« Tu es déboussolée, tu es loufoque, tu es devenue folle.
Mais je vais te confier un secret ; la plupart des gens bien le sont. »

« ISIIIIIIIIS ! Debout ! » Quel charmant cri, ne trouvez-vous pas ? De bon matin, se faire réveiller par cette voix douce et agréable, c'est un véritable bonheur. Trêve de plaisanterie, ce n'est pas drôle du tout. Par Merlin, mais qui lui avait foutu une meilleure amie pareille ? Une meilleure amie, ça ne nous crie pas dans les oreilles de bon matin, point final. « Allez, réveille-toi, espèce de marmotte, j'ai faim ! » Elle a faim. Super. A cet instant, Isis ne voyait pas le lien qu'il pouvait y avoir entre l'estomac de Blake et son réveil prématuré. « Ben, va manger. » Remarque tout à fait pertinente, n'est-il pas ? « Oui, mais non. Parce que j'ai pas envie de descendre toute seul. En plus, Pete et Albus ne sont plus là. Donc, t'es obligée de m'accompagner. » Logique. « Et puis, t'as assez dormi comme ça, il est déjà dix heures ! » Pelotonnée dans sa couverture, un oreiller sur la tête, Isis grommela quelques vagues paroles avant de fermer de nouveau les yeux, tentant de retourner dans les bras de Morphée. « Tu n'avais qu'à pas faire la fête hier soir ! » La fête ? Comment ça la fête ? « J'ai pas fait la fête ! » « Ouais, c'est ça, à d'autres ! » « Mais je te jure ! Et puis, de toute façon, je sais même pas pourquoi je te parle, c'est pas l'heure de parler, c'est l'heure de dormir. Bonne nuit. » Silence. Comment ça, silence ? Ca, c'était inquiétant. C'était pas le genre de Blake d'abandonner. Après quelques secondes de calme complet, Isis ouvrit un oeil et ... « Aguamenti ! » Isis bondit de son lit en hurlant : « AAAAAAAAAAAH ! Espèce de ... Espèce de ... Par le caleçon de Merlin, qu'est-ce que c'est froid ! Tu me le payeras ! » Plus réveillée que jamais, la rouge et or sautillait sur place pour se réchauffer. « Au moins, t'es debout. » conclut Blake, hilare.

Une demi-heure plus tard, les deux demoiselles étaient en route pour la Grande Salle. Et Isis faisait la gueule. Enfin, elle essayait, du moins, parce qu'elle arrivait rarement à faire la gueule à Blake plus de quelques minutes, surtout pour des raisons aussi futiles. « Je te retiens, toi. » « Roh, ça va ! » Une fois arrivées à la Grande Salle, les deux amies prirent place sur les bancs des Gryffondors et se servirent abondamment de tout ce qui leur passait sous la main. Isis devait au moins avouer qu'un réveil en fanfare comme celui qu'elle venait de vivre, ça creusait. Après avoir avalé deux croissants et une tartine de confiture, ainsi qu'un bol de café, elle remplit son verre de jus de citrouille et le but d'un trait, comme à chaque fin de petit déjeuner. C'était son rituel. Le petit dej', ça se terminait par un verre de jus de citrouille. « Je dois aller à la bibliothèque. Je te rejoins après ? » dit-elle soudain à Blake. Son amie opina de la tête, et Isis quitta seule la Grande Salle. A vrai dire, elle se passerait bien de sa visite aux bibliothécaires, surtout un samedi, mais elle devait récupérer quelques bouquins pour un devoir de Méta' qu'elle devait rendre le lundi suivant. Et puis, elle n'avait pas spécialement envie d'attendre que Blake ait fini de déjeuner. Bref. Le trajet jusqu'à la biblio aurait pu se faire sans problème, si seulement Isis n'était pas réputée pour tomber au mauvais endroit, au mauvais moment. Le mauvais moment, en l'occurence, c'était celui où Cassiopée était en train de martyriser une pauvre poufsouffle à quelques mètres d'elle. Bien que consciente de se montrer bien lâche, Isis se plaqua contre le mur à l'entente de la voix de sa sœur. Elle n'avait aucune envie de lui parler, mais alors vraiment aucune. Et tant pis pour cette fille qui devait subir les foudres de Cassiopée. Avec n'importe qui d'autre en face, elle serait sans doute intervenue, mais là, non, elle ne pouvait pas.

Quelques minutes après qu'Isis ait débarqué dans le couloir, les éclats de voix se calmèrent, et la Gryffondor entendit le claquement des talons de sa soeur s'éloigner au loin. Elle se risqua à jeter un oeil, et en apercevant la Poufsouffle toute seule, et s'avança vers elle. « Euh ... Salut ... Je ... J'ai vu qu'elle te cherchait des noises. Ca va ? » demanda Isis, assez mal-à-l'aise, comme à son habitude avec les gens. C'est à ce moment là que la jeune fille qui lui faisait face eut une réaction tout à ait inattendue ...

« MANDLETOOOOOOON » le cris résonna dans tout le château pourtant ce n'était pas nécessaire. Qui sait, peut être un jour Cassiopée Cayrel se lassera d'accuser Sarah ? Peut être qu'un jour elle se rendra compte que la poufsouffle n'est pas à l'orgine de tous ses problèmes ? Peut être que … Sarah se retint un fou rire. Cassiopée était allongée sur le sol, une chaussure rouge à la main et ses beaux cheveux tout abîmés. Bon le regard noir que la blonde lui lançait la dissuada de continuer, mais pour une fois que Sarah n'avait plus trop peur. « Tu me causeras ma perte sale petite peste, mais tu verras. » La jaune et noir s'enfuit en courant pour aller manger à sa table avant que la verte et argent n'ait le temps de l'écrabouiller sur place. « C'est ça, fuit, ma vengeance ne sera que plus terrible. » Et Sarah accélera tandis que la blonde partait dans un grand fou-rire sadique.

