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 Every heart has its music {Lily} - Terminé

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MessageSujet: Every heart has its music {Lily} - Terminé   Every heart has its music {Lily} - Terminé EmptySam 19 Mai - 8:55

Every heart has its music {Lily} - Terminé Tumblr_m3x3hvMyKE1qd5lw2o2_250 Every heart has its music {Lily} - Terminé Ainsle11

Lily & Ainsley

La langue claqua contre son palais d'agacement sous le piaillement intempestif des deux jeunes filles assises face à lui, ses doigts fins faisaient tournoyer sa plume au rythme du rire guttural de ces dernières quand de sa main libre Ainsley supportait son large front. Rien n'y faisait ; ni regard assassin aux prunelles pourtant prononcées et carnassières, ni les soupirs glaçants et glacés s'échappant de l'antre de ses lèvres sanguines. Trop absorbées par leur conversation futile sonnant creux, ses deux camarades Gryffondor se contentaient de poursuivre leur passionnant laïus dans un « Nooooon, c'est pas vrai ? » « Si j'te juuuuuure ! » qui les secouaient de rires aiguës leur attirant les foudres des autres élèves présents dans la bibliothèque. « Shhht ! » souffla alors un Poufsouffle en leur direction, également exaspéré du vacarme frivole des deux petites pies. Ce fut d'une moue irritée qu'Ainsley posa de nouveau ses yeux ténébreux sur son livre ouvert, duquel il n'était pas parvenu à lire une seule ligne... Trop perturbé par les gazouillis incessants de ses deux camarades féminines, trop troublé surtout par l'image d'une demoiselle hantant son esprit et rythmant les emballement de son coeur au simple souvenir de son visage. Cela faisait deux semaines en effet que le bourreau et la martyr avaient eu l'idée saugrenue de se mettre en couple ; un record battu pour le bourreau des coeurs qui ne semblait jurer que par la divine rousse, braquant constamment ses yeux ténébreux sur elle, figeant sans cesse son attention sur la jolie Serdaigle qui lui était tombée de manière presque burlesque dans les bras. Plus encore, l'attitude du jeune homme n'avait eu de cesse d'évoluer ; d'abord troublé parce que lui lui arrivait, il n'avait su éviter d'enchaîner les maladresses face à la belle de ses pensées – autant physiques, trébuchements en tout genre, que verbales, magnifiques démonstrations de balbutiements, – ce qui lui confinait cette facette touchante qui jusque là lui était inconnue. Le jeune homme cassant et fêtard, tortionnaire à ses heures, s'était mué en un prétendant doux et attentionné, dont les rictus autrefois carnassiers s'étaient mués en des sourires tendres et amoureux. La brutalité de ses sentiments inavoués s'était métamorphosée en une douceur insoupçonnée : le feu haineux de ses yeux était devenu fièvre amoureuse, la rudesse de ses paumes geôlières ne conférait plus que des caresses chastes à sa belle élue, le venin de ses mots s'était enveloppé d'un miel concupiscent et délectable... Et que dire de ce palpitant qui s'agitait en sa cage thoracique, sous les gueules véhémentes de ses démons muselés lui lacérant la chair à vouloir s'échapper et reprendre leurs droits, chaque fois qu'il apercevait sa Lily. Lumineuse, virginale et éthérée Lily. N'y avait-il pas union plus contre-nature que celle d'un ange et d'un démon ? Sans doute... Noyé dans ses songes, Ainsley griffonna quelques dessins abstraits sur le coin de son parchemin, quand en fond sonore il entendait toujours la conversation exaspérante des deux demoiselles. « Et alors qu'est-ce qu'il t'a fait ? » pouffa la grande brune dans une lueur de convoitise, sous le regard de son amie piquant soudain un far. Cette dernière s'empressa de lui murmurer quelques mots à voix basse à son oreille, faisant à son tour rougir sa camarade s'esclaffant de nouveau. « Et... ? » « Il lui a brouté le minou, c'est bon on a compris alors ferme ta grande bouche. » Serein, posé, direct. « N'importe quoi... » « Eww... Sin t'es dégueu ! » clamèrent ensemble les deux jeunes filles dont l'une mêla une gêne considérable à l'élan offusqué dont elles firent preuve. A ses côtés, un autre Gryffondor endormi sur ses livres étouffa un rire moqueur tandis que la plupart des élèves présents s'étaient tournés vers les interlocuteurs de cette magnifique conversation. Non content de leur avoir rabattu le caquet une bonne fois pour toute, Sin n'offrit aucun sourire aux demoiselles dans l'embarras mais se renfrogna au contraire dans un agacement implacable. « Toute l'école t'a entendue miauler, ce n'est pas compliqué à deviner. » siffla-t-il d'une voix basse mais rageuse. « Ouuuh Ainsley est de mauvaise humeur aujourd'hui. » Le grand blond à ses côtés se redressa sur sa chaise avant de s'étirer, exposant ses taquineries à son ami pour le moins irritable. « On sait tous que ton problème de concentration vient d'ailleurs. » Au sourire espiègle de son comparse, le brun ténébreux le gratifia d'un regard blasé tout en feintant de ne pas saisir ses sous-entendus. Ce fut sans compter sur l'insistance du Gryffon qui donna un coup de tête sur une silhouette gracile marchant à travers la bibliothèque, jambes effilées et longs cheveux flamboyants. A la simple vue de Lily, l'ancienne martyr devenue bourreau de son myocarde à force de l'étreindre et de l'enflammer à sa seule présence, un frisson vint mordre l'échine de Ainsley qui tressaillit sous le regard complice de ses camarades. Il ne lui fallut que quelques secondes pour se lever de la table d'études sans un mot, regard braqué sur l'intrigante demoiselle l'hypnotisant entièrement.

