre le sien – combien même était-il si maladivement maigre et pâle. Il était incapable de faire quoi que ce soit aujourd’hui, les trois murs s’étant fissurés à nouveau – probablement même qu’il n’irait pas en cours. « Je ne peux rien te promettre... » Qui parlait donc ? Il n’avait plus aucune conscience de son corps, emporté par l’obscur labyrinthe de sa pensée cachée. « Mais je vais essayer de vivre, pour toi, pour que tu comprennes que je ne te sers à rien de bon. » Instinctivement, ses lèvres déposèrent un nouveau baiser sur la joue de la jeune fille. S’il ne contrôlait plus ses pensées, il ne contrôlait plus vraiment son corps non-plus, se sentant de plus en plus devenir étranger à soi-même : seule la petite flamme, luttant de toute son énergie, semblait encore allumée chez lui, ses yeux étant aussi vides que ces paroles si ce n’est plus. Sa conscience, en eusse-t-il une, était quelque part, dehors peut-être, à vagabonder dans la forêt interdite – sincèrement, il priait que tout ceci ne s’avère être qu’un rêve horrible, qu’il irait se réveiller et annuler le rendez-vous avec Rose, que... Il se leurrait. Idiot, incapable, inapte. Il venait de toucher le dernier fond jamais admis pour quelqu’un comme lui, le fond d’où il ne pouvait venir aider les autres. Mollement, il se détacha de la Gryffondor, ignorant les réactions de celle-ci : il était à nouveau devenu appariteur du néant qui sommeillait en lui. Il ne fallait pas qu’elle se laisse englober par la nouvelle perte de lucidité qui attaquait le jeune homme. Non, il devait préserver les autres. Ses doigts étaient engourdis, il sentait le froid déjà revenir en lui, souffler sur les braises restant de ce qui était son cœur. Il avait perdu sa sympathie, perdue sa gentillesse, sentait l’amère bile lui titiller la gorge. Il ne voulait en aucun cas que ce soit la jeune fille qui serve d’échappatoire à l’amertume qu’il nourrissait envers sa propre personne – elle ne le méritait pas. Traversé par un désagréable frisson, il s’assit à nouveau sur le sol, s’enfermant en position fœtale, comme si une fois de plus, rien n’était arrivé. Il était au bord de la falaise et tellement proche de la frontière aussi : plus rien ne pouvait être rationnel. Qu’elle s’en aille, qu’elle se sauve, qu’elle oublie. Qu’elle oublie ou il la ferait oublier. Il commença à trembler, inapte à se concentrer, se comportement comme ivre. Il était inapte. Incapable. Laid. A vouloir remonter trop vite, il s’est pris une racine et est retombé encore plus bas. Cruelles paroles. Il avançait le cœur battant mais l’esprit vide. Ignorant absolument où il allait... Méritait-elle seulement d’assister à tout cela ? Il était incompris. Oscillait entre folie et raison, incapable de trouver le calme. « Je ne mérite pas de vivre... »

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MessageSujet: Re: Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose]   Et dans les méandres de mon coeur, je persiste à croire que c'est là une erreur [Rose] EmptyJeu 25 Oct - 10:11

Suffering
S. Lew Weryk & Rose Weasley


Tournons. Tournons encore. Tournons ensemble jusqu’à la fin. Tournons. Tournons toujours, tournons encore. Puisque la terre tourne, puisque les désirs sont instables, puisque nous ne pouvons rien y faire, puisque nos peurs nous engloutissent. Tournons. Tournons comme les papillons qui batifolent, tournons comme la toupie qui menace de tomber. Tournons puisque nous ne sommes capable que de ça. Et à force de tourner ainsi, nous finirons par nous écraser dans les profondeurs auxquelles nous voulons échapper. Mais personne ne peut. Personne n’y est arrivé encore. Personne n’y arrivera. Alors courons, tournons et courons encore. Puisque nous ne sommes bon qu’à ça. Puisque rien ne changera jamais. Puisqu’elle ne changera jamais. Tout le monde le dit, personne ne peut changer. C’est ainsi. C’est comme ça. Elle ne changera pas. Elle avait