« Eh bah alors, t'es pas en forme ce matin ? » Sarah prit deux grande gorgées de jus de citrouille bien fraiches avant de répondre. « J'ai croisée Cassiopée et elle était pleine de boue... » Sarah ne pu s'empêcher de sourire en y repensant, et dire de plein de gens étaient autour d'elle. Ah, pauvre Cassiopée quand même. « J'ai pas pu m'empêcher de sourire, tu sais, j'ai même pas rigoler ouvertement mais …  » elle eut un frisson rien qu'au souvenir des yeux noirs de la blonde. « elle m'a regardé, mama, j'en ai encore froid dans le dos. C'était horrible. Bref, j'suis partie fallait bien que je me sauve avant de me faire …  » elle eut un sourire triste « couic. » Et elle ne pu s'empêcher de rigoler. Et voilà qu'elle se réconfortait toute seule, n'était-elle pas géniale cette Sarah ? Après avoir bien mangé et bu, les deux jeunes filles se séparèrent. Janet avait des taaas de trucs à faire et Sarah avait promis d'aller voir Oli. Il lui avait prêté un livre la dernière fois et elle ne lui avait pas rendu.

Des tas d'escaliers plus tard, voilà que la jeune Sarah arrivait devant la bibliothèque … sans manquer de tomber sur la petite marche devant la porte. « Non mais sérieusement, qu'est-ce qu'il avait l'architecte quand il a créé cette salle ? Une marche devant une porte, c'était mon destin peut être. » Une voix lui répondit pendant qu'une main la relevait. « C'est tout à fait ça, tu étais destinée à te prendre cette marche, c'est mon animation de la journée tu me diras. » Et tous les deux se mirent à rire, jusqu'à ce que Grace arrive et leur demande de se taire. « Oui madame, pardon nous serions sage à l'avenir. » répliqua Oli avec une parfaite imitation d'un premier de la classe. Grace, jugeant qu'il vallait mieux laisser là son aide-bibliothécaire plutôt que de l'embêter un peu plus, s'écarta. Sarah remercia gracieusement son ami pour le livre, mais refusa qu'il lui en passe une trentaine d'autres, et en s'en alla.

La journée ne faisait que commencer -il n'était pas encore neuf heures- que déjà les catastrophes arrivaient. Le couloir du quatrième étage est connu pour être immense, sans cachette aucune et sans salle de classe. Non, ça serait trop facile. Et dans l'autre sens arrivait le cauchemar terrestre de Sarah. Cassiopée Electra Cayrel. Oh oh. Bon, déjà elle était seule. Quoique accompagnée elle pouvait être plus sympa. Sarah, par reflex, ferma les yeux. Comme si elles pouvaient s'ignorer et passer l'une à côté de l'autre sans encombre. C'était son compter un bout de dalle qui roula sous le pied de la blonde. Sarah ne sut jamais comment la verte et argent réussit à ne pas se ramasser avec ses talons si haut mais elle préféra ne pas poser de question. « On rigole moins maintenant, non ? » La voix lente de la jeune fille la terrifiait. Elle était perdue, elle courait à sa perte ! « Tu ne peux pas aller chercher de l'aide, dommage qu'il n'y ait pas de placard par ici, ça te rappelerait un bon souvenir n'est-ce pas ? » Sarah n'osait bouger. On lui aurait lancé un sortilège de pétrification que ça aurait été la même chose. La poufsouffle regardait en direction du sol, c'était plus sûr. « Et ton rat ne pourra pas venir te sauver. » Murmurant comme pour elle même, Sarah ne pu s'empêcher de préciser avec rage. « Fiki est une souris. » Cassiopée se mit alors à rire bien fort. « Tu sais quoi ? Je m'en fous. Mais va, je te fais grâce aujourd'hui, je suis de bonne humeur maintenant. » Et la verte et argent s'éloigna. Sarah écarquilla six fois de suite des yeux et ne bougea pas d'un poil, tellement elle ne comprenait pas à sa chance. Elle venait d'être libérée sans avoir rien fait, à part l'avoir fait rire ? Hum. C'était trop louche, il y avait une anguille sous roche là. « Euh ... Salut ... » Sarah sursauta, cette voix c'était la même que celle de Cassiopée mais en plus douce, c'était bizarre. Elle se retourna et AH. « Je ... J'ai vu qu'elle te cherchait des noises. Ca va ? » Sarah bugga un long moment, sans aucun geste puis soudain, sans crier gare elle hurla. « HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA. » Et elle courut le plus vite possible, les bras en l'air, hors du couloir. Courir vite, tenir les bras et hurler c'en était trop, un mur accueillit son doux corps. Allongée au sol, elle sentit une bosse lui faire mal et elle compta six cassiopée avant de revenir totalement à elle. Ouh mon dieu c'était dur.

Le visage de la blonde se pencha vers elle. Et sembla la secourir, s'en était trop pour Sarah. Cassiopée lui avait promit une vengeance horrible, mais jamais la poufsouffle n'aurait imaginé ça, le revirement total de la situation. Elle se mit à pleurer. « S'il te plait, achève moi maintenant si tu veux, même un placard je préfère. S'il te plaaait ! » Et Sarah se mit à genoux devant la Cayrel, attendant sa sentance. Rien ne pouvait être pire à présent, elle avait touché le fond.

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