Le jeune homme traversa la bibliothèque d'un pas alangui comme ses prunelles pénétrantes ne daignaient plus se détacher de Lily. L'observant à la dérobée tandis qu'elle prenait place à une table libre, le jeune homme rêveur et enfermé dans sa bulle ne prit pas en compte la fusée à lunettes aux bras surchargés de livres vers lequel il se dirigeait quand.... BAM. Le premier année s'étala à terre dans un fatras d'encyclopédies et rouleaux de parchemins, sous le regard interloqué de Ainsley alors revenu à lui. Envoûté par sa belle, son attention n'avait su se porter sur le garçonnet vacillant sous le poids des ouvrages poussiéreux. Le garçonnet se massa le crâne sous le regard étonné de Sin, comme si ce dernier venait de saisir qu'une autre forme de vie que Lily Potter faisait partie de son monde. Aucune excuse ne s'échappa cependant de ses lèvres sanguines, et le jeune homme eut à peine le temps de froncer les sourcils que le rire amusé de la jolie rouquine vrilla ses tympans : aussitôt, ses yeux ambrés se posèrent sur la Serdaigle comme un sourire divinement penaud et ardemment charmeur voila son visage. Engoncé dans son trouble, Ainsley ne put que s'avancer sans un mot vers la demoiselle assise à sa table afin de prendre place face à elle, plantant ses prunelles envoûtantes dans l'immensité de ses yeux satinés. « J'ai toujours su que ma discrétion faisait mon charme. » souffla-t-il dans un haussement d'épaules non sans pratiquer l'auto-dérision. Ainsley Blackwood aimait tant attirer l'attention dans la vie de tous les jours, qu'il était probablement aussi discret qu'un gobelin servant à la soupe populaire, aussi la notion de discrétion lui était tout à fait inconnue. Même lorsqu'il tentait de rester pondéré comme aujourd'hui.


Dernière édition par Ainsley Blackwood le Lun 21 Mai - 23:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Every heart has its music {Lily} - Terminé   Every heart has its music {Lily} - Terminé EmptyDim 20 Mai - 4:43

Every heart has its music {Lily} - Terminé Tumblr_m4aihj04on1rt7o7yo1_500
Ces choix assassins qui restent plantés des années comme des refrains
Ces mots interdits que l'on prononce et qu'on regrette aussitôt qu'on les a dits
Comme la vie nous abîme mon amour
Comme ces chemins balisés font parfois des détours
Oui, il faut se parler mon amour
Oui, j'aimerais être certain de pouvoir dire un jour
Je ne regrette rien : pas une heure, pas une seconde, pas un matin
Pas une pierre lancée, ni mes colères ni mes soupirs...
Mais ces chemins écartés...

« Deux semaines. » Lily ne répondit pas, se contentant dignorer Molly tout en finissant de lacer ses chaussures. « Lily, ça fait deux semaines que tu sors avec ce taré. » « Arrête de l'appeler comme ça, je te l'ai déjà dit ! Et je fais ce que je veux. Je t'en ai pas voulu d'être sortie pendant deux mois avec cet espèce d'idiot de poursuiveur, moi. Alors fiche moi la paix. » explosa Lily, si naturellement qu'elle se surpris elle même. Elle avait désormais l'habitude de défendre Ainsley, son « petit ami ». Elle n'avait pas osé avouer à ses proches que ce n'était que pure manipulation, parce que leur comportement aurait tout de suite surpris Sin. « C'était pas pareil ! » se défendit Molly. « Si. Maintenant, laisse moi passer s'il te plaît, je vais prendre mon petit déjeuner. » « Avec Sin ?! Certainement pas. Je vais voir Albus. » cracha Molly en dévalant l'escalier. Lily haussa les épaules, bien que son cœur soit fissuré. Elle ne s'était presque jamais disputée avec Molly, et voilà que cette dernière l'agressait concernant sa relation avec Sin. Que cherchait elle ? Lily était elle si peu convaincante dans son rôle d'amoureuse transie ? Sin y croyait pourtant, lui. De plus, ces menaces qui ne ressemblaient pas à l'indépendante Molly, ces « je vais voir Albus », comme si Lily avait jamais écouté son frère, lui faisaient de la peine. Molly était la première à clamer leur indépendance à toutes les deux, leur maturité et leur désir d'être considérées comme des adultes. Et voilà que pour un simple amoureux, la jeune cousine Weasley se mettait à agir comme une enfant en n'acceptant pas l'élu du cœur de Lily.
Blessée, un peu mal, la jeune fille tenta quand même d'avaler quelques petits bouts de pain, seule, à la table des Serdaigle. Elle n'était pas allée voir Ainsley, contrairement à ce que pensait Molly. Elle n'aimait pas les regards vengeurs que lui lançaient certaines filles, sans doute d'anciennes conquêtes, et ceux, méfiants, carnassiers, des Obscurs qui connaissaient le Gryffon. Elle observait pourtant Sin qui semblait, lui aussi, subir des questions, des reproches et des interrogatoires. Un soupir s'échappa de ses lèvres quand elle se rendit compte qu'elle n'avait rien à voir avec ce garçon. Il était âgé de deux ans de plus qu'elle, il était pro-Voldemort, il aimait les vices et les collectionnait comme des timbres. Et puis, surtout, il était amoureux d'elle. Alors que de son côté elle ne ressentait qu'un sentiment étrangement étrange, qu'elle n'avait jamais ressentit auparavant mais qu'elle ne voulait pas nommer « amour ». Elle n'était pas amoureuse. Elle appréciait juste de plus en plus le garçon avec qui elle passait tout son temps libre.
La journée se passa plutôt bien. Lily n'avait cependant pas croisé Sin, aussi elle se demandait où il était lorsqu'elle pénétra dans la bibliothèque, comme d'habitude après les cours, pour travailler un peu au calme. La salle commune avait toujours été trop bruyante, aussi attendait elle qu'on la chasse de son refuge préféré avant d'aller travailler là-bas. D'autant plus qu'elle aurait à subir Molly et les autres, ce qui ne ferait qu'accentuer sa honte de manipuler Sin, de ne rien dire à ses proches, en fait, sa honte de trahir tout le monde. Oui, c'était ça, elle se sentait traîtresse, car elle mentait en même temps à Sin en prétendant l'aimer et à Albus, James, Molly, Teddy, Louis et tous les autres en prétendant être amoureuse.
La jeune Serdaigle traversa la bibliothèque sans remarquer le Gryffondor assit un peu plus loin, exaspéré par deux jeunes pimbêches. Plongée dans ses pensées, elle déposa son sac et ses livres sur la table lorsqu'un bruit sourd de collision, puis celui d'une chute et de livres, et de personnes, la fit relever la tête pour revenir à la réalité. Son regard tomba sur Sin, l'air ahuri, avec à ses pieds un premier années aux lunettes rafistolées, allongé au milieu d'un tas de livres et de parchemins. Lily rit en voyant la tête des deux garçons. Elle était heureuse de voir Sin, en fait. Il était le seul à être gentil avec elle, finalement, et si elle réussissait à mettre de côté le fait qu'elle lui mentait, elle appréciait beaucoup sa compagnie et aimait énormément parler avec lui, rire, lire, vivre à ses côtés. C'était étrange, mais c'était comme ça.
Le Gryffondor enjamba le tas de parchemins sans un pardon pour s'asseoir en face d'elle. Il souriait. Plantant ses yeux dans les siens, il lui dit : « J'ai toujours su que ma discrétion faisait mon charme. » C'était idiot, mais cela fit rire la jeune fille. Elle était touchée par le comportement du garçon, qui semblait si vrai, si amoureux. Il avait changé, ou alors elle avait découvert sa vraie personnalité, parce qu'avec elle il était désormais doux, attentionné, agréable, drôle, et portait toujours ce petit air si cher au cœur de Lily. C'était comme si il la guérissait de ses mensonges. En fait, parfois, elle se perdait entre ses mensonges et la réalité. Parfois, elle passait vraiment du temps avec lui, l'embrassant même, sans jamais penser qu'elle le faisait pour faire semblant. Passer du temps avec lui lui avait permis de découvrir qu'il était quelqu'un d'intelligent, d'intéressant. Elle avait, en fait, presque oublié qu'elle devait trouver un moyen de le blesser. Parce qu'alors que son but était au départ de le faire ne plus jamais lui parler, la regarder, la toucher, elle se rendait compte maintenant qu'elle ne voulait plus qu'il la quitte. Comment lui dire qu'elle ne l'aimait pas sans qu'il ne lui en veuille ? Et si elle l'aimait ? Mais ses pensées n'arrivaient jamais à ce terme, car elle ne voulait se l'avouer. Elle ne voulait s'avouer être prise à son propre piège. Faire semblant, c'était bien, mais au bout de quelque temps, on se perdait. Et Lily avait une bonne raison de ne pas vouloir trancher ses sentiments ; en tranchant, elle choisissait entre lui et sa famille. Car elle était presque sûre que peu des Weasley-Potter accepteraient Sin tel qu'il était. Comme elle savait pertinemment que la famille de Sin était hermétique aux Potter. Donc si elle n'avait qu'un choix, le blesser, elle ne pouvait se résoudre à le faire. Parce que ses sentiments évoluaient de jour en jour. Parce qu'il était beau, charismatique. Et parce qu'elle se redécouvrait en sa compagnie. Elle explorait des facettes d'elle même qu'elle ne connaissait que très peu, celles là même qu'elle voulait mettre en valeur pour perdre son image d'intello. Voilà le résultat : elle avait perdu son image d'intello pour gagner celle de garce manipulatrice.
Elle chassa ses pensées pour revenir à l'instant présent. Elle lui prit la main, toujours avec un sourire aux lèvres de sa maladresse et de ce qu'il avait dit. Elle resta un moment comme ça, le regardant, souriant. Le temps s'était arrêté.
Mais il fallait bien remettre les pendules à l'heure. Elle lui lâcha la main, reportant son regard sur ses cours. Banalement, comme si elle parlait de la météo, elle engagea la conversation sur ce qui la tracassait depuis le petit déjeuner. « Je me suis disputée avec Molly ce matin. » regretta-t-elle à voix haute, sans le regarder cependant. Sin était si gentil avec elle, depuis ces deux semaines de « vie en couple », il était resté très respectueux de ses amis et de sa famille, comme elle n'avait pas critiqué les Obscurs et sa famille. Tous les deux vivaient un peu en dehors du monde, ils vivaient à deux, il vivaient tout court. Sans prendre en compte la réalité. Mais c'était si agréable qu'elle ne voulait rompre cette trêve avec la dureté de la vie. Il lui lança un regard peiné, parce qu'il savait qu'elle aimait beaucoup Molly et qu'elle ne se disputait jamais avec elle. « Sinon, ça va toi ? » fit-elle en relevant le nez de son livre de sortilèges. Elle ne voulait pas lui raconter ses malheurs, car même s'il compatissait un minimum, elle doutait qu'il comprenne vraiment ce que signifiait pour elle s'être disputée avec Molly.