pourtant vu l’étincelle, elle avait pourtant vu ce « bien » renaissant en lui ; pourquoi n’avait-elle su se taire ? Pourquoi ? Parce qu’ici, dans cette pièce, il n’y avait pas de Lew, il n’y avait pas de Rose. Ils étaient autres. Ou presque. Comment savoir ? Elle ne le reconnaissait pas, elle ne se reconnaissait pas. Mais parfois, il revenait. Puis il repartait. Lui aussi il tourne. Elle n’avait pu contrôler les mots, elle s’en excusait. Elle gardait tellement de choses … Non. Elle n’avait aucune excuse, elle n’aurait pas dû. Il aurait fallut se taire. Mais elle n’a pu. Elle n’a pu. Pardon. Elle revoyait la colère renaitre dans les prunelles du jeune homme. Elle le revoyait repartir et elle parlait, elle parlait, elle parlait. Elle parlait trop. Elle le voyait partir mais elle n’a su faire. Est-ce que tout était fini ? Est-ce que tout se terminait ainsi ? Cette rencontre, ce bout de papier froissé ? Elle se demande encore comment cela aurait pu se passer si cela avait été quelqu’un d’autre, si cela avait été quelqu’un d’autre en face de Lew. Auraient-ils tous les deux pleurés ? Auraient-ils perdu le combat ? Auraient-ils réussi à sortir le sourire aux lèvres ? L’unique problème, c’était que c’était Rose. C’était l’unique problème. Une erreur ? Peut-être. Peut-être pas. Cette rencontre éclairait tellement de choses. Tellement de choses. Tout changerait après. Rien ne sera jamais pareil. Continueront-ils de tourner ? Sûrement, on ne s’arrête pas de tourner. On ne s’arrête pas. Car les problèmes seront toujours là. Machine infernale. « Quoiqu’il arrive, il faut que tu t’en souviennes, parce que moi, sans toi, je ne suis rien. Tu t’en souviendras ? » C’était sans doute la phrase la plus censée qu’elle est prononcée. Lew fut touchée, elle le voyait dans ses yeux. Enfin, elle crut le voir. Elle qui était si observatrice. Elle était censée tout remarquer, pourtant elle ne faisait jamais rien. Jamais rien. Ou très mal. Alors s’il avait été touché, avait-il compris ? Avait-il compris qu’elle tenait à lui ? Qu’il était important ? Avait-il compris ? Pitié, faites qu’il ait compris. Mais il revenait. Il ressortait. Lew. Il se leva, elle le suivit. Il fallait préserver cette lueur. Il fallait absolument la préserver pour qu’elle ne disparaisse. Gardes là.

Il enleva sa chemise une nouvelle fois. Rose craignait toujours le pire, ce qu’il pourrait se passer. Elle espérait sans cesse le meilleur. Elle put voir à nouveau, la cicatrice au niveau de son cœur, et ce fut le sien qui se serra dans sa poitrine. Elle n’arrivait toujours pas à imaginer à quel point il était malheureux pour s’être infligé pareille torture. La honte s’immisça de plus belle dans ce que l’on appelait, un cœur. S’excusant milles fois par le regard, il n’y eut pourtant aucun son. Il n’y eu pourtant que le silence. Peut-être était-ce mieux ainsi. Le silence. C’était si calme, presque reposant. Doucement, il prit sa main, elle se laissa faire. Il la souleva, toujours avec douceur et elle ne fit que suivre le mouvement. Elle ne comprenait pas où cela les mènerait. Et elle ne voulait pas se poser de questions, elle voulait seulement le retrouver. Et si tout cela pouvait l’aider, alors elle le ferait cent fois sans hésiter. Après tout, elle avait confiance en lui, même si pour l’instant, il était instable. Elle avait confiance en lui. Ses grands yeux verts posés sur son ami. Serrant les dents, sa mâchoire se crispant, la douleur s’incrustant sur ses traits ne pouvait passer inaperçu. Fronçant les sourcils, Rose sentit sa main se poser sur la poitrine de Lew, au niveau de son cœur, au niveau de sa cicatrice. Pourquoi faisait-il cela ? Il devait avoir si mal. Elle tenta de la retirer, mais il la retenait avec tant de fermeté que lutter ne devait être que plus douloureux. Elle le regarda horrifié, mais il fermait les yeux. Il souffrait. Elle souffrait alors. Pourtant, tout ce rituel avait un