Ariel était assise contre le lit de Cassiopée en tailleur. Elle s’émerveillait du fait que sa meilleure amie puisse partir chez Ambroise un week-end, que la France était un pays magnifique, qu’elle allait s’amuser, se changer les idées, bref, c’était super génial qu’elle l’abandonne. Pour une fois qu’elle ne faisait pas tout pour qu’elle reste, la sixième année profitait. Elle faisait sa valise au dernier moment, comme d’habitude. La blonde regarda l’heure, et se tourna vers sa meilleure amie. « Il va m’attendre, alors j’y vais ma puce. » Ariel sauta dans les bras de Cassiopée et lui fit un bisou sur la joue. « Profite bien, et reviens moi en forme, surtout. » « Fais pas de conneries pendant que je suis pas là. » « Je fais jamais de conneries. » C’était sur le mensonge du siècle, donc, que les jeunes filles s’étaient laissées. Cassiopée était sorti de Poudlard et avait rejoint Ambroise dans un hôtel quelconque, très traditionnel. Elle avait eu le droit d’avoir un week-end hors de Poudlard suite à l’accident regrettable qu’y était arrivé et qui lui avait causé deux semaines à Sainte Mangouste. Elle avait prétexté un voyage pour se détendre un peu, ce qui n’était pas faux. Elle n’avait juste pas dis avec qui. La sixième année avait largement hésité à partir d’Angleterre avec lui, mais il l’avait décidé avec un beau sourire et des arguments de chocs. Qu’elle avait besoin de repos, de changer d’air, et qu’il voulait l’emmener voir ce qui lui tenait à cœur. C’était un pas de plus dans leur relation, pensait Cassiopée. Elle ne savait pas si elle en avait vraiment envie, mais elle avait accepté. Ambroise avait raison sur une chose : elle avait besoin de se changer les idées. Et puis, ça ne pouvait être qu’un bon week-end, non ?

« Degemer mat e Breizh ma dousig karet » Cassiopée regardait autour d’elle, un demi-sourire sur les lèvres. Elle ne savait absolument pas où elle était, pas plus que ce que lui disait son chéri. L’expression de son visage reflétait sa pensée : si tu parles breton pendant deux jours, on va pas être copains. « ça veut dire: Bienvenue en Bretagne ma douce. » « J’aime mieux ça. » La blonde fit un baiser sur le coin de la lèvre du français et marcha jusqu’au château avec lui, main dans la main. Ils ne disaient rien. Elle observait ce qui se trouvait autour d’elle, essayant de voir le plus de détails possibles. L’environnement d’Ambroise pouvait montrer énormément de choses sur lui. Ambroise libéra Plume, qui s’enfuit dans le grand jardin du château. Il était immense, et la blonde le trouvait magnifique. Evidemment, elle n’en montrait rien. « Et voilà mon chez moi. Enfin, la demeure familiale. J'y suis attaché, donc c'est pour ça que j'ai pas cherché à emménager ailleurs une fois adulte... C'est assez grand pour que j'ai mon indépendance aussi, j'ai fait aménager les combles pour y vivre tranquille. Je te montrerai tout ça. » Cassiopée sourit et hocha la tête. Il était évident qu’il avait assez de place pour lui vu la taille de la demeure. La Cayrel se voyait définitivement bien vivre dedans. Avec un peu de chance… On ne sait jamais.

Le couple arriva jusqu’à la porte, et la mère de Sade l’ouvrit. Ambroise lui dit quelques mots en français, que Cassiopée ne comprit absolument pas. Elle imaginait qu’il la présentait. Pendant ce temps, elle détaillait la femme devant elle. Son fils avait les mêmes yeux, et elle faisait très propre sur elle, très soignée. C’était le genre de femme qui arrivait toujours à l’heure. Les deux femmes se firent la bise. « Ravie, Mademoiselle Cayrel. J'espère que vous vous plairez en Bretagne ! » Le cerveau de Cassiopée était en mode off. Elle venait de faire la bise à la mère d’Ambroise, et elle devait répondre quelque chose d’approprié en prenant en compte le fait qu’elle avait à peine écouté ce qu’elle lui avait dit. « Moi aussi Madame de Sade, Ambroise m'a beaucoup parlé de vous. » Réponse passe-partout qui fonctionna très bien. Avec un petit sourire, Cassiopée rentra dans la maison. Elle attrapa la main de son petit ami et la serra un instant. Il était toujours là, tout allait bien. Celui-ci était en train de parler aux elfes de maisons. En breton. Donc elle restait comme une potiche derrière, à regarder ses pieds comme s’ils étaient la huitième merveille du monde. Ils étaient très beaux, certes, mais de là à les fixer comme si sa vie en dépendait, ça ne faisait pas forcément bonne impression. Cassiopée leva donc les yeux et croisa le regard d’un charmant monsieur qui était arrivé dans la pièce. Il fit un baisemain à la blonde qui fit de son mieux pour ne pas rougir, et parla en breton, une fois de plus, avec Ambroise. Malgré elle, la blonde soupira de ne pas comprendre ce qui se passait. Elle s’imaginait qu’elle allait devoir s’habituer. Peut-être qu’un jour elle parlerait breton, ce dialecte barbare. Brr, quelle horreur.

« Aller, va faire visiter ta chambre à ta petite copine, vous avez mieux à faire que de rester là avec les vieux ! » Cassiopée sourit au marquis père, et suivit Ambroise où il voudrait bien l’emmener. Elle était prête à le suivre n’importe où actuellement, et il commença la visite. Celle-ci dura longtemps, une bonne heure environ, mais le temps passait à une vitesse folle pour la blonde. Elle appréciait énormément le fait que le français fasse tout son possible pour qu’elle rigole, et pour qu’elle s’amuse. Il le faisait même très bien puisque ça fonctionnait à merveille. Cassiopée avait presque oublié qu’elle avait manqué de mourir quelques semaines plus tôt. Et pourtant, c’était quelque chose qui l’avait un tantinet marqué. Ça, et les multiples conséquences. Ils arrivèrent tout deux finalement dans la chambre d’Ambroise, une grande chambre décorée de multiples photos, la plupart en rapport avec le Quidditch. Cassiopée s’approcha des coupes et observa celle de la coupe du monde. Elle remarqua que plusieurs balais étaient encore présents, et se rendit compte que le français devait être quelqu’un d’extrêmement nostalgique pour garder tout ça. « Et voilà... on a fait le tour ! » La blonde sourit au français qui l’enlaça. Leurs lèvres se touchèrent, et la main d’Ambroise se baladait dans les cheveux de Cassiopée. Qui adorait ça, et qui se rendait compte que lui aussi. C’était devenu une manie quand il l’embrassait, de caresser doucement ses cheveux. Apparemment, il les aimait beaucoup, elle n’allait absolument pas s’en plaindre vu qu’elle en prenait soin comme sa vie. Les deux jeunes gens se rendirent compte qu’il pleuvait en même temps et se tournèrent vers la fenêtre. Plume décida de gratter à la porte, évitant probablement la pluie. L’animal d’Ambroise courut à son panier, ayant remarqué que le couple riait à gorge déployée de son apparence misérable. Passez un chat sous la pluie et il perd tout son panache.

Cassiopée suivit Ambroise jusqu’à un fauteuil dans sa chambre et s’assit sur ses genoux. « Le temps ici c'est comme en Angleterre. Sauf qu'il y a plus de vent, vu qu'on est en plein Océan! Au moins tu seras pas trop dépaysée. T'as faim? On a pas pris de vrai petit dej on est partis tôt... Puis faut que tu goutes les croissants et les pains au chocolat, y'a pas ça chez les Anglais! OH! Puis les crêpes! C'est un plat régional typique d'ici. J'ai pleins de trucs à te faire gouter d'ailleurs, la bouffe Française c'est la meilleure. Quoi que les Italiens c'est bon ce qu'ils font aussi. » La blonde élargit son sourire. Son petit ami ne changeait pas quand il était chez lui : il parlait, parlait, enchaînait les phrases sans réel rapport et s’enthousiasmait pour des petites choses. Cassiopée ne répondit rien mais ne put s’empêcher de rire. Ambroise comprit pourquoi elle riait, et lui fit un bisou sur la joue. « Petit déjeuner alors ou on va dormir et on mange à midi ? » La blonde réfléchit un instant. Elle avait faim, mais dormir semblait tentant. Elle se leva du canapé, et enleva ses talons d’un habile coup de pied d’habituée pour se jeter dans le lit. Il y avait plusieurs coussins et une énorme couette. Elle se glissa dessous, et son estomac se tût instantanément. « DORMIR. » Ambroise ria en entendant sa dulcinée si sûre d’elle. Il la rejoignit dans son grand lit et elle s’approcha pour se blottir contre lui. Cassiopée ferma les yeux, appréciant la chaleur du corps de son amoureux contre elle. « Je suis contente d’être là. » Il y eut un petit silence. Plume décida de profiter du lit à son tour, puisque rapidement elle se blottit entre les deux amoureux. Ambroise commença à lui dire de partir, mais Cassiopée le retint. « Laisse là, je la comprends, on est très bien ici. » Le français sourit. La Serpentard fixait le mur derrière Ambroise. « Tu sais, c’est un tout petit peu stressant les photos de Sturridge qui me fixe derrière toi. » Le breton se retourna pour les regarder un instant, et sourit. « On peut arranger ça. » Il attrapa Cassiopée par la taille et la fit rouler dans le lit pour terminer à côté d’elle. Ils avaient échangés de place, de manière à ce que les photos fassent face à Ambroise et pas à elle. La blonde leva les yeux au ciel et embrassa doucement le jeune homme à côté d’elle. Le chat avait fui à leurs pieds. Il passa ses mains sur ses hanches doucement. Cassiopée gigota en riant. « Arrête, ça me fait des guilis. » Le français sourit de toutes ses dents et continua. La blonde se tortillait sous la couverture pour éviter de glousser comme une abrutie en réponse aux chatouilles du marquis qui semblait bien s’amuser. Elle décida donc de se venger, et commença à l’embrasser langoureusement. Il se calma, évidemment. Elle le poussa et s’allongea par-dessus lui, en continuant de l’embrasser. Cassiopée glissa ses mains contre sa taille et commença à le pincer. Il essayait de bouger mais elle le bloquait en ricanant. Après avoir passé dix bonnes minutes à se pousser, se chatouiller, se pincer, s’embrasser et se tirer les cheveux, le couple était enlacé dans le lit sans bouger. Ils étaient déjà fatigués avant, joupiller comme des gosses ne les avaient pas aider à prendre un peu de repos. Cassiopée avait sa tête blottie dans le cou d’Ambroise. De temps en temps, elle lui faisait des petits bisous. Ils étaient si bien tous les deux dans les bras de l’autre qu’ils finirent par définitivement s’endormir.

Cassiopée se réveilla après Ambroise, puisqu’il était déjà debout quand elle ouvrit les yeux. Il était en train de caresser Plume et, apparemment, de lui parler. La blonde se frotta les yeux. « Fallait me réveiller, Ambroise ! » Il se retourna et lui sourit. « Comme tu m’as abandonné. » Cassiopée se leva dans le lit et s’assit en tailleur. Ses cheveux étaient en bataille comme jamais. « J’ai faim maintenant. » « On va manger ? » L’anglaise approuva d’un hochement de tête la proposition de son amoureux. Elle avait un trou à la place de l’estomac qui nécessitait d’être comblé. La Cayrel se leva, s’observa un instant dans le miroir qui se trouvait en face du lit et eut un blanc de quelques secondes. Ambroise était déjà à la porte, encore en train de parler d’elle ne savait pas quoi. « Ben alors, tu viens ? » « Pars devant, je sors pas comme ça. » La verte et argent, fidèle à elle-même, fouilla dans son sac. Elle trouva sa baguette et commença à remettre ses cheveux en place, continua avec son maquillage et décida finalement qu’il fallait qu’elle se change. Le français soupira. « Quoi ? Je vais pas me balader habillée coiffée et maquillée comme une clocharde, tu croyais quoi. » Ambroise leva les yeux au ciel. « Mais si ça t’embêtes pars devant je te dis. Je vais pas me perdre. » Il y eut un petit silence. « Bon, je me perdrais peut-être en fait, reste là. » Le petit ami de Cassiopée resta donc à mi-chemin entre le couloir et la chambre. Elle fit le plus rapidement possible et sautilla en remettant ses talons. Arrivée devant son français favori, elle passa ses mains autour de son cou et l’embrassa. « Merci d’avoir attendu. T’es génial. »