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MessageSujet: Re: Every heart has its music {Lily} - Terminé   Every heart has its music {Lily} - Terminé EmptyDim 20 Mai - 6:53

Il sentait bien sûr les regards à la fois interrogatifs, moqueurs et complices de ses amis Gryffons qui l'avaient suivi dans sa chevauchée impérieuse vers Lily Potter et qui pointaient à présent sur lui. Leurs prunelles n'avaient eu de cesse de parler pour eux ; autant ses trois camarades que l'ensemble de ses comparses Gryffondor ou ses amis les plus proches. « Qu'est-ce que tu fais avec une fille comme Potter ? », « Qu'est-ce que tu lui trouves, vous ne vous ressemblez tellement pas. », « Votre couple est bizarre... », ou encore le railleur : « Et vous faites quoi quand vous êtes ensemble tous les deux, vous jouez aux échecs sorciers ? ». Autant de questions moqueuses et regards inquisiteurs accueillis avec condescendance de la part de Ainsley, et si la plupart du temps ce dernier répondait par une réplique cinglante, il lui arrivait parfois de se taire, la gorge coincée par le courroux ronronnant en lui. Car il était vrai que tous deux formaient un couple atypique, autant du point de vue de leurs personnalités, de leurs idéaux que de leurs âges. Elle était la lumière lorsqu'il était l'obscurité, la sagesse face à l'imprudence, la candeur se heurtant à la vicissitude. Il n'y avait rien de plus ennuyant pour Ainsley que de se retrouver enfermé dans une bibliothèque au milieu d'ouvrages poussiéreux, quand avide de liberté et d'air frais, il préférait mille fois la fraîcheur de l'herbe sous ses doigts que la sécheresse des pages jaunies. Pour autant le Gryffondor n'était pas exempt d'une culture aiguisée ; seulement ses lectures penchaient d'avantage pour les sujets de magie noire. Sa facette romantique ne se dévoilait que derrière son goût prononcé pour de grands auteurs : Baudelaire, Stendhal, Goethe... Nietzsche pour la forme philosophique également, car bien que l'auteur soit moldu, le ténébreux jeune homme aimait à lire ces écrits qui discréditaient toute forme de bonté et de moralité. Seulement, son goût prononcé pour les vices et les courbes féminines avaient toujours pris le pas sur son intelligence pointue et son esprit critique ; il était plus plaisant de se retrouver dans son lit avec une demoiselle qu'avec un bon livre. Auprès de Lily, le monde lui semblait changé... à moins qu'il le percevait différemment. Troublé par sa belle, Ainsley s'était promis de taire sa soif lubrique pour ne pas l'effrayer, de fréquenter plus souvent la bibliothèque pour lui plaire d'avantage, de parler littérature, musique et philosophie pour gagner un peu plus le terrain de son coeur. Evitant au passage tous sujets politiques bien sûr, puisque leurs idéaux se confrontaient sur bien des points. Finalement, les regards amis pointés sur Sin n'avaient pas tort : quel drôle de couple formaient-ils là. Comme Ainsley Blackwood semblait changé, transi dans sa passion amoureuse au point de ne voir qu'elle... C'en était écoeurant, scandaient ses anciennes conquêtes, jalouses de ne plus pouvoir toucher à leur prédateur charnel favori. Et pour cause, en deux semaines d'idylle, le licencieux Ainsley n'avait pas même posé sa main quémandeuse sur le corps frêle de Lily. Par respect sans aucun doute, parce que la beauté de l'esprit l'emportait sur celui de l'enveloppe charnelle surtout.