sens. Il devait être important pour lui. C’était important pour lui. Rose se détendit et ferma à son tour les yeux. Se concentrant sur sa main contre son cœur. Ce cœur si meurtri. Si brisé. Il ne devait pas y avoir beaucoup de peau, elle sentait les palpitations avec tellement de puissance, de précisions. Palpitations. Et tous ces battements, tous ces battements, étaient la vie. C’était une sensation étrange, il était si proche, son cœur. Si proche. Trop proche. Etait-ce donc cela la vie ? Etait-ce donc sa vie qu’elle sentait sur sa paume ? Les battements d’un cœur déchiré ? La vie. Elle ne pouvait s’empêcher pourtant d’imaginer la douleur. Elle fronça à nouveau les sourcils. Pourquoi ? Elle rouvrit les yeux, il ouvrit les yeux. Il sourit. C’était Lew. Il était là. Mais elle savait qu’à chaque instant, il pouvait repartir au fond. Elle savait que le gouffre n’était jamais bien loin derrière lui, et comment savoir si elle serait toujours capable de le retenir ? Et comment savoir qu’elle arrivera à le sauver la prochaine fois ? Il devait avoir si mal. Le cachait-il derrière son sourire ? Il l’avait toujours fait, elle le comprenait maintenant. Il n’avait cessé de cacher sa souffrance derrière les masques. Pourtant cette fois, il avait l’air d’aller … Bien ? Pouvait-elle vraiment penser cela ? Pouvait-il vraiment aller bien ? Non. Mais il était ressorti de l’ombre et elle pouvait considérer cela comme une première victoire. Non ? Il s’approcha d’elle et l’attira à lui. Elle se souvint du moment où elle était arrivée dans la pièce. Elle se souvint de ses pleurs, de ses étreintes douloureuses, de cette souffrance première qui pesait toujours. Mais cette étreinte là, n’avait rien à voir. Absolument rien à voir. Pourtant, elle avait peur. Elle avait peur que tout bascule, que tout se remette à tourner. Que tout recommence. Qu’il retombe. Il ne fallait pas qu’il retombe. La corde était trop frêle. Il ne fallait pas qu’il parte. Il déposa un baiser sur sa joue, elle ne pouvait plus s’étonner de rien maintenant, mais elle ne put s’empêcher d’être gênée. « La sainte Rose, sur son piédestal d’or immaculé, prisonnière d’une cloche sacrée. » Elle sourit finalement et posa sa tête sur son torse. Cette simple phrase la rassurait et effaçait toutes les peurs et tous les doutes si récalcitrants. C’était sa phrase, celle qui lui était propre. Il la disait si souvent lorsqu’ils rivalisaient. Elle se souvint d’avoir été étonnée la première fois qu’il l’avait prononcé. Pourquoi ? Parce qu’il l’avait si bien comprise. Il avait vu bien plus qu’elle ne l’aurait voulu, il avait découvert qu’il y avait autre chose derrière. Ce qui la rendait si honteuse à présent, il avait lu en elle comme dans un livre ouvert, elle n’avait su faire de même avec lui. C’est à cela qu’on voit les vrais amis non ? Ils se comprennent sans parler ? Alors c’est à cela qu’elle voyait qui était le vrai ami entre eux deux. Et c’était lui. C’est toujours les mêmes pensées, les mêmes conclusions, les mêmes reproches. Mais c’est parce que l’on tourne. On tourne en rond. Maintenant, tout allait sûrement éclater. Maintenant, tout allait être dit. Pourtant il y avait eu déjà trop de mots. Elle s’était tellement exercée à faire du travail une priorité, elle s’était tellement exercée à refouler les sentiments, les désirs, les envies. Comment pourrait-elle laisser tout sortir ? Comment pourrait-elle … Montrer ? Se montrer ? Même avec Lew, elle ne pouvait pas. Elle se recevrait la réalité en pleine face. La douleur serait inévitable. La souffrance serait insoutenable. Elle n’était pas sûre d’être à la hauteur. Comprendre d’être passé à côté de tant de choses. Comprendre qu’il y avait un vrai problème. Comprendre qu’il fallait en parler. Rose était forte. Rose était parfaite. Rose n’avait besoin de personne. Etait. N’avait. Peut-être fallait-il reconsidérer la chose. Peut-être ? Lew était là. Toujours