Fait chier ce prof. Marmonne-t-elle en s'enfonçant rageusement dans l'un des fauteuils de la salle commune des rouges et ors. Un soupire s'extirpa de ses lèvres alors qu'elle regardait s'éloigner quelques unes de ses amies. Elles allaient faire la fête. Enfin, jusque là, rien de grave. Le truc, c'est qu'elles allaient faire la fête sans elle. Pourquoi? parce que ce maudit professeur de potion s'acharnait sur elle sans raison. Oui, oui, aux yeux de la demoiselle, ce n'était rien de plus que de l'acharnement. Une de ses amies souleva sa main pour lui adresser un signe et un sourire compatissant, mais elle se ravisa à la vue du regard sombre de la Kaygizis. Elle n'était pas d'humeur et supportait difficilement la pitié. Le groupe disparu derrière le tableau de la Grosse Dame, laissant Rhîm seule dans la salle commune des Gryffondor. Tout ça pour quoi? Parce que cette face de troll n'avait AUCUNE ouverture d'esprit et qu'il restait cloîtrer dans ses petites recettes. Il avait beau être excellent dans son domaine -Rhîm lui accordait au moins cette qualité-, il manquait cruellement d'imagination. Si seulement il s'ouvrait et acceptait d'apprendre autant des élèves que ce qu'il leur apprenait, il pourrait probablement être encore meilleur. Malheureusement, c'était le genre de type égocentrique qui ne pouvait pas admettre une seule seconde avoir tord. Encore moins face à une élève. C'était ridicule en soit, mais Rhîm n'avait pas d'autre choix que de céder aux caprices de cet homme. Même si cela voulait dire louper une soirée avec les filles de sa maison. Elle lui ferrait payer, d'une manière ou d'une autre. Elle ne changerait pas ses habitude, elle continuerait à lui prouver qu'elle pouvait obtenir les même potions, sans pour autant suivre la recette qu'il recommandait. Elle était peut-être têtue, mais elle détestait que l'on fasse preuve d’autant de mauvaise foi. Elle se serait peut-être rangée sagement s'il n'avait pas rejeté aussi catégoriquement les essaies de la demoiselle. En agissant de la sorte, il avait lui même provoquer le duel. Oh, elle avait conscience de ne pas avoir les capacité du professeur, mais elle travaillait pour le cours de potion plus que pour toutes les autres matières réunies. Elle serra les dents. Elle se demandait ce qu'elle allait devoir faire durant ses deux heures de retenue. Elle se demandait quelle crasse il avait pu imaginer. Oh, elle ne doutait pas qu'il lui réservait deux heures effroyable. A croire qu'il n'avait de l'imagination que quand il le voulait bien. Rhîm exécrait cet homme. C'était physique. Alors que certaines ne cessaient de vanter la beauté du professeur, elle ne parvenait pas à lui trouver le moindre charme. C'était physique.

Rhîm porta son regard sur l'heure. Hm. Elle avait encore près d'une demi heure de liberté avant sans rendez-vous pour l'enfer. Autant dire qu'elle pouvait déjà se mettre en route. Non sans laissé échapper un soupire, la demoiselle se releva et pris la direction de son dortoir. Elle fourra dans son sac de cours son set de potion, comprenant à la fois le manuel réglementaire et celui que le professeur détestait la voir utiliser. C'est d'ailleurs à cause de ce manuel Égyptien qu'elle finissait en retenue. Enfin, à cause du manuel, à cause de ce professeur qui n'y comprenait décidément rien. Oh elle pouvait ruminer longtemps à propos du maître de potion. Très longtemps. Quand Rhîm avait une idée dans la tête, elle ne l'avait pas autre part... Hm. Elle redescendait dans la grande salle et passait la Grosse Dame qui la gratifia d'une remarque acerbe que Rhîm entendit à peine. Il faut dire que le tableau des Gryffondor avait toujours détesté l’Egyptienne et qu'elle se délectait de chacune de ses frasques, se nourrissant des rumeurs colportés par ses amis des autres tableaux. Tableaux qu'elle ne prenait même plus la peine de regarder. Faut dire qu'en sept ans, elle avait finit par comprendre qu'il ne faut pas trop leur faire confiance. Plus langue de vipère qu'eux, il n'y avait pas, sauf peut-être du côté des Serpentard. Elle finit par se traîner devant la porte de la salle de potion. Elle se garda bien d'entrée sans prendre la peine de frapper, même si l'envie ne lui manquait pas. Elle s'immobilisa devant la grande porte de boise et frappa doucement de son poing. Non, mais il serait encore capable de dire qu'elle n'avait aucun respect et frappait comme une brute à sa porte. Attendant le feu vert du professeur, elle entra dans la pièce. Son regard se glissa sur les