Un frisson mordit sa nuque lorsque la main délicate de Lily glissa dans la sienne. Etrangement, depuis que leur idylle était amorcée, le jeune homme sentait que chaque frôlement, chaque caresse et chaque baiser décuplaient ses sensations. Ces éternels papillons accéléraient leurs courses, son myocarde battait un tempo irrégulier, cyclique comme un tambour, sa gorge s'asséchait et ne délivrait que quelques mots au compte goutte. Rien qui n'ébranlait franchement son assurance légendaire, mais tout pour qu'il reconsidère sa notion de l'amour. Lui qui avait toujours perçu ce noble sentiment comme ringard et dérisoire, voilà qu'il en avait fait son opium. La jolie rouquine était devenue sa drogue, à lui en couper l'appétit et le priver de sommeil ; il ne se passait plus une heure sans que ses pensées ne soient tournées vers elle. Et lorsqu'enfin un contact physique se produisait, cela lui faisait l'effet d'un électrochoc affolant son myocarde. Elle était sa cocaïne, il était toxicomane. Aveugle au point de ne rien voir de ce qui se tramait, de croire que les délicieux sourires de son aimée demeuraient sincères, d'espérer la conquérir non pas en terme physique mais bien amoureux. Qu'il était loin, le bourreau s'acharnant sur sa victime pour en extirper une satisfaction jubilatoire... Par ailleurs Ainsley semblait si conquis par les rires de sa belle, fusant tels des cristaux épars, qu'il se pencha un peu plus pour mieux toiser le sourire amusé de la jeune fille. Son coeur loupa un battement, il lui sembla mourir. Aux côtés de la Serdaigle, sa facette romanesque s'extirpait de ce côté ténébreux et satyre qui lui seyait tant ; l'ingénue avait su éveiller la passion poétique de celui qui portait habituellement tous les pêchés. Si l'amour rend aveugle, il dévoile tout autant.

« Je me suis disputée avec Molly ce matin. » murmura-t-elle d'un timbre peiné tandis qu'elle ôtait sa main de celle de Sin, lequel n'avait pu s'empêcher de déposer un baiser sur sa peau laiteuse. Dardant la jeune fille qui s'était aussitôt réfugiée dans son univers littéraire, le regard ambré du jeune garçon se rembrunit d'une douleur lacérée par la tristesse de Lily : les deux cousines étaient connues pour leur imperturbable complicité. Mais plus encore, Ainsley ne doutait pas que l'idylle menée avec la Serdaigle ne plaisait pas à tout le monde. Si lui-même avait essuyé des propos accusateurs de la part d'un Narcisse en colère ainsi que le regard incompréhensif voire effrayé de Griffin son frère aîné, il lui semblait évident que Lily souffrait tout autant de la stupeur de ses proches. Pouvait-on les blâmer après tout, la famille Blackwood et la famille Potter n'avaient jamais joué dans le même camp. Ennemis jusqu'à la lie, sous la coupe d'un Lord des ténèbres, ils prenaient à présent des airs de Montaigus et de Capulets à voir ainsi leur progéniture se rapprocher dans un amour impossible. Dès lors qu'il se rappelait combien il aimait à se clamer sang pur et partisan de Voldemort, le strict opposé de sa jolie rouquine, Ainsley frissonna. Ne pipant mot cependant, il attendait que la jeune fille ne daigne mettre fin à son silence gêné. « Sinon, ça va toi ? » « Heum, je... » Quoi ?, demeurait la réponse la plus appropriée, en vérité. Plongé autant dans ses réflexions que dans les beaux yeux de Lily, Sin reprit ses esprits et esquissa un sourire en coin. « J'ai quelque chose pour toi... » souffla-t-il de sa voix suave et posée, laissant sa main se faufiler dans la poche de sa veste impeccable, avant d'en ressortir un écrin de feutrine. « Je sais que ça n'arrangera pas tes problèmes, mais si ça peut te remonter le moral... » Dans ce murmure amoureux, le jeune homme fit glisser l'écrin sur la table vers la demoiselle. Observant sa dulcinée à la dérobée, Ainsley imprimait ses moindres mimiques, appréhendant avec envie la naissance d'un de ses sourires qui lui plaisaient tant. Et lorsque Lily eut ouvert l'écrin renfermant une chaîne en argent au bout de laquelle dormait un étrange pendentif semblable à une montre à gousset fermée, le jeune homme reprit parole, avide de lui expliquer ce qu'elle tenait en main. « Ce n'est pas une montre... » avisant le regard furtif de Lily qui le toisait d'un sourire en coin, le ténébreux jeune homme comprit aussitôt ce qu'elle avait pu penser : « Non ce n'est pas non plus pour y mettre des photos. J'ai la tête d'un Poufsouffle ? » Autrement dit, avait-il l'air aussi niais que cela ? Son présent était bien plus élaboré... « Attends. » Et le jeune homme de se lever pour attacher galamment le collier autour du cou de sa dulcinée, laquelle releva sa chevelure flamboyante sous le regard troublé de son petit ami. Ses yeux perçants s'attardèrent sur sa nuque laiteuse avec délectation, et bien qu'il en profita pour effleurer tendrement les courbes de son cou d'une caresse frissonnante, Ainsley eut tôt fait de se faire sage. Se penchant par dessus l'épaule de la demoiselle intriguée, il ouvrit le pendentif qui renfermait des étranges rouages, avant de tourner la tige crénelée comme l'on remet à l'heure une montre déréglée. « Les Grecs disaient que chaque coeur renfermaient une musique... Je pense surtout que chaque sentiment renferme une symphonie. » Le carillon sourd du pendentif se stoppa dès que Sin stoppa de le remonter ; et sitôt son pouce et son index lâchant la tige minuscule un son cristallin s'échappa du pendentif, semblable à une boîte à musique d'antan. Satisfait de sa réussite, le jeune homme souffla quelques mots transis : « Je l'ai ensorcelé moi-même. La musique change à chacun de tes états d'âme, il te suffit de remonter ton bijou comme une montre. » Fermant le clapet du pendentif argenté sur lequel étaient gravées les initiales de la demoiselle, coupant ainsi court à la musique, Ainsley resta penché au-dessus de l'épaule de la jeune fille, tempe contre tempe, admirant le cadeau posé dans sa paume : « Ingénieux, pas vrai ? » Perdant le trouble de son regard pensif sur le bijou, il lui fallut quelques secondes d'intervalles avant de rajouter d'une voix songeuse : « Tu n'as qu'à le prendre... comme un cadeau de repentance... Pour tout ce que je t'ai fait subir. » Les trémolos de sa voix trahissaient la gêne passagère qu'éprouvait Ainsley en l'instant, se refusant d'effacer son passé d'ignoble bourreau et de fermer les yeux sur l'enfer qu'il avait fait vivre à la demoiselle, il préférait y poser les mots, afin d'y mettre un terme.
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MessageSujet: Re: Every heart has its music {Lily} - Terminé   Every heart has its music {Lily} - Terminé EmptyDim 20 Mai - 8:49

Seduce my mind and you can have my body.
Find my soul and I'm yours forever.

Elle souriait en regardant Sin lui déposer un doux baiser sur la main qu'elle tenait dans la sienne. Et puis, elle pensa qu'il allait falloir qu'elle arrête de l'appeler Sin... Tant il n'était plus un vice mais l'exact opposé, tant il avait fait d'efforts pour elle... Elle le savait, il n'avait pas « eu de relation » avec les jeunes filles habituelles depuis qu'ils étaient ensemble. Et il n'avait pas essayé une seule fois d'avoir ce genre de relation avec elle. Ce qu'elle trouvait absolument charmant, elle ne savait comment le dire, mais cela la touchait jusqu'à l'âme. Parce qu'elle n'était pas prête. Pas encore.

Elle revint à la réalité, annonçant à Ainsley sa dispute avec Molly. Il l'accueillit d'un silence respectueux, semblant comprendre ses sentiments. Elle lui très reconnaissante, très touchée aussi, et ne put s'empêcher de penser qu'elle n'arrêtait pas d'être surprise, touchée et reconnaissante envers ce que faisait ou disait Ainsley.
« Heum, je... » répondit-il à sa question, comme troublé. Elle sourit devant cette hésitation, si peu commune à Ainsley d'habitude, car il était toujours sur de lui alors que là... C'était autre chose. Il hésitait, s'emmêlait les pattes dans ses paroles et finissait toujours par ne pas finir sa phrase, la regardant comme si elle était la plus belle chose au monde. C'était si flatteur, si agréable... Lily se sentait exister. Et c'était monstrueusement fabuleux. « J'ai quelque chose pour toi... » fit-il, d'un souffle, après avoir reprit ses esprits et sourit comme un enfant. Il plongea sa main dans la poche de sa veste pour sortit un écrin en feutrine, si joli que déjà Lily redoutait la beauté du cadeau qu'il renfermait. Depuis deux semaines, ce n'était plus d'être abordée par Sin dans un couloir qu'elle redoutait, c'était d'être agréablement surprise par son comportement, ses dires ou tout simplement par lui. Elle était en train de tomber amoureuse, et au fond d'elle même elle le savait. Mais elle tentait de le réfuter, d'empêcher cet amour impossible d'avoir raison d'elle. « Je sais que ça n'arrangera pas tes problèmes, mais si ça peut te remonter le moral... » Son murmure la fit fondre de tendresse. Elle lui sourit comme elle aurait sourit si elle avait vraiment été amoureuse -et il n'y avait que sa conscience qui repoussait encore la vérité, finalement, cette conscience qu'elle détestait au plus profond de son âme. Il fit glisser l'écrin vers elle, et, doucement, tendrement, avec précaution, elle l'ouvrit. Elle y découvrit une chaîne en argent, magnifiquement ciselée, qui tenait un petit pendentif ressemblant à une montre. Mais elle voyait que ce n'en était pas une. Il était étrange mais très joli, et elle se rendit alors compte que le métal était gravé... De ses initiales. Elle leva vers Ainsley un regard qui transmettait toutes les émotions du monde, de l'admiration à l'amour, de l'amour à la tendresse, toutes ces émotions incapables d'être exprimées par des mots, elle les lui envoya en un regard. Parce que ce cadeau, même si elle ne savait pas ce qu'il était véritablement, l'avait déjà touchée au plus profond. Ainsley n'arrêtait pas de plonger en elle, par de simples gestes, par de simples paroles, ou par ce cadeau, il plongeait toujours plus profond en elle, la dénudant presque de ses plus profonds sentiments. Et s'il y avait une chose que personne n'avait jamais réussit à faire, même Louis, c'était bien ça.
« Ce n'est pas une montre... » dit le Gryffondor, avide d'expliquer la fonction du petit objet magique. Lily lui lança un regard amusé. Elle pensait à deux photos... « Non ce n'est pas non plus pour y mettre des photos. J'ai la tête d'un Poufsouffle ? » Elle ignora l'« insulte » en riant de bon cœur. « Je n'ai jamais dit ça... » murmura-t-elle gentiment. « Attends. » Et il se leva pour lui attacher autour du coup le pendentif -Oh, comme ses mains sur son cou la faisaient frémir ! Mais frémir de quoi ? C'était un frisson qu'elle ne pouvait décrire de peur de comprendre ce qu'il voulait dire. Cette signification que sa conscience réfutait, encore et encore, obstinément. Celle que son cœur commençait doucement à accepter. Ainsley se pencha par dessus son épaule, et de ses mains douces il lui montra le mécanisme. En s'ouvrant, le médaillon dévoilait des rouages étranges qui fascinèrent tout de suite Lily. « Les Grecs disaient que chaque coeur renfermaient une musique... Je pense surtout que chaque sentiment renferme une symphonie. » Les Grecs... Lily partit un instant dans ses pensées pour y revenir par un son qui lui fit monter les larmes aux yeux. Elle regarda Ainsley, et serra fort sa main dans la sienne, la gorge nouée. Cette mélodie, si douce, si cristalline, que laissait entendre le médaillon, la touchait plus que jamais. C'était une mélodie que sa mère lui avait un jour chanté, il y avait très longtemps de cela. C'était une très vieille mélodie qui devait retransmettre l'amour impossible entre deux sorciers ne venant pas du même monde...
La petite boite à musique était magique. Ainsley était magique. Lily serrait toujours fort sa main, tentant de retenir les larmes de bonheur qui coulaient malgré tout sur ses joues. « Je l'ai ensorcelé moi-même. La musique change à chacun de tes états d'âme, il te suffit de remonter ton bijou comme une montre. » Il ferma le clapet, et la musique s'arrêta. Lily avait écouté chaque mot de son petit ami. Elle avait bu ses paroles. Il était le plus fabuleux des garçons, pensa-t-elle en cet instant précis. Elle qui n'avait rien dit jusque là ne pouvait ouvrir la bouche, tant elle était submergée par les émotions. Elle ne pouvait contredire ces émotions là, qui faisaient remonter en elle sa plus petite enfance aux côtés d'un amour désormais vrai... Mais impossible.
Il posa sa joue contre la sienne, admirant avec elle le petit carillon. « Ingénieux, pas vrai ? » Pas ingénieux, pensa Lily. Tout simplement magique. Elle réussit à dénouer sa gorge pour le remercier, par des paroles tout d'abord... « Merci, Ainsley... Merci... C'est le plus beau cadeau qu'on m'ait jamais fait... Je, je ne sais pas quoi dire... » Ca y est, les larmes lui remontaient à la gorge. « Je n'ai rien à t'offrir, Ainsley, je suis désolée... Merci... » souffla-t-elle en lui déposant enfin un doux baiser sur les lèvres, sincèrement. Il l'avait ensorcelée.

« Tu n'as qu'à le prendre... comme un cadeau de repentance... Pour tout ce que je t'ai fait subir. » Il se repentait... Lily le regarda longuement. Elle avait encore des larmes dans les yeux. Elle se perdit dans les prunelles d'Ainsley, et finit par ajouter un simple : « Merci... pour tout. » Cela voualit tout dire. Ces mots contenaient l'acceptation de ses excuses, et il contenaient son amour, qu'elle n'avait pas fini de lui donner, par petits bouts d'abord, puis par plus gros morceaux. Un amour si bon, comme le meilleur chocolat du monde. Lily se demandait si cet amour qu'elle ressentait en cet instant était unique ou si tout le monde ressentait ça quand il était amoureux. Dans ce cas, elle avait mal pour sa mère et son père. Elle avait mal pour Blake. Elle avait mal pour tous ceux qui, comme elle, comme Louis, souffraient d'un amour difficile, impossible.
Son cœur avait raté plusieurs battements au cours des dernières minutes, mais c'était pour la bonne cause. Un souffle de vent la fit jeter un coup d'oeil autour d'elle. On les observait. Le vent, il avait été provoqué par le passage sec et rapide de Molly. Lily ne laissa pas salir son bonheur.
Pourtant, une de ces petites pensées fugaces et inébranlables vint quand même entacher le bonheur de la jeune fille, la joue contre Sin, la main serrant le médaillon, une pensée qu'elle oublia bien vite, se disant, naïvement, que l'amour triompherait. Cette pensée, c'était que si elle succombait à son amour désormais véridique pour Ainsley, elle risquait de perdre beaucoup. Jusqu'à elle même. Mais qu'avait-elle de précieux à perdre, se dit-elle, quand la seule chose qui lui importait, en ce moment, c'était la personne qui se tenait à ses côtés ?
Lily se tourna soudain vers Sin, lui prenant les deux mains. Elle le regarda dans les yeux. Elle avait réagit violemment, elle ne savait pourquoi, elle avait soudainement été électrifiée. Il lui fallait profiter de l'instant présent, avant que tout son bonheur vole en pièces. Car cet amour n'avait qu'une fin possible. « Je t'aime. » dit-elle pour la première fois à Ainsley Blackwood.
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MessageSujet: Re: Every heart has its music {Lily} - Terminé   Every heart has its music {Lily} - Terminé EmptyDim 20 Mai - 12:07

« Merci... pour tout. » Le temps vint suspendre sa course à l'instar de son myocarde qui se figea sur son simple regard. Les yeux clairs de Lily embués de larmes naissantes assaillirent le jeune homme d'autant de doutes que d'appréhensions, car la situation était si nouvelle pour lui qu'il ne savait comment recueillir les émois de la jolie rouquine. D'abord convaincu que ses perles de sel n'étaient dues qu'à une trop grande tristesse engendrée par les souvenirs encore cuisants dans lesquels Ainsley endossait le rôle de bourreau pour s'approprier maladroitement sa martyr, le jeune homme resta taciturne et repenti. Baissant quelque peu les yeux devant la sainte comme un acte de rédemption qu'il espérait total, il cherchait dans le tréfonds de sa gorge peu habituée à laisser s'échapper des paroles issues de l'écrin sentimental, des excuses valables. Peut-être venait-il de la blesser en lui rappelant ce temps d'humiliation et de harcèlement ignoble, ce temps infâme où le tortionnaire se plaisait pourtant à se rasséréner de sa beauté opaline et angélique. Pleurait-elle de chagrin, d'amertume, de désarroi. Frémissait-elle parce qu'elle se souvenait de ses mains comme ceux d'un tourmenteur et non d'un amant transi au point de respecter son intacte virginité ? Sa conscience vociférante dans son esprit lui scandait alors les plus viles vérités : il n'avait été qu'un sadique se dissimulant derrière des attaques infâmes pour se rapprocher de la personne faisant battre son palpitant. Ainsley l'avait pourtant su dès le premier regard : Lily l'avait intrigué. Par sa candeur, par sa beauté lumineuse, par ses lèvres framboisines et son minois d'ange. Quand lui n'était qu'un esprit cruel pourvu d'un rire impur, elle apparaissait comme son parfaite antithèse. C'était cela, qui l'avait attiré chez elle. Et le prince ténébreux de détruire ce qu'il trouvait magnifique, mutilant l'âme de Lily pour en tirer satisfaction. Car alors elle ne pouvait regarder que lui, penser à lui, le considérer... Certes de la mauvaise manière et d'un regard lui portant préjudice, mais tout de même. Inconsciemment, le Gryffon à la réputation sulfureuse avait désiré faire partie de son monde. Son murmure de prosélyte converti à sa beauté se fit alors sacerdoce, demandant presque le pardon de ses fautes dans un discours maladroit : « Tu n'es pas obligée de le garder si tu n'en veux pas, je comprendrais... » Attrapant le doux regard de Lily, il sentit son myocarde s'emballer de nouveau, essoufflé par la course transie d'un flux sanguin lui battant les tempes. Toisant un instant le bijou qui lui apparaissait soudain comme le symbole ultime de sa figure de tortionnaire, puisqu'il le lui offrait pour se repentir, le jeune homme tentait maladroitement d'apaiser les larmes de la demoiselle qu'il percevait comme de la tristesse. Trop habitué aux pleurs souffreteux, ignorant encore les larmes d'allégresse amoureuse. « ...je veux dire, si ça te rappelle trop de mauvais souvenirs je peux le garder encore un peu. Je le garderais dans ma chambre et tu viendras le chercher quand tu seras prête... En usant de stratagèmes, tu pourrais passer la salle commune... » Ne venait-il pas de lui proposer par inadvertance une visite dans sa chambrée ? Et c'était bien le 'par inadvertance' qui semblait stupéfiant, bien plus que l'invitation en elle-même. Car c'était sans doute la première fois que Ainsley conviait une demoiselle dans son antre – ou dirions-nous garçonnière – sans avoir une once d'arrière-pensée. Au contraire paniqué à l'idée que la jolie rouquine ne décèle une invitation douteuse là où il n'y en avait pas, le jeune homme continua dans sa lancée justificative non sans s'embrouiller : « Non enfin... Dans ma table de chevet parce que je ne me vois pas avec ça autour du cou jusqu'à ce que tu ne changes d'avis... Et tu viendras le récupérer toute seule... » , maladresse numéro deux, pirouette bancale de rattrapage ; « …enfin toute seule, sans moi dans la chambre. » Ferme ta grande bouche, scandait alors sa raison terrifiée par le flux intense de paroles embrouillées. Plus le jeune homme parlait, et plus il s'engonçait dans un discours gênant. De plus, il aurait fallut que la demoiselle puisse passer l'antre des Gryffondors pour qu'une telle invitation ne tienne la route. Le rire sincère de la demoiselle l'acheva de le convaincre de se taire, aussi Ainsley eut un bref sourire incommodé avant de souffler un : « Je m'enfonce, je me tais... Il te plait c'est ça ? ». Un rapide coup d'oeil sur la main délicate de sa belle serrée sur le médaillon, et le Gryffondor comprit aussitôt que les larmes de la demoiselle n'étaient pas dues à de mauvais souvenirs, mais bien à un bonheur intense. Frissonnant d'un plaisir mielleux, il soupira de soulagement avant de se pencher pour cueillir à ses lèvres un baiser qui se voulut furtif, car les amants sentirent comme un coup de vent rageur passer si près d'eux qu'ils n'eurent d'autre choix que de relever les yeux sur cette brise cassante. Molly Weasley venait de rentrer d'un pas décidé, fustigeant les tourtereaux de son regard assassin avant de s'asseoir à une table dont l'angle de vue ne laissait aucun soupçon quant à son arrivée soudaine. Le jeune homme ne put s'empêcher à son tour de la mitrailler de son regard noir, prêt à bondir tout en sortant les crocs, lorsque la douce main de Lily se posant sur la sienne le fit revenir à lui. L'ange calma les ardeurs de la bête, car matée elle se fit taciturne. « Je t'aime. »

Le vide. Un chaos savamment orchestré et délicieusement jubilatoire. Comprenant à peine ce qui lui arrivait, le jeune homme entrouvrit les lèvres, interloqué voire sonné par la sincérité impromptue de sa jolie rouquine, persuadé que les battements de son coeur étaient trop violents pour qu'elle ne puisse rien entendre. Et plus les minutes passaient, plus il se ressassait les aveux enivrants de la Serdaigle. Accusant la surprise dans un premier temps, digérant l'information ensuite, finissant par comprendre l'étendue de ces mots doux. Je t'aime... Il lui suffisait de répondre par cette même sincérité, confiant à la belle ce qu'elle savait déjà alors qu'il ne lui avait jamais offert ces mêmes aveux. Bien sûr qu'il en était amoureux, sinon serait-il changé au point de prôner la fidélité et oublier toutes les autres créatures enchanteresses ? Je t'aime. Ce n'est pas si compliqué à dire, lui scandait son myocarde transi. Et pourtant sa gorge demeurait serrée, ses lèvres restaient closes, son esprit s'était embrumé, ses poumons happaient désespérément un peu d'air, son coeur loupa plusieurs battements. 18h12, quelle heure magnifique pour mourir, par la grâce de sa dulcinée. Je t'aime. Mais diable, qu'attends-tu pour le dire... « Merci. » Stupide ! Il se sentait dérisoirement stupide. Comment avait-il fait pour que le plus bel aveu qu'il ne puisse jamais susurrer et qu'il voulait lui clamer avec tant de passion, ne se transforme en une formule de politesse une fois échappé de ses lèvres ? ...Ceci dit, c'était tout autant un miracle de recevoir un 'merci' de la part d'Ainsley Blackwood. Mais là n'était pas le propos. Serrant d'avantage les mains frêles de Lily dans les siennes, puisant en son sourire amusé une inspiration et une force suffisantes, Sin s'essaya à un nouvel essai. « Je... » Sentant comme des milliers de regards braqués vers lui, le jeune homme se redressa avant d'aviser les alentours pour s'assurer qu'il n'était pas paranoïaque. Effectivement, nombre d'élèves avaient stoppé leur lecture et levé leur nez de leurs ouvrages poussiéreux, attendant haletants la suite de ces envolée lyriques. « Je pense que ce serait préférable qu'on se voit plus tard. Il y a une petite fête improvisée ce soir, dans les cachots. Si enfreindre le règlement et violer le couvre-feu ne t'effraie pas. » Un sourire tendrement défiant étira les lèvres désirables du Gryffondor, tandis qu'il toisait sa studieuse dulcinée.
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MessageSujet: Re: Every heart has its music {Lily} - Terminé   Every heart has its music {Lily} - Terminé EmptyLun 21 Mai - 7:10

What if there was no lie
Nothing wrong, nothing right.
What if there was no time?
And no reason or rhyme.

Lily n'avait malheureusement pas pensé que ses larmes pouvaient être interprétées comme de la tristesse. Sinon, elle aurait tout fait pour ne pas pleurer. Mais cela la touchait tant, et puis pour elle c'était si évident. Pour elle... « Tu n'es pas obligée de le garder si tu n'en veux pas, je comprendrais... » Ah, apparemment ce n'était pas si évident que cela. Le beau Sin semblait tout retourné et Lily ne put s'empêcher de lui adresser un sourire triste de voir que ses sentiments étaient si peu naturels. Ils l'étaient, en fait. Qui tombait amoureuse de son bourreau ? Qui, à part elle ? « ...je veux dire, si ça te rappelle trop de mauvais souvenirs je peux le garder encore un peu. Je le garderais dans ma chambre et tu viendras le chercher quand tu seras prête... En usant de stratagèmes, tu pourrais passer la salle commune... » Lily rit silencieusement des paroles de Sin. Les sous-entendus étaient bien présents mais son ton ne les insinuait pas. Le pauvre, il était poursuivit par son habitude de mettre des sous entendus partout. « Non enfin... Dans ma table de chevet parce que je ne me vois pas avec ça autour du cou jusqu'à ce que tu ne changes d'avis... Et tu viendras le récupérer toute seule... », s'embrouilla-t-il encore une fois sous le regard narquois de Lily. « …enfin toute seule, sans moi dans la chambre. » c'était la plus belle tirade qu'il lui avais jamais servie. Lily n'en était que plus amoureuse, de voir qu'il bafouillait des excuses, tentant de se rattraper, en vain, de voir qu'il tentait malgré tout de ne rien insinuer du tout. C'était trop tard, et alors ? Lily n'avait plus rien d'une froussarde. Elle était prête à prendre des initiatives. Pas tout de suite, d'accord, mais quand même. « Tu sais je suis déjà allée dans la salle commune des Gryffondors, Sin. Mais pas pour la même raison. » sourit-elle en le voyant encore rougir. Elle le cuisinait en rigolant, mais ne lui en voulait pas. « Je m'enfonce, je me tais... Il te plait c'est ça ? » Il lui sourit d'un air extatique, content de voir qu'il s'était trompé sur l'origine des larmes de Lily. Elle hocha la tête en lui lançant un regard plein de sentiments. Et elle se laissa porter par eux, par la force qu'ils lui donnaient, par tout ce qu'elle pensait et qu'elle n'avait jamais dit. Elle ne lui avait jamais dit je t'aime.

Il y eu un petit blanc pendant lequel elle se cru soudainement stupidement idiote. Puis, Sin, bafouillant, semblant encore plus retourné, répondit. « Merci. » C'était donc sa réaction. Elle n'était pas déçue, non, recevoir de lui un « je t'aime » était impossible au bout de deux semaines, elle le savait. Le fait qu'il accepte ses paroles, c'était déjà bien. Lily savait à quel point cela devait coûter au Gryffondor de changer sa vie en un jour, de passer de partenaire de nombreuses jeunes étudiantes à petit ami exclusif d'une intello de Serdaigle, non, ce n'était pas dans ses habitudes, ni dans ses attributions premières... Et pourtant. Ils étaient bien là, réels, tous les deux, à se regarder d'amour perdu. À se perdre dans des phrases quand leurs sentiments allaient au delà de la barrière des mots. Lily ne doutait pas des sentiments de Sin. Non, elle ne doutait que de leur force. Etaient-ils, tous les deux, assez forts pour surmonter toutes les épreuves qui allaient se mettre en travers de leur chemin ? Etaient-ils assez amoureux pour vaincre les médisances, les rumeurs, les affronts de leurs deux familles si opposées ?
Lily, bien que nageant dans un bonheur infini, ne se voyait pas dans deux semaines, alors qu'elle avait toujours planifié son avenir. Désormais tout était flou, il n'y avait plus que l'instant présent qui comptait pour elle, cet instant où elle tenait les mains de Sin dans les siennes, où elle portait autour du coup son présent magnifique, où elle goûtait ses lèvres...
Qu'allait-il leur arriver ? Quel sort leur était réservé ? Ils ne pourraient vivre comme cela jusqu'à la fin. Lily le savait, cet amour éclaterait un jour. Mais elle espérait que ce soit le plus lointain possible, et le plus doux possible. Elle chassa ces pensées de sa tête, refusant de penser à une quelconque séparation alors qu'elle était à peine unie avec Sin. « Unie », façon de parler.

« Je... » Sin tentait de lui dire quelque chose, et elle sourit devant son regard incertain. Il regarda autour de lui, et elle fit de même. Tout autour d'eux, de nombreux élèves avaient abandonné leurs livres pour les regarder, ce qui fit battre le cœur de Lily encore plus fort. Elle n'aimait pas qu'on la regarde, pas qu'on scrute sa vie privée. Quand elle était regardée, en général, c'est parce qu'elle se disputait violemment avec un Obscur, ou une Obscure. Là elle était regardée parce qu'elle sortait avec un Obscur. Il y avait eu un peu de chamboulement dans sa vie, ok, mais quand même ! C'était pas une raison pour les regarder comme des bêtes de foire ! « Je pense que ce serait préférable qu'on se voit plus tard. Il y a une petite fête improvisée ce soir, dans les cachots. Si enfreindre le règlement et violer le couvre-feu ne t'effraie pas. » Un rendez vous. Un rendez vous. Un rendez vous. Lily sentit son cœur rater quelques battements au passage, devant ce que lui proposait Ainsley. Il venait de l'inviter à une fête, d'aller à une fête tous les deux. Comme un couple. Un vrai. Soudain elle vit un petit problème. Non pas le couvre feu, ça, elle n'en avait cure, non, elle se demandait bien qui serait à cette fête. Des Obscurs ? Certainement. Mais qui faisait partit des amis de Sin en même temps que de ses ennemis à elle ? Combien de relations avaient-ils à l'opposée ? Lily, pourtant, répondit comme son cœur le voulait au départ. Elle se rapprocha de lui pour l'embrasser encore une fois. « Je te retrouve à quelle heure ? » Elle lui sourit d'un air de défit. Puis, s'approchant un peu plus, se collant presque contre lui, elle lui chuchota à l'oreille « Je n'ai pas peur d'enfreindre les règles si c'est ce que tu me demandes... J'ai à mon actif plus de forfaits que tu ne le penses... » Elle se détacha de lui avec un sourire malicieux. Puis, portant la main à son pendentif, elle caressa les lettres gravées du bout du doigt. Ignorant le regard noir de Molly au loin, ignorant ceux intrigués et suspiçieux des autres élèves, elle commença à ranger ses affaires. Lily finit son sac pour le mettre sur son épaule, et elle sortit de la bibliothèque en compagnie de Sin.
Dans le couloir, n'allant pas dans le même sens, elle le quitta avec un grand sourire bleu amoureux. « On est sans doute le couple le plus étrange que Poudlard ai jamais vu, mais je crois que ça me plaît de le former avec toi... » dit-elle sincèrement. Un petit clin d'oeil complice vint s'ajouter à sa phrase tandis qu'elle s'éloignait après lui avoir lancé un « A tout à l'heure... » confiant et plein d'assurance, une assurance toute nouvelle mais qui lui plaisait bien.

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