là, pour les autres. Toujours. Il se jetterait dans la gueule du loup pour sauver le monde. Il ferait n’importe quoi. A en devenir fou … Mais il ne devait plus se cacher, elle refuserait de tomber encore dans le jeu des masques, elle refuserait de ne plus distinguer le vrai du faux, elle refuserait de ne plus savoir. Elle refuserait. Mais jamais, il ne fallait oublier ce jour, jamais il ne fallait oublier aujourd’hui. C’était une leçon. Il ne fallait pas oublier le passé, les larmes. Il ne fallait pas. Elle apprenait. Ils apprenaient. Ils souffraient. Il souffrait. Pourtant il tentait de sourire à nouveau. Elle ne le laissera plus jamais cacher. Ils parleraient. Ils parleraient s’il le faut. Elle parlerait aussi, si c’était nécessaire. Elle ferait tout, peut-être se jetterait-elle, elle aussi, dans la gueule du loup ? Elle ne savait plus ce qu’elle était capable de faire ou pas. Aujourd’hui, tout était remis en compte. Aujourd’hui, elle avait l’impression qu’ils étalaient les cartes de leur vie sur une table vierge, et qu’ils pouvaient en choisir d’autres, dans d’autres paquets. Tout était mit à plat, ou presque. Tout tournait. Il y aura toujours des masques, c’est ça ? Il y aura toujours des secrets, il y aura toujours des tâches noirs sur la toile ? C’est ça … Et c’est normal. Faut-il vraiment connaître les personnes par cœur ? Faut-il vraiment tout savoir d’eux ? N’a-t-on pas besoin de ces points d’ombres ? De ces coffre-fort ? Elle essayait de s’en persuader. Cela lui permettait de moins culpabiliser. Mais en avait-elle le droit ? Les yeux dans les yeux. En avait-elle le droit ?

« Pourquoi cherches-tu donc tant à détruire l’image de déesse que j’ai de toi ? ». Son attitude … Il retombait. Elle sentait déjà la chute arriver, revenir. Mais elle bloqua. Déesse ? Elle ? Elle, Rose Weasley ? Comment faisait-il pour la voir ainsi ? Comment faisait-il pour qu’elle paraisse si belle de sa bouche ? Et dire qu’il se considérait comme un monstre. Il n’était pas horrible. Il était aveugle. Totalement aveugle. Pourquoi cherchait-elle à détruire l’image de déesse qu’il avait d’elle ? Tout simplement parce que ce n’était pas ce qu’elle était. Elle n’était pas une déesse. Elle n’était pas aussi magnifique, aussi forte, aussi puissante. Elle n’était rien de tout ça. Elle n’avait pas réussi à le lui faire comprendre. Elle voulut parler, dire. Mais il poursuivit : « Ton nom de famille n’est en rien un poids, c’est une porte vers tant de choses ... Tu as une famille qui t’aime, une grande famille qui t’aime. Ils m’en voudront tous de t’avoir brisée, c’est certains, mais je saurais prendre sur moi. Tu es meilleure, plus détachée, moins distraite – quel mal y a-t-il à ça ? Tu es belle, ton indifférence est ta plus grande protection, intouchable, inbrisable. A côté, je ne suis qu’un maigre enfant, atteint par les mots, atteint par le corps. ». Mais que disait-il ? Il fallait arrêter de parler, c’est ce qui le faisait replonger tête la première. Sottises. Rose secoua légèrement la tête. Son nom ne faisait que lui fermer des portes, on se méfie des Weasley, tous ceux qui appartiennent aux grandes familles comme les Potter, les Weasley, les Londubat, tous verront des portes se fermer, certains métiers ne leur seront pas autorisés. Mais il y avait un point sur lequel il avait raison : elle avait une famille qui l’aimait. Elle avait un frère adorable, qui était un soutient indispensable. Elle avait des parents aimants, importants, présents. Et elle avait une panoplie de cousins sur lesquels elle pouvait compter. C’est à ce moment là qu’elle se rendit compte qu’elle ne savait rien sur sa famille, à lui, ou du moins pas grand chose. Qu’avait-il, lui, comme soutient ? Qu’avait-il ? « C’est ce qui fait ton charme, ta force aussi – je ne suis qu’un insecte comparé à toi, tellement meilleure. Rend toi à l’évidence, tu es bien plus capable que moi. » Il ne savait plus ce qu’il disait. Lui en vouloir pour l’avoir brisé ? Mais il ne l’avait pas brisé ! Pas le moins du monde ! Sottise ! Elle n’était pas meilleure, elle n’était pas belle. Elle secoua la tête, plusieurs fois. Il avait tord. Certes, son indifférence était une protection dont elle ne pouvait se plaindre, mais c’était aussi une barrière aux plaisirs de la vie et à la socialisation. Mais pourquoi se dévaloriser comme il le faisait ? Pourquoi ? Sa force ? Mais de quelle force parlait-il ? Un maigre enfant, un insecte. Il se tuait de l’intérieur à avoir cette image de lui. Plus capable de faire quoi ? Que pouvait-elle faire de mieux que lui ? Non. Non, elle ne pouvait pas se rendre à l’évidence, il n’y avait pas d’évidence à ses yeux. Il n’y en avait pas ! Comment arrivait-il encore à la considérer comme si merveilleuse ? Il avait tord, mais comment lui dire sans qu’il ne plonge ? Comment lui dire ? Rose continuait de le fixer d’un air désolé. Il passa sa main dans ses cheveux roux, il joua avec une mèche, mais elle ne s’en préoccupa pas. Il n’y avait que Lew dans son esprit, il n’y avait que lui. Uniquement lui. « Tu es une poupée en porcelaine, à l’effigie d’une reine, tout le monde à peur de te casser en jouant avec toi. C’est tellement immaculé, doux et candide ... » Elle ne saurait comprendre ce qu’elle avait ressenti à la suite de ces mots. En fait, une totale incompréhension. Les mots n’étaient tout simplement pas passés. Poupée de porcelaine, reine, déesse. C’était trop. C’était trop beau. Trop beau pour qu’on puisse parler d’elle. Il n’y avait tout simplement, aucun sens. Il s’en allait déjà retrouver les profondeurs des enfers. Elle n’aurait su quoi répondre à tout cela. Elle se perdait et le chemin du retour disparaissait peu à peu. Elle était Alice aux Pays des Merveilles, abandonnée dans un monde sans queue ni tête. « A côté, je ne suis qu’une vulgaire poupée en tissu, de celles qu’on jette lorsqu’on en obtient une meilleure. Il n’y a rien de bon à ça, c’est tellement... ». Mais la flamme s’était rallumée, elle s’était rallumée, où était-elle à présent ? Elle semblait lutter mais elle devenait si faible. Il ne fallait pas qu’elle s’éteigne. Il fallait la préserver. Garde là. Comment lui dire que les poupées en chiffon pouvaient être bien plus belles que les poupées en porcelaine ? Ces dernières faisaient si peur. Comment dire ? Comment ? Pourquoi ? Incessant retour. Incessant tourbillon. Tourne. Tourne. « Le temps use ma stupidité, la fragilise, déchire – toi tu resteras entière. Mademoiselle Parfaite. La fille que tout le monde aimerait avoir, face à celui que sa propre famille ne saurait que renier. » Mademoiselle Parfaite. Mademoiselle Parfaite. Elle aimerait rire, se moquer d’elle-même. Elle qui avait tant cherché à être « parfaite », de sa bouche cela paraissait si futile. Tout n’avait plus d’importance finalement. Il n’y avait pas de sens. Il n’y avait plus de but. Il n’y avait que des mensonges. Il n’y avait que des erreurs. Il fallait sortir de là. Il fallait sortir du tourbillon. Lew, il faut sortir de là. Il n’avait rien à lui envier, elle n’était pas mieux. Vraiment pas mieux. Il fallait qu’il arrête. Ses mots, n’étaient que fabulations. « Il ne me reste que l’imagination... » Elle n’arrivait plus à suivre, il semblait se parler à lui-même. Il tenta un retour, il tenta de sourire. Il tenta de mentir à nouveau. Mais ça ne marchait pas. Ca ne marchait plus. Il n’avait plus à faire semblant. Comment lui dire ? Elle le sentit se courber au-dessus d’elle. Il devenait plus lourd à porter. Il l’écrasait, l’étouffait, l’enveloppait de sa douleur. Elle avait toujours sa main sur son cœur, elle voulut l’enlever mais elle n’y parvint pas. Elle devait le retenir. Il ne devait pas tomber. Il devait rester debout, il devait être fière de qui il était. Il devait se redresser et aimer la vie bien qu’elle soit vicieuse. Ils devaient à nouveau rire ensemble, ils devaient s’en sortir, alors il fallait qu’elle le retienne quoiqu’il advienne. Elle le devait. Ne pas tomber. « Je ne peux rien te promettre... » Son cœur. Ne tombe pas. « Mais je vais essayer de vivre, pour toi, pour que tu comprennes que je ne te sers à rien de bon. » Rose ferma les yeux, ensevelie sous Lew. Alors elle ne comprendra jamais, parce qu’il ne sera jamais rien de mauvais pour elle. Jamais. Mais elle aurait beau le lui hurler, il ne comprendrait pas. N’avait-elle pas déjà essayé ? Rose sentit un nouveau baiser sur sa joue. Toute cette affection. Elle ne le méritait pas. Alors où était ce monstre ? Où était cet insecte, ce rien qu’il décrivait ? Elle ne le voyait pas dans cette pièce. Elle ne le voyait pas. Continue de lutter. Mais il s’enfonçait un peu plus dans le gouffre, et la corde … La corde sera trop fragile. Pouvait-elle seulement le suivre ? Elle, qui était incapable de le comprendre ? La lueur, elle n’était plus. Lew, n’était plus. Il se détacha d’elle, étrangement, elle se sentit le retenir, mais il s’éloignait déjà trop. Ses yeux étaient vides de tout sens, de toute conscience, de toutes expressions. Il n’était plus qu’une épave. Et le manège reprendrait. Et ils tourneraient encore ensemble. Il serait tellement facile de courir vers la porte, d’échapper à cette vision si désastreuse d’un être déchiré. Il serait tellement plus facile de courir et de l’abandonner. Il serait tellement plus facile de fuir. Rose fixa la porte un moment alors que Lew se rasseyait, prit de frissons. Ne s’était-elle pas promis de l’aider jusqu’au bout ? Ne lui avait-il pas promit qu’elle serait toujours là pour lui ? Ne s’était-elle pas dit qu’elle pourrait se jeter dans la gueule du loup pour lui ? Ne s’était-elle pas avouée qu’il était tout pour elle ? Si. Tout ça. C’était vrai. Elle ne partirait pas. Elle ne partirait pas. Alors Rose se laissa tomber à genoux devant son ami. Son Lew. « Je ne mérite pas de vivre... » Alors, ils continueraient de tourner, ils continueraient, puisqu’ils n’étaient bon qu’à ça « Bien sûr que si … » Lâcha-t-elle dans un souffle imperceptible. Elle ne savait plus comment s’y prendre, elle n’était même plus sûre de ce qu’elle disait. Les mots étaient si absurdes. Si faibles. Elle soupira. Et puis il était si loin … Si loin. Elle baissa les yeux. Egarement « Je ne sais plus ... Je n’ai jamais su … Je pourrais te le répéter tout le reste de ma vie … Tu n’entendrais pas. Tu es si persuadée d’être … Un monstre … Lew … Je … Je … ». Elle releva des yeux brillant vers lui. Il n’écoutait sûrement pas. Il était si perdu. Il n’était plus là. Ses yeux … Si vides. Vide d’espoir. Vide de lumière. Vide de tout. Il était un néant à lui seul. Elle s’approcha de lui. Il était si étranger qu’elle ne pouvait prévoir ses réactions. Un cadavre. Rallumer la flamme. Il le fallait pourtant. Agenouillée, elle se pencha en avant et l’enlaça tendrement : « Reviens … Reviens-moi … » murmura-t-elle. Y aurait-il une fin à cette danse macabre ? Existait-il seulement de fins heureuses ? Ne serait-ce pas naïf que d’y croire ? On dit souvent que les fins heureuses sont des histoires qui ne sont pas encore finies. La vie était-elle aussi triste que cela ? Il existait pourtant tant de belles choses, il fallait juste s’en souvenir. Juste. Elle resserra son étreinte : « Notre rencontre est la plus belle chose qui me soit arrivée … » Elle ferma doucement les yeux « Tu es la plus belle personne qui m’ait été donné de rencontrer … » Elle laissa planer ses mots. Continuaient-ils de tourner ? « Tu ne peux pas mourir Lew. Tu ne peux pas ». Elle enfouit son visage dans la nuque du jeune homme « Que ferais-je toute seule … Que ferais-je sans toi ? … ».



« Nous sommes si accoutumés à nous déguiser aux autres qu'à la fin, nous nous déguisons à nous même » ► François de La Rochefoucault
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