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✖ In Noctem.

Lily & Albus Potter.

La Réserve interdite. Un endroit mythique (pour les élèves de Serdaigle uniquement, et il est important de le préciser). En effet, Albus n'avait jamais eu l'occasion de beaucoup côtoyer tout ce qui se rapporte à la lecture, aux machins avec des lettres et des mots, à une bibliothèque par exemple. Lire l'intéressait peu, et on se doutait bien que c'était une des raisons qui faisaient que les seuls cours qu'il « appréciait » un tant soit peu étaient les cours de pratique. Il n'a presque jamais mis les pieds dans la bibliothèque, et encore, c'est lorsqu'il cherche quelqu'un qu'il daigne de jeter un coup d’œil dans les vastes rayons de ce lieu. En tous cas, vous l'aurez compris, Albus n'aime pas lire, point.

Alors pourquoi donc était-il ici, dans la Réserve interdite de Poudlard, endroit dont un bon nombre de personnes ayant beaucoup plus à faire là-bas qu'Albus, n'ont certainement jamais eu la « chance inouïe » de pénétrer en ces lieux sacrés et vénérés par Rowena Serdaigle ? Tout est allé très vite... En fait, il s'agit plus d'un défi qu'autre chose, et Merlin sait qu'Albus, de un, n'en refuse jamais un, et de deux, est prêt à tout pour échapper à la monotonie inquiétante qui berce les fins de semaines au sein de Poudlard. Non, Albus n'avait pas envie de lire (beûark) et encore moins un manuel regorgeant de sortilèges complexes, en langue étrangère, interdits par le Ministère et blah blah blah, et complètement illisible, d'un écriture griffonnée et maladroite (ça en fait beaucoup des choses, mais il avait beaucoup entendu à se sujet, avoir une sœur comme Lily ou un frère comme James est un calvaire parfois, toujours en train de gober le moindre mot traînant quelque part) comme il y en avait des centaines et des centaines dans la Réserve. Non. C'est un jeune Serdaigle (on s'en doutait), Bobby Jenkins, qui partageait son cours d'Histoire de la Magie, qui avait ouï de source sûre, paraît-il, que sous les tonnes de bouquins plus barbants les uns que les autres se cachait les... réponses au contrôle. En effet, selon lui, il avait surpris le professeur en question lorsque Bobby travaillait à la bibliothèque, avec un tas de feuilles qui avaient une vague ressemblance avec un questionnaire de contrôles dans coincé entre ses bras tous maigres. Et il en était sur, car il avait bel et bien vérifié : Une feuille lui avait échappé et il avait eu l'amabilité de la lui rendre, un sourire doucereux aux lèvres et une lueur perfide dans ses yeux. Le professeur gêné avait du se dire qu'il fallait mieux cacher tout cela en lieu sur, et, comme un parfait idiot, il s'est dit que la Réserve interdite était le lieu idéal et que comme les élèves n'y avaient pas accès, personne ne pourrait regarder dedans sous risque de sanctions les plus sévères... Après tout, elle n'est pas interdite pour rien, pas vrai ? Le professeur était sorti sans rien dans les bras, et Bobby et le reste des élèves du cours d'Histoire de la Magie ont encore espoir que les contrôles soient encore en ces lieux...

Albus était resté dubitatif. Tout cela lui semblait un peu tiré par les cheveux. Il avait avoué ses pensées à ses camarades : « Mais réfléchis Potter, la Réserve interdite ne pas pas son nom pour un rien. C'est fait exprès pour décourager les petits curieux... En fait, c'est juste un repère pour cacher astucieusement les copies de contrôles, dans le but d'être sur que les élèves auront beau chercher dans leur bureau, ou bien même dans les chambres des professeurs, jamais ils ne mettront la main dessus ! Pas vrai les gars ?  » Ses amis acquiescèrent d'un signe positif de tête, en grommelant des « Ouais », « Pas si cons, ces profs », ou « C'est genre, évident ! »

En fait, plus Bobby avançait moins Albus trouvait cela « évident »... Mais enfin. Albus ne recule devant rien, et sans même envisager la perspective que tout cela pourrait être un vilain coup pas net, Albus décida de s'aventurer dans les rayons inquiétants de la Réserve interdite, en pleine nuit. Il n'eut aucune difficulté à s'échapper de son dortoir et à arriver jusqu'à la bibliothèque. Après tout, il avait l'habitude, il sortait tout le temps en pleine nuit pour faire les quatre cent coups, quand il s'ennuyait, ou quand il y avait quelque chose d'intéressant dans le coin. Du genre, cette histoire de goule.. Mais enfin. Albus avait juste oublié un détail : comment rentrer dans la Réserve interdite ? Elle ne serait sûrement pas protégée d'un seul sortilège... Ce qu'il avait été idiot. Il n'avait pas pensé à ça... Maintenant, il ne restait plus qu'à rebrousser chemin... Rage, il appuya son dos contre la porte. Que dire à Bobby ? « J'aurais du y aller moi-même, t'es même pas capable de déjouer un foutu sortilège, éternel cancre ! » Lui dira-t-il en guise de reproche. Il était vrai qu'en plus de ne pas aimer lire, Albus n'aimait pas étudier... cela allait de soi. Plusieurs de ses proches se demandent même si un jour il a déjà dépassé la mention D (Désespérant)... Si une fois peut-être, un A (Acceptable). Albus est un piètre tricheur et avait confondu, il se le rappellera toute sa vie, gnome et gnomon, deux choses plus que différentes... C'est ça, bâcler ses antisèches, et Al n'était pas vraiment le roi de la triche.

Boumbadaboum. La porte s'ouvrit violemment et quelqu'un lui fonça dessus, à la hâte... Jamais Albus n'avait reçu un tel coup de tête au nez... Il se retrouva les quatre fers en l'air, mit ses mains au dessus de son nez, espérant peut-être apaiser la douleur, et marmonna un « La vache, ça fait maaal ».

« Albus, c'est moi. »

Oui, mais « moi » c'est qui ? Albus n'arrivait pas à reconnaître la voix de l'auditrice dans ce murmure. Il plissa les yeux, essayant de se concentrer dans cette obscurité ambiante. Non, ça ne peut pas être elle... Mais en même temps, une bibliothèque... Albus soupira. Il y avait bien d'autre personnes qui seraient capable de veiller jusqu'à pas d'heure pour lire un peu... Mais les lons cheveux flamboyants de Lily rayonnaient même la nuit, il n'y avait pas de doute...

« Lily ?! Qu'est-ce que tu fous là ? Retourne tout de suite dans ton dortoir avant que la concierge arrive !»

S. Albus Potter & Lily L. Potter« In Noctem » sweet.heart

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Lily Potter, une des meilleurs élèves de son année, dans la bibliothèque, une nuit. Albus ne se serait serait pas étonné si cela aurait été dans la journée, Lily passe clairement tout son temps libre dans cet endroit synonyme d'ennui pour un sorcier tel qu'Albus. Et on s'étonne après pourquoi Lily avait été répartie à Serdaigle... A croire que tante Hermione avait déteint sur elle, qui, bien que celle-ci avait été une Gryffondor, elle était et est toujours entourée de livres et suivait avec une assiduité exemplaire tous ses cours, des plus ennuyants aux plus captivants. Courageuse, la tante. En effet, il en fallait du cran pour rester la meilleure en toute circonstances (et on savait bien que malgré toutes les épreuves qu'elle avait pu traverser en compagnie de ses deux meilleurs amis, elle avait su la rester). Peut-être est-ce pour ça que le Choixpeau lui avait préféré Gryffondor. En tout cas, Albus bavait d'envie devant les résultats de Lily, qui était vachement plus douée que lui. Si seulement elle avait un ou deux ans de plus, elle pourrait l'aider pour ses cours...

Albus, en tous cas, était rage. De un, parce que la bibliothèque était ouverte toute la journée pendant une durée assez longue pour que Lily puisse avoir son compte, et donc qu'il n'y avait aucune raison pour qu'elle se trouve en ces lieux à cette heure-ci. Cette fille était droguée aux livres plus qu'Albus l'était au jus de citrouille, Albus vous le confirmera. De deux, parce que c'était dangereux pour la réputation de Lily. Et si elle se faisait prendre ? Et si elle avait des heures de retenue ? Les parents d'Albus avaient l'habitude, eux, de recevoir des hiboux indignés des résultats scolaires et des heures de colles de leur fils cadet, mais il s'osait s'imaginer leur expression s'ils apprenaient qu'il avait réussi à influencer Lily également ! Albus supposait, même s'il ne restait pas souvent dans les pattes de Lily pour savoir ça, qu'elle n'avait encore jamais eu l'occasion de fréquenter la salle de retenue. Il en quasiment sûr même, il y avait rendez-vous presque tous les soirs, il l'aurait forcément croisé là-bas. Albus, à chaque fois qu'il entraînait Lily dans ses folles aventures nocturnes, s'assurait toujours que rien ne pourrait arriver à sa petite sœur et que quoiqu'il arrive, il prendrait tout. Il réfléchissait toujours à l'avance de ce qu'il allait bien pouvoir sortir comme bobard pour que tout aille pour le mieux, comme : « Madame, c'est moi qui lui ai dit de m'accompagner. Elle n'y est pour rien, je l'avais menacé de la pousser dans le lac si elle ne venait pas. » ou des excuses dans le genre. Les surveillants, connaissant l'innocence de Lily, ne se posaient pas trop de questions et n'y voyaient pas d'inconvénients, consignant uniquement Albus qui restait un éternel habitué de la salle de colle. En général, Lily n'était pas très contente de cette perspective... Bref, de trois, elle était dans un lieu où Albus n'avait jamais mis les pattes, qui plus est, en sa compagnie. Les professeurs redoutent Albus comme un vorace ongle incarné et n’apercevoir ne serait-ce que son ombre le condamnerait à nettoyer les toilettes de Poudlard tous les dimanches pendant un mois. Et en ces lieux, quoique pourrait dire ou faire Lily, ils auront de sérieux problèmes tous les deux. Impossible, pas vrai, qu'Albus décide de partir à la bibliothèque en pleine nuit de son propre chef, sauf pour les raisons qui le motivent actuellement. Et tout avouer aurait des conséquences bien plus catastrophiques que des simples heures de colles. Cela relèverait d'une convocation chez le directeur, d'un avertissement envoyé aux parents, voire d'une exclusion pure et simple, et définitive... Bon, peut-être qu'Albus exagérait un peu trop là, mais il se faisait vraiment du mouron pour sa sœur. C'est dans ces circonstances exactement qu'il réalise parfois, qu'il est peut-être allé un peu trop loin. Abandonner, laisser tomber de défi ? Si cela mettait en danger sa famille, il était prêt à voir Bobby les mains vides.


« J'ai tout à fait le droit d'être là ! Ce n'est pas tes affaires, que je sache ! J'ai bien le droit d'enfreindre les règles de l'école comme bon il me semble, quand même, c'est ma vie ! Toi, d'ailleurs, tu n'a jamais cru bon de m'informer de tes excursions nocturnes, pas vrai ?! Et puis d'abord, si la concierge arrive, ce sera uniquement ta faute. Je n'aurais jamais été surprise si, comme un idiot, tu ne m'avais pas bousculée ! »

Albus lui fit signe de baisser d'un ton, car on ne savait jamais, et tourna la tête de droite à gauche pour vérifier s'ils étaient bel et bien seuls car apparemment, c'est ce que Lily et lui pensaient avant de se faire cogner. Il répliqua, en chuchotant, en réponse à ses précédentes interrogations :

« Oui bien sur, parce que tu crois sincèrement qu'ils avaleront le fait que j'avais soudainement envie d'aller lire, en pleine nuit ? »

Lily était toute rouge. Aussi rouge que ses cheveux, voire plus même. Il avait envie de lui rire au nez, la vision de Lily en colère était vraiment trop marrante. C'était sa petite sœur, non, il avait bien le droit de la taquiner un peu ? Cependant, Lily semblait plus que sérieuse, donc il jugea plus sage de s'abstenir. Au lieu de ça, il l'aida à ramasser, puis à porter ses livres. Par Merlin, comment faisait-elle donc pour pouvoir ingurgiter une quantité pareille de mots ?!

« Désolé, je ne savais pas que tu étais là, je n'aurais pas foncé sur toi, sinon. », grommela-t-il, confus. « Il n'empêche que tu n'as rien à faire ici à une heure pareille. »

Et puis zut, c'était elle l'intelligente dans la famille, c'était elle qui était censée prendre ses précautions pour qu'elle ne soit pas surprise par des imprévus tels que cela. Elle avait eu vraiment de la chance de tomber sur Albus, car vous vous imaginez sans doute si cela avait été quelqu'un d'autre... Albus se figea, et croisa le regard de Lily qui semblait toute aussi tendue que lui. Ils avaient entendu des pas approchaient. Un troisième élève aurait été la possibilité la plus soulageante pour tous deux, mais il n'en fut rien, car ce fut... Un chat. Mais non, pas n'importe quel chat, le chat de la concierge... Albus pensa qu'il valait mieux rester calme. Si seulement ce n'était pas James qui avait hérité de la cape d'invisibilité ! Il ne l’utilisait jamais, lui ! Mais visiblement, Lily pensa qu'il serait mieux de l'attraper et de l’entraîner du mieux qu'elle put dans les profondeurs de la bibliothèque, le temps que l'animal aie terminé sa ronde. Car tout le monde savait bien que ce chat là était une balance des plus admirables, en ce qui concernait le fait de rapporter à sa maîtresse ce qui se passait dans le château. Il avait donné plus d'une fois du fil à retordre au jeune Albus. Après des minutes de silences interminable (l'impatience d'Albus est réputée), ils purent enfin soufler. Ils l'avaient échappé belle.

Lily, jugeant probablement que le pire était passé (ce qui était faux), s'installa sur une chaise et commença à feuilleter un de ses bouquins. Elle n'avait vraiment que ça à faire ou quoi ? Albus ne voulait pas s’asseoir, peut-être que maintenant il pourrait reprendre tranquillement son intrusion dans la Réserve interdite ? Non, décidément, Lily allait encore lui faire un de ses fameux interrogatoires. Il soupira, en entendant la suite :


« D'ailleurs, cher frère, que faisais-tu dans la bibliothèque en pleine nuit, toi aussi ? Encore un de ces paris stupides ? Ou simplement une coïncidence ? Parce que je ne partirais pas tant que tu ne m'aura pas expliqué clairement pourquoi tu te trouvais là. Je sais très bien que ce n'était pas pour lire, espèce de cancre, tu déteste les livres. »

Elle n'avait pas faux sur ce point-là. Il détourna la tête, une moue aux lèvres. Il allait tout lui dire ? Certainement pas, elle n'allait pas le laisser continuer sinon et il serait obligé de retourner bredouille. Maintenant que Lily semblait hors de danger, Albus était en effet plus rassuré...

« Ouais... C'est ce Bobby Jenkins là, qui m'a dit qu'il y avait un passage secret dans la bibliothèque qui pourrait mener au repère des Obscurs. Je me suis dit que ce serait interessant pour l'avenir, sait-on jamais. Tu veux bien m'aider ? »

Albus avait fait de son mieux pour mentir sans se faire attraper et il était plutôt satisfait du résultat cette fois-ci. Mais Lily n'était pas du genre à tomber aussi facilement dans le panneau et Albus doutait que si il devait y avoir un passage dans la bibliothèque, elle serait sûrement la première à le savoir...

« Et juste une question, Lily, tu penses vraiment que si j'en avais envie tu pourrais m'empêcher de partir d'ici ? » Lança-t-il, le sourire jusqu'aux oreilles, incapable de se contenir tant l'envie de la charrier était grande.

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Bon. Etant donné l’expression de son visage, visiblement, elle ne l’avait pas vraiment pris au sérieux. Albus ne sait pas vraiment bien mentir, que voulez vous, savoir se mettre dans un pétrin pas possible est une chose, s’en défiler c’est une autre. Et comme tout le monde le sait si bien, le plus difficile à faire, c’est d’en sortir. Il fixa son regard sur ses chaussures, qui mériteraient d’être cirées un bon coup. Dans son for intérieur, il croisa les doigts pour qu’elle ne lui fasse pas de remarque sur le fait que malgré tous les mensonges qu’il avait bien pu lui faire, celui-ci était de loin le plus stupide. Lily passe énormément de temps dans la bibliothèque, et Albus se demande encore comment elle peut y arriver. Et si quelqu’un devait être au courant d’un tel passage, c’était bien elle, et non pas Jenkins qui avait un carnet scolaire bien pire que celui d’Albus et qui était en voie de rater complètement ses BUSEs par pure fainéantise. Oui, en y réfléchissant bien, ce mensonge qui lui semblait plutôt acceptable à première vue lui paraissait à présent ridicule et inapproprié, surtout en face d’un tel rat de bibliothèque.

« Oh, oui, je pense. Maman m'a appris un maléfice de Chauve-Furie, tu connais ? Il y a aussi quelques petits trucs sympas que je connais grâce à la lecture (Lily insista sur ce mot) et parce que j'écoute en cours... Tu veux que je te montre ? »

Même s’il n’en montra rien, la réplique de Lily l’avait quelque peu troublé. Il connaissait les effets d’un sortilège chauve-furie, et était au courant des exploits de sa mère envers un certain Malefoy qu’elle ne portait pas dans son cœur, tout comme on pouvait dire qu’Albus ne filait pas le parfait amour avec son fils, Scorpius Malefoy. Il n’avait pas vraiment envie de se faire bouffer le visage ainsi. Son sang ne fit qu’un tour. Lily avait « malheureusement » (pour Albus et les emmerdeurs) hérité de la ténacité, la susceptibilité, du temps de réaction et de l’efficacité de leur mère ce qui fait que lors qu’elle était ainsi provoquée, on n’avait pas souvent le temps de compter jusqu’à trois ni de prendre la fuite. Vous comprenez donc qu’Albus avait préféré ne pas s’enfoncer et d’éviter de la contrarier davantage. En général, cela terminait très mal. Selon lui, c’était peut-être le seul bon côté d’être un tant soit peu lèche cul en cours et de lire deux trois trucs. On apprenait des choses très utiles dans ce genre. Mais comme vous le savez, Albus ne pourra décidément jamais s’y résigner.

Il n’empêche qu’on ne change pas les mauvaises habitudes. Ainsi, même s’il ne tenait pas à avoir le visage recouvert de bestioles, Albus ne put s’empêcher d’ajouter :

« On va faire comme si je te croyais, ok ? » Il lui fit un sourire mielleux. Même si en fait, il n’avait aucun doute qu’elle maitrisait parfaitement ce sortilège. « Et au fait, petite sœur, c’est pas aujourd’hui que tu me ferais lire ni suivre en cours… Ne perds pas ton temps. » plaisanta-t-il gentiment.

« Oui, et donc, tu disais, à propos de ce passage secret ? Tu veux que je t'aide ? Oh moi je veux bien, hein, pas de problème ! C'est juste que... Tu sais dans quelle partie ? C'est grand, une bibliothèque, Al', on va passer des heures à chercher »

*C’est justement ça, qui est intéressant*. Albus sourit dans l’obscurité. Finalement, Lily l’avait peut-être cru ? Il avait eut un instant de doute, il faut dire que Lily est bien plus intelligente qu’Albus, et il n’avait aucun mal à l’avouer. Mais apparemment, tout est bon… La bibliothèque est suffisamment grande pour que lorsque Lily sera suffisamment loin, Albus s’éclipse en cachette, direction la Réserve interdite. Là tout sera bon.

Ou presque. Albus déglutit. Quel imbécile peut-il être parfois ! Agir sans réfléchir aux conséquences, c’est tout lui ça… Lily, seule dans la bibliothèque. A cette heure-ci. Merde. Non non non… Il avait presque oublié qu’elle n’était pas censée se trouver ici. Il fallait absolument qu’il invente autre chose pour la ramener dans son dortoir. Mais c’était là peine perdue. Albus savait pertinemment qu’elle ne voulait pas rentrer, de un parce qu’elle avait trouvé quelque chose à lire d’intéressant et qu’elle n’était pas pressée de rentrer dormir, de deux, parce qu’elle ne voudrait pas dormir en sachant Albus ici, et de trois enfin, parce qu’à présent, elle avait l’air plutôt déterminée pour trouver ce passage secret sorti tout droit de l’imagination d’Albus. En gros, il avait eu faux sur toute la ligne… Quel idiot pour avoir cru que son plan marcherait aussi facilement.

Un autre doute l’envahit. Lily était bien trop futée… Si futée que si elle n’avait pas cette passion dévorante pour les écrits, elle aurait probablement fini chez les Serpentard. Elle aurait très bien pu le manipuler de quelque façon, et tenter de lui faire croire que justement elle le croyait mot pour mot. Albus commençait à avoir mal à la tête. Réfléchir comme cela ne lui ressemblait vraiment pas. Ce n’était pas un stratégique. Il fonçait toujours tête baissée, et en général, il y avait une chance sur deux pour que ça marche. Mais il n’avait vraiment pas envie de laisser tomber et de passer la nuit à chercher quelque chose qui n’existait pas, et l’occasion de la Réserve ainsi ouverte ne lui serait pas présentée deux fois. Il n’avait pas le choix.

« T’es partante, génial ! Mais t’as raison, c’est grand, et il commence à se faire plutôt tard. Tu n’avais pas quelque chose à faire ici ? Si tu veux, je peux t’aider à trouver ton livre ou je ne sais quoi, et après on pourra aller dormir, je tombe de sommeil » (il bâilla bruyamment, en s’étirant) « Ce n’est pas pressé, pour le passage, on pourra toujours le chercher une prochaine fois, t’en dis quoi ? »

S’en était fini les réflexions. Même s’il allait vers un échec certain, Albus faisait maintenant au feeling… Pour le meilleur comme pour le pire. Tout le monde savait à quel point cela pouvait coûter, lorsqu’Albus se mettait à parler ou à agir sans user de son cerveau.

Ҩ Some things we don't talk about,
better do without and just hold a smile

« Albus, s'il te plaît, je voudrais te dire quelque chose. Tu promets de ne pas m'interrompre ? Je... Voilà. Je... Oh, tu sais, pour le passage, on cherchera plus tard. Tu as raison, c'est pas pressé, et puis... »

Et avant même qu’il n’ait pu faire ou dire quoique ce soit, Lily fondit en larmes, littéralement, devant ses yeux ébahis.

« Lily ? Lily ? S’il te plaît, a-arrête, je n’aime pas ça… » Balbutia Albus, confus et désorienté, en se penchant vers sa petite sœur, en lui tenant les mains.

Il fut un temps, oui, ces lointains jours malheureux où Albus était rongé par la timidité et n’osait jamais contredire qui que ce soit, et à peine s’il avait sa place à Gryffondor, à son sens et celui de James, à l’époque. Ce fut en effet une plaisanterie pour les deux frères pendant un moment, plus pour James en fait qui prenait un malin plaisir à le taquiner « T’as vu la petite Sarah ? Je crois qu’elle a plus de sang Potter dans les veines que toi ! Pourtant elle est à Poufsouffle et elle est même plus jeune que toi ! » C’était stupide certes, Albus en a plus que honte à présent de voir à quel point il avait été sot de croire qu’il était ainsi le vilain petit canard de la famille. Bon, ok, depuis, il est une tout autre personne, mais personne ne se rappelle l’avoir vu aussi mal en point depuis qu’il avait traversé cette période.

Mais là, Albus avait limite les larmes aux yeux de voir sa sœur ainsi, en malgré lui, commençait à bégayer et à balbutier. Il avait horreur de voir souffrir les gens, surtout ceux qu’il aime et bien que n’ayant jamais croisé un épouvantard, il était persuadé qu’il ressemblerait à quelque chose de ce genre… Oui, une cage en bois où les personnes auxquelles il tient le plus sont enfermés, enflammée, où résonnent les cris de toutes ces personnes : maman, papa, James, Lily, sa famille Weasley, Pete, Blake, Aleera et tant d’autres… Il était sur que s’il en croisait un de cette forme, il ne s’en remettrait pas et il se jetterait sans hésiter à leur secours, la peur au ventre, les yeux mouillés de larmes.

Car malgré ses grands airs, l’impression qu’il veut donner aux autres, et les innombrables efforts qu’il a fait durant toutes ces années pour se persuader du fait qu’il était une autre personne, il n’a jamais pu effacer son passé, et il en a encore aujourd’hui des séquelles : cette sensibilité accrue, cette inquiétude qu’il a envers les autres, cette peur de perdre ses proches qu’il tente de cacher tant bien que mal. Il ne rougit plus, mais a souvent le cœur qui bat à la chamade lorsque quelque chose de trop dangereux met en péril un ami. Il ne pleure plus, mais il sent les larmes monter en lui lorsqu’il ne le faut pas. Comme ici, en cet instant. Pourquoi pleurer ? Cette scène émouvante n’a aucune raison d’être, il fallait qu’il rassure Lily au plus vite avant qu’elle redouble ses pleurs.

Elle se leva, apparemment résolue à rentrer vers son dortoir. Albus la retint par l’épaule, la tête baissée, pour qu’elle ne puisse voir qu’il était désemparé et dépassé par les évènements, ne comprenant plus rien à la situation qui au départ était censée être plutôt comique, avec un Albus qui taquinait gentiment sa sœur, et qui finit de la façon la plus étrange qui soit en vrai scène tragique, avec un Albus tentant de consoler Lily. Il avait beau essayer, il ne parvenait pas à remonter le cours de la conversation pour comprendre ce qui avait pu à se passer au juste pour que cela prenne une telle tournure. Il prit une grande inspiration et à contre cœur, se décida enfin à lui adresser ces mots :

« Lily, s’il te plaît, arrête de faire l’imbécile. » Murmura-t-il.

« Arrête de chialer comme une gosse, regarde-toi, on dirait que tu as huit ans. C’est pas comme ça que t'arriveras à me faire comprendre quoique ce soit. Moi je veux bien t’écouter, petite soeur. Mais tout ce que tu parviens à faire, c’est à me faire culpabiliser, là. »

S’il avait prit cet air dur et froid, c’était uniquement pour la faire réagir. Il savait que Lily était une jeune fille très solide et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, mais comme Al, elle cachait bien son jeu, et sa sensibilité pouvait être réveillée à tout moment, comme en cet instant même. Il ne pouvait pas tout simplement lui dire de se calmer et lui faire tout avouer, sans qu’il ne puisse y remédier, en sortant de temps en temps des phrases du genre « Je comprends, j’aurais fait la même chose à ta place. » ou « Ça doit être dur, tu es vraiment courageuse. ». Non, il fallait qu’elle se remette en cause, qu’elle se demande pourquoi elle pleure, est-ce que cela en vaut la peine, est-ce que réellement ça va l’aider à surmonter cet obstacle. Et la réponse est bien évidement non.

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« Lily ? Lily ? S’il te plaît, a-arrête, je n’aime pas ça… »

« Lily, s’il te plaît, arrête de faire l’imbécile. »

« Arrête de chialer comme une gosse, regarde-toi, on dirait que tu as huit ans. C’est pas comme ça que t'arriveras à me faire comprendre quoique ce soit. Moi je veux bien t’écouter, petite soeur. Mais tout ce que tu parviens à faire, c’est à me faire culpabiliser, là. »

« Je suis désolée. »

« Al, je... Je n'en peux plus. Je suis à bout, je ne peux plus tenir comme ça. C'est trop dur. »

« Je te dois des explications. »

« Mais pas maintenant. Je... Je voudrais te montrer quelque chose. Peux-tu me retrouver dimanche, sous l'arbre, près du lac ? J'y serais toute la journée. »

« Merci, Al... Je t'aime, tu sais. Je suis désolée. Je... Je me trouve indigne. J'ai compris pourquoi je ne vous avait pas rejoint à Gryffondor, James et toi. J'aimerais tant vous ressembler, tu sais... Être forte. Mais je n'arrive qu'à faire semblant. Et cela m'épuise. Je vais devenir moi-même. Celle que j'étais avant Poudlard. L'atmosphère qui règne ici est... Invivable. Comme du poison...  »

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Spoiler:

Ҩ Because what you don't understand is I'd catch a grenade for you,
throw my hand on the blade for you, I'd jump in front of a train for you
you know I'd do anything for you.

Albus s’en voulait à mort pour lui avoir parlé comme ça. Ça ne lui ressemblait pas d’être aussi méchant avec sa sœur, mais il faut bien comprendre qu’il ne pouvait pas laisser Lily se morfondre comme ça sur elle-même. Et là il avait l’impression de jouer le grand frère barbant, à la James et franchement ça le répugnait, d’autant plus que Lily et lui ne faisaient que de se moquer de l’attitude trop sérieuse de leur grand frère. Mais avait-il vraiment le choix au fond ? Albus l’espace d’un instant tenta de se mettre à la place de l’aîné de la famille. Il eut beau réfléchir, il trouva que quelque part il avait bien raison de toujours vouloir les remettre en place. En cet instant même, il ne pouvait que la gronder, pas vrai ? Il n’en était pas très convaincu en fait, mais c’était trop tard pour revenir sur ses paroles, bien qu’elles puissent lui paraître blessantes.

Mais ce ne fut pas vain et à la grande surprise d’Al, elles firent leur effet. L’expression de Lily changea radicalement. Elle sembla plus sure d’elle. Albus prit peur d’un coup, se redemanda encore une fois s’il n’y était pas allé un peu fort, si elle n’allait pas encore une fois lui citer tous ses défauts un à un, lui hurler les quatre vérités, l’engueuler puis lui dire qu’il était un traitre, un bon à rien et qu’il n’était même pas capable d’être compatissant avec sa propre sœur, de la rassurer un tant soit peu. Après tout, c’est ce que font tous les grands frères, non ? Albus pensa qu’il devait sérieusement se remettre en question.
Non. Lily essuya ses larmes et s’excusa. Al n’en fut pas plus apaisé.

« Je suis désolée. »

« Al, je... Je n'en peux plus. Je suis à bout, je ne peux plus tenir comme ça. C'est trop dur. »


Sa tristesse la quittait peu à peu. Lily reprit les mains d'Albus. Elle se sentait mieux, de lui avouer tout cela, Albus le savait. C’est un peu ce genre de choses qu’on sait, quand on est des frères aussi proches… Albus garda les sourcils froncés malgré le soulagement qui l’envahissait petit à petit.

« Je te dois des explications. »

Albus, ne sachant toujours pas à quoi s’attendre, hocha la tête de haut en bas, silencieusement, se demandant si Lily pouvait l’apercevoir dans la pénombre. A l’extérieur, il crut entendre un hurlement de loup-garou.

« Mais pas maintenant. Je... Je voudrais te montrer quelque chose. Peux-tu me retrouver dimanche, sous l'arbre, près du lac ? J'y serais toute la journée. »

Albus comprit que ce n’était vraiment pas le moment approprié pour discuter de tout cela avec l’aube qui les rattrapait à vitesse grand V et la concierge qui ne devait pas être bien loin avec son chat fouineur. Parler ainsi en toute liberté serait compliqué. Mais en même temps, il brûlait d’envie de savoir ce que sa sœur avait sur le cœur.

« Compte sur moi. »

« Merci, Al... Je t'aime, tu sais. Je suis désolée. Je... Je me trouve indigne. J'ai compris pourquoi je ne vous avait pas rejoint à Gryffondor, James et toi. J'aimerais tant vous ressembler, tu sais... Être forte. Mais je n'arrive qu'à faire semblant. Et cela m'épuise. Je vais devenir moi-même. Celle que j'étais avant Poudlard. L'atmosphère qui règne ici est... Invivable. Comme du poison... »

« Espèce d’idiote… » Souffla-t-il avec exaspération.

Il lâcha ses mains, recula, et ébouriffa les cheveux de sa sœur en premier lieu. Puis il l’embrassa sur le front et la serra fort dans ses bras. Il était loin d’être amateurs de câlins et de bisousnours mais un moment de tendresse s’imposait en ce moment, et puis après tout, mis à part Lily et les souris qui rôdaient probablement dans le coin, il n’y avait personne aux alentours pour témoigner de ce geste qui pourrait bien faire de lui la risée de Poudlard. Mais en ce moment, il s’en fichait bien, de sa réputation. Il avait passé un moment à se forger une réputation et pour tout dire il tenait pas mal à son côté « tête-brûlé » et « inconscient » qui faisait de lui un personnage à part entière et qui le rendait si original, mais en même temps on ne peut pas dire qu’il faisait exprès, et avec toute la volonté du monde et toutes les bonnes notes qui peut éventuellement amasser pour, Albus mettrait des siècles pour se faire catégoriser comme étant un élève sérieux (et en ce qui concerne le mot « intello » ou l’expression « crac », on en était à des années lumières). Mais la famille, c’est la famille. Et avec ça, Albus ne rigole pas, surtout pas avec sa petite sœur. Il resserra son étreinte.

Comment pouvait-elle penser des choses pareilles ? Il se souvint de ses peurs du premier jour, comment il se sentait un étranger parmi les Gryffondors qui étaient tous plus dégourdis et moins coincés que lui. Du même ton que tout à l’heure, il ajouta :

« Un Potter est un Potter, quoiqu’il arrive, pigé p’tite tête ? La maison ne signifie rien à nos yeux, et elle n’a jamais rien signifié. Tu te rappelle ce que papa m’avait dit alors que j’étais persuadé d’aller à Serpentard ? Allez, fais pas cette tronche. Viens, je te raccompagne à ton dortoir. Tu as besoin de dormir un moment. »

Un souvenir amusant, qui fit apparaître un léger sourire au coin des lèvres d’Albus Severus Potter, Serpentard par son deuxième prénom. Un homme qu’Albus était bien obligé de respecter et de quelque part admirer.

Sur ce, ils partirent, Albus à l’avant en exploreur, laissant Lily et son savoir hors du commun se débrouiller pour surveiller leurs arrières. La nuit avait vraiment prit une tournure étrange et il avait vraiment du mal à se souvenir de la raison qui l’avait poussé à entrer dans la bibliothèque, cette nuit. C’était stupide et invraisemblable. Albus dans une bibliothèque ?! N’allez pas le raconter à qui que ce soit, c’est encore pire que de lancer la rumeur qu’Albus offre des « free hugs » avec une chocogrenouille en bonus à chaque jolie fille qui lui sourit.

Cependant, il lui semblait bien qu’un certain Bobby Jenkins était dans l’histoire mais pourquoi, quel rapport avec une Lily en larmes ? Cette idée sortit de la tête d’Albus à la même vitesse qu’elle était entrée et il ne pensa plus qu’à une chose : son lit bien chaud qui l’attendait dans son dortoir.