lieux et échouèrent sur ce cher professeur... Un sourire hypocrite se glissa sur les lippes de la brune alors qu'elle déposait ses affaires sur le banc le plus proche. Bonsoir, Professeur. Insolente et polie à la fois. C'était tout le problème avec Rhîm. Elle était sauvage, mais ne manquait pourtant pas de manière. En soi, rien de condamnable, mais ce genre de comportement avait le don de faire enrager ses professeurs. Elle se laissa gracieusement tombée sur la chaise, croisa ses jambes et attendit les consignes du professeur. Elle le toisait sans la moindre gène, allant jusqu'à soutenir son regard, ce sourire détestable toujours ancrée sur ses lippes. Et bientôt, voilà que ses doigts pianotaient contre le banc. Elle ne prenait même pas la peine de masquer son impatience. Il l'avait collé sans raison valable, du moins, pas valable à ses yeux à elle. Elle n'était pas en tord, elle serait prête à en découdre devant n'importe qui. Il fallait sans douter, le professeur, lui, était loin de partager le même avis. Rien que d'imaginer les rires de ses camarades de chambre et les gorgées de bière qui les accompagnait, ça l'agaçait profondément. La rage et la colère à fleur de peau, elle n'en montrait rien, non mais elle ne lui ferrait certainement pas le plaisir de lui montrer à quel point cette retenue était contraignante pour elle. Elle feignait l'indifférence, allant même jusqu'à affiché cet éternelle sourire. Un sourire qui n'avait rien de véritable, rien de sincère. Elle l'affichait avec une fierté déconcertante. Rhîm dans toute sa splendeur.

Mademoiselle Kaygizis, veuillez prendre place à une table. Vous n’êtes pas venue pour prendre le thé, vous êtes en retenue. Oh vraiment? A-t-elle l'air aussi bête que cela? Elle laisse échapper un soupire, faisant glisser ses fesses contre la table pour finalement rejoindre le sol. Ses talons frappent le sol dans un claquement sonore. Elle prend ses livres avec nonchalance, les portant à bout de bois, elle se prélasse jusqu'à la place indiquée par le professeur. Elle s'y installe, elle croise ses jambes avec souplesse sans même prendre la peine de broncher. Effacez-moi ce sourire idiot et sortez de quoi écrire. Depuis quand est-il interdit de sourire? Ca lui arrache un sourire d'autant plus grand. Elle ne va pas arrêter de sourire sous prétexte que ça insupporte le professeur, bien au contraire... Après tout, il ne pouvait pas la coller pour une raison de ce genre. Elle se pencha pour attraper plumer et encrier qu'elle pose précautionneusement sur le bureau. Rhîm avait des tendances maniaques. Rien de très conséquent, mais tout de même. Elle reporte finalement son regard sur le professeur, se demandant quelle genre d'idée sadique a bien pu traverser son esprit torturé. Inutile de sortir votre manuel, nous allons faire quelque chose de plus.. ludique. Ludique? L’Égyptienne hausse un sourcil, toisant l'homme, perplexe et intriguée. Ludique. Comment une retenue pouvait être ludique? Il devait être plus tordu que ce qu'elle a pu imaginer jusque là. Elle ne dit rien, elle se contente d'attendre, sachant pertinemment que les consignes vont lui tomber dessus d'un instant à l'autre. Très bien. Je vais vous dicter quoi écrire.. et vous en ferez de même – sauf que je n’écrirais pas, mais je vous écouterais. Nous allons apprendre à nous connaître. QUOI? La blague. Ils vont apprendre à se connaître? Elle ne veut pas le connaître. Elle ne veut rien apprendre sur lui ou sur la vie, pas plus qu'elle ne veut qu'il en apprenne davantage sur elle. Se livrer à quelqu'un qui nous déteste? C'est la meilleure façon de se mettre en danger. Soyez honnête avec moi, corrigez moi si j’ai tord. Vous ne serez pas sanctionnée. Commencez à écrire. Euh... Non. Il y a quelques choses de louche. Plus que louche. C'était un piège. Un p*tain de piège. Elle prenait tout de même sa plume, bien qu'elle ne supportait pas de perdre le contrôle de la situation. Rhîm était COMPLÈTEMENT déstabilisée, elle ne savait absolument pas comment elle devait réagir. Je suis Rhîm Kaygizis, élève en classe préparatoire à Gryffondor. Je suis intelligente et travailleuse. J’aime bien les potions. Jusque là, elle ne trouve rien à redire, elle écrit soigneusement les mots que lui dictent le professeur. J’aime avoir toujours raison. Elle serre les dents, relève vaguement son regard vers lui sans pour autant s'arrêter d'écrire. L'agacement commence à s'emparer d'elle. Le professeur de potions ne me considère pas à ma juste valeur. Sans blague.

Je suis égocentrique. Elle laisse éclater un rire amer, jaune, sans la moindre saveur. Elle laisse retomber la plume sans prendre la peine d'écrire la dernière phrase. L'encre éclabousse le parchemin lorsque la plume heurte le papier. Elle se calle contre le dossier de sa chaise. Vous ne me connaissez pas. Vous ne savez rien de moi. Elle en a la certitude. Elle ne lui en tient pas rigueur, de toute façon, elle n'a aucune envie qu'il connaisse sa vie dans les moindres détails. Ce qu'elle déteste plus encore, c'est de devoir l'écouter prétendre qu'il l'a connait, qu'il sait ce qu'elle est, ce qu'elle vaut. Oh Yaxley n'est peut-être pas celui qu'elle croit, mais sincèrement, ce qu'elle voit de lui ne lui donne pas envie d'en voir d'avantage. Elle ne prétend pas avoir raison sur son compte, mais elle a la certitude que cela ne pourra jamais coller. C'est physique. Vous ne m'aimez pas. je ne vous aimes pas !!! Autant s'arrêter là, cela ne mène à rien... Rhîm ne prétend pas continuer sur cette voie. Ses bras se croisent contre sa poitrine. Elle attend, simplement, de nouvelle consigne. Il ne peut pas l'obliger à jouer le jeu. Elle le refuse. Quitte à devoir supporter d'autre heure de retenue. Elle ne parlera pas d'elle. Elle ne dira pas ce qu'elle pense de lui. Elle refuse de créer une quelconque proximité avec le maître de potion. Son regard reste pourtant ancrer dans celui du professeur. Sombre et assassin. Elle ne détourne pas les yeux. Cela peut paraître irrespectueux, mais faire comme s'il n'était pas dans la même pièce que lui le serait tout autant. Tout cela n'est qu'une question de point de vue. Tout sauf ça. Qu'elle marmonne. Elle refuse catégoriquement. Et Rhîm, lorsqu'elle a une idée dans la tête, elle ne l'a pas autre part. Plus vous tenterez de la raisonner, plus elle campera sur ses positions et plus l'agacement la gagnera. Professeur ou non, elle a ce genre de tempérament, fort et explosif. Un raclement de gorge, elle réajuste sa position contre son siège. Elle ne sait pas trop comment il a réussi à la foutre en rogne à ce point... C'est peut-être simplement le fait que tout cela vienne de lui. Cet homme l'insupporte. Il a beau être son professeur, elle ne peut masquer l'animosité qu'elle éprouve à son égard. Elle essaye pourtant de rester polie et courtoise. Mais pas ce soir, parce que ce soir, elle se sent menacée, elle se sent a découvert, elle se sent désarmée face à lui. C'est insupportable. Le rythme de son coeur s'accélère, irrégulier. Sa respiration se fait plus profonde. Elle est figée. Elle aimerait pouvoir bouger, mais elle ne fait pas le moindre mouvement. Elle est en retenue. Rhîm a beau être insolente et détestable, elle ne quitterait jamais la salle de classe sans la permission du professeur. La demoiselle a ses limites. Des limites qu'elle peine à respecter, mais des limites tout de même. Il faut avoir un minimum de respect envers ses professeurs, même s'il s'agit d'un professeur aussi détestable et méprisable que Declan Yaxley.

Le professeur soupire, mais elle aurait tord de crier victoire trop rapidement. Si elle est têtue, elle sait qu'il l'est tout autant. Il se penche sur son bureau, appuyant ses mains contre celui-ci alors que son regard la toise et que son sourire détestable refait irruption sur ses lèvres. L’Égyptienne se contente de soutenir le regard du Maître de Potion, insolente et indomptable, il n'y a pourtant aucune impolitesse dans ce qu'elle fait. Elle ne sourit pas, elle ne fulmine pas, non, elle reste impassible, comme immunisée, imperméable à tout ce qu'il pourrait lui dire. Le calme laisse place à la tempête, puis le calme reprend ses droit aussi rapidement qu'il ne les a perdu. Rhîm est comme cela, comme une équilibriste qui a bien du mal à marché sur son fil, elle vacille d'un côté à l'autre, sans trouvé cet équilibre confortable, elle n'a pas de demi mesure, elle est extrême et excessive. Je suis votre professeur depuis maintenant deux ans et demi. Je crois en avoir appris assez sur vous pour pouvoir vous décrire. S'il le dit, s'il le croit, c'est qu'il est encore plus arrogant qu'elle ne le croyait. Côtoyer quelqu'un pendant deux ans, lui enseigner, ne veut certainement pas dire le connaître. A part les membres de sa famille, Rhîm ne connaît personne réellement. Elle a une certaine facilité à comprendre les gens et leur fonctionnement, mais cela ne veut pas dire pour autant qu'elle connait tout d'eux, au contraire. Mais elle garde le silence, elle le laisse se bercer d'illusion, pourvu qu'il ne lui demande plus de parler d'elle. Très bien. Si je ne vous connais pas.. alors dites moi qui vous êtes. Elle refuse de le faire, elle refuse d'être sincère et de s'ouvrir à quelqu'un dont elle n'a pas confiance. Elle refuse aussi de mentir et de se trahir. Il serait pourtant facile de lui balancer ce qu'il veut entendre, mais elle ne peut s'y résoudre, elle sait ce qu'elle est, elle refuse de se faire passer pour ce qu'elle n'est pas, pour ce qu'il croit voir. Son regard reste ancrer sur son professeur, imperturbable. Elle ne parle pas, elle ne bouge pas. Il ne peut pas la contraindre à parler d'elle. C'est un ignorant, un égocentrique, un fou incapable de comprendre la vie qu'elle a choisi, de partager ses croyances. Il ne mérite pas de savoir. Il peut la rabaisser autant qu'il le souhaitera, elle ne lui donnera pas volontairement ces informations sur elle. S'ouvrir à quelqu'un, lui donner l'occasion de nous connaître, c'est donner l'occasion à cette personne de nous blesser, de nous heurter. Donner ce pouvoir à un être qu'elle déteste à ce point? Certainement pas. Mademoiselle Kaygizis, soit vous coopérez, soit je vous fait boire du Veritaserum et vous ne retiendrez plus longtemps votre langue. Vous pourriez même me révéler des choses bien embarrassantes, croyez moi. Oh elle le croit. Ça la fait sourire intérieurement, parce qu'elle sait que ce qu'elle risque de lui révéler serait tout aussi embarrassant pour lui que pour elle. Qu'il lui fasse donc boire son foutu filtre, puisque c'est le seul moyen de pression qu'il a trouvé pour lui faire entendre raison. Quel bel image du professeur, utiliser la force puisqu'il ne parvient pas à utiliser l'autorité nécessaire pour qu'elle se soumette à lui. Elle le suit du regard alors qu'il traverse la salle de classe pour aller chercher sa petite fiole miracle, celle qui lui permettra de triompher sur elle. Pathétique d'en arriver là. Il la pose devant elle. Elle détourne ses orbes du professeur pour porter son attention sur la petite fiole contenant un liquide translucide. Ne me forcez pas à vous la faire boire, mademoiselle Kaygizis. La forcer à la prendre? Oh il n'a pas besoin d'en arriver là. Elle préfère la boire seule, dignement, plutôt que de laisser cet imbécile lui fourrer dans le gosier. Oh, oui, parce qu'elle allait prendre le sérum de vérité. Elle allait parlé, elle le savait, mais elle préférait de loin prendre le veritaserum plutôt que de se confier vulgairement à un mangemort. Elle allait prendre la potion du professeur, une façon de lui montrer que ce n'était pas fait de gaîté de coeur, une façon qu'il comprenne qu'elle ne l'aurait jamais fait de son plein gré. Pourtant, c'est seule qu'elle prendrait la potion. Elle n'a nullement besoin de lui pour accomplir cette tâche. Allez-y, j’écoute.

Sans lâché son regard, la main de la demoiselle s'avance vers la fiole, ses doigts se referme contre le cristal. Les traits de son visage son neutre, froide et fermée, elle ne laisse rien transparaître de son agacement. Elle tire la fiole vers elle, se débarrasse habilement de son bouchon. Elle lève la fiole à ses lippes mais avant d'en boire son contenu, elle se ravise, soulevant la petite fiole comme si elle trinquait. Vous le regretterez bien assez tôt. La vérité, toute la vérité, rien que la vérité, je le jure. Elle boit n'a qu'à trempé le bout de ses lèvres. Quelques gouttes suffisent pour qu'elle ne crache la vérité qu'elle garde en elle. Elle ne va pas gaspiller un liquide aussi précieux, même si son propriétaire ne mérite pas d'en posséder. Le liquide glisse dans sa gorge, se rependant dans tout son être. Elle va parler, se sera un flot de parole incontrôlable, elle le sait, elle s'y prépare, tout ce qui lui passera par la tête franchira le seuil de ses lèvres sans qu'elle ne puisse les retenir. Il n'a qu'à poser ses questions, diriger son interrogatoire pour se saisir de ce qu'il désir apprendre d'elle. C'est si facile. Tout ce qu'elle a a faire, c'est dire la vérité. Elle ne compte pas essayer de se soustraire, elle ne compte pas se battre contre cette potion qui s'est infiltré dans son corps, elle ne compte pas essayer de détourner la vérité. A quoi bon, de toute façon? Hein? La vérité finira par éclater et elle ne se sentira que plus lamentable. Digne et fière, elle a pris la potion, elle a ainsi montrer son refus de s'ouvrir volontairement à lui. C'est tout ce qu'elle peut faire. Il demeure son professeur. Ce qu'il veut, il l'obtient. Elle déteste la façon dont il utilise son pouvoir pour obtenir ce qu'il désir. Rhîm est peut-être une élève difficile -bien qu'aucun autre professeur n'ait eu à se plaindre d'elle jusqu'à aujourd'hui-, mais elle n'est pas irrespectueuse et, contrairement à ce qu'il pense, elle accepte le fait qu'il ait les plein pouvoir sur elle. Elle s'est soulevé contre lui? Pas réellement, elle a accepté les règle de son stupide jeu en ingurgitant la potion de vérité. Elle a simplement refuser de le faire délibérément. Alors, qui es-tu, Rhîm? Elle se focalise sur cela, pour ne pas vendre plus que ce qu'il ne demande. Elle ne pense qu'à cela, pour ne pas révéler des parties d'elle qui ne regarde pas le professeur. Il y a déjà bien assez d'ombre dans ce qu'elle est...A commencer par sa soeur. Cette tragédie fait partie de son histoire, cette tragédie l'a construite, pour faire d'elle la femme qu'elle est aujourd'hui. Je suis Rhîm Kaygizis, troisième enfant de Hassan Kaygizis et Sherim Sari, héritière de la dernière dynastie. Ma famille a été choisie par les Dieux ancestraux. Je suis une sang mêlée et contrairement à vos croyances à vous, je n'ai aucune honte d'avoir du sang moldus dans mes veines, bien au contraire. Je ne condamne pas pour autant vos idées. Chacun ses croyances. Chacun se bat pour ce qu'il croit juste, mais vous, Professeur, vous ne désirez qu'une seule vérité. Je suis forte, respectueuse, franche et indépendante. Je ne vous aime pas, mais je ne peux pas m'empêcher de penser que si je n'avais pas déjà croiser le chemin d'un troll dans votre genre, je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui. Elle parle bien évidemment de l'homme qui a assassiné sa soeur aînée. Elle se tait, mais elle a encore tellement à dire sur ce qu'elle est. Les paroles se mélangent et s'embrouillent, elle risque de ne plus être cohérente si elle se laisse dépasser par se flot de parole qui lui brûle les lèvres. Si le professeur pouvait seulement cibler des parties de ce qu'elle est, s'il pouvait la guider en lui posant des questions. Les mots et les vérités se mélangeaient, à tel point qu'elle en a mal la tête. Mais elle ne montre rien, elle garde cette impassibilité, s'interdisant de dévoiler la faiblesse et la douleur. Elle n'a pas encore réellement parlé de Souad. Pas plus qu'elle n'a parlé d'Ozïl, mais le professeur doit déjà connaître son frère aîné, puisqu'une seule année les sépare. Elle n'a pas parlé de Khôl. Les Dieux soient loués. Khôl. Merde. Elle ne devrait pas penser à lui. Elle tente de le chasser de ses pensées, mais c'est peut-être trop tard. Ca lui brule les lèvres, vite, une autre question. Toute les vérité ne sont pas bonne à dire. Celle là particulièrement. Ses doigts s'enlacent sous le bureau et se serrent avec force, elle avait pourtant juré de ne pas se battre contre cette potion. Elle sait qu'elle va perdre, mais elle veut plus de temps. Elle a chaud, terriblement chaud. Et